Comme tu le sais, le ciel est bleu, très bleu,
Et très transparent.
Il n'y a ni centre, ni limite,
Et bien ,vois-tu, ton esprit ressemble au ciel.
Mais tu le sais,
Une foule de nuages passent dans le ciel,
Venus de nulle part,
Sans crier gare,
Ils disparaissent de même, comme ils sont venus.
Tes pensées et tes émotions, comme les nuages,
Surgissent de nulle part,
Mais si tu les solidifies,
Elles te créent des problèmes.
Parfois, quand les nuages s'amoncellent,
La pluie tombe et de même,
Quand tu t'accroches à tes émotions,
Et tu leur donnes tant d'importance,
Les larmes coulent.
Souviens-toi toujours de ta nature de Bouddha,
Sans limite, comme l'espace,
Et lâche prise, quelle que soit l'émotion !
Tu seras alors quelqu'un de très très heureux.
(Lama Yéché Losal)
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[size=16]L'important est ce que l'on a, non ce que l'on attend. [...] Le passé ne peut être changé et le futur est inconnu. Seul le présent est une certitude. Le bonheur consiste à se contenter de ce que l'on a et à oublier ce que l'on voudrait. À trop attendre de l'avenir, on passe à côté de sa vie.[/size]
[size=16]Catherine Rambert[/size]
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Le prix à payer
« Le prix à payer pour vivre un rêve est-il beaucoup plus élevé que ce qu’il en coûte de vivre sans se risquer à rêver ? » demanda le disciple.
Le maître l’emmena dans une boutique de vêtements. Là, il lui fit essayer un costume exactement à sa taille. Le disciple obéit, et fut émerveillé par la qualité du vêtement.
Ensuite, le maître lui demanda d’essayer le même costume – mais d’une taille très supérieure à la sienne. Le disciple le fit.
« Celui-là ne va pas. Il est trop grand.
– Combien coûtent ces costumes ? demanda le maître au vendeur.
– Ils coûtent tous les deux le même prix. Seule la taille est différente. »
À la sortie de la boutique, le maître déclara à son disciple :
« Vivre le rêve, ou abandonner le rêve, cela coûte aussi le même prix, en général très cher. Mais la première attitude nous mène à communier avec le miracle de la vie, et la seconde ne nous sert à rien. »
Paulo Coelho
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L'homme croit quelquefois qu'il a été créé pour dominer, pour diriger. Mais il se trompe. Il fait seulement partie du tout.
Sa fonction ne consiste pas à exploiter, mais à surveiller, à être un régisseur. L'homme n'a ni pouvoir, ni privilèges, seulement des responsabilités.
Oren Lyons ( Iroquois onondaga)
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Les mots
[size=16]Ces mots que l'on voudrait entendre, que l'on voudrait dire, que l'on n'entend pas ou mal, ou pas comme il faudrait, pas au bon moment...
Ces mots qui trottent, qui s'échappent, que l'on perd...
Ces mots qui veulent dire tant de choses et jamais les mêmes quand bien même on les emploie pareil...
Ces mots tendres, ces mots doux, ces mots que l'on s'envoie comme des balles quand on a mal et qu'il faut blesser l'autre car ce n'est pas normal de souffrir seul...
Ces mots, ces babillements d'enfant, ces chevrotements de vieux...
Ces mots, nous accompagnent tout au long de notre vie.
Mots parlés, mots pensés, mots caressés, mots aimés, ils sont tout ce que nous sommes et je les aime pour tout ce qu'ils disent....[/size]
[size=16]Accee Nort[/size]
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[size=16]Cocktail d'une vie heureuse
A prendre sans modération !
Dans une belle grande coupe, verser quelques gouttes de confiance,
de patience, de tolérance, d'écoute, de pardon,
de persévérance, de lâcher prise, de non jugement.
[/size]
[size=16]A ce mélange, ajouter une bonne dose :
d'humour, de sourire et de bonne humeur.
Bien agiter ...
Avant de rajouter sans compter :
Une bonne rasade de nectar d'amour qui donnera à ce petit
vin son goût unique.
Conseil : on dit que les mélanges rendent malade !
Celui-ci est une vieille recette qui a fait ses preuves.
Plus on mélange, mieux on se porte !
Prendre dès le matin, à jeun de préférence, puis plusieurs
fois dans la journée et ce, sans limite !!![/size]
[size=16](auteur inconnu)[/size]
[size=16] --------------------------------------------------------------------------------------------------[/size]
[size=16]La carotte, l'oeuf et la tasse de café[/size]
Une jeune femme visite sa mère et lui parle de sa vie et comment elle a de la difficulté à passer à travers chaque journée. Elle ne sait pas comment elle va s'en sortir et elle envisage d'abandonner. Elle est tellement fatiguée de se battre continuellement. Elle a l'impression que lorsqu'un problème est résolu, un nouveau se présente.
Sa mère l'amène à la cuisine. Elle remplit trois casseroles d'eau et les place sur les ronds du poêle à feu élevé. L'eau se met à bouillir rapidement. Dans la première casserole, la mère ajoute des carottes. Elle met des oeufs dans la deuxième casserole, et dans la troisième, elle met des grains de café. Elle laisse reposer et bouillir, sans dire un mot.
Au bout de 20 minutes, elle ferme le feu. Elle égoutte les carottes et les place dans un bol. Elles sort les œufs et les met dans un bol. Finalement, elle vide le café dans un bol. Se tournant vers sa fille, elle demande : "Dis-moi ce que tu vois" ?
"Des carottes, des œufs et du café", répond la fille.
Sa mère lui demande de se rapprocher des carottes. La fille se rapproche et note que les carottes sont molles. La mère lui demande ensuite de prendre un œuf et de briser la coquille, ce que fait la fille. Cette dernière observe alors que l'œuf est dur.
Finalement, la mère demande à sa fille de goûter au café. La fille sourit en goûtant à l'arôme riche du café. La fille lui demande ensuite : "Qu'est-ce que ça signifie, maman" ?
Sa mère lui explique que chacun de ces objets a fait face à la même adversité : de l'eau bouillante. Chacun a réagi différemment. Les carottes sont arrivées fortes et dures. Cependant, après avoir été soumises à l'eau bouillante, elles se sont ramollies et sont devenues faibles. Les œufs étaient fragiles. Leur coquille mince protégeait leur liquide intérieur, mais après avoir passé du temps dans l'eau bouillante, ils sont devenus plus durs à l'intérieur. Les grains de café étaient uniques, quant à eux. Après avoir été soumis à l'eau bouillante, ils ont changé l'eau.
"Lequel es-tu" ?, demande la mère à sa fille. "Quand l'adversité frappe à ta porte, comment réagis-tu ? Es-tu une carotte, un œuf ou un grain de café" ?
Souviens-toi de ceci : Lequel suis-je ? Suis-je la carotte qui semble forte, mais qui devient molle et perd de sa force devant la douleur et l'adversité ?
Suis-je un œuf qui débute avec un cœur malléable mais qui change quand la situation se réchauffe ? Ai-je un esprit fluide, mais après un décès, une rupture, une difficulté financière ou un autre défi, suis-je devenue plus dure et fermée ? Est-ce que ma coquille se ressemble, mais du côté intérieur, suis-je amère et dure avec un esprit rigide et un cœur de pierre?
Ou suis-je un grain de café ? Le grain, en fait, change l'eau chaude, la circonstance qui amène la douleur. Lorsque l'eau devient chaude, il relâche sa fragrance et sa saveur. Si tu es comme le grain de café, quand les choses semblent être les pires, tu deviens meilleure et tu changes la situation autour de toi.
Quand les temps semblent les plus sombres et que les difficultés sont les plus grandes, est-ce que tu t'élèves à un autre niveau ? Comment gères-tu l'adversité ? Es-tu une carotte, un œuf ou un grain de café ?
Puisses-tu avoir suffisamment de joie pour te rendre douce, suffisamment de défis pour te rendre forte, suffisamment de peines pour te garder humaine, et suffisamment d'espoir pour te garder heureuse.
Les gens les plus heureux n'ont pas nécessairement le meilleur de tout ; ils ne font que ressortir le meilleur de tout ce que la vie met sur leur route. L'avenir le plus clair sera toujours basé sur un passé oublié ; tu ne peux pas aller de l'avant dans la vie à moins de laisser aller les blessures et les tracas du passé.
Quand tu es née, tu pleurais et les gens autour de toi souriaient.
Vis ta vie pour qu'à la fin, sois celle qui sourit quand tout le monde autour de toi pleure...
(auteur inconnu)
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Le Mal Existe-t-il ?????
Le mal existe-t-il? Un professeur universitaire a défié ses étudiants
avec cette question. Est-ce que Dieu a créé tout ce qui existe ?
Un étudiant a bravement répondu, Oui, Il l'a fait !
Le professeur a dit, Dieu a tout créé?
Oui, monsieur, a répliqué l'étudiant.
Le professeur a répondu, « si Dieu a tout créé, Il a donc aussi créé le mal puisque le mal existe et selon le principe de nos travaux qui
définissent ce que nous sommes, alors Dieu est mauvais. »
L'étudiant était silencieux devant une telle réponse.
Le professeur était tout à fait heureux de lui-même et il se vantait aux étudiants qu'il avait prouvé encore une fois que la foi Chrétienne était un mythe.
Un autre étudiant a levé sa main et a dit, « Puis-je vous poser une
question, professeur? »
Bien sûr, a répondu le professeur.
L'étudiant a répliqué, « Professeur, le froid existe-t-il? » « Quel genre
de question est-ce, cela? Bien sûr qu'il existe. Vous n'avez jamais eu froid? » a répliqué le professeur.
Le jeune homme a répondu, « En fait monsieur, le froid n'existe pas. Selon la loi de physique, ce que nous considérons le froid, est en réalité l'absence de chaleur. Tout individu ou tout objet possède ou transmet de l'énergie. La chaleur est produite par un corps ou par une matière qui transmet de l'énergie. Le zéro Absolu (-460°F) est l'absence totale de chaleur; toute la matière devient inerte et incapable de réagir à cette température. Le Froid n'existe pas. Nous avons créé ce mot pour décrire ce que nous ressentons si nous n'avons aucune chaleur.
L'étudiant a continué. « Professeur, l'obscurité existe-t-elle? »
Le professeur a répondu, « Bien sûr qu'elle existe! »
L'étudiant a répondu, « Vous avez encore tort Monsieur, l'obscurité
n'existe pas non plus. L'obscurité est en réalité l'absence de lumière. Nous pouvons étudier la Lumière, mais pas l'obscurité. En fait, nous pouvons utiliser le prisme de Newton pour fragmenter la lumière blanche en plusieurs couleurs et étudier les diverses longueurs d'onde de chaque couleur. Vous ne pouvez pas mesurer l'obscurité. Un simple rayon de lumière peut faire irruption dans un monde d'obscurité et l'illuminer. Comment pouvez-vous savoir l'espace qu'occupe l'obscurité? Vous mesurez la quantité de lumière
présente. N'est-ce pas vrai? L'obscurité est un terme utilisé par l'homme pour décrire ce qui arrive quand il n'y a pas de lumière. »
Finalement, le jeune homme a demandé au professeur, « Monsieur, le mal existe-t-il? »
Maintenant incertain, le professeur a répondu, « Bien sûr comme je l'ai déjà dit. Nous le voyons chaque jour. C'est dans les exemples quotidiens de l'inhumanité de l'homme envers l'homme. C'est dans la multitude des crimes et des violences partout dans le monde. Ces manifestations ne sont rien d'autre que du mal! »
L'étudiant a répondu, « le Mal n'existe pas Monsieur, ou au moins il
n'existe pas de lui-même. Le Mal est simplement l'absence de Dieu. Il est comme l'obscurité et le froid, un mot que l'homme a créé pour décrire l'absence de Dieu. Dieu n'a pas créé le mal. Le Mal n'est pas comme la foi, ou l'amour qui existe tout comme la lumière et la chaleur. Le Mal est le résultat de ce qui arrive quand l'homme n'a pas l'amour de Dieu dans son coeur. Il est comme le froid qui vient quand il n'y a aucune chaleur ou l'obscurité qui vient quand il n'y a aucune lumière. »
Le professeur s'est assis.
Le nom du jeune homme était : Albert Einstein
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La légende de Nanabozo
Chez plusieurs nations amérindiennes un mythe raconte comment le peuple a pris possession du feu. Pour les Ojiboués, le monde a été créé par Nanabozo, fils d’un esprit céleste et d’une femme de la Terre.
Les Ojiboués ont longtemps occupé un vaste territoire le long de la rivière des Outaouais et autour du lac Supérieur dans ce qui est devenu la province voisine de l’Ontario. Nanabozo avait le pouvoir de se transformer en arbre ou en animal et c’est ainsi qu’il a ramené le feu pour les siens.
[size=10]"Il y a très longtemps le feu n’était pas connu dans le pays de Nanabozo et il avait très froid.[/size]
- Nokomis, demanda-t-il à sa grand-mère, n’y a-t-il pas quelque chose dans le monde qui peut nous réchauffer ?
- J’ai entendu dire, répondit la grand-mère, que quelque part dans l’est, près des grandes eaux, vit un vieux sachem avec ses filles. Ces trois-là ont chaud car ils possèdent une chose appelée le feu. Mais il paraît que cet homme cache le feu de la vue de tous et le conserve jalousement.
- Je vais trouver cet homme, s’écria Nanabozo, et je vais ramener le feu pour nous.
- Je doute que tu réussisses, dit Nokomis. Ces gens surveillent leur feu jour et nuit. Le vieux reste assis toute la journée dans son wigwam à réparer ses filets et à garder le feu. Il ne sort jamais. Seules ses deux filles se promènent dehors.
- J’essaierai quand même, dit Nanabozo.
Nanabozo établit un plan. « Voilà ce que je vais faire, pensa-t-il, je vais transformer l’eau du lac qui voisine le wigwam du sachem en une glace mince comme l’écorce du bouleau. Ensuite, je vais me changer en petit lapin assez léger pour que je puisse marcher sur cette glace fine. Voilà ce que je vais faire ! »
Nanabozo salua sa grand-mère Nokomis, et partit. Il marcha vers l’est pendant des jours et des jours. Il arriva bientôt devant un lac au bord duquel s’élevait le wigwam du vieux sachem. Aussitôt, grâce à ce pouvoir qu’il avait, il transforma l’eau du lac en glace fine et se transforma lui-même en un tout jeune lapin.
Nanabozo se cacha pour pouvoir observer le wigwam et attendit. Quand il vit l’une des filles sortir du wigwam pour aller vers le lac, Nanabozo sortit de sa cachette et s’approcha d’elle. Puis il s’arrêta et se mit à grelotter très fort.
- Pauvre petit lapin ! s’écria la jeune fille. Viens te réchauffer.
Et aussitôt elle prit le lapin dans ses mains et l’emporta dans son logis en l’abritant sous sa veste. Lorsqu’elle fut entrée, elle fit voir le jeune lapin à sa sœur. Toutes les deux se mirent à jouer avec lui pour s’amuser.
- Arrêtez ce bruit, fit le père.
- Mais père, on s’amuse avec le lapin.
- Enfants, que vous êtes étourdies ! s’écria le vieux sachem. Avez-vous oublié l’existence des manitous ? Ce lapin en est peut-être un qui vient voler notre feu. Allez ! renvoyez cette bête où vous l’avez trouvée !
- Voyons, père ! ce petit lapin n’est sûrement pas un manitou. Il est juste un petit animal sans défense, dit la plus jeune des filles. Un manitou ne se changerait pas en un animal si faible.
- Vous refusez de m’écouter ! se fâcha le vieux. Vous oubliez mon grand âge et ma sagesse.
La plus jeune des filles fit semblant de ne pas entendre les mots prononcés par son père. Elle déposa en souriant le petit lapin près du feu pour qu’il se réchauffe.
« Maintenant que ma fourrure est sèche, pensa Nanabozo, je souhaite qu’une étincelle vienne l’enflammer. » Et comme il arrive toujours avec Nanabozo, son voeu se réalisa. Une étincelle s’échappa des bûches enflammées et mit le feu à son pelage. Aussitôt, Nanabozo s’élança dehors et courut à toute vitesse vers le lac.
- Regardez père ! crièrent les filles, il s’enfuit avec le feu !
- Vous voyez bien que j’avais raison de me méfier, dit le vieux en courant derrière l’animal. C’est sûrement un manitou qui est venu voler le feu.
Le vieux sachem se mit à courir après Nanabozo, mais la glace céda dès ses premiers pas et ses filles eurent beaucoup de mal à le sortir de l’eau. Pendant ce temps, Nanabozo avait couru à perdre haleine et arrivait en vue de son logis.
- Nokomis ! cria-t-il. Vite, Nokomis ! Transfère ce feu à des branches.
Nokomis se précipita vers lui et fit comme il demandait, sans hésiter. Puis Nanabozo réussit à éteindre le feu de son pelage en s’aidant de ses pattes. Content de voir brûler les branches, il s’examina en riant.
- Dorénavant, dit-il à Nokomis, chaque été les lapins auront le pelage comme le mien pour rappeler aux hommes comment le feu est venu jusqu'à eux dans ce pays.
Nanabozo reprit sa forme humaine et, cet hiver-là, lui et Nokomis eurent très chaud."
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« Nous avons tendance à chercher la prison parce que nous avons l’habitude de voir dans la liberté quelque chose qui n’a ni frontière ni responsabilités. Et pour cette raison, nous finissons aussi par tenter de réduire en esclavage tout ce que nous aimons – comme si l’égoïsme était la seule façon de maintenir notre monde en équilibre. L’amour ne limite pas ; il élargit nos horizons, nous pouvons voir clairement ce qui se trouve au-dehors, et nous pouvons voir plus clairement encore les lieux obscurs de notre cœur.
Paulo Coelho
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Les arbres
Dans l'azur de l'avril, dans le gris de l'automne,
Les arbres ont un charme inquiet et mouvant.
Le peuplier se ploie et se tord sous le vent,
Pareil aux corps de femme où le désir frissonne.
Sa grâce a des langueurs de chair qui s'abandonne,
Son feuillage murmure et frémit en rêvant,
Et s'incline, amoureux des roses du Levant.
Le tremble porte au front une pâle couronne.
Vêtu de clair de lune et de reflets d'argent,
S'effile le bouleau dont l'ivoire changeant
Projette des pâleurs aux ombres incertaines.
Les tilleuls ont l'odeur des âpres cheveux bruns,
Et des acacias aux verdures lointaines
Tombe divinement la neige des parfums.
Renée Vivien
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[size=18]Le Tung-whang-fung[/size]
La fleur Ing-wha, petite et pourtant des plus belles,
N'ouvre qu'à Ching-tu-fu son calice odorant ;
Et l'oiseau Tung-whang-fung est tout juste assez grand
Pour couvrir cette fleur en tendant ses deux ailes.
Et l'oiseau dit sa peine à la fleur qui sourit,
Et la fleur est de pourpre, et l'oiseau lui ressemble,
Et l'on ne sait pas trop, quand on les voit ensemble,
Si c'est la fleur qui chante, ou l'oiseau qui fleurit.
Et la fleur et l'oiseau sont nés à la même heure,
Et la même rosée avive chaque jour
Les deux époux vermeils, gonflés du même amour.
Mais quand la fleur est morte, il faut que l'oiseau meure.
Alors, sur ce rameau d'où son bonheur a fui,
On voit Pencher sa tête et se faner sa plume.
Et plus d'un jeune coeur, dont le désir s'allume,
Voudrait, aimé comme elle, expirer comme lui.
Et je tiens, quant à moi, ce récit qu'on ignore
D'un mandarin de Chine, au bouton de couleur.
La Chine est un vieux monde où l'on respecte encore
L'amour qui peut atteindre à l'âge d'une fleur.
Louis Bouilhet
[size=9] -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------[/size]
Joies sans causes
On connaît toujours trop les causes de sa peine,
Mais on cherche parfois celles de son plaisir ;
Je m'éveille parfois l'âme toute sereine,
Sous un charme étranger que je ne peux saisir.
Un ciel rose envahit mon être et ma demeure,
J'aime tout l'univers, et, sans savoir pourquoi,
Je rayonne. Cela ne dure pas une heure,
Et je sens refluer les ténèbres en moi.
D'où viennent ces lueurs de joie instantanées,
Ces paradis ouverts qu'on ne fait qu'entrevoir,
Ces étoiles sans noms dans la nuit des années,
Qui filent en laissant le fond du coeur plus noir ?
Est-ce un avril ancien dont l'azur se rallume,
Printemps qui renaîtrait de la cendre des jours
Comme un feu mort jetant une clarté posthume ?
Est-ce un présage heureux des futures amours ?
Non. Ce mystérieux et rapide sillage
N'a rien du souvenir ni du pressentiment ;
C'est peut-être un bonheur égaré qui voyage
Et, se trompant de coeur, ne nous luit qu'un moment.
Germain NOUVEAU
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Quel oiseau ivre naîtra de ton absence
toi la main du couchant mêlée à mon rire
et la larme devenue diamant
monte sur la paupière du jour
c'est ton front que je dessine
dans le vol de la lumière
et ton regard
s'en va
sur la vague retournée
un soir de sable
mon corps n'est plus ce miroir qui danse
alors je me souviens
tu te rappelles
toi l'enfant née d'une gazelle
la rêve balbutiait en nous
son chant éphémère
le vent et l'automne dans une petites solitude
je te disais
laisse tes pieds nus sur la terre mouillée
une rue blanche
et un arbre
seront ma mémoire
donne tes yeux à l'horizon qui chante
ma main
suspend la chevelure de la mer
et frôle ta nuque
mais tu trembles dans le miroir de mon corps
nuage
ma voix
te porte vers le jardin d'arbres argentés
c'était un printemps ouvert sur le ciel
il m'a donné une enfant
une enfant qui pleure
une étoiles scindée
et mon désir se sépare du jour
je le ramasse dans une feuille de papier
et m'en vais cacher la folie
dans un roc de solitude
Tahar Ben Jelloum
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