INJUSTICE
Trop souvent, on oppose les agriculteurs occidentaux subventionnés aux paysans pauvres des pays en développement.
Mais depuis une vingtaine d'années, il s'agit d'un dialogue à trois, puisqu'un nouvel intervenant est apparu, autour du groupe de Cairns - 19 pays dont le Brésil, l'Argentine, l'Australie, l'Indonésie, etc. dont l'agriculture est dite "latifundiste" parce qu'elle repose sur des terres immenses et peu chères, une main d'oeuvre bon marché, une production moderne mais non subventionnée. Ce groupe promeut une libéralisation du marché agricole mondial, c'est à dire la suppression des subventions agricoles.
Les subventions posent clairement d'importants problèmes. La politique agricole commune (PAC) menée par l'Union européenne, pour parler d'elle, représente plus de 40% du budget européen (45,36 milliards d'euros en 2008).Elle est contestée, d'abord parce que de nombreux Européens préféreraient que l'Union consacre son budget plutôt à la recherche, à la santé ou à l'éducation. Ensuite, parce que le système encourage trop souvent les grands propriétaires aux dépens des plus petits, des logiques productivistes nuisibles plutôt que des productions de qualité et respectueuses des écosystèmes. Et donc, aussi, parce qu'elle défavorise les paysans des autres pays. Que faut-il faire?
Aujourd'hui, il ne suffira pas de supprimer la PACpour sauver les petits paysans et l'environnement. Car le libéralisme défendu par le groupe de Cairns est loin d'être social et écologique, tout au contraire.
Selon certaines études, la suppression de la PAC pourrait même s'avérer néfaste aux paysans pauvres, notamment en Afrique, car ils ne sont pas compétitifs par rapport à ceux du groupe de Cairns.
Et 62 % des exportations agricoles africaines (hors Afrique du Sud) sont constituées de cacao, café, fruits et légumes tropicaux et coton. Des produits pour lesquels le continent n'est pas tant concurrent que complémentaire de l'Europe - et donc qui ne sont pas forcément défavorisés par la PAC.
Le problème n'est donc pas nécessairement les subventions en elles-mêmes, mais quelles subventions, payées à qui et pour quoi faire. Si les Etats voulaient soutenir financièrement une agriculture humaine, écologique et sociale, ce ne serait déjà pas si mal.
Organisation mondiale du commerce.
www.wto.org
En illustration: Récolte de coton aux environs de Banfora, Burkina Faso (10° 48'N-3°56'O)
Dans ce pays, premier producteur de coton d'Afrique, le coton emploie 3 millions de personnes. La filière représente un quart du PIB et 60% des exportations du pays, ce qui rend l'économie vulnérable aux fluctuations des cours mondiaux.
Après avoir refusé pendant des années le coton OGM, les autorités burkinabées en ont officiellement autorisé la culture en 2008 afin, selon elles, de garantir une production régulière.
http://www.cotton-made-in-africa.com/fr/le-coton-africain.html
http://admin.centerblog.net/gerer/articles/modifier/1976
Envie de compléter cet article avec des images pour approfondir le sujet du coton qui est très intéressant...Quand nous sommes dans la mondialisation pour les échanges essentiels de la vie...
Ninnenne