Des enfants trop parfaits Peter James
L'auteur :
Peters James est ne? en 1948, a? Brighton. Il a longtemps vécu aux Etats-Unis où il était sce?nariste et producteur de cine?ma. De retour en Angleterre, il s’est ensuite reconverti dans l’e?criture, et compte parmi les auteurs de romans policiers les plus lus du Royaume-Uni. Re?ve?le? a? l’international gra?ce a? sa se?rie mettant en sce?ne le commissaire Roy Grace, traduite dans 34 pays, il a rec?u en 2011 le prestigieux People’s Bestseller Dagger Award.
Peter James vit aujourd’hui entre le Sussex et Notting Hill.
L'histoire :
Naomi et John ont perdu leur fils unique, emporté par une maladie génétique rare à l'âge de 4 ans. Aujourd'hui, des années plus tard, ils se sentent enfin prêts à refonder la famille dont ils ont toujours rêvé. Lorsqu'ils entendent parler du docteur Dettore, généticien visionnaire, ils voient en lui l'homme providentiel. Dettore connaît une méthode infaillible pour que leur prochain enfant ne soit pas atteint de la même pathologie. Comment résister à la promesse d'un [size=16]bébé en bonne santé ?[/size]
Ils auraient pourtant dû être alertés par la liste qu'on leur a remise : choix de la couleur des yeux, de la taille, des traits de caractère, des aptitudes sportives... Trop tard pour faire marche arrière. Naomi est enceinte, et déjà quelque chose ne tourne pas rond.
Critique:
« Un page-turner d'une intelligence rare. » The Times
Extraits :
"En cette fin d'après-midi d'avril, à trente milles marins à l'est du cap Cod, un jeune couple avec bagages, visages fermés, s'agrippe à la rampe de l'héliport du navire de plaisance sur lequel ils viennent de se poser.
Tous deux savent qu'il est trop tard pour hésiter.
Le Serendipity [size=16]Rose a quarante ans. Repeint plusieurs fois, il a l'air d'un vieux travesti peinturluré. Battant pavillon panaméen - un pavillon de complaisance -, il fend les eaux fraîches. Le filet de fumée qui s'échappe de sa cheminée jaune s'effiloche en quelques secondes. Il navigue lentement, mais pas trop, pour rester stable, sans destination précise, son but étant de caboter au-delà des douze milles marins, en dehors des eaux territoriales américaines - là où les lois ne s'appliquent pas.[/size]
John Klaesson, trente-cinq ans environ, vêtu d'une veste en lin, d'un pantalon, de chaussures bateau en cuir, a plutôt l'allure d'un alpiniste ou d'un explorateur que d'un chercheur. Un mètre quatre-vingt-trois, mince, musclé, cheveux blonds coupés court, yeux bleus, regard doux mais déterminé, petites lunettes ovales, ce beau Scandinave aux traits sérieux a le teint hâlé de ceux qui vivent en Californie.
Emmitouflée dans un long manteau beige, en pull, jean et bottes en daim noir à semelles de crêpe, Naomi, sa femme, essaie de garder l'équilibre. Ses cheveux blonds mi-longs, coupés à la mode, coiffés-décoiffés, fouettent son joli visage, accentuant son côté garçon manqué. Elle est beaucoup plus pâle que d'habitude.
A quelques mètres au-dessus de leurs têtes, l'hélicoptère reprend de l'altitude, crachant un épais nuage de fumée poisseuse. Son ombre écrasante glisse sur le paquebot. John se sent comme un cachalot échoué. Il courbe l'échiné pour résister aux [size=16]éléments et se protéger du bruit assourdissant, il enlace sa femme pour la maintenir debout et serre sa frêle silhouette, enveloppée dans son doux manteau. Il est proche d'elle, désespérément proche, et protecteur.[/size]
Et responsable.
Le vent souffle si fort qu'il peine à respirer. Les embruns voilent ses lunettes, le stress et les particules toxiques lui assèchent la gorge. Des mèches de Naomi viennent cingler son visage. Le pont se dérobe sous ses pieds, puis le repousse, comprimant son estomac dans sa cage thoracique.
Malgré le vrombissement des moteurs, il entend quelqu'un approcher. C'est la première fois qu'il prend l'hélicoptère. Une heure de turbulences au-dessus de l'Atlantique ne lui a pas donné envie de renouveler l'expérience. Il a eu mal au coeur, comme dans ces attractions foraines qui font tourner la tête dans un sens et le ventre dans l'autre. Les vapeurs toxiques n'arrangent rien. Ni les odeurs de peinture et de vernis. Ni les vibrations du sol.
Naomi passe un bras autour de sa taille, et le serre, sous sa veste. Il sait à quoi elle pense, parce qu'ilpense à la même chose. Ce sentiment inconfortable de toucher au but. Jusqu'à maintenant, c'était une simple option, ils pouvaient changer d'avis à n'importe quel moment. Plus maintenant."
"J'ai une liste d'attente de trois ans. Je ne peux pas vous donner de noms, mais plusieurs personnalités américaines sont venues dans cette clinique. Certains sont jaloux, d'autres sont effrayés parce qu'ils ne comprennent pas. Le monde est en train de changer, et les gens n'aiment pas le changement. Très peu d'entre eux ont la faculté d'anticiper. Un bon joueur d'échec peu prévoir les cinq, voire les dix coups suivants. Mais que peuvent prévoir M et Mme Tout-le-Monde? Notre espèce n'est pas douée pour regarder vers l'avenir. Beaucoup plus pour analyser le passé. Nous pouvons modifier les moments qui ne nous ont pas plu, nous pouvons nous réinventer. Mais rien dans l'avenir ne peut-être modifié ou réinventé. La plupart des gens sont prisonniers de l'avenir, comme ils sont prisonniers de leurs gènes. Seuls, ceux qui viennent dans ma clinique peuvent changer le cours des choses."
"Un minuscule ovule contenait dans son génome vingt mille gènes environ, ce qui ne représentait qu'une infime partie de l'ADN. Pour le reste? Les scientifiques l'appelaient autrefois "l'ADN poubelle", mais il était désormais accepté qu'il jouait un rôle sur la façon dont ces vingt mille gènes s'exprimaient. Certains influençaient même la personnalité. Chaque cellule humaine contenait des groupes de gènes, déterminant la couleur des yeux, la longueur des bras, la rapidité des apprentissages, les maladies mortelles.
Y avait-t-il des gènes du comportement?"
"Le manque de sommeil peut causer des troubles psychologiques, bien entendu, Naomi. Ce que je vous propose est différent. Pour votre fils, deux heures seraient équivalentes à huit. Vous offririez à votre enfant quinze ans de vie éveillée. Un beau cadeau. Imaginez tout ce qu’il pourra lire, apprendre, accomplir…"
"Madame Klaesson, dit gentiment Dettore. Il est primordial que vous soyez en pleine possession de vos moyens. Les conséquences de vos décisions vous affecteront, vous et votre enfant, et vous allez avoir l’opportunité de créer un enfant dont rêvent la plupart des parents, un enfant sans maladie héréditaire et, selon vos choix, avec d’autres qualités."
"Il existe des études sur la façon dont le métabolisme, l'énergie et le sommeil s'intégrent dans le rythme circadien et influencent profondément la vie et la russite de l'enfant, dit léo Dettore. Naomi, vous-êtes-vous déjà demandé, par exemple, comment font les PDG et les dirigeants politiques pour travailler autant en dormant moins que nous? Ce qui nous interesse nous, c'est le groupe des gènes responsables de nos rythmes circadiens. Nous pouvons le reconfigurer en "neurones pacemaker" permettant la synchronisation du corps humain. En manipulant ces gènes, vous pourrez réduire le risque de maladies cardiaques, d'accumulation des graisses, d'inflammation, de diabète, et même limiter le besoin de sommeil à deux heures par nuit."
"Le manque de sommeil peut causer des troubles psychologiques, bien entendu, Naomi. Ce que je vous propose est différent. Pour votre fils, deux heures seraient équivalentes à huit. Vous offririez à votre enfant quinze ans de vie éveillée. Un beau cadeau. Imaginez tout ce qu’il pourra lire, apprendre, accomplir…"
"Madame Klaesson, dit gentiment Dettore. Il est primordial que vous soyez en pleine possession de vos moyens. Les conséquences de vos décisions vous affecteront, vous et votre enfant, et vous allez avoir l’opportunité de créer un enfant dont rêvent la plupart des parents, un enfant sans maladie héréditaire et, selon vos choix, avec d’autres qualités."
[size=16]http://www.fleuve-éditions.fr/[/size]
"Dans la droite ligne du Meilleur des mondes d’Aldous Huxley ou plus recemment du troublant [size=16]Bienvenue à Gattaca, Peter James nous livre ici sa propre vision de l’enfer génétique, et des dérives cauchemardesques de la manipulation d’ADN. Du parc à jouets à l’ordinateur, le lecteur suit la croissance de ces deux enfants à part, dont on se demande dès le début s’ils ont été conçus pour le meilleur ou pour le pire. Un abîme de doutes qui ira crescendo, jusqu’au dénouement, aussi grandiose qu’inattendu. Une œuvre singulière et dérangeante, qui devrait enfin donner a Peter James tout le succés qu’il mérite dans l’Hexagone."[/size]
Mon humble avis
Un sujet très grave et délicat sur lequel la recherche scientifique se penche : le patrimoine génétique.
Qui n'a pas rêvé pour son enfant le meilleur possible : santé, beauté, intelligence, réussite...
Qui n'a pas craint en portant son enfant?...
Le couple Naomi et John ont terriblement souffert de la perte de leur enfant et de sa souffrance... Ils s'aiment...On comprend leur envie d'un autre enfant, qu'ils s'endettent pour lui éviter cette maladie et tant mieux si la science peut les aider...
Héals, c'est aussi l'arme à double tranchant du chercheur avec les possibles dérives d'une science sans conscience. On l'a vu par le passé avec le nucléaire...
Tant d'interrogations, d'espoirs mais de dangers...
Au -delà de ce sujet passionnant, ce livre se lit d'une traite tant les personnages de Naomi et John sont attachants...tant le sujet est captivant...jusqu'à la dernière page où l'émotion m'a submergé...
Les bébés sur mesure...Science-fiction?...Comme nous dit l'auteur dans ses remerciements, il y a dix ans peut-être mais plus aujourd'hui...
J'ai adoré ce livre...
Ninnenne