Muchachas Tome 3 Catherine Pancol
L'auteur :
Katherine Pancol naît au [size=13]Maroc où son père, ingénieur, construit des barrages et des immeubles. Elle a cinq ans quand ses parents rentrent en France et s'installent à Paris. Elle suit des études classiques, s'inscrit en fac de lettres à Nanterre en licence, puis maîtrise et doctorat de lettres modernes.[/size]
Après [size=13]divers petits boulots, à vingt ans, elle devient journaliste et entre à Paris Match puis à Cosmopolitan1, après une rencontre avec Juliette Boisriveaud alors rédactrice en chef du journal. C'est alors que Robert Laffont la remarque et lui demande d'écrire un roman.[/size]
Ce sera Moi d’abord, en 1979, premier roman, premier succès. 300 000 exemplaires vendus. Sa vie change. Elle part s'installer à New York et y passera une dizaine d'années. Elle suit des cours d’écriture à l’université Columbia, écrit son deuxième roman, La Barbare, en 1981, puis Scarlett si possible (1985), Les Hommes cruels ne courent pas les rues (1990), se marie, a deux enfants tout en travaillant pour Le Journal du dimanche, Elle et Paris Match où elle alterne chroniques, reportages et interviews, notamment avec des personnalités comme Ronald Reagan, Jacques Chirac, Johnny Hallyday et Louise Brooks.
Elle rentre en [size=13]France en 1991 et continue d'écrire : Vu de l'extérieur, Une si belle image, Encore une danse, J'étais là avant, Et monter lentement dans un immense amour, Un homme à distance, Embrassez-moi, mais c'est en 2006 qu'elle connaît un succès foudroyant avec le premier tome de ce qui va devenir une trilogie.[/size]
En 2006 donc, son roman Les Yeux jaunes des crocodiles la propulse à nouveau au sommet des listes des meilleures ventes. Vendu à près de deux millions d'exemplaires, traduit en 31 langues, ce roman reçoit le prix Maison de la Presse en [size=13]France, un prix des Lecteurs en Allemagne, le Lovelybooks-Leserspreis, et un prix delittérature contemporaine en Russie en 2007. Un succès que ne démentiront pas les deux autres livres de la série : en 2008 La Valse lente des tortues et en 2010 Les Écureuils de Central Park sont tristes le lundi.[/size]
Le 21 janvier 2011, le magazine professionnel Livres-Hebdo écrivait : « Qui n'a pas lu Katherine Pancol cette année ? Les écureuils de Central Park sont tristes le lundi arrive en tête des meilleures ventes des romans avec 389 400 exemplaires vendus, précédant La [size=13]Carte et le Territoire de Michel Houellebecq (360 900 ventes), prix Goncourt 2010. »[/size]
Katherine Pancol partage sa vie entre la Normandie et Paris.
En janvier 2012, elle a été promue officier des Arts et des Lettres.
En novembre 2012, sur son site officiel, Katherine Pancol annonce la future adaptation de son roman Les Yeux jaunes des crocodiles au cinéma. Dans le rôle de Marcel : Jacques Weber, dans le rôle de Joséphine : Julie Depardieu, dans le rôle d'Iris : Emmanuelle Béart et dans le rôle de Josiane : Karole Rocher.
L'histoire :
Pour certaines, c’est l’heure de la revanche.
Pour d’autres, celle de la délivrance.
Ou de l’espérance.
Tout se noue, se dénoue, se renoue.
Les muchachas avancent à grand pas.
On ne sait jamais ce qui va arriver.
On retient son souffle, on croise les doigts.
Et viva las muchachas !
Critiques :
MICHÈLE OUIMET
La Presse
(Paris) Juin 2010, Katherine Pancol est assise à la terrasse d'un café. Près d'elle, un couple: lui, un «gringalet en shorts», elle, d'énormes lunettes fumées qui cachent une partie de son visage. Avec eux, deux enfants de 8 et 10 ans. La terrasse est déserte, car il fait une chaleur d'enfer. Katherine Pancol observe le couple. Elle voit l'homme se pencher sur sa femme enceinte, son visage en colère, ses mots chuchotés avec violence. Tout à coup, il lève la main et la frappe au visage avec force. Deux fois.
«J'étais pétrifiée, hébétée, raconte Pancol, je n'arrivais plus à respirer.»
La femme replace ses lunettes sans dire un mot, puis elle se dirige vers les toilettes. Katherine Pancol se lève pour la suivre. Le mari la pousse contre le mur et la menace. «Si tu lui parles, je la tue.»
Katherine Pancol voit le regard désespéré de la femme qui la supplie de ne pas intervenir. Pancol part, silencieuse, presque honteuse, mais la scène reste gravée dans sa mémoire. Du destin tragique de cette femme anonyme que Pancol n'a pas pu aider est né le personnage central du tome 1 de sa nouvelle trilogie, Muchachas, qui sortira au Québec le 26 février - le 2e tome sortira en avril et le 3e, en mai.
Pour écrire ce livre, Pancol est redevenue journaliste, un métier qu'elle a quitté en 2008 pour se consacrer entièrement à l'écriture. Elle a interviewé une vingtaine de femmes battues «pour être dans la vérité du détail».
«Je voulais savoir comment on en arrive là, raconte Pancol. Je voulais comprendre l'omerta, la lâcheté et la peur des autres qui savent, mais ne disent rien.»
Dans son roman, la femme battue s'appelle Léonie. Son mari, Ray Valenti, est une brute qui la bat avec rage. C'est le caïd du village que tout le monde craint. Un personnage dessiné à grands traits, à la limite de la caricature. Trop caricatural?
«Non, se défend Pancol. Parlez à une femme battue, vous verrez, c'est hallucinant.» Un casse-tête.
Katherine Pancol avale son deuxième café, un expresso bien tassé, à petites gorgées. Elle m'a donné rendez-vous dans un café près de chez elle, à Neuilly-sur-Seine, un quartier cossu situé de l'autre côté du périphérique qui ceinture la ville, à cheval entre Paris et la banlieue. Elle est arrivée avec ses lunettes fumées sur le nez même s'il tombait un léger crachin.
Elle est en tournée de promotion pour Muchachas, qui reprend plusieurs personnages de sa trilogie sentimentale écrite entre 2006 et 2010, Les yeux jaunes des crocodiles, qui a connu un succès foudroyant - six millions d'exemplaires vendus - et fait de Pancol une star. Elle y racontait les péripéties de la famille Cortès à travers des intrigues touffues, parfois invraisemblables.
Pour écrire sa nouvelle trilogie, elle a jonglé avec plus d'une trentaine de personnages, certains nouveaux, comme Léonie, la femme battue, d'autres connus des lecteurs. Elle a ressuscité sa famille Cortès sur laquelle elle avait pourtant écrit 2200 pages.
Tous les personnages, anciens et nouveaux, s'entrecroisent et les intrigues foisonnent. Un véritable casse-tête pour un écrivain qui doit attacher tous les fils, boucler toutes les histoires. Elle avoue qu'elle travaille sans plan. «Avant d'écrire, je passe un an à construire mes personnages», explique-t-elle.
Elle peaufine les détails qui donnent de la «substance et de la crédibilité» à ses personnages. «Nabokov [Lolita] parlait des divins détails», dit Pancol.Ce sont les personnages qui lui dictent la marche à suivre, qui font et défont les intrigues. Ils prennent le contrôle de l'histoire, précise Pancol qui crée des rebondissements sans les planifier d'avance.
De fil en aiguille, elle a écrit 1400 pages. Si on les ajoute à sa trilogie précédente, elle se retrouve à la tête d'une oeuvre de 3600 pages. Elle se compare d'ailleurs à Balzac, qui écrivait des romans-fleuves.
Elle aime raconter. Et les lecteurs l'aiment. Ses livres se vendent comme des petits pains chauds.
Sa nouvelle trilogie lui a pris trois ans et demi de travail acharné. Elle a sué sang et eau pour l'écrire, s'astreignant à une discipline d'enfer. Elle s'installait à son bureau à 14h et elle travaillait jusqu'à 19h, cinq heures sans relâche. «Je restais assise même si rien n'arrivait. Et si rien n'arrivait, c'était horrible. Parfois, quand je suis vraiment coincée, je me promène, je marche vite, et souvent, ça débloque.»
Combien lui rapportent ses livres? «Je l'ignore. C'est vrai! Je ne suis pas bonne avec les chiffres.»
Elle ne vit pas comme une star. Elle n'a ni chauffeur, ni secrétaire, ni assistante. Elle prend le métro et l'autobus et elle fait elle-même ses courses, allant jusqu'à marchander le prix des fruits s'ils sont trop chers.
Le Paris intellectuel la boude. Le journal Le Monde a écrit à propos de ses livres: «Facile à lire, facile à oublier.» Le Magazine Littéraire, revue phare de la [size=13]littérature en France, n'a jamais parlé d'elle.[/size]
Katherine Pancol hausse les épaules.
«Je touche les gens parce que je mène la vie de tout le monde. Je n'ai pas et je ne veux pas de vie mondaine.»
Elle a du succès. Un succès qu'elle savoure, car il lui donne une grande liberté, «celle de faire ce qui [lui] plaît». Et tant pis pour les critiques.
«Ce n'est pas votre chanteur Charlebois qui disait que les critiques sont des ratés sympathiques?»
Oui, c'était Charlebois.
Extraits :
Stella conduit en somnanbule dans la nuit qui tombe. Elle suit les lacets de la route, son regard passe d'un champ à l'autre, d'une ferme à la suivante comme si elle prenait appui sur ce paysage familier, comme s'il ne lui restait plus que les arbres et les prairies pour amis. Et ses lèvres scandent le salaud, le salaud, le salaud! Elle descend la vitre et respire l'odeur des bois, des senteurs d'encens, de feuilles mortes, de mousse moite, de crocus et de violettes, de bourgeons de hêtre.
L'odeur de la nuit, les bruits de la nuit, la pureté et l'innocence qui montent dans l'air. Elle entend le grincement étouffé des troncs qui se balancent, les cris des oiseaux, les roucoulements d'un pigeon, elle prend une goulée d'air frais et l'aspire. Léonie, ma mère, pauvre créature torturée, cela n'en finira jamais. Et le désespoir lui roule dessus, elle n'a plus de forces, elle a envie d'arrêter le Kangoo et de dormir sur le volant. C'est toujours la même histoire, sa mère battue, violée, maltraitée, sa mère qui ne peut même pas se défendre parce que les lois sont faites par des hommes et que les hommes les appliquent comme ils l'entendent. Une phrase l'avait marquée quand elle était en seconde, "Les femmes ont raison de se rebeller contre les lois parce que nous les avons faites sans elles", c'est un homme qui avait écrit ça, il s'appelait Montaigne. Ce n'était pas tombé dans l'oreille d'une sourde.
C'en est trop pour elle, elle se rappelle les nuits de son enfance : le sang dans les cheveux de sa mère, le bruit de son crâne frappant par terre, les insultes, les cris, sa mère demandant pardon, criant je ne le ferai plus. C'en est trop. Elle étouffe et s' egare. Elle a beau écraser les poings sur ses yeux, les larmes glissent entre ses doigts, coulent sur ses joues."
" -Il n'y a rien de plus beau que ce qui peut se passer entre un homme et une femme. Cet amour là est unique, parfais, même s'il ne dure que trois minutes, tu m'entends? Trois minutes de bonheur parfais suffisent à remplir une vie. Avec toi j'en ai en pagaille, des rations de trois minutes, alors je vais être un homme heureux. Et je me dirai que la vie vaut la peine d'être vécue et je continuerai, debout, digne, en attendant qu'on puisse être réunis. C'est comme ça que je vois les choses."
"...Mais une mère, une vraie, elle n'abandonne pas son enfant! Une mère, une vraie, elle part avec sa fille sous le bras et elle se dit qu'elle va s'en sortir, qu'elle va l'élever, s'écorcher les doigts pour elle, prendre des baffes, des coups mais la bercer tous les soirs."
"Pourtant le bonheur est connu pour s'arrêter parfois, pour monter et descendre, dessiner des trous d'air dans lesquels on trébuche, et alors on s'interroge, on doute, on souffre, on se ronge les sangs, on se fait des étranglements, des souffles au coeur, des hernies, des aigreurs. Elle, non. Elle enjambe les trous, les cloaques, les crevasses, saute par-dessus les précipices et bivouaque sur la berge."
Mon humble avis :
J'avoue avoir du mal avec les trilogies, préférant les livres où je n'ai pas à jongler d'un livre à l'autre pour suivre les histoires de personnages que j'aime...Car je m'attache à des personnages...Stella qui parle aux arbres, Joséphine qui parle aux étoiles, j'aime le style poétique de l'auteur et sa façon d'écrire.
J'ai aimé que l'auteur traite la maltraitance et la violence mais cet acharnement du mari envers et contre tous, cette peur qu'il fait régner, ce pouvoir qu'il exerce à tous niveaux, et Stella, violée enfant par lui qui n'osera jamais parler, cette femme, sa mère qui ferme les yeux parce qu'elle a peur, cet acharnement même au sein d'un hopital...c'était un peu trop et qu'il meure en héros m'a terriblement déçu...
Un peu de mal de retrouver des personnages de ses anciens succès...cela laisse un manque...
Je n'ai pas aimé Hortense, prétentieuse, imbue d'elle-même et Gary qui semble un pantin avec elle alors qu'il aime partager sa musique et des moments de vie avec Calypso moins jolie peut-être mais ô combien plus aimante et interressante...Il semble ouvrir les yeux mais...Et Calypso qui accepte qu'il puisse "aimer deux femmes à la fois. Ça ne me dérange pas. Pas le moins du monde"...Un peu irréaliste...
Je reste au bout des trois tomes sur ma faim, en fait sur le manque de fin...
Mais sans doute, cela appellera une suite...pour retrouver ces personnages...mais là je suis frustrée et je voudrais pouvoir quitter ces personnages en sachant ce qu'ils deviennent...
Ninnenne