"Mon coeur est mort" Sandrine Bequet
C’est un cœur ruisselant
Qui résonne dans mon corps
D’un son faible, sourd et lent
Il est seul mon cœur mort
C’est à grand coup de haine
Qu’on l’a assassiné
Sans remord et sans gêne
Comme pour un forcené.
Il ne demandait rien
Sauf peut-être d’aimer
Mais c’est comme assassin
Qu’il se fit enchaîner.
C’est un cœur d’enfant
Que je gardais en moi
Tout furtif et tremblant
Un secret en émoi.
Et c’est l’indifférence
Qui le fane peu à peu
C’est sans dire ses souffrances
Qu’il flétrit sous mes yeux.
C’est un cœur ruisselant
Qui résonne dans mon corps
D’un son faible, sourd et lent,
Il est seul, mon cœur mort.
Sedan, octobre 1985
Sandrine Bequet.
"Les amoureux de la nature" de Chateaubriand
Forêt silencieuse, aimable solitude,
Que j'aime à parcourir votre ombrage ignoré !
Dans vos sombres détours, en rêvant égaré,
J'éprouve un sentiment libre d'inquiétude !
Prestiges de mon [size=16]coeur ! je crois voir s'exhaler[/size]
... Des arbres, des gazons une douce tristesse :
Cette onde que j'entends murmure avec mollesse,
Et dans le fond des bois semble encor m'appeler.
Oh ! que ne puis-je, [size=16]heureux, passer ma vie entière[/size]
Ici, loin des humains !... Au bruit de ces ruisseaux,
Sur un tapis de fleurs, sur l'herbe printanière,
Qu'ignoré je sommeille à l'ombre des ormeaux !
Tout parle, tout me plaît sous ces voûtes tranquilles ;
Ces genêts, ornements d'un sauvage réduit,
Ce chèvrefeuille atteint d'un vent léger qui fuit,
Balancent tour à tour leurs guirlandes mobiles.
Forêts, dans vos abris gardez mes voeux offerts !
A quel amant jamais serez-vous aussi chères ?
D'autres vous rediront des amours étrangères ;
Moi de vos charmes seuls j'entretiens les déserts
de François-René de CHATEAUBRIAND recueil : Tableaux de la nature
PARTI
image trouvée sur le net
Il est parti un soir, sans même un au-revoir
Epris de liberté et de rêves d’espoir.
Il a quitté un toit dont ils avaient rêvé
Qui à chaque saison savait les abriter.
Il ne sait pas pourquoi il semblait étouffer
Dans une vie écrite, un [size=18]papier signé.
C’est si dur de vieillir, de voir se rapprocher
Le spectre des douleurs d’une vie d’assisté.[/size]
D’un dernier coup de rein, on voudrait s’envoler
Pour profiter de tout, épris de liberté,
De belles rencontres au hasard d’une rue
Quand un regard le croise, met son cœur à nu.
Simplement bavarder tout au long d’une nuit
Rêver le monde, zapper la vie qui s’enfuit
Comme s’il suffisait d’appuyer un bouton
Pour effacer son nom du triste peloton.
En lui ce sentiment de sacrifier sa vie
Dans des jours de présent, d’habitudes qui lient
Où même les aimés sont durs à supporter
Pour un cœur qui sera à jamais indompté.
Mais dans ces moments là, il ne sait pas pourquoi
Il ne supporte plus jusqu’au son de sa voix
Il voudrait la frapper pour qu’elle ne soit plus là…
Le destin deviendrait billet de tombola.
Ne me demandez pas ce qu’elle est devenue
Depuis longtemps déjà on ne la voyait plus.
Elle s’était perdue dans un amour entier
Mais déjà condamné avant de commencer.
Son âme s’est égarée dans les landes brulées
D’un monde trop hostile, déshumanisé…
Ses rêves d’apaiser, de vivre en harmonie
Reviennent la hanter dans ses nuits d’insomnie.
A Saint-Apollinaire, le 10 Janvier 2013
Brigitisis.centerblog.net
DUALITÉ DE L'HUMAIN
Etre là et ailleurs, presque au même moment,
Faire un peu de sa vie un [size=24]travail à mi-temps.
Dans sa bulle d’amour, rêver du mot toujours,
Se sentir si heureux de voir un nouveau jour…[/size]
Savourer les instants que nous offre le temps
Au rythme des saisons respirer le printemps,
Les premières odeurs de terre qui renaît
Et ses primevères, ses violettes cachées.
Ecouter les jours de pluie la mélancolie
Du lac, dissimulé sous des nuages gris…
Le plaisir des bourgeons qui s’ouvrent à la vie
Des prés qui verdissent, miracle de survie.
L’été et son soleil qui réchauffe le cœur
Dans le petit matin s’éveiller au bonheur.
Quand au lever du jour il fait déjà si beau,
Que le ciel se confond, s’épouse avec l’eau.
L’automne et ses couleurs jour après jour si beau
Accroche à nos regards de l’art sur ses tableaux…
Mais sur l’autre chemin flâne la liberté
Elle nous tend la main avec son chant voilé.
Comme les sirènes dans la mer démontée
Envoutent, attirent loin des réalités
N’avoir que soi à aimer…enfin libéré
De ces liens que le temps a tendrement tissé.
Se sentir prisonnier de la douce araignée
Dans sa toile, illusion de sécurité…
Choisir de rester, être libre de partir,
Et changer, d’un lancer de dé, son avenir.
Vivre l’instant présent, pas de bagage lourd
Juste la conviction : Demain un autre jour !
Boucler un sac à dos sans plus se retourner,
D’un claquement de doigt voilà la liberté.
Et selon son humeur se laisser emporter
Vers de nouvelles vies, toujours sans un regret…
Terrible dualité de l’humain en sursis :
Etre si tiraillé dans une courte vie.
Avoir ce sentiment de passer à côté
D’un temps donné précieux, qui dans un sablier,
Entre nos mains fermées, s’écoule sans pitié
Et ne voir en l’amour qu’un simple geôlier.
A Saint- Apollinaire, le 15 janvier 2013
Brigitisis
Ninnenne