marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
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marileine moderateur
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| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs(à suivre) Sam 23 Avr - 14:14 | |
| CONFESSION (Charles Baudelaire) CONFESSION (Charles Baudelaire)
Une fois, une seule, aimable et douce femme, A mon bras votre bras poli S'appuya (sur le [size=13]fond ténébreux de mon âme Ce souvenir n'est point pâli);
Il était tard ; ainsi qu'une médaille neuve La pleine lune s'étalait, Et la solennité de la nuit, comme un fleuve, Sur Paris dormant ruisselait.
Et le long des maisons, sous les portes cochères, Des chats passaient furtivement, L'oreille au guet, ou bien, comme des ombres chères, Nous accompagnaient lentement.
Tout à coup, au milieu de l'intimité libre Éclose à la pâle clarté, De vous, riche et sonore instrument où ne vibre Que la radieuse gaieté,
De vous, claire et joyeuse ainsi qu'une fanfare Dans le matin étincelant, Une note plaintive, une note bizarre S'échappa, tout en chancelant
Comme une enfant chétive, horrible, sombre, immonde, Dont sa famille rougirait, Et qu'elle aurait longtemps, pour la cacher au monde, Dans un caveau mise au secret.
Pauvre ange, elle chantait, votre note criarde : « Que rien ici-bas n'est certain, Et que toujours, avec quelque soin qu'il se farde, Se trahit l'égoïsme humain ;
Que c'est un dur métier que d'être belle femme, Et que c'est le travail banal De la danseuse folle et froide qui se pâme Dans un sourire machinal ;
Que bâtir sur les cœurs est une chose sotte ; Que tout craque, amour et beauté, Jusqu'à ce que l'Oubli les jette dans sa hotte Pour les rendre à l'Éternité!»
J'ai souvent évoqué cette lune enchantée, Ce silence et cette langueur, Et cette confidence horrible chuchotée Au confessionnal du cœur.[/size] LES DEUX TAUREAUX ET UNE GRENOUILLE (Jean La Fontaine (de))LES DEUX TAUREAUX ET UNE GRENOUILLE (Jean La Fontaine (de))Deux Taureaux combattaient à qui posséderaitUne Génisse avec l'empire.Une Grenouille en soupirait."Qu'avez-vous ?"se mit à lui direQuelqu'un du peuple croassant.Et ne voyez-vous pas, dit-elle,Que la fin de cette querelleSera l'exil de l'un ; que l'autre, le chassant,Le fera renoncer aux campagnes fleuries ?Il ne régnera plus sur l'herbe des prairies,Viendra dans nos marais régner sur les roseaux,Et nous foulant aux pieds jusques au fond des eaux,Tantôt l'une, et puis l'autre, il faudra qu'on pâtisseDu combat qu'a causé Madame la Génisse.Cette crainte était de bon sens.L'un des Taureaux en leur demeureS'alla cacher à leurs dépens :Les FablesLES DEUX RATS, LE RENARD, ET L'OEUF (Jean La Fontaine (de))LES DEUX RATS, LE RENARD, ET L'OEUF (Jean La Fontaine (de))Deux Rats cherchaient leur vie ; ils trouvèrent un OEuf.Le dîné suffisait à gens de cette espèce !Il n'était pas besoin qu'ils trouvassent un Boeuf.Pleins d'appétit, et d'allégresse,Ils allaient de leur oeuf manger chacun sa part,Quand un Quidam parut. C'était maître Renard ;Rencontre incommode et fâcheuse.Car comment sauver l'oeuf ? Le bien empaqueter,Puis des pieds de devant ensemble le porter,Ou le rouler, ou le traîner,C'était chose impossible autant que hasardeuse.Nécessité l'ingénieuseLeur fournit une invention.Comme ils pouvaient gagner leur habitation,L'écornifleur étant à demi-quart de lieue,Les FablesLES LOUPS ET LES BREBIS (Jean La Fontaine (de)) LES LOUPS ET LES BREBIS (Jean La Fontaine (de))
Après mille ans et plus de guerre déclarée, Les Loups firent la paix avecque les Brebis. C'était apparemment le bien des deux partis ; Car si les Loups mangeaient mainte bête égarée, Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits. Jamais de liberté, ni pour les pâturages, Ni d'autre part pour les carnages : Ils ne pouvaient jouir qu'en tremblant de leurs biens. La paix se conclut donc : on donne des otages ; Les Loups, leurs Louveteaux ; et les Brebis, leurs [size=13]Chiens. L'échange en étant fait aux formes ordinaires Et réglé par des Commissaires, Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats Se virent Loups parfaits et friands de tuerie, lls vous prennent le temps que dans la Bergerie[/size]
LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI LES GRENOUILLES QUI DEMANDENT UN ROI (Jean La Fontaine (de))
Les Grenouilles, se lassant De l'état Démocratique, Par leurs clameurs firent tant Que Jupin les soumit au pouvoir Monarchique. Il leur tomba du Ciel un Roi tout pacifique : Ce Roi fit toutefois un tel bruit en tombant Que la gent marécageuse, Gent fort sotte et fort peureuse, S'alla cacher sous les eaux, Dans les joncs, dans les roseaux, Dans les trous du marécage, Sans oser de longtemps regarder au visage Celui qu'elles croyaient être un géant nouveau ; Or c'était un Soliveau, De qui la gravité fit peur à la première Qui de le voir s'aventurant Osa bien quitter sa tanière. Elle approcha, mais en tremblant. Une autre la suivit, une autre en fit autant,
Les Fables Ninnenne blog de partage
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