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 Poèmes:Lamartine+Coppee+Richepin+La Fontaine

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marileine
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MessageSujet: Poèmes:Lamartine+Coppee+Richepin+La Fontaine   Poèmes:Lamartine+Coppee+Richepin+La Fontaine Icon_minitimeLun 29 Sep - 12:41

L'ISOLEMENT DE ALPHONSE DE LAMARTINE

Poèmes:Lamartine+Coppee+Richepin+La Fontaine 339c4090
L'isolement
 
Souvent sur la montagne, à l'ombre du vieux chêne,
Au coucher du soleil, tristement je m'assieds ;
Je promène au hasard mes regards sur la plaine,
Dont le tableau changeant se déroule à mes pieds.
 
Ici gronde le fleuve aux vagues écumantes ;
Il serpente, et s'enfonce en un lointain obscur ;
Là le lac immobile étend ses eaux dormantes
Où l'étoile du soir se lève dans l'azur.
 
Au sommet de ces monts couronnés de bois sombres,
Le crépuscule encor jette un dernier rayon ;
Et le char vaporeux de la reine des ombres
Monte, et blanchit déjà les bords de l'horizon.
 
Cependant, s'élançant de la flèche gothique,
Un son religieux se répand dans les airs :
Le voyageur s'arrête, et la cloche rustique
Aux derniers bruits du jour mêle de saints concerts.
 
Mais à ces doux tableaux mon âme indifférente
N'éprouve devant eux ni charme ni transports ;
Je contemple la terre ainsi qu'une ombre errante
Le soleil des vivants n'échauffe plus les morts.
 
De colline en colline en vain portant ma vue,
Du sud à l'aquilon, de l'aurore au couchant,
Je parcours tous les points de l'immense étendue,
Et je dis : " Nulle part le bonheur ne m'attend. "
 
Que me font ces vallons, ces palais, ces chaumières,
Vains objets dont pour [size=18]moi le charme est envolé ?[/size]
Fleuves, rochers, forêts, solitudes si chères,
Un seul être vous manque, et tout est dépeuplé !
 
Que le tour du soleil ou commence ou s'achève,
D'un œil indifférent je le suis dans son cours ;
En un ciel sombre ou pur qu'il se couche ou se lève,
Qu'importe le soleil ? Je n'attends rien des jours.
 
Quand je pourrais le suivre en sa vaste carrière,
Mes yeux verraient partout le vide et les déserts :
Je ne désire rien de tout ce qu'il éclaire;
Je ne demande rien à l'immense univers.
 
Mais peut-être au-delà des bornes de sa sphère,
Lieux où le vrai soleil éclaire d'autres cieux,
Si je pouvais laisser ma dépouille à la terre,
Ce que j'ai tant rêvé paraîtrait à mes yeux !
 
Là, je m'enivrerais à la source où j'aspire ;
Là, je retrouverais et l'espoir et l'amour,
Et ce bien idéal que toute âme désire,
Et qui n'a pas de nom au terrestre séjour !
 
Que ne puîs-je, porté sur le char de l'Aurore,
Vague objet de mes vœux, m'élancer jusqu'à toi !
Sur la terre d'exil pourquoi resté-je encore ?
Il n'est rien de commun entre la terre et [size=18]moi.[/size]
 
Quand là feuille des bois tombe dans la prairie,
Le vent du soir s'élève et l'arrache aux vallons ;
Et moi, je suis semblable à la feuille flétrie :
Emportez-moi comme elle, orageux aquilons !
 
 
Alphonse de LAMARTINE   1790-1869
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ADAGIO DE FRANCOIS COPPEE

Adagio
 
La rue était déserte et donnait sur les champs.
Quand j’allais voir l’été les beaux soleils couchants
Avec le rêve aimé qui partout m’accompagne,
Je la suivais toujours pour gagner la campagne,
Et j’avais remarqué que, dans une maison
Qui fait l’angle et qui tient, ainsi qu’une prison,
Fermée au vent du soir son étroite persienne,
Toujours à la même heure, une musicienne
Mystérieuse, et qui sans doute habitait là,
Jouait l’adagio de la sonate en la.
Le ciel se nuançait de vert tendre et de [size=18]rose.[/size]
La rue était déserte ; et le flâneur morose
Et triste, comme sont souvent les amoureux,
Qui passait, l’œil fixé sur les gazons poudreux,
Toujours à la même heure, avait pris l’habitude
D’entendre ce vieil air dans cette solitude.
Le piano chantait sourd, doux, attendrissant,
Rempli du souvenir douloureux de l’absent
Et reprochant tout bas les anciennes extases.
Et moi, je devinais des [size=18]fleurs dans de grands vases,[/size]
Des parfums, un profond et funèbre miroir,
Un portrait d’homme à l’œil fier, magnétique et noir,
Des plis majestueux dans les tentures sombres,
Une lampe d’argent, discrète, sous les ombres,
Le vieux clavier s’offrant dans sa froide pâleur,
Et, dans cette atmosphère émue, une douleur
Épanouie au charme ineffable et physique
Du silence, de la fraîcheur, de la [size=18]musique.[/size]
Le piano chantait toujours plus bas, plus bas.
Puis, un certain soir d’août, je ne l’entendis pas.
Depuis, je mène ailleurs mes promenades lentes.
Moi qui hais et qui fuis les foules turbulentes,
Je regrette parfois ce vieux coin négligé.
Mais la vieille ruelle a, dit-on, bien changé :
Les enfants d’alentour y vont jouer aux billes,
Et d’autres pianos l’emplissent de quadrilles.
 
 
François Coppée, Promenades et Intérieurs
 
 
Poèmes:Lamartine+Coppee+Richepin+La Fontaine Wupbhgefgq
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OISEAUX DE PASSAGE DE JEAN RICHEPIN

Poèmes:Lamartine+Coppee+Richepin+La Fontaine 27f4826b
Oiseaux de passage
 
C’est une cour carrée et qui n’a rien d’étrange :
Sur les flancs, l’écurie et l’étable au toit bas ;
Ici près, la maison ; là-bas, au fond, la grange
Sous son chapeau de chaume et sa jupe en plâtras.
Le bac, où les [size=18]chevaux au retour viendront boire,[/size]
Dans sa berge de bois est immobile et dort.
Tout plaqué de soleil, le purin à l’eau noire
Luit le long du fumier gras et pailleté d’or.
Loin de l’endroit humide où gît la couche grasse,
Au milieu de la cour, où le crottin plus sec
Riche de grains d’avoine en poussière s’entasse,
La poule l’éparpille à coups d’ongle et de bec.
Plus haut, entre les deux brancards d’une charrette,
Un gros coq satisfait, gavé d’aise, assoupi,
Hérissé, l’œil mi-clos recouvert par la crête,
Ainsi qu’une couveuse en boule est accroupi.
Des canards hébétés voguent, l’œil en extase.
On dirait des rêveurs, quand, soudain s’arrêtant,
Pour chercher leur pâture au plus vert de la vase
Ils crèvent d’un plongeon les moires de l’étang.
Sur le faîte du toit, dont les grises ardoises
Montrent dans le soleil leurs écailles d’argent,
Des pigeons violets aux reflets de turquoises
De roucoulements sourds gonflent leur col changeant.
Leur ventre bien lustré, dont la plume est plus sombre,
Fait tantôt de l’ébène et tantôt de l’émail,
Et leurs pattes, qui sont rouges parmi cette ombre,
Semblent sur du velours des branches de corail.
Au bout du clos, bien loin, on voit paître les oies,
Et vaguer les dindons noirs comme des huissiers.
Oh ! Qui pourra chanter vos bonheurs et vos joies,
Rentiers, faiseurs de lards, philistins, épiciers ?
Oh ! vie heureuse des bourgeois ! Qu’avril bourgeonne
Ou que décembre gèle, ils sont fiers et contents.
Ce pigeon est aimé trois jours par sa pigeonne ;
Ca lui suffit, il sait que l’amour n’a qu’un temps.
Ce dindon a toujours béni sa destinée.
Et quand vient le moment de mourir il faut voir
Cette jeune oie en pleurs : ” C’est là que je suis née ;
Je meurs près de ma mère et j’ai fait mon devoir. “
Elle a fait son devoir ! C’est à dire que oncque
Elle n’eut de souhait impossible, elle n’eut
Aucun rêve de lune, aucun désir de jonque
L’emportant sans rameurs sur un fleuve inconnu.
Elle ne sentit pas lui courir sous la plume
De ces grands souffles fous qu’on a dans le sommeil,
Pour aller voir la nuit comment le ciel s’allume
Et mourir au matin sur le cœur du soleil.
Et tous sont ainsi faits ! Vivre la même vie
Toujours pour ces gens-là cela n’est point hideux
Ce canard n’a qu’un bec, et n’eut jamais envie
Ou de n’en plus avoir ou bien d’en avoir deux.
Aussi, comme leur vie est douce, bonne et grasse !
Qu’ils sont patriarcaux, béats, vermillonnés,
Cinq pour cent ! Quel bonheur de dormir dans sa crasse,
De ne pas voir plus loin que le bout de son nez !
N’avoir aucun besoin de baiser sur les lèvres,
Et, loin des songes vains, loin des soucis cuisants,
Posséder pour tout cœur un viscère sans fièvres,
Un coucou régulier et garanti dix ans !
Oh ! Les gens bienheureux !… Tout à coup, dans l’espace,
Si haut qu’il semble aller lentement, un grand vol
En forme de triangle arrive, plane et passe.
Où vont-ils ? Qui sont-ils ? Comme ils sont loin du sol !
Les pigeons, le bec droit, poussent un cri de flûte
Qui brise les soupirs de leur col redressé,
Et sautent dans le vide avec une culbute.
Les dindons d’une voix tremblotante ont gloussé.
Les poules picorant ont relevé la tête.
Le coq, droit sur l’ergot, les deux ailes pendant,
Clignant de l’œil en l’air et secouant la crête,
Vers les hauts pèlerins pousse un appel strident.
Qu’est-ce que vous avez, bourgeois ? Soyez donc calmes.
Pourquoi les appeler, sot ? Ils n’entendront pas.
Et d’ailleurs, eux qui vont vers le pays des palmes,
Crois-tu que ton fumier ait pour eux des appas ?
Regardez-les passer ! Eux, ce sont les sauvages.
Ils vont où leur désir le veut, par-dessus monts,
Et bois, et mers, et vents, et loin des esclavages.
L’air qu’ils boivent ferait éclater vos poumons.
Regardez-les ! Avant d’atteindre sa chimère,
Plus d’un, l’aile rompue et du sang plein les yeux,
Mourra. Ces pauvres gens ont aussi femme et mère,
Et savent les aimer aussi bien que vous, mieux.
Pour choyer cette femme et nourrir cette mère,
Ils pouvaient devenir volaille comme vous.
Mais ils sont avant tout les fils de la chimère,
Des assoiffés d’azur, des poètes, des fous.
Ils sont maigres, meurtris, las, harassés. Qu’importe !
Là-haut chante pour eux un mystère profond.
A l’haleine du vent inconnu qui les porte
Ils ont ouvert sans peur leurs deux ailes. Ils vont.
La bise contre leur poitrail siffle avec rage.
L’averse les inonde et pèse sur leur dos.
Eux, dévorent l’abîme et chevauchent l’orage.
Ils vont, loin de la terre, au dessus des badauds.
Ils vont, par l’étendue ample, rois de l’espace.
Là-bas, ils trouveront de l’amour, du nouveau.
Là-bas, un bon soleil chauffera leur carcasse
Et fera se gonfler leur cœur et leur cerveau.
Là-bas, c’est le pays de l’étrange et du rêve,
C’est l’horizon perdu par delà les sommets,
C’est le bleu paradis, c’est la lointaine grève
Où votre espoir banal n’abordera jamais.
Regardez-les, vieux coq, jeune oie édifiante !
Rien de vous ne pourra monter aussi haut qu’eux.
Et le peu qui viendra d’eux à vous, c’est leur fiente.
Les bourgeois sont troublés de voir passer les gueux.
 
 
Jean Richepin, La chanson des gueux, 1881
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LES VIEUX PAPILLONS DE JEAN RICHEPIN

Poèmes:Lamartine+Coppee+Richepin+La Fontaine 0b60df6a

Les vieux papillons
 
Un mois s’ensauve, un autre arrive.
Le temps court comme un lévrier.
Déjà le roux genévrier
A grisé la première grive.
Bon soleil, laissez-vous prier,
Faites l’aumône !
Donnez pour un sou de rayons.
Faites l’aumône
A deux pauvres vieux papillons.
La poudre d’or qui nous décore
N’a pas perdu toutes couleurs,
Et malgré l’averse et ses pleurs
Nous aimerions à faire encore
Un petit tour parmi les fleurs.
Faites l’aumône !
Donnez pour un sou de rayons.
Faites l’aumône
A deux pauvres vieux papillons.
Qu’un bout de soleil aiguillonne
Et chauffe notre corps tremblant,
On verra le papillon blanc
Baiser sa blanche papillonne,
Papillonner papillotant.
Faites l’aumône !
Donnez pour un sou de rayons,
Faites l’aumône
A deux pauvres vieux papillons.
Mais, hélas ! Les vents ironiques
Emportent notre aile en lambeaux.
Ah ! Du moins, loin des escarbots,
Ô violettes véroniques,
Servez à nos cœurs de tombeaux.
Faites l’aumône !
Gardez-nous des vers, des grillons.
Faites l’aumône
A deux pauvres vieux papillons.
 
 
Jean Richepin, La chanson des gueux, 1881
 
 
Poèmes:Lamartine+Coppee+Richepin+La Fontaine 64a8dc75
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ODE POUR LA PAIX DE JEAN DE LA FONTAINE

Poèmes:Lamartine+Coppee+Richepin+La Fontaine A09d56d7
Ode pour la paix
 
Le noir démon des combats
Va quitter cette contrée ;
Nous reverrons ici-bas
Régner la déesse Astrée.
La paix, sœur du doux repos,
Et que Jules va conclure,
Fait déjà refleurir Vaux ;
Dont je retire un bon augure.
S'il tient ce qu'il a promis,
Et qu'un heureux mariage
Rende nos rois bons amis,
Je ne plains pas son voyage.
Le plus grand de mes souhaits
Est de voir, avant les roses,
L'Infante avecque la Paix ;
Car ce sont deux belles choses.
O Paix, infante des cieux,
Toi que tout heur accompagne,
Viens vite embellir ces lieux
Avec l'Infante d'Espagne.
Chasse des soldats gloutons
La troupe fière et hagarde,
Qui mange tous mes moutons,
Et bat celui qui les garde.
Délivre ce beau séjour
De leur brutale furie,
Et ne permets qu'à l'Amour
D'entrer dans la bergerie.
Fais qu'avecque le berger
On puisse voir la bergère,
Qui court d'un pied léger,
Qui danse sur la fougère,
Et qui, du berger tremblant
Voyant le peu de courage,
S'endorme ou fasse semblant
De s'endormir à l'ombrage.
O Paix ! Source de tout bien,
Viens enrichir cette terre,
Et fais qu'il n'y reste rien
Des images de la guerre.
Accorde à nos longs désirs
De plus douces destinées ;
Ramène-nous les plaisirs,
Absents depuis tant d'années.
Etouffe tous ces travaux,
Et leurs semences mortelles :
Que les plus grands de nos maux
Soient les rigueurs de nos belles ;
Et que nous passions les jours
Etendus sur l'herbe tendre,
Prêts à conter nos amours
A qui voudra les entendre.
 
 
Jean de LA FONTAINE   1621-1695
 
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