SARAH BERNHARDT
Sarah Bernhardt est une [size=18]comédienne française née le 22, 23 ou 25 octobre 1844 à Paris dans l'ancien 12e arrondissement et actuel 5e arrondissement. Elle était surnommée « la Voix d'or » (expression de Victor Hugo) ou « la Divine » mais aussi « la Scandaleuse ». Considérée par beaucoup, avec Rachel, comme une des plus grandes tragédiennes françaises du XIXe siècle, elle fut la première comédienne à avoir fait des tournées triomphales sur les cinq continents, Jean Cocteau inventant pour elle l'expression de « monstre sacré ».
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![ACTRICE : SARAH BERNHARDT(photos et texte) 220px-Sarah_Bernhardt_by_Paul_Nadar_(crop)](https://2img.net/h/upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/1/11/Sarah_Bernhardt_by_Paul_Nadar_(crop).jpg/220px-Sarah_Bernhardt_by_Paul_Nadar_(crop).jpg)
Elle entre en 1859 au Conservatoire d'Art dramatique de Paris sur la recommandation du duc de Morny. Sortie du Conservatoire en 1862 avec un second prix de comédie, elle entre à la Comédie-Française mais y est renvoyée en 1866 pour avoir giflé la sociétaire, Mme Nathalie, la tragédienne ayant envoyé valser sa sœur qui avait marché sur sa traîne. Elle signe alors un contrat avec l'Odéon. Elle y est révélée en jouant Le Passant de François Coppée en 1869. En 1870, pendant le siège de Paris, elle transforme le théâtre en hôpital militaire et y soigne le futur maréchal Foch qu'elle retrouvera quarante-cinq ans plus tard dans les tranchées de la Marne. Elle triomphe dans le rôle de la Reine de Ruy Blas en 1872, ce qui lui vaut d'être rappelée par la Comédie-Française où elle joue dans Phèdre en 1874 et dans Hernani en 1877.
![ACTRICE : SARAH BERNHARDT(photos et texte) 1311190-Sarah_Berhardt_dans_Ph%C3%A8dre_de_Racine](https://2img.net/h/www.larousse.fr/encyclopedie/data/images/1311190-Sarah_Berhardt_dans_Ph%C3%A8dre_de_Racine.jpg)
En 1880, elle démissionne avec éclat du « Français », devant lui payer cent mille francs or en dommages et intérêts pour rupture abusive de contrat, et crée sa propre compagnie avec laquelle elle part jouer et faire fortune à l'étranger jusqu'en 1917. Elle se fait une spécialité des rôles de travesti (Hamlet, Pelléas), inspirant à Edmond Rostand sa pièce L'Aiglon en 1900.
Elle se produit à Londres, à Copenhague, aux États-Unis (1880-1881) où elle affrète un train Pullman pour sa troupe et ses 8 tonnes de malles, et en Russie, notamment au théâtre Michel de Saint-Pétersbourg (en 1881, 1892 et 1908). Son lyrisme et sa diction emphatique enthousiasment tous les publics. Afin de promouvoir son spectacle, elle rencontre Thomas Edison à New York et y enregistre sur cylindre une lecture de Phèdre.
Proche d'Oscar Wilde, elle lui commande la pièce Salomé, dont elle interprète le rôle-titre, en 1892. À partir de 1893, elle prend la direction du théâtre de la Renaissance puis du théâtre des Nations qu'elle rebaptise théâtre Sarah-Bernhardt et où elle joue La Dame aux camélias. En décembre 1894, elle fait appel à Alfons Mucha pour dessiner ses affiches. Ces six années de collaboration donnent un second souffle à sa carrière. Elle apporte son soutien à Émile Zola au moment de l’affaire Dreyfus, elle soutient Louise Michel et prend position contre la peine de mort.
![ACTRICE : SARAH BERNHARDT(photos et texte) F1](http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9016284t/f1.highres)
En 1914, on lui remet la Légion d'honneur. Elle est amputée de la jambe droite le 12 mars 1915 à la clinique Saint-Augustin de Bordeaux, à l'âge de 70 ans, en raison d'une tuberculose osseuse du genou, dont l'état fut aggravé par un clou lui blessant le genou lors d'une représentation du Procès de Jeanne d'Arc au Théâtre de la Porte-Saint-Martin en 1890 (plâtré, ce genou a développé une gangrène) et dont les premiers symptômes remontent aux sauts, onze ans plus tôt, du parapet dans le final de Tosca , la [size=18]comédienne ayant auparavant eu de nombreuses chutes sur les genoux. Son ami médecin Samuel Pozzi refuse d'amputer son ancienne conquête et sollicite pour l'opération le concours du professeur Jean-Henri Maurice Denucé.[/size]
Cela ne l'empêche pas de continuer à jouer assise (elle refusait de porter une jambe en bois ou une prothèse en celluloïd), ni de rendre visite aux poilus au front en [size=18]chaise à porteurs, lui valant le surnom de « Mère La Chaise ».
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Vers la fin de sa vie, Sarah Bernhardt, après avoir joué dans plus de 120 spectacles, devient également [size=18]actrice de cinéma. Son premier film est Le Duel d'Hamlet réalisé en 1900. C'est un des premiers essais de cinéma parlant avec le procédé du Phono-Cinéma-Théâtre, où un phonographe à cylindre synchronisait plus ou moins la voix de l'actrice aux images projetées. Elle tournera d'autres films - muets - dont deux œuvres autobiographiques, la dernière étant Sarah Bernhardt à Belle-Île en 1912, qui décrit sa vie quotidienne.[/size]
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Son style et sa silhouette inspirèrent la mode, les arts décoratifs mais aussi l’esthétique de l’Art nouveau.
La vie privée de Sarah Bernhardt fut assez remplie. À l'âge de 20 ans, elle donne naissance à son seul enfant qui deviendra écrivain, Maurice Bernhardt, fruit d'une liaison avec un noble belge, Eugène François Charles Lamoral, prince de Ligne (1804-1880).
En 1882, elle se marie à Londres avec un acteur d'origine grecque, Aristides Damala, mais celui-ci est dépendant de la morphine et leur relation ne dure guère. Elle restera cependant son épouse légitime jusqu'à la mort de l'acteur, en 1889 à l'âge de 34 ans.
Ayant compris l'importance de la réclame, elle met en scène chaque minute de sa vie, comme la photo du cercueil : tuberculeuse comme sa sœur Régina qui en meurt, elle développe une certaine morbidité en s'endormant dans un cercueil capitonné qui trône chez elle. Devant ce scandale, elle s'y fait photographier par Nadar pour en vendre des photos et cartes postales.
Fort à la Pointe des Poulains à Belle-Île-en-Mer, acquis par le Conservatoire du littoral et transformé en musée aujourd'hui.
Sarah Bernhardt a séjourné plusieurs années avec ses commensaux - qu'elle appelait « sa ménagerie » - dans un fortin militaire désaffecté qu'elle avait acquis en 1894 au lieudit « La Pointe des Poulains », à Belle-Île-en-Mer (île que lui avait fait découvrir son portraitiste attitré Georges Clairin) et à côté duquel elle avait fait bâtir, décorer et meubler la « villa Lysiane » (le prénom de sa petite-fille) et la « Villa des Cinq Parties du Monde », travaux importants qui lui coutèrent plus d'un million de francs-or, somme considérable pour l'époque.
Elle s'installa quant à elle dans le manoir de Penhoët (manoir de briques rouges, aujourd'hui disparu lors des bombardements de la Seconde Guerre mondiale) qu'elle acheta, car le jugeant trop proche de son fortin et plus confortable. En 1922, infirme et malade, elle vend ces propriétés, où un musée lui est consacré depuis 2007.
Elle meurt dans les bras de son fils Maurice le 26 mars 1923, au 56 boulevard Pereire, alors qu'elle était en train de tourner un film pour éponger ses dettes. Le gouvernement voulant lui organiser des obsèques nationales, elle est enterrée à Paris au cimetière du Père-Lachaise (division 44).
Elle fait partie des très rares artistes français à avoir été honorés par une étoile au Hollywood Walk of Fame à Los Angeles.
Sa devise était « Quand même » en référence à son audace et à son mépris des conventions. On lui attribue aussi ce « mot-programme » : « Il faut haïr très peu, car c'est très fatigant. Il faut mépriser beaucoup, pardonner souvent, mais ne jamais oublier »
Le musée Carnavalet conserve une médaille en or à l'effigie de Victor Hugo, exécutée par le graveur Jules-Clément Chaplain et qui fut offerte à Sarah Bernhardt - en 1911 - pour la centième représentation de Lucrèce Borgia (ND 1080).
À la pointe des Poulains (Belle-Île-en-Mer), le fort, la villa Lysiane et la villa Les Cinq Parties du monde sont désormais accessibles au public comme Espace muséographique Sarah Bernhardt. Les demeures de la tragédienne sont réaménagées dans leur décor du début du XXe siècle.
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