marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes divers.... Sam 13 Sep - 14:27 | |
| Le Printemps Te voilà, rire du Printemps ! Les thyrses des lilas fleurissent. Les amantes qui te chérissent Délivrent leurs cheveux flottants Sous les rayons d'or éclatants Les anciens lierres se flétrissent - Te voilà, rire du Printemps ! Les thyrses de lilas fleurissent. Couchons-nous au bord des étangs, Que nos maux amers se guérissent ! Mille espoirs fabuleux nourrissent Nos cœurs gonflés et palpitants. - Te voilà, rire du Printemps ! Théodore de Banville (1823-1891) ------------------------------------------------------------------------[size=24]Premier sourire de printemps[/size] Tandis qu’à leurs œuvres perverses Les hommes courent haletants, Mars qui rit, malgré les averses, Prépare en secret le printemps. Pour les petites pâquerettes, Sournoisement lorsque tout dort, II repasse des collerettes Et cisèle des boutons-d’or. Dans le verger et dans la vigne, II s’en va, furtif perruquier, Avec une houppe de cygne, Poudrer à frimas l’amandier. La nature au lit se repose ; Lui, descend au jardin désert Et lace les boutons de rose Dans leur corset de velours vert. Tout en composant des solfèges Qu’aux merles il siffle à mi-voix, II sème aux prés les perce-neige Et les violettes au bois. Sur le cresson de la fontaine Où le cerf boit, l’oreille au guet, De sa main cachée il égrène Les grelots d’argent du muguet. Sous l’herbe, pour que tu la cueilles, II met la fraise au teint vermeil, Et te tresse un chapeau de feuilles Pour te garantir du soleil. Puis, lorsque sa besogne est faite, Et que son règne va finir, Au seuil d’avril tournant la tête, II dit : « Printemps, tu peux venir ! » Théophile Gautier (1811-1872) ------------------------------------------------------------------------ A ma mère Après un si joyeux festin, Zélés sectateurs de Grégoire, Mes amis, si, le verre en main Nous voulons chanter, rire et boire, Pourquoi s'adresser à Bacchus ? Dans une journée aussi belle Mes amis, chantons en " chorus " A la tendresse maternelle.
Un don pour nous si précieux, Ce doux protecteur de l'enfance, Ah ! c'est une faveur des cieux Que Dieu donna dans sa clémence. D'un bien pour l'homme si charmant Nous avons ici le modèle ; Qui ne serait reconnaissant A la tendresse maternelle ?
Arrive-t-il quelque bonheur ? Vite, à sa mère on le raconte ; C'est dans son sein consolateur Qu'on cache ses pleurs ou sa honte. A-t-on quelques faibles succès, On ne triomphe que pour elle Et que pour répondre aux bienfaits De la tendresse maternelle.
Ô toi, dont les soins prévoyants, Dans les sentiers de cette vie Dirigent mes pas nonchalants, Ma mère, à toi je me confie. Des écueils d'un monde trompeur Écarte ma faible nacelle. Je veux devoir tout mon bonheur A la tendresse maternelle. (Alfred de Musset) ------------------------------------------------------------------------ Automne malade Automne malade et adoré Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies Quand il aura neigé Dans les vergers Pauvre automne Meurs en blancheur et en richesse De neige et de fruits mûrs Au fond du ciel Des éperviers planent Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines Qui n’ont jamais aimé Aux lisières lointaines Les cerfs ont bramé Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs Les fruits tombant sans qu’on les cueille Le vent et la forêt qui pleurent Toutes leurs larmes en automne feuille à feuille Les feuilles Qu’on foule Un train Qui roule La vie S’écoule Guillaume Apollinaire ------------------------------------------------------------------------ L'automne Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! Le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards !
Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, J'aime à revoir encor, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois !
Oui, dans ces jours d'automne où la nature expire, A ses regards voilés, je trouve plus d'attraits, C'est l'adieu d'un ami, c'est le dernier sourire Des lèvres que la mort va fermer pour jamais !
Ainsi, prêt à quitter l'horizon de la vie, Pleurant de mes longs jours l'espoir évanoui, Je me retourne encore, et d'un regard d'envie Je contemple ses biens dont je n'ai pas joui !
Terre, soleil, vallons, belle et douce nature, Je vous dois une larme aux bords de mon tombeau ; L'air est si parfumé ! la lumière est si pure ! Aux regards d'un mourant le soleil est si beau !
Je voudrais maintenant vider jusqu'à la lie Ce calice mêlé de nectar et de fiel ! Au fond de cette coupe où je buvais la vie, Peut-être restait-il une goutte de miel ?
Peut-être l'avenir me gardait-il encore Un retour de bonheur dont l'espoir est perdu ? Peut-être dans la foule, une âme que j'ignore Aurait compris mon âme, et m'aurait répondu ? ...
La fleur tombe en livrant ses parfums au zéphire ; A la vie, au soleil, ce sont là ses adieux ; Moi, je meurs; et mon âme, au moment qu'elle expire, S'exhale comme un son triste et mélodieux. (Alphonse de Lamartine) ----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Le PrintempsTe voilà, rire du Printemps ! Les thyrses des lilas fleurissent. Les amantes qui te chérissent Délivrent leurs cheveux flottantsSous les rayons d'or éclatants Les anciens lierres se flétrissent - Te voilà, rire du Printemps ! Les thyrses de lilas fleurissent.Couchons-nous au bord des étangs, Que nos maux amers se guérissent ! Mille espoirs fabuleux nourrissent Nos cœurs gonflés et palpitants. - Te voilà, rire du Printemps !Théodore de Banville (1823-1891) Le Printemps
Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l’hiver. Après le grand froid le soleil, Après la neige vient le nid, Après le noir vient le réveil, L’ histoire n’est jamais finie. Après tout ce blanc vient le vert, Le printemps vient après l’hiver, Et après la pluie le beau temps.
Claude Roy. PrintempsVoici donc les longs jours, lumière, amour, délire ! Voici le printemps ! mars, avril au doux sourire, Mai fleuri, juin brûlant, tous les beaux mois amis ! Les peupliers, au bord des fleuves endormis, Se courbent mollement comme de grandes palmes ; L’oiseau palpite au fond des bois tièdes et calmes ; Il semble que tout rit, et que les arbres verts Sont joyeux d’être ensemble et se disent des vers. Le jour naît couronné d’une aube fraîche et tendre ; Le soir est plein d’amour ; la nuit, on croit entendre, A travers l’ombre immense et sous le ciel béni, Quelque chose d’heureux chanter dans l’infini.Victor Hugo -----------------------------------------------------------------------Le matin des étrennesAh ! quel beau matin, que ce matin des étrennes ! Chacun , pendant la nuit, avait rêvé des siennes Dans quel songe étrange où l'on voyait joujoux, Bonbons habillés d'or, étincelants bijoux, Tourbillonner, danser une danse sonore, Puis fuir sous les rideaux,puis reparaître encore ! On s'éveillait matin, on se levait joyeux , La lèvre affriandée, en se frottant les yeux ... On allait, les cheveux emmêlés sur la tête, Les yeux tout rayonnants, comme aux grands jours de fête, Et les petits pieds nus effleurant le plancher, Aux portes des parents tout doucement toucher ... On entrait ! ...puis alors les souhaits ... en chemise, Les baisers répétés, et la gaieté permise ! (Arthur Rimbaud)------------------------------------------------------------------------L’automneL’aube est moins claire, l’air moins chaud, le ciel moins pur ;Les longs jours sont passés, les mois charmants finissent.Hélas ! Voici déjà les arbres qui jaunissent !L’automne est triste avec sa bise et son brouillard,Et l’été qui s’enfuit est un ami qui part.Victor Hugo------------------------------------------------------------------------REVERIES D’AUTOMNE Salut ! bois couronnés d'un reste de verdure ! Feuillages jaunissants sur les gazons épars ! Salut, derniers beaux jours ! le deuil de la nature Convient à la douleur et plaît à mes regards ! Je suis d'un pas rêveur le sentier solitaire, J'aime à revoir encore, pour la dernière fois, Ce soleil pâlissant, dont la faible lumière Perce à peine à mes pieds l'obscurité des bois ! Alphonse de Lamartine--------------------------------------------------------------------------------------------L’automne vient de frapper à la porte des saisons. L’heure des vendanges fait son apparition, celle des moissons a fini sa mission. Bientôt nous plongerons dans les froides ténèbres ; Adieu, vive clarté de nos étés trop courts ! J'entends déjà tomber avec des chocs funèbres Le bois retentissant sur le pavé des cours. Charles Beaudelaire--------------------------------------------------------------------------------Trois escargots
J'ai rencontré trois escargots Qui s'en allaient cartable au dos Et dans le pré trois limaçons Qui disaient par cœur leur leçon. Puis dans un champ, quatre lézards Qui écrivaient un long devoir. Où peut se trouver leur école ? Au milieu des avoines folles ? Et leur maître est-il ce corbeau Que je vois dessiner là-haut De belles lettres au tableau ?
Maurice Carême --------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Le rêve pour les uns serait d'avoir des ailes, De monter dans l'espace en poussant de grands cris, De prendre entre leurs doigts les souples hirondelles, Et de se perdre, au soir, dans les cieux assombris. D'autres voudraient pouvoir écraser des poitrines En refermant dessus leurs deux bras écartés ; Et, sans ployer des reins, les prenant aux narines, Arrêter d'un seul coup les chevaux emportés. Moi ; ce que j'aimerais, c'est la beauté charnelle : Je voudrais être beau comme les anciens dieux, Et qu'il restât aux coeurs une flamme éternelle Au lointain souvenir de mon corps radieux. Je voudrais que pour moi nulle ne restât sage, Choisir l'une aujourd'hui, prendre l'autre demain ; Car j'aimerais cueillir l'amour sur mon passage, Comme on cueille des fruits en étendant la main. Ils ont, en y mordant, des saveurs différentes ; Ces arômes divers nous les rendent plus doux. J'aimerais promener mes caresses errantes Des fronts en cheveux noirs aux fronts en cheveux roux. J'adorerais surtout les rencontres des rues, Ces ardeurs de la chair que déchaîne un regard, Les conquêtes d'une heure aussitôt disparues, Les baisers échangés au seul gré du hasard. Je voudrais au matin voir s'éveiller la brune Qui vous tient étranglé dans l'étau de ses bras ; Et, le soir, écouter le mot que dit tout bas La blonde dont le front s'argente au clair de lune. Puis, sans un trouble au coeur, sans un regret mordant, Partir d'un pied léger vers une autre chimère. - Il faut dans ces fruits-là ne mettre que la dent : On trouverait au fond une saveur amère. (Guy de Maupassant) -----------------------------------------------------------------------------------------------[size=24]DESIRS[/size] [size=24]Le rêve pour les uns serait d'avoir des ailes, De monter dans l'espace en poussant de grands cris, De prendre entre leurs doigts les souples hirondelles, Et de se perdre, au soir, dans les cieux assombris.[/size] D'autres voudraient pouvoir écraser des poitrines En refermant dessus leurs deux bras écartés ; Et, sans ployer des reins, les prenant aux narines, Arrêter d'un seul coup les chevaux emportés. Moi ; ce que j'aimerais, c'est la beauté charnelle : Je voudrais être beau comme les anciens dieux, Et qu'il restât aux coeurs une flamme éternelle Au lointain souvenir de mon corps radieux. [size=24]Je voudrais que pour moi nulle ne restât sage, Choisir l'une aujourd'hui, prendre l'autre demain ; Car j'aimerais cueillir l'amour sur mon passage, Comme on cueille des fruits en étendant la main.[/size] [size=24]Ils ont, en y mordant, des saveurs différentes ; Ces arômes divers nous les rendent plus doux. J'aimerais promener mes caresses errantes Des fronts en cheveux noirs aux fronts en cheveux roux.[/size] [size=24]J'adorerais surtout les rencontres des rues, Ces ardeurs de la chair que déchaîne un regard, Les conquêtes d'une heure aussitôt disparues, Les baisers échangés au seul gré du hasard.[/size] Je voudrais au matin voir s'éveiller la brune Qui vous tient étranglé dans l'étau de ses bras ; Et, le soir, écouter le mot que dit tout bas La blonde dont le front s'argente au clair de lune. Puis, sans un trouble au coeur, sans un regret mordant, Partir d'un pied léger vers une autre chimère. - Il faut dans ces fruits-là ne mettre que la dent : On trouverait au fond une saveur amère. (Guy de Maupassant)------------------------------------------------------------------------------------------------Un rêve de bonheur Un rêve de bonheur qui souvent m’accompagne, C’est d’avoir un logis donnant sur la campagne, Près des toits, tout au bout du faubourg prolongé, Où je vivrais ainsi qu’un ouvrier rangé. C’est là, me semble-t-il, qu’on ferait un bon livre. En hiver, l’horizon des coteaux blancs de givre ; En été, le grand ciel et l’air qui sent les bois ; Et les rares amis, qui viendraient quelquefois Pour me voir, de très loin, pourraient me reconnaître, Jouant du flageolet, assis à ma fenêtre. (François Coppée)--------------------------------------------------------------------------------------NUIT DE NEIGELa grande plaine est blanche, immobile et sans voix. Pas un bruit, pas un son ; toute vie est éteinte. Mais on entend parfois, comme une morne plainte, Quelque chien sans abri qui hurle au coin d'un bois.Plus de chansons dans l'air, sous nos pieds plus de chaumes. L'hiver s'est abattu sur toute floraison ; Des arbres dépouillés dressent à l'horizon Leurs squelettes blanchis ainsi que des fantômes.La lune est large et pâle et semble se hâter. On dirait qu'elle a froid dans le grand ciel austère. De son morne regard elle parcourt la terre, Et, voyant tout désert, s'empresse à nous quitter.Et froids tombent sur nous les rayons qu'elle darde, Fantastiques lueurs qu'elle s'en va semant ; Et la neige s'éclaire au loin, sinistrement, Aux étranges reflets de la clarté blafarde.
Oh ! la terrible nuit pour les petits oiseaux ! Un vent glacé frissonne et court par les allées ; Eux, n'ayant plus l'asile ombragé des berceaux, Ne peuvent pas dormir sur leurs pattes gelées.Dans les grands arbres nus que couvre le verglas Ils sont là, tout tremblants, sans rien qui les protège ; De leur oeil inquiet ils regardent la neige, Attendant jusqu'au jour la nuit qui ne vient pas.(Guy de Maupassant)------------------------------------------------------------------------Bonne lecture!!! Ninnenne
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