XVI
os mains s'enlacent...
Nos mains s'enlacent, nos yeux se cherchent.
Ainsi commence l'histoire de nos coeurs.
C'est une nuit de mars éclairée par la lune ; l'exquise odeur du henné flotte dans l'air ; ma flûte est à terre abandonnée et la guirlande de fleurs est inachevée.
Cet amour entre toi et moi est simple comme une chanson.
Ton voile couleur de safran enivre mes yeux.
La couronne de jasmin que tu me tresses réjouit mon coeur comme une louange.
C'est un jeu alterné de dons et de refus, d'aveux et de mystères ; de sourires et de timidités, de douces luttes inutiles.
Cet amour entre toi et moi est simple comme une chanson.
Nul mystère au-delà du présent ; nulle aspiration vers l'impossible ; pur enchantement ; nul tâtonnement dans la profondeur de l'ombre. Cet amour entre toi et moi est simple comme une chanson.
Nous ne nous égarons pas, hors des paroles, dans le silence éternel. Nous ne tendons pas nos mains vers le néant des espoirs impossibles.
Il nous suffit de donner et de recevoir.
Nous n'avons pas écrasé les grappes de la jouissance jusqu'à en exprimer le vin de la douleur.
Cet amour entre toi et moi est simple comme une chanson.
Rabindranah Tagore. "Le jardinier d'amour"
Un superbe poème où chaque mot est note de musique...
où l' amour peut être simple comme une chanson...
"Lorsque les chats régneront sur le monde
Les humains seront nos esclaves,
exactement comme aujourd'hui.
Les vétérinaires seront bannis.
Les bols seront toujours pleins.
Les chiens seront minuscules,
et faciles à chasser.
Les souris existeront en plusieurs parfums.
Les boîtes à chat n'auront pas de couvercle.
Les journées seront de quarante heures
pour qu'on puisse dormir plus longtemps."
Texte de Stuart et Linda Mac Farlane
XV
Je cours comme le cerf musqué, enivré de son propre
parfum, court à l'ombre de la forêt.
La nuit est une nuit de mai, la brise est une brise du midi.
Je perds ma route et j'erre; je cherche ce que je ne peux
trouver; je trouve ce que je ne cherche pas.
De mon coeur monte l'image de mon désir; je la vois danser
devant mes yeux.
L'étincelante vision s'envole.
Je tente de la saisir; elle m'échappe et me laisse égaré.
Je cherche ce que je ne puis trouver, je trouve ce que je ne
cherche pas.
R. Tagore, Le Jardinier d'Amour
Le temps de la moisson
Le temps de la moisson est enfin arrivé;
Lorsque les blés sont mûrs, il faut les ramasser.
La récolte sera, je veux le croire, [size=16]bonne;[/size]
Elle devrait payer le mal que l'on se donne.
Ce n'est pas en dormant que le [size=16]travail se fait,[/size]
Mais c'est en moissonnant que l'on remplit la maie.
Pour pouvoir récolter, il faut avoir semé;
Semer à tous les vents tout ce qui peut germer.
Et moi, si je voulais que tu puisses me lire,
Il fallait bien qu'un jour je me mette à écrire.
Dans ma petite tête, parfois il germe des idées,
Et je les plante là, sur un simple papier.
A présent, tu me lis, tu deviens mon ami;
Et, je ne suis plus seule à rêver dans la nuit.
Je sais que mes mots ne valent pas grand chose,
J'ai peur de les montrer. Mais pour une fois j'ose...
A présent tu me lis, et tu sais que j'existe.
C'est peut-être pour toi que j'entre dans la piste.
Je fais mon numéro et j'attends les bravos;
Je ne récolterai peut-être qu'un zéro...
Je viens de moissonner mes tous derniers poèmes
La terre était inculte, ils ont poussé quand même;
Ils sont un peu tordus et pas très présentables,
Mais ils sont arrivés, tu vois, jusqu'à ta table.
Tout ce que j'ai écrit, tu diras : c'est banal.
Pourtant tu m'auras lu, ce n'est déjà pas si mal...
A travers tous ces mots, tu voudras me chercher,
Peut-être simplement, pour pouvoir te moquer !
Quand on sème le vent, ce n'est pas toujours la fête;
On récolte souvent, il paraît la tempête...
Mes écrits, maintenant au loin vont s'envoler.
Ils sortent de mon coeur; veux-tu les ramasser...
Blanche Maynadier
Poème [size=16]extrait du recueil de poésies : Messidor, publié en 1969.[/size]
[size=16]http://harmonia.messidor.over-blog.com/article-30723116-6.html#anchorComment [/size]
Ninnenne