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MessageSujet: Poèmes de différents auteurs:VERNE,HUGO,NOAILLES,PRUDHOMME, LAFORGUE   Poèmes de différents auteurs:VERNE,HUGO,NOAILLES,PRUDHOMME, LAFORGUE Icon_minitimeDim 30 Nov - 14:14

TEMPÊTE ET CALME DE JULES VERNE

Poèmes de différents auteurs:VERNE,HUGO,NOAILLES,PRUDHOMME, LAFORGUE 8d3f45de
photo de Pierre-Paul  FEYTE 
http://www.chasseurs-orages.com/
 
Tempête et calme
 
L'ombre
Suit
Sombre
Nuit ;
Une
Lune
Brune
Luit.
 
Tranquille
L'air pur
Distille
L'azur ;
Le sage
Engage
Voyage
Bien sûr !
 
L'atmosphère
De la fleur
Régénère
La senteur,
S'incorpore,
Evapore
Pour l'aurore
Son odeur.
 
Parfois la brise
Des verts ormeaux
Passe et se brise
Aux doux rameaux ;
Au fond de l'âme
Qui le réclame
C'est un dictame
Pour tous les maux !
 
Un point se déclare
Loin de la maison,
Devient une barre ;
C'est une cloison ;
Longue, noire, prompte,
Plus rien ne la dompte,
Elle grandit, monte,
Couvre l'horizon.
 
L'obscurité s'avance
Et double sa noirceur ;
Sa funeste apparence
Prend et saisit le cœur !
Et tremblant il présage
Que ce sombre nuage
Renferme un gros orage
Dans son énorme horreur.
 
Au ciel, il n'est plus d'étoiles
Le nuage couvre tout
De ses glaciales voiles ;
Il est là, seul et debout.
Le vent le pousse, l'excite,
Son immensité s'irrite ;
A voir son flanc qui s'agite,
On comprend qu'il est à bout !
 
Il se replie et s'amoncelle,
Resserre ses vastes haillons ;
Contient à peine l'étincelle
Qui l'ouvre de ses aquilons ;
Le nuage enfin se dilate,
S'entrouvre, se déchire, éclate,
Comme d'une teinte écarlate
Les flots de ses noirs tourbillons.
 
L'éclair jaillit ; lumière éblouissante
Qui vous aveugle et vous brûle les yeux,
Ne s'éteint pas, la sifflante tourmente
Le fait briller, étinceler bien mieux ;
Il vole ; en sa course muette et vive
L'horrible vent le conduit et l'avive ;
L'éclair prompt, dans sa marche fugitive
Par ses zigzags unit la terre aux cieux.
 
La foudre part soudain ; elle tempête, tonne
Et l'air est tout rempli de ses longs roulements ;
Dans le fond des échos, l'immense bruit bourdonne,
Entoure, presse tout de ses cassants craquements.
Elle triple d'efforts ; l'éclair comme la bombe,
Se jette et rebondit sur le toit qui succombe,
Et lé tonnerre éclate, et se répète, et tombe,
Prolonge jusqu'aux cieux ses épouvantements.
 
Un peu plus loin, mais frémissant encore
Dans le ciel noir l'orage se poursuit,
Et de ses feux assombrit et colore
L'obscurité de la sifflante nuit.
Puis par instants des Aquilons la houle
S'apaise un peu, le tonnerre s'écoule,
Et puis se tait, et dans le lointain roule
Comme un écho son roulement qui fuit ;
 
L'éclair aussi devient plus rare
De loin en loin montre ses feux
Ce n'est plus l'affreuse bagarre
Où les vents combattaient entre eux ;
Portant ailleurs sa sombre tête,
L'horreur, l'éclat de la tempête
De plus en plus tarde, s'arrête,
Fuit enfin ses bruyants jeux.
 
Au ciel le dernier nuage
Est balayé par le vent ;
D'horizon ce grand orage
A changé bien promptement ;
On ne voit au loin dans l'ombre
Qu'une épaisseur large, sombre,
Qui s'enfuit, et noircit, ombre
Tout dans son déplacement.
 
La nature est tranquille,
A perdu sa frayeur ;
Elle est douce et docile
Et se refait le cœur ;
Si le tonnerre gronde
Et de sa voix profonde
Là-bas trouble le monde,
Ici l'on n'a plus peur.
 
Dans le ciel l'étoile
D'un éclat plus pur
Brille et se dévoile
Au sein de l'azur ;
La nuit dans la trêve,
Qui reprend et rêve,
Et qui se relève,
N'a plus rien d'obscur.
 
La fraîche haleine
Du doux zéphir
Qui se promène
Comme un soupir,
A la sourdine,
La feuille incline,
La pateline,
Et fait plaisir.
 
La nature
Est encor
Bien plus pure,
Et s'endort ;
Dans l'ivresse
La maîtresse,
Ainsi presse
Un lit d'or.
 
Toute aise,
La fleur
S'apaise ;
Son cœur
Tranquille
Distille
L'utile
Odeur.
 
Elle
Fuit,
Belle
Nuit ;
Une
Lune
Brune
Luit.
 
 
Jules VERNE   1828-1905
 
Poèmes de différents auteurs:VERNE,HUGO,NOAILLES,PRUDHOMME, LAFORGUE Eclairs-gif-003

JE TRAVAILLE DE VICTOR HUGO

Poèmes de différents auteurs:VERNE,HUGO,NOAILLES,PRUDHOMME, LAFORGUE B127e1ed
Je travaille
 
Amis, je me remets à travailler ; j'ai pris
Du papier sur ma table, une plume, et j'écris ;
J'écris des vers, j'écris de la prose ; je songe.
Je fais ce que je puis pour m'ôter du mensonge,
Du mal, de l'égoïsme et de l'erreur ; j'entends
Bruire en moi le gouffre obscur des mots flottants ;
Je travaille.
 
Ce mot, plus profond qu'aucun autre,
Est dit par l'ouvrier et redit par l'apôtre ;
Le [size=18]travail est devoir et droit, et sa fierté[/size]
C'est d'être l'esclavage étant la liberté.
Le forçat du devoir et du [size=18]travail est libre.[/size]
 
Mais quoi ! Penseur, tu vas remettre en équilibre
Au fond de ton esprit, qu'occupaient d'autres soins,
L'idée avec le mot, le plus avec le moins !
De la prose ! Pourquoi ? Des vers ! Pourquoi ? Des rimes !
Des phrases ! A quoi bon ? A quoi bon les abîmes,
Les mystères, la vie et la mort, les secrets
De la croissance étrange et sombre des forêts
Et des peuples, et l'ombre où croulent les empires,
Et toute cette énigme humaine où les Shakspeares
Plongeaient, et que fouillaient, les yeux tout grands ouverts,
Tacite avec sa prose et Dante avec son vers ?
A quoi bon la beauté, l'art, la forme, le style ?
Lucrèce et le spondée, Horace et le dactyle,
Et tous ces arrangeurs de mètres et de mots,
Pindare, Eschyle, Job, Plaute, Isaïe, Amos ?
A quoi bon ce qui fait l'homme grand sur la terre ?
 
Ceux qui parlent ainsi feraient mieux de se taire ;
Je connais dès longtemps leur vaine objection.
 
L'art est la roue immense, et j'en suis l'Ixion.
 
Je travaille. A quoi ? Mais... à tout ; car la pensée
Est une vaste porte à chaque instant poussée
Par ces passants qu'on nomme Honneur, Devoir, Raison,
Deuil, et qui tous ont droit d'entrer dans la maison.
Je regarde là-haut le jour éternel poindre ;
A qui voit plus de ciel la terre semble moindre ;
J'offre aux morts, dans mon âme en proie au choc des vents,
Leur souvenir accru de l'oubli des vivants.
Oui, je travaille, amis ! Oui, j'écris, oui, je pense !
L'apaisement superbe étant la récompense
De l'homme qui, saignant, et calme néanmoins,
Tâche de songer plus afin de souffrir moins.
 
Le souffle universel m'enveloppe et me gagne.
Le lointain avenir, lueur de la montagne,
M'apparaît par-dessus tous les noirs horizons.
C'est par ces rêves-là que nous nous redressons !
 
Ô frisson du songeur qui redevient prophète !
Le travail, cette chose inexprimable, faite
De vertige, d'effort, de joug, de volonté,
Vient quand nous l'appelons, nous jette une clarté
Subite, et verse en nous tous les généreux zèles,
Et, docile, ardent, fier, ouvrant de brusques ailes,
Écartant les douleurs ainsi que des rameaux,
Nous emporte à travers l'infini, loin des maux,
Loin de la terre, loin du malheur, loin du vice,
Comme un aigle qu'on a dans l'ombre à son service.
 
 
Victor HUGO   1802-1885
 

LES PAYSAGES DE ANNA DE NOAILLES

Poèmes de différents auteurs:VERNE,HUGO,NOAILLES,PRUDHOMME, LAFORGUE Dc6f9817
 
Les paysages
 
Les paysages froids sont des chants de Noëls,
Et les jardins de mai de languides romances
Qui chantent doucement les péchés véniels
Et mènent les amants à de douces clémences...
Les paysages froids sont des chants de Noëls.
 
Les bouquets de palmiers et les fleurs de grenades,
Évaporant dans l'air leurs odorants flacons,
Donnent, au soir venant, d'ardentes sérénades
Qui retiennent longtemps les filles aux balcons...
Les bouquets de palmiers et les [size=18]fleurs de grenades ![/size]
 
Le charme désolé du [size=18]paysage roux[/size]
Soupire un air connu des vieilles épinettes ;
La grive se déchire aux dards tranchants des houx
Et le corail pâlit aux épines-vinettes...
Le charme désolé du paysage roux !
 
Le feuillage éperdu des sites romantiques,
Où la lune dans l'eau se coule mollement,
Élance vers le ciel en de vibrants cantiques
Le mensonge éternel de l'amoureux serment...
Le feuillage éperdu des sites romantiques !
 
Et le rire éclatant des paysages blonds
Court sur l'eau des ruisseaux, dans le maïs des plaines
Et fait tourbillonner les grappes de houblons
Et les abeilles d'or autour des ruches pleines...
 
Le rire ensoleillé des paysages blonds !
 
Anna de NOAILLES   1876-1933


LE CYGNE DE RENÉ-FRANÇOIS SULLY PRUDHOMME


Poèmes de différents auteurs:VERNE,HUGO,NOAILLES,PRUDHOMME, LAFORGUE F38453a7
Le cygne
 
Sans bruit, sous le miroir des lacs profonds et calmes,
Le [size=18]cygne chasse l'onde avec ses larges palmes,[/size]
Et glisse. Le duvet de ses flancs est pareil
A des neiges d'avril qui croulent au soleil ;
Mais, ferme et d'un blanc mat, vibrant sous le zéphire,
Sa grande aile l'entraîne ainsi qu'un lent navire.
Il dresse son beau col au-dessus des roseaux,
Le plonge, le promène allongé sur les eaux,
Le courbe gracieux comme un profil d'acanthe,
Et cache son bec noir dans sa gorge éclatante.
Tantôt le long des pins, séjour d'ombre et de paix,
Il serpente, et laissant les herbages épais
Traîner derrière lui comme une chevelure,
Il va d'une tardive et languissante allure ;
La grotte où le poète écoute ce qu'il sent,
Et la source qui pleure un éternel absent,
Lui plaisent : il y rôde ; une feuille de saule
En silence tombée effleure son épaule ;
Tantôt il pousse au large, et, loin du bois obscur,
Superbe, gouvernant du côté de l'azur,
Il choisit, pour fêter sa blancheur qu'il admire,
La place éblouissante où le soleil se mire.
Puis, quand les bords de l'eau ne se distinguent plus,
A l'heure où toute forme est un spectre confus,
Où l'horizon brunit, rayé d'un long trait rouge,
Alors que pas un jonc, pas un glaïeul ne bouge,
Que les rainettes font dans l'air serein leur bruit
Et que la luciole au clair de lune luit,
L'oiseau, dans le lac sombre, où sous lui se reflète
La splendeur d'une nuit lactée et violette,
Comme un [size=18]vase d'argent parmi des diamants,[/size]
Dort, la tête sous l'aile, entre deux firmaments.
 
 
 
René-François SULLY PRUDHOMME   1839-1907
 

L'HIVER QUI VIENT DE JULES LAFORGUE

Poèmes de différents auteurs:VERNE,HUGO,NOAILLES,PRUDHOMME, LAFORGUE 0e14c2c9
L'hiver qui vient
 
Blocus sentimental ! Messageries du Levant !...
Oh, tombée de la pluie ! Oh ! Tombée de la nuit,
Oh ! Le vent !...
La Toussaint, la Noël et la Nouvelle Année,
Oh, dans les bruines, toutes mes cheminées !...
D'usines....
 
On ne peut plus s'asseoir, tous les bancs sont mouillés ;
Crois-moi, c'est bien fini jusqu'à l'année prochaine,
Tant les bancs sont mouillés, tant les bois sont rouillés,
Et tant les cors ont fait ton ton, ont fait ton taine !...
 
Ah, nuées accourues des côtes de la Manche,
Vous nous avez gâté notre dernier dimanche.
 
Il bruine ;
Dans la forêt mouillée, les toiles d'araignées
Ploient sous les gouttes d'eau, et c'est leur ruine.
 
Soleils plénipotentiaires des travaux en blonds Pactoles
Des spectacles agricoles,
Où êtes-vous ensevelis ?
Ce soir un soleil fichu gît au haut du coteau
Gît sur le flanc, dans les genêts, sur son manteau,
Un soleil blanc comme un crachat d'estaminet
Sur une litière de jaunes genêts
De jaunes genêts d'automne.
Et les cors lui sonnent !
Qu'il revienne....
Qu'il revienne à lui !
Taïaut ! Taïaut ! Et hallali !
Ô triste antienne, as-tu fini !...
Et font les fous !...
Et il gît là, comme une glande arrachée dans un cou,
Et il frissonne, sans personne !...
 
Allons, allons, et hallali !
C'est l'Hiver bien connu qui s'amène ;
Oh ! Les tournants des grandes routes,
Et sans petit Chaperon Rouge qui chemine !...
Oh ! Leurs ornières des chars de l'autre mois,
Montant en don quichottesques rails
Vers les patrouilles des nuées en déroute
Que le vent malmène vers les transatlantiques bercails !...
Accélérons, accélérons, c'est la saison bien connue, cette fois.
 
Et le vent, cette [size=18]nuit, il en a fait de belles ![/size]
Ô dégâts, ô nids, ô modestes jardinets !
Mon cœur et mon sommeil : ô échos des cognées !...
 
Tous ces rameaux avaient encor leurs feuilles vertes,
Les sous-bois ne sont plus qu'un fumier de feuilles mortes ;
Feuilles, folioles, qu'un bon vent vous emporte
Vers les étangs par ribambelles,
Ou pour le feu du garde-chasse,
Ou les sommiers des ambulances
Pour les soldats loin de la France.
 
C'est la saison, c'est la saison, la rouille envahit les masses,
La rouille ronge en leurs spleens kilométriques
Les fils télégraphiques des grandes routes où nul ne passe.
 
Les cors, les cors, les cors - mélancoliques !...
Mélancoliques !...
S'en vont, changeant de ton,
Changeant de ton et de [size=18]musique,[/size]
Ton ton, ton taine, ton ton !...
Les cors, les cors, les cors !...
S'en sont allés au vent du Nord.
 
Je ne puis quitter ce ton : que d'échos !...
C'est la saison, c'est la saison, adieu vendanges !...
Voici venir les pluies d'une patience d'ange,
Adieu vendanges, et adieu tous les paniers,
Tous les paniers Watteau des bourrées sous les marronniers,
C'est la toux dans les dortoirs du lycée qui rentre,
C'est la tisane sans le foyer,
La phtisie pulmonaire attristant le quartier,
Et toute la misère des grands centres.
 
Mais, lainages, caoutchoucs, pharmacie, rêve,
Rideaux écartés du haut des balcons des grèves
Devant l'océan de toitures des faubourgs,
Lampes, estampes, thé, petits-fours,
Ne serez-vous pas mes seules amours !...
(Oh ! et puis, est-ce que tu connais, outre les pianos,
Le sobre et vespéral mystère hebdomadaire
Des statistiques sanitaires
Dans les journaux ?)
 
Non, non ! C'est la saison et la planète falote !
Que l'autan, que l'autan
Effiloche les savates que le Temps se tricote !
C'est la saison, oh déchirements ! C’est la saison !
Tous les ans, tous les ans,
J'essaierai en chœur d'en donner la note.
 
 
Jules LAFORGUE   1860-1887
 
bon week-end   Ninnenne    
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