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MessageSujet: Poèmes de différents auteurs:HUGO,NERVAL,GILBERT,VERHAEREN,   Poèmes de différents auteurs:HUGO,NERVAL,GILBERT,VERHAEREN, Icon_minitimeJeu 4 Déc - 13:24

CHANSON DES OISEAUX DE VICTOR HUGO

Poèmes de différents auteurs:HUGO,NERVAL,GILBERT,VERHAEREN, Ee67139b
Chanson des oiseaux
 
Vie ! ô bonheur ! Bois profonds,
Nous vivons.
L'essor sans fin nous réclame ;
Planons sur l'air et les eaux !
Les oiseaux
Sont de la poussière d'âme.
 
Accourez, planez ! Volons
Aux vallons,
A l'antre, à l'ombre, à l'asile !
Perdons-nous dans cette mer
De l'éther
Où la nuée est une île !
 
Du fond des rocs et des joncs,
Des donjons,
Des monts que le jour embrase,
Volons, et, frémissants, fous,
Plongeons-nous
Dans l'inexprimable extase !
 
Oiseaux, volez aux clochers,
Aux rochers,
Au précipice, à la cime,
Aux glaciers, aux lacs, aux prés ;
Savourez
La liberté de l'abîme!
 
Vie ! Azur ! Rayons ! Frissons !
Traversons
La vaste gaîté sereine,
Pendant que sur les vivants,
Dans les vents,
L'ombre des nuages traîne !
 
Avril ouvre à deux battants
Le printemps ;
L'été le suit, et déploie
Sur la terre un beau tapis
Fait d'épis,
D'herbe, de [size=18]fleurs, et de joie.[/size]
 
Buvons, mangeons ; becquetons
Les festons
De la ronce et de la vigne ;
Le banquet dans la forêt
Est tout prêt ;
Chaque branche nous fait signe.
 
Les pivoines sont en feu ;
Le ciel bleu
Allume cent fleurs écloses ;
Le printemps est pour nos yeux
Tout joyeux
Une fournaise de roses.
 
Tu nous dores aussi tous,
Feu si doux
Qui du haut des cieux ruisselles ;
Les aigles sont dans les airs
Des éclairs,
Les moineaux des étincelles.
 
Nous rentrons dans les rayons ;
Nous fuyons
Dans la clarté notre mère ;
L'oiseau sort de la forêt
Et paraît
S'évanouir en lumière.
 
Parfois on rampe accablé
Dans le blé ;
Mais juillet a pour ressource
L'ombre, où, loin des chauds sillons,
Nous mouillons
Nos pieds roses dans la source.
 
Depuis qu'ils sont sous les cieux,
Soucieux
Du bonheur de la prairie,
L'herbe et l'arbre chevelu
Ont voulu
Dans leur tendre rêverie
 
Qu'à jamais le fruit, le grain,
L'air serein,
L'amourette, la nichée,
L'aube, la chanson, l'appât,
Occupât
Notre joie effarouchée.
 
Vivons ! Chantons ! Tout est pur
Dans l'azur ;
Tout est beau dans la lumière !
Tout vers son but, jour et nuit,
Est conduit ;
Sans se tromper, le fleuve erre.
 
Toute la campagne rit ;
Un esprit
Palpite sous chaque feuille.
- Aimons ! Murmure une voix
Dans les bois ;
Et la fleur veut qu'on la cueille.
 
Quand l'iris a diapré
Tout le pré,
Quand le jour plus tiède augmente,
Quand le soir luit dans l'étang
Éclatant,
Quand la verdure est charmante,
 
Que dit l'essaim ébloui ?
Oui ! Oui ! Oui !
Les collines, les fontaines,
Les bourgeons verts, les fruits mûrs,
Les azurs
Pleins de visions lointaines,
 
Le champ, le lac, le marais,
L'antre frais,
Composent, sans pleurs ni peine,
Et font monter vers le ciel
Éternel
L'affirmation sereine !
 
L'aube et l'éblouissement
Vont semant
Partout des perles de flamme ;
L'oiseau n'est pas orphelin ;
Tout est plein
De la mystérieuse âme !
 
Quelqu'un que l'on ne voit pas
Est là-bas
Dans la maison qu'on ignore ;
Et cet inconnu bénit
Notre nid,
Et sa fenêtre est l'aurore.
 
Et c'est à cause de lui
Que l'appui
Jamais ne manque à nos ailes,
Et que les colombes vont
Sur le mont
Boire où boivent les gazelles.
 
Grâce à ce doux inconnu,
Adam nu
Nous souriait sous les branches ;
Le cygne sous le bouleau
A de l'eau
Pour laver ses plumes blanches.
 
Grâce à lui, le piquebois
Vit sans lois,
Chéri des pins vénérables,
Et délivrant des fourmis
Ses amis
Les cèdres et les érables.
 
Grâce à lui, le passereau
Du sureau
S'envole, et monte au grand orme ;
C'est lui qui fait le buisson
De façon
Qu'on y chante et qu'on y dorme.
 
Il nous met tous à l'abri,
Colibri,
Chardonneret, hochequeue,
Tout l'essaim que l'air ravit
Et qui vit
Dans la grande lueur bleue.
 
A cause de lui, les airs
Et les mers,
Les bois d'aulnes et d'yeuses,
La sauge en fleur, le matin,
Et le thym,
Sont des fêtes radieuses ;
 
Les blés sont dorés, les cieux
Spacieux,
L'eau joyeuse et l'herbe douce ;
Mais il se fâche souvent
Quand le vent
Nous vole nos brins de mousse.
 
Il dit au vent : - Paix, autan !
Et va-t'en !
Laisse mes [size=18]oiseaux tranquilles.[/size]
Arrache, si tu le veux,
Leurs cheveux
De fumée aux sombres villes !
 
Celui sous qui nous planons
Sait nos noms.
Nous chantons. Que nous importe ?
Notre humble essor ignorant
Est si grand !
Notre faiblesse est si forte !
 
La tempête au vol tonnant,
Déchaînant
Les trombes, les bruits, les grêles,
Fouettant, malgré leurs sanglots,
Les grands flots,
S'émousse à nos plumes frêles.
 
Il veut les petits contents,
Le beau temps,
Et l'innocence sauvée ;
Il abaisse, calme et doux,
Comme nous,
Ses ailes sur sa couvée.
 
Grâce à lui, sous le hallier
Familier
A notre aile coutumière,
Sur les mousses de velours,
Nos amours
Coulent dans de la lumière.
 
Il est bon ; et sa bonté
C'est l'été ;
C'est le charmant sorbier rouge ;
C'est que rien ne vienne à nous
Dans nos trous
Sans que le feuillage bouge.
 
Sa bonté, c'est Tout ; c'est l'air,
Le feu clair,
Le bois où, dans la nuit brune,
Ta chanson, qui prend son vol,
Rossignol,
Semble un rêve de la lune.
 
C'est ce qu'au gré des saisons
Nous faisons ;
C'est le rocher que l'eau creuse ;
C'est l'oiseau, des vents bercé,
Composé
D'une inquiétude heureuse.
 
Il est puissant, étoilé,
Et voilé.
Le soir, avec les murmures
Des troupeaux qu'on reconduit,
Et le bruit
Des abeilles sous les mûres,
 
Avec l'ombre sur les toits,
Sur les bois,
Sur les montagnes prochaines,
C'est sa grandeur qui descend,
Et qu'on sent
Dans le tremblement des chênes.
 
Il n'eut qu'à vouloir un jour,
Et l'amour
Devint l'harmonie immense ;
Tous les êtres étaient là ;
Il mêla
Sa sagesse à leur démence.
 
Il voulut que tout fût un ;
Le parfum
Eut pour sœur l'aurore pure ;
Et les choses, se touchant
Dans un chant,
Furent la sainte nature.
 
Il mit sur les flots profonds
Les typhons ;
Il mit la fleur sur la tige ;
Il apparut fulgurant
Dans le grand ;
Le petit fut son prodige.
 
Avec la même beauté
Sa clarté
Créa l'aimable et l'énorme ;
Il fit sortir l'alcyon
Du rayon
Qui baise la mer difforme.
 
L'effrayant devint charmant ;
L'élément,
Monstre, colosse, fantôme,
Par Lui, qui le veut ainsi,
Radouci,
Vint s'accoupler à l'atome.
 
On vit alors dans Ophir
L'humble asfir
Vert comme l'hydre farouche ;
Le flamboiement de l'Etna
Rayonna
Sur l'aile de l'oiseau-mouche.
 
Vie est le mot souverain,
Et serein,
Sans fin, sans forme, sans nombre,
Tendre, inépuisable, ardent,
Débordant
De toute la terre sombre.
 
L'aube se marie au soir ;
Le bec noir
Au bec flamboyant se mêle ;
L'éclair, mâle affreux, poursuit
Dans la nuit
La mer, sa rauque femelle.
 
Volons, volons, et volons !
Les sillons
Sont rayés, et l'onde est verte.
La vie est là sous nos yeux,
Dans les cieux,
Claire et toute grande ouverte.
 
Hirondelle, fais ton nid.
Le granit
T'offre son ombre et ses lierres ;
Aux palais pour tes amours
Prends des tours,
Et de la paille aux chaumières.
 
Le nid que l'oiseau bâtit
Si petit
Est une chose profonde ;
L'œuf ôté de la forêt
Manquerait
 
A l'équilibre du monde.
 
Victor Hugo




MÉLODIE DE GERARD DE NERVAL

Poèmes de différents auteurs:HUGO,NERVAL,GILBERT,VERHAEREN, D3a18b6f
peinture de Richard Johnson
 
 
Mélodie
 
 
(Imitée de Thomas Moore)
Quand le plaisir brille en tes yeux
Pleins de douceur et d'espérance,
Quand le charme de l'existence
Embellit tes traits gracieux, -
Bien souvent alors je soupire
En songeant que l'amer chagrin,
Aujourd'hui loin de toi, peut t'atteindre demain,
Et de ta bouche aimable effacer le sourire ;
Car le Temps, tu le sais, entraîne sur ses pas
Les illusions dissipées,
Et les yeux refroidis, et les amis ingrats,
Et les espérances trompées !
Mais crois-moi, mon amour ! Tous ces charmes naissants
Que je contemple avec ivresse,
S'ils s'évanouissaient sous mes bras caressants,
Tu conserverais ma tendresse !
Si tes attraits étaient flétris,
Si tu perdais ton doux sourire,
La grâce de tes traits chéris
Et tout ce qu'en toi l'on admire,
Va, mon cœur n'est pas incertain :
De sa sincérité tu pourrais tout attendre.
Et mon amour, vainqueur du Temps et du Destin,
S'enlacerait à toi, plus ardent et plus tendre !
Oui, si tous tes attraits te quittaient aujourd'hui,
J'en gémirais pour toi ; mais en ce cœur fidèle
Je trouverais peut-être une douceur nouvelle,
Et, lorsque loin de toi les amants auraient fui,
Chassant la jalousie en tourments si féconde,
Une plus vive ardeur me viendrait animer.
"Elle est donc à moi seul, dirais-je, puisqu'au monde
Il ne reste que moi qui puisse encor l'aimer !"
Mais qu'osé-je prévoir ? Tandis que la jeunesse
T'entoure d'un éclat, hélas ! bien passager,
Tu ne peux te fier à toute la tendresse
D'un cœur en qui le temps ne pourra rien changer.
Tu le connaîtras mieux : s'accroissant d'âge en âge,
L'amour constant ressemble à la fleur du soleil,
Qui rend à son déclin, le soir, le même hommage
Dont elle a, le matin, salué son réveil !
 
 
Gérard de NERVAL   1808-1855
 


LE POETE MALHEUREUX DE NICOLAS GILBERT

Poèmes de différents auteurs:HUGO,NERVAL,GILBERT,VERHAEREN, 98d8660a
Le poète malheureux
 
([size=18]extrait)[/size]
 
Vous que l'on vit toujours chéris de la fortune,
De succès en succès promener vos désirs,
Un moment, vains mortels, suspendez vos plaisirs :
Malheureux... ce mot seul déjà vous importune ?
On craint d'être forcé d'adoucir mes destins ?
Rassurez-vous, cruels ; environné d'alarmes,
J'appris à dédaigner vos bienfaits incertains,
Et je ne viens ici demander que des larmes.
 
Savez-vous quel trésor eût satisfait mon coeur
La gloire : mais la gloire est rebelle au malheur ;
Et le cours de mes maux remonte à ma naissance.
Avant que, dégagé des ombres de l'enfance,
Je pusse voir l'abîme où j'étais descendu,
Père, mère, fortune, oui, j'avais tout perdu.
Du moins l'homme éclairé, prévoyant sa misère,
Enrichit l'avenir de ses travaux présents ;
L'enfant croit qu'il vivra comme a vécu son père,
Et, tranquille, s'endort entre les bras du temps.
La raison luit enfin, quoique tardive à naître.
Surpris, il se réveille, et chargé de revers,
Il se voit, sans appui dans un monde pervers,
Forcé de haïr l'homme, avant de le connaître...
Le Poète languit dans la foule commune,
Et s'il fut en naissant chargé de l'infortune,
Si l'homme, pour lui seul avare de secours,
Refuse à ses travaux même un juste salaire ;
Que peut-il lui rester ?... Oh ! Pardonnez, mon père,
Vous me l'aviez prédit. Je ne vous croyais pas.
Ce qui peut lui rester ? La honte et le trépas.
 
C'en est donc fait : déjà la perfide espérance
Laisse de mes longs jours vaciller le flambeau ;
A peine il luit encore, et la pâle indigence
M'entrouvre lentement les portes du tombeau.
Mon génie est vaincu : voyez ce mercenaire,
Qui, marchant à pas lourds dans un sentier scabreux,
Tombe sous son fardeau ; longtemps le malheureux
Se débat sous le poids, lutte, se désespère,
Cherchant au loin des yeux un bras compatissant :
Seul il soutient la masse à demi soulevée ;
Qu'on lui tende la main, et la vie est sauvée.
Nul ne vient, il succombe, il meurt en frémissant :
Tel est mon sort. Bientôt je rejoindrai ma mère,
Et l'ombre de l'oubli va tous deux nous couvrir.
 
Ô Rives de la Saône, où ma faible paupière
A la clarté des cieux commença de s'ouvrir,
Lieux où l'on sait au moins respecter l'innocence,
Vous ne me verrez plus ! Mon dernier jour s'avance,
Mes yeux se fermeront sous un ciel inhumain.
Amis !... vous me fuyez ?... cruels ! je vous implore,
Rendez-moi ces pinceaux échappés de ma main...
Je meurs... ce que je sens, je veux le peindre encore.
 
 
Nicolas GILBERT   1750-1780


A LA GLOIRE DU VENT DE EMILE VERHAEREN

Poèmes de différents auteurs:HUGO,NERVAL,GILBERT,VERHAEREN, 06fb9853
A la gloire du vent
 
- Toi qui t'en vas là-bas,
Par toutes les routes de la terre,
Homme tenace et solitaire,
Vers où vas-tu, toi qui t'en vas ?
 
- J'aime le vent, l'air et l'espace ;
Et je m'en vais sans savoir où,
Avec mon cœur fervent et fou,
Dans l'air qui luit et dans le vent qui passe.
 
- Le vent est clair dans le soleil,
Le vent est frais sur les maisons,
Le vent incline, avec ses bras vermeils,
De l'un à l'autre bout des horizons,
Les [size=18]fleurs rouges et les fauves moissons.[/size]
 
- Le Sud, l'Ouest, l'Est, le Nord,
Avec leurs paumes d'or,
Avec leurs poings de glace,
Se rejettent le vent qui passe.
 
- Voici qu'il vient des mers de Naples et de Messine
Dont le geste des dieux illuminait les flots ;
Il a creusé les vieux déserts où se dessinent
Les blancs festons de sable autour des verts îlots.
Son souffle est fatigué, son haleine timide,
L'herbe se courbe à peine aux pentes du fossé ;
Il a touché pourtant le front des pyramides
Et le grand sphinx l'a vu passer.
 
- La saison change, et lentement le vent s'exhume
Vêtu de pluie immense et de loques de brume.
 
- Voici qu'il vient vers nous des horizons blafards,
Angleterre, Jersey, [size=18]Bretagne, Ecosse, Irlande,[/size]
Où novembre suspend les torpides guirlandes
De ses astres noyés, en de pâles brouillards ;
Il est parti, le vent sans joie et sans lumière :
Comme un aveugle, il erre au loin sur l'océan
Et, dès qu'il touche un cap ou qu'il heurte une pierre,
L'abîme érige un cri géant.
 
- Printemps, quand tu parais sur les plaines désertes,
Le vent froidit et gerce encor ta beauté verte.
 
- Voici qu'il vient des longs pays où luit Moscou,
Où le Kremlin et ses dômes en or qui bouge
Mirent et rejettent au ciel les soleils rouges ;
Le vent se cabre ardent, rugueux, terrible et fou,
Mord la steppe, bondit d'Ukraine en Allemagne,
Roule sur la bruyère avec un bruit d'airain
Et fait pleurer les légendes, sous les montagnes,
De grotte en grotte, au long du Rhin.
 
- Le vent, le vent pendant les nuits d'hiver lucides
Pâlit les cieux et les lointains comme un acide.
 
- Voici qu'il vient du Pôle où de hauts glaciers blancs
Alignent leurs palais de gel et de silence ;
Apre, tranquille et continu dans ses élans,
Il aiguise les rocs comme un faisceau de lances ;
Son vol gagne les Sunds et les Ourals déserts,
S'attarde aux fiords des Suèdes et des Norvèges
Et secoue, à travers l'immensité des mers,
Toutes les plumes de la neige.
 
- D'où que vienne le vent,
Il rapporte de ses voyages,
A travers l'infini des champs et des villages,
On ne sait quoi de sain, de clair et de fervent.
Avec ses lèvres d'or frôlant le sol des plaines,
Il a baisé la joie et la douleur humaines
Partout ;
Les beaux orgueils, les vieux espoirs, les désirs fous,
Tout ce qui met dans l'âme une attente immortelle,
Il l'attisa de ses quatre ailes ;
Il porte en lui comme un grand cœur sacré
Qui bat, tressaille, exulte ou pleure
Et qu'il disperse, au gré des saisons et des heures,
Vers les bonheurs brandis ou les deuils ignorés.
 
- Si j'aime, admire et chante avec folie
Le vent,
Et si j'en bois le vin fluide et vivant
Jusqu'à la lie,
C'est qu'il grandit mon être entier et c'est qu'avant
De s'infiltrer, par mes poumons et par mes pores,
Jusques au sang dont vit mon corps,
Avec sa force rude ou sa douceur profonde,
Immensément il a étreint le monde.
 
 
Émile VERHAEREN   1855-1916



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