marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Quelques petites citations Lun 4 Jan - 16:57 | |
| "J'ai chez moi le fauteuil de mon père, fauteuil dans lequel il passait ses nuits d’insomnie avant de décéder il y a maintenant 48 ans. Ce fauteuil a ses ressorts amortis par le temps et quand je m'y assied, j'ai l'impression de m'enfoncer dans le passé, de retrouver ce creux, ce manque absolu d'un père perdu bien trop tôt."Sagesse des souvenirs ravivés------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------Allongé sur la pente herbue d'un fossé,Les coudes dans le champ et les souliers dans l'eau,Un petit garçon,Blond,Regarde par-dessus les blés.Il pose doucement son menton sur ses mains.(..) Un brin d'herbe entre les dents.Il sourit.Son regard monte, monte, bleu, et se perd dans le ciel d'été.Très haut,Très seul,Un oiseau dessine la vie. Christian WEISS-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------"Il est mort mais j'ai eu le sort le plus terrible: j'ai dû survivre".N. Ferlut.Lu dans:Nathalie Ferlut. Conte cruel de Manhattan. Eve sur la Balançoire. Casterman. 2013. 178 pages.----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Citation :
- "Je me suis réveillé, un morceau de rêve entre les mains,
et n’ai su que faire de lui J’ai cherché alors un morceau de veille pour habiller le morceau de rêve, mais il n’était plus là. J’ai maintenant un morceau de veillle entre les mains et ne sais que faire de lui." Roberto Juarroz Lu dans:Roberto Juarroz, Poésie verticale (VI, 64). Traduction de l'espagnol par Roger Munier--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------"Ce qui se passe a sa demeure dans l'oubli."B. NoëlLu dans:Bernard Noël. Le livre de l'oubli. P.O.L. 2012 75 pages. Extrait p.16-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Citation :
- "Quel sera mon dernier soupir
de désespoir ou de désir?" Charles Dumont Lu dans :Charles Dumont, cité par Gabriel Ringlet. Effacement de Dieu. Albin Michel 2013. 297 pages.--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Citation :
- "Tant de douceur au coeur de l'homme
se peut-il qu'elle faille à trouver sa mesure?" Saint-John Perse Un proverbe africain suggère que le corps de l'homme est parfois trop petit pour abriter son esprit. La capacité d'aimer, d'admirer, de se dépasser de l'être humain est supérieure à ce qu'il imagine, encore faut-il lui en laisser l'occasion. La fin de vie et l'extrême maladie possèdent ce privilège: faire le cadeau à ses proches de pouvoir être bon et d'exprimer son affection sans mesure ni fausse honte. Lu dans:Philippe Mathy. Sous la robe des saisons. L'herbe qui tremble. 2013. 140 pages. Extrait p 22.-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------"Je suis intrigué. De quoi vivent-ils ces animaux, dans le désert? (..) Je ne résiste pas à mon désir et je suis les traces de l'un d'eux. Elles m'entraînent vers une étroite rivière de sable où tous les pas s'impriment en clair. J'admire la jolie palme que forment trois doigts en éventail d'un fenech, le petit renard des sables. J'imagine mon ami trottant doucement à l'aube, et léchant la rosée sur les pierres. Ici les traces s'espacent: mon fénech a couru. Ici un compagnon est venu le rejoindre et ils ont trotté côte à côte. J'assiste ainsi avec une joie bizarre à cette promenade matinale. J'aime ces signes de la vie. Et j'oublie un peu que j'ai soif ...Enfin j'aborde les garde-manger de mes renards. II émerge ici au ras du sable, tous les cent mètres, un minuscule arbuste sec de la taille d'une soupière et aux tiges chargées de petits escargots dorés. Le fénech, à l'aube, va aux provisions. Et je me heurte ici à un grand mystère naturel. Mon fénech ne s'arrête pas à tous les arbustes. Il en est, chargés d'escargots, qu'il dédaigne. II en est dont il fait le tour avec une visible circonspection. Il en est qu'il aborde, mais sans les ravager. II en retire deux ou trois coquilles, puis il change de restaurant. Joue-t-il à ne pas apaiser sa faim d'un seul coup, pour prendre un plaisir plus durable à sa promenade matinale? Je ne le crois pas. Son jeu coïncide trop bien avec une tactique indispensable. Si le fénech se rassasiait des produits du premier arbuste, il le dépouillerait, en deux ou trois repas, de sa charge vivante. Et ainsi, d'arbuste en arbuste, il anéantirait son élevage. Mais le fénech se garde bien de gêner l'ensemencement. Non seulement il s'adresse, pour un seul repas, à une centaine de ces touffes brunes, mais il ne prélève jamais deux coquilles voisines sur la même branche. Tout se passe comme s'il avait la conscience du risque. S'il se rassasiait sans précaution, il n'y aurait plus d'escargots. S'il n'y avait point d'escargots, il n'y aurait point de fénechs. "A. de Saint Exupéry.Lu dans:A. de Saint-Exupéry. Terre des hommes. Gallimard 1939. Folio 21. 183 pages. Extrait pp 133-134------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- «Toutes les vicissitudes de notre vie sont des matériaux dont nous pouvons faire ce que nous voulons.»NovalisLu dans:Kitty Ferguson. L'incroyable Stephen Hawking. Flammarion. 2012. 452 pages. Extraits pp 60, 68, 69Stephen Hawking, Trous noirs et bébés univers. Odile Jacob. 2010. 208 pages. Extrait p. 26ABC , 20/20, émission de 1989.Emmanuelle Laborit. Le Cri de la mouette. Pocket Jeunesse. 2003. 212 pages.-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------«Qu’il est terrible de savoir là où savoir ne sert à rien à celui qui sait.»Sophocle. Tirésias dans Oedipe-Roi.-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------"Hier, j'ai vu un des mes livres entre les mains d'une femme. Elle était assise dans le métro, ses doigts serraient les pages pour les immobiliser et les tournaient délicatement. J'ai compris hier que les livres ont un sort meilleur que ceux qui les écrivent. Gardés dans les bras, emportés en voyage, peut-être sur une île du Sud ou sous une tente en montagne, fixés avec intensité par deux yeux qui feraient aussitôt baisser les miens. Oui, les livres prennent du bon temps, bien plus que ceux qui les écrivent. (..) Les mots que j'ai écrits ne sont plus à moi, ils sont devenus les siens. Elles les a voulus, en pêchant justement ceux-là dans le grand bazar des livres. Elle les a payés avec de l'argent prélevé sur d'autres dépenses, en se passant d'une bouteille de vin, d'une séance de cinéma, d'un concert. Ils ont pour elle une valeur ajoutée, celle de remplacer des choses plus agréables qu'un livre. Et maintenant, là sur ses genoux, feuilletés par une légère caresse, ses cheveux retombant dessus. Les pages ainsi prises et tenues sont les siennes, beaucoup plus qu'elles n'ont été les miennes." Erri de LucaLu dans :Erri de Luca. Le sort de l'écrivain, traduction Danièle Valin, copyright Libération 13/14 janvier 2006En visite buissonnière. Noémi. http://entrecafejournal.blogspot.be/2014/01/en-visite-buissonniere-noemi.html-------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Citation :
- "Elles, pas fières,
Sur leurs escabeaux en l'air, Regard implorant, et ne comprenant pas tout, Rétines et pupilles, Les garçons ont les yeux qui brillent Pour un jeu de dupes : Voir sous les jupes des filles Et la vie toute entière, Absorbés par cette affaire, Par ce jeu de dupes : Voir sous les jupes des filles, La, la, la, la, la..." A. Souchon Lu dans:Alain Souchon. Extrait de l'album : C'est Déjà Ça. 1993. Label : Virgin------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Citation :
- "Aujourd'hui je n'ai rien fait.
Mais beaucoup de choses se sont faites en moi. Des oiseaux qui n'existent pas ont trouvé leur nid. Des ombres qui peut-être existent ont rencontré leurs corps. Des paroles qui existent ont recouvré leur silence. Ne rien faire sauve parfois l'équilibre du monde, en obtenant que quelque chose aussi pèse sur le plateau vide de la balance." R. Juarroz Lu dans:Robert Juarroz. Treizième poésie verticale. Edition bilingue, traduction Roger Munier. José Corti 1993. Extrait pp.120/121---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- - Citation :
- "Si je fais couler du sable
De ma main gauche à ma paume droite, C'est bien sûr pour le plaisir De toucher la pierre devenue poudre, Mais c'est aussi et davantage Pour donner du corps au temps, Pour ainsi sentir le temps Couler, s'écouler Et aussi le faire Revenir en arrière, se renier. En faisant glisser du sable, J'écris un poème contre le temps." Guillevic Lu dans:Eugène Guillevic. Art Poétique 1985-1986. Gallimard. 1989. 192 pages.--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------«Un vol d’oiseauxLe monde continueDéjà sans moi.» Eric ChevillardLu dans :Collectif. Eric Chevillard. Minuit. 2014. 118 p.------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- "Il ou elle écrit autrement. Pour l'observer, avec admiration, envoyer, plus rapidement que je ne saurai jamais le faire de mes doigts gourds, des SMS avec les deux pouces, je les ai baptisés, avec la plus grande tendresse que puisse exprimer un grand père, Petite Poucette et Petit Poucet."M. SerresLu dans:Michel Serres. Petite Poucette. Editions le Pommier. 2012. 84 pages-------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ninnenne
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