Muchachas Tome 1 Catherine Pancol
Bibliographie : Katherine Pancol, née le 22 octobre 1954 à Casablanca au
Maroc, est une romancière française.
Elle est l'un des plus grands phénomènes d’édition de ces
dernières années.
Un succès mondial (traduite dans 27 pays).
Depuis leurs sorties, Les Yeux jaunes des crocodiles, La
Valse lente des tortues et Les Ecureuils de Central Park
sont tristes le lundi sont devenus des classiques.
Quatre ans après sa précédente trilogie, la romancière
Katherine Pancol revient avec "Muchachas".
Un premier tome qui a pour thème la violence conjugale.
Et dans lequel on retrouve certains de ses anciens
personnages.
Résumé :
Les filles sont partout dans ce [size=13]roman. Elles mènent la danse.
De New York à Paris, de la Bourgogne à Londres ou à Miami. Des filles qui inventent, s'enflamment, aiment.[/size]
Des filles qui se battent pour la vie.
Et les hommes ? Ils sont là aussi.
Mais ce sont les muchachas qui dansent, dansent, dansent.
Elles font voler les destins en éclats.
Et ça n'en finit pas !
Critiques :
LeJournaldeQuebec , le 05 mars 2014
"Le premier tome de Muchachas, la toute nouvelle trilogie de Katherine Pancol, sort mercredi en librairie. Et contrairement à ce que sa page frontispice laisse supposer, il renferme une [size=13]histoire aussi sombre que touchante."[/size]
Extraits :
"-Tous habillés de marron, de gris, de noir. Pas de boutons rouges ni d'écharpe verte! Des chaises, je te dis, des chaises. Une armée de chaises qui attendent en tremblant le postérieur du patron. Tu veux que je te dise, Gary? Ces gens portent le deuil. Ces gens n'ont plus d'espoir. Ils marchent dans la rue parce qu'on leur a dit de se lever tôt, de prendre le train ou le métro, de se rendre à leur bureau, de hocher la tête devant le bellâtre pommadé qui leur sert de maître. Je refuse d'être une chaise.""C'est peut-être ça, l'amour, pensait Stella en regardant son père et sa mère. Des baisers quand il y a du monde autour, des coups dans la chambre. Et des bleus violet et jaune le lendemain.""Elle n'ose pas lever les yeux de crainte d'attraper un éclair déçu dans le regard de Philippe. Elle craint qu'il n'aperçoive un détail qui le rebute. Ou que son amour n'invente une femme idéale, plus belle, plus intelligente, à laquelle elle doit à tout prix ressembler. Ressembler à cette autre qu'il invente ou, si je suis honnête, que je forge, moi. Envie d'être belle comme sur une photo. C'est idiot! ce serait si simple si je pouvais simplement être moi, Josephine Cortèe, sans fard ni artifice et qu'il m'aime ainsi.""La nuit, Joséphine se dit que le bonheur n'est pas une marchandise qu'on pose sur le comptoir, qu'on pèse et qu'on achète pour mieux le posséder, c'est un état d'esprit, une décision de l'âme. Le bonheur, c'ets d'avoir les yeux grands ouverts et de le chercher partout.
Et elle a décidé d'être heureuse." Est-on toujours tourmentée quand on est amoureuse? Amoureuse? Il vaudrait mieux dire possédée envahie, décolorée, recolorée à ses couleurs à lui. La quête d'un mot exact l'apaise. Elle goûte sur ses lèvres la trace de leur dernier baiser et se rassure. On ne mime pas le désir, le désir d'un homme qui se pose sur une femme et la rend belle. De ce désir-là, elle se sent parée. La façon qu'il a de refermer ses bras sur elle quand ils sont étendus dans le lit... Il l'étreint, l'ajuste contre lui et tout semble simple. Un baiser et les questions s'effacent, gommées par une évidence qui s'impose, embrasse-moi, embrasse moi encore. La volupté peut se révéler une science exacte, même si elle ne l'est que l'espace d'une heure, d'une nuit. Il est des confidences que seuls les corps échangent. Un accord secret signé d'une peau sur l'autre.
Et puis, le père de Julie avait soupiré, son regard était revenu dans la salle, l’avait balayée et il avait intercepté l’expression perplexe de Stella. L’homme en colère avait considéré la petite fille blonde et frémissante en face de lui et lui avait souri d’un sourire triste et las qui disait je sais, je sais tout, ma pauvre petite, je sais les coups, je sais les pleurs, je sais la cruauté ordinaire, j’enrage car je ne peux rien faire, mais l’amour, ce n’est pas écraser, tu m’entends, ne te laisse jamais écraser.
C’est ce qu’elle avait lu dans les yeux de cet homme taciturne et carré, aux mains puissantes, aux ongles noirs, en bleu délavé. Il y avait comme une adjuration dans son regard et elle avait dit oui avec les yeux, oui, je vous promets qu’il ne me fera pas de mal à moi, je me défendrai.
Il lui avait souri. Vraiment. Comme à une grande. Elle s’était sentie responsable de ce sourire. Elle ne devrait jamais tromper l’espoir qu’il mettait en elle.
Monsieur Courtois lui faisait confiance.
C’était la première fois qu’une grande personne se mettait de son côté. La première fois qu’ une grande personne lui disait tu as raison, l’amour, ce n’est pas baiser la bouche de sa femme en public et l’assommer de coups la nuit. Chacun a sa manière d’aimer, il n’y a pas de définition, mais ce n’est pas ce spectacle révoltant. Tu es dans le juste Stella, disaient ses yeux. Prends garde à toi, je t’en prie.
Ils avaient dit tout ça, les yeux de monsieur Courtois. Elle avait douze ans et elle n’a jamais oublié.
Encore aujourd’hui, à trente-quatre ans, elle lit sur un papier ces simples mots, « la ferme des peupliers », et tout le film de son enfance se déroule.
Elle goûte sur ses lèvres la trace de leur dernier baiser et se rassure. On ne mime pas le désir, le désir d'un homme qui se pose sur une femme et la rend belle. De se désir là, elle se sent parée. La façon qu'il a de refermer ses bras sur elle quand ils sont étendus dans le lit... Il l'étreint, il l'ajuste contre lui et tout semble simple. Un baiser et les questions s'effacent, gommées par une évidence qui s'impose, embrasse-moi, embrasse-moi encore. La volupté peut se révéler une science exacte, même si elle ne l'est que l'espace d'une heure, d'une nuit. Il est des confidences que seuls les corps échangent. Un accord secret signé d'une peau sur l'autre.
Elle est heureuse parce-qu'elle reçoit de l'amour, beaucoup d'amour. Et qu'elle en donne à sa façon. Elle estime que le contrat est juste. Elle donne, elle reçoit, elle aime, elle est heureuse. Elle ne se pose pas de questions. Mais la plus âgée...elle n'en revient pas de sa bonne fortune. Alors elle distribue à tout-va. Elle donne tout, mais elle ne sait pas recevoir parce-qu'elle n'est pas habituée. C'est une débutante, comme toi. Et, comme toi, elle a peur.
"Il pue, ce passé. Il pue, il estropie, il détruit, et sans arrêt elle tente de reconstruire pour ne pas se laisser ensevelir. Les sables mouvants l'engloutissent chaque fois. Elle demande juste que la vie lui fasse le cadeau de la laisser heureuse et apaisée quelques minutes encore. D'esquisser dans l'ombre le visage, la silhouette de son père. Et après d'inventer une suite. Elle partira peut-être à la recherche de cette moitié de soeur. Elle ne possède que l'image de son visage. Un sourire sur du papier glacé. Mais c'est un début de bonheur. On a tous, à un moment de notre vie, le privilège d'attraper un début de bonheur. On veut tous le prendre délicatement et le faire durer le plus longtemps possible. C'etça, le plus difficile. Le faire durer."
"Oublier. Me réfugier dans une ouate épaisse. Le monde ne m'interesse plus. Il marche de travers. Ne plus m'habiller, ,e plus remplir la benne du camoin, ne plus me lever le matin, ne plus nourrir les bêtes, ne plus réveiller Tom, ne plus parler, ne plus voir personne, ne plus mettre un pied devant l'autre, ne plus serrer les dents.
Ne plus rien faire en attendant que le monde se remette en place. Peu importe comment mais qu'il y ait un sens. Une direction dans laquelle marcher en me disant qu'au bout il y a une lueur. Une toute petite lueur."
Mon humble Avis :
C'est le premier livre que je lis de l'auteur. Je n'avais pas lu sa première trilogie. Certains personnages reviennent dans celui-là mais je n'ai pas été gênée personnellement. Disons que cela m'a donné envie de lire les précédents...Et si c'est commercial, alors tant pis puisque les personnages me plaisent et sont très attachants.Au-delà des histoires de chacun, c'est le thème de la violence conjugale qui est surtout traité et de façon très juste et bouleversante. J'ai aimé le style de l'auteur avec des dialogues vivants, des personnages qui nous ressemblent par leurs craintes, espoirs et peines. Bien sûr, la vie les a bien amochés mais ce n'est que la réalité de chaque jour dans la vraie vie, et leurs forces c'est dans leur volonté de retrouver le bonheur et la dignité.Je lirai rapidement les tomes 2 et 3...J'aime m'attacher à des personnages...imaginaires...Ils nous ressemblent souvent. Ninnenne