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 Poèmes divers....

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marileine
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MessageSujet: Poèmes divers....   Poèmes divers.... Icon_minitimeMar 11 Oct - 11:39

L'Oiseau


Mais lors voici qu’un oiseau chante,
Dans une pauvre cage en bois,
Mais lors voici qu’un oiseau chante
Sur une ville et tous ses toits,
Et qu’il dit qu’on le voit le monde
Et sur la mer la pluie tomber,
Et des voiles s’en aller rondes,
Sur l’eau si loin qu’on peut aller.
Puis voix dans l’air plus haut montée,
Alors voici que l’oiseau dit
Que tout l’hiver s’en est allé
Et qu’on voit l’herbe qui verdit,
Et sur les chemins la poussière
Déjà, et les bêtes aussi,
Et toits fumant dans la lumière
Que l’on dirait qu’il est midi,
Et puis encore sa voix montée,
Que l’air est d’or et resplendit,
Et puis le bleu du ciel touché
Qu’il est ouvert le paradis.


Max Elskamp.
 
[size=18]Poèmes divers.... 3-2_7[/size]


Poème d'Automne


Poèmes divers.... 0f835d50

[size=16]Automne[/size]


Odeur des pluies de mon enfance
Derniers soleils de la saison !
A sept ans comme il faisait bon,
Après d'ennuyeuses vacances,
Se retrouver à la maison !
La vieille classe de mon père,
Pleine de guêpes écrasées
Sentait l'encre, le bois, la craie
Et ces merveilleuses poussières
Amassées par tout un été.
O temps charmant des brumes douces,
Des gibiers, des longs vols d'oiseaux,
Le vent souffle sous le préau,
Mais je tiens entre paume et pouce
Une rouge pomme à couteau.




René-Guy Cadou


à tout de suite
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marileine
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MessageSujet: Re: Poèmes divers....   Poèmes divers.... Icon_minitimeMar 11 Oct - 13:19

Poèmes divers.... A8b25ec1

L'automne


On voit tout le temps  en [size=16]automne ,[/size]
Quelque chose qui vous étonne ,
C'est une branche tout à coup,
Qui s'effeuille dans votre cou.


C'est un petit arbre tout rouge ,
Un d'une autre couleur encor ,
Et puis partout ces feuilles d'or
Qui tombent sans que rien ne bouge.


Nous aimons bien cette maison ,
Mais la nuit si tôt va descendre 
Retournons vite à la maison
Rôtir nos marrons dans la cendre.


Lucie Delarue-Mardrus.


Diaporama d'Automne


Poèmes divers.... 4060685a

Feuiles volantes


Le ciel se fait lourd quand râlent les pupitres
Annonçant dans la cour un vide insoutenable
Et le cœur enchaîné, sous la coiffe du pitre,
S’entrechoque aux paroles de maîtres de sérénades.
Les rêveries s’élèvent et frôlent l’amertume
Des sombres feuilles folles qui tangent en narguant
Les évadés punis, aux mains griffées de plumes
Dont leur omniprésence n’en fait que des absents.
Quand grincent les miroirs aux couleurs de la [size=16]nuit,
Annonçant la tempête au fond des encriers,
Une larme de pluie se transforme en l’ennui
D’une vie qui s’achève dès la fin de l’été.[/size]


Isaac Lerutan
[size=16]Poèmes divers.... 8_18[/size]




Une femme


S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre,
Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère,
Si, dans le sentier rude avançant lentement,
Cette âme s’arrêtait à quelque dévoûment,
Si c’était la Bonté sous les cieux descendue,
Vers tous les malheureux la main toujours tendue,
Si l’époux, si l’enfant à ce cœur ont puisé,
Si l’espoir de plusieurs sur Elle est déposé,
Femmes, enviez-la. Tandis que dans la foule
Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule,
Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné,
Elle a sa foi, son but et son labeur donné.
Enviez-la. Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle
Que l’homme à son secours incessamment appelle,
Sa joie et son appui, son trésor sous les cieux,
Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux,
La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène
Vers cette arche en danger de la famille humaine,
Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour,
Pour branche d’olivier a rapporté l’amour.


Louise Ackermann,
 

Poèmes divers.... D8e9484b

La biche

La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux ,
Son petit faon délicieux
A disparu dans la [size=16]nuit brune.


Pour raconter son infortune
A la forêt de ses aïeux,
La biche brame au clair de lune
Et pleure à se fondre les yeux.

Mais aucune réponse, aucune,
A ses longs appels anxieux !
Et, le cou tendu vers les cieux,
Folle d'amour et de rancune,
La biche brame au clair de lune.[/size]


Maurice Rollinat.






Le hérisson

Bien que je sois très pacifique,
Ce que je pique et pique et pique
Se lamentait le hérisson.

Je n'ai pas un seul compagnon.
Je suis pareil à un buisson,
Un tout petit buisson d'épines
Qui marcherait sur des chaussons.

J'envie la taupe ma cousine,
Douce comme un gant de velours.
Émergeant soudain des labours

Il faut toujours que tu te plaignes

Me reproche la musaraigne.

Certes je sais me mettre en boule
Ainsi qu'une grosse châtaigne,
Mais c'est surtout lorsque je roule
Plein de piquants, sous un buisson,
Que je pique et pique et repique
Moi qui suis si si pacifique
Se lamentait le hérisson.
Maurice Carême.
[size=16]Poèmes divers.... 6-2_7[/size]




L'écureuil


Le petit écureuil fait de la gymnastique
Sur un vieux chêne morne où foisonnent les guis.
Les rayons du soleil, maintenant alanguis,
Ont laissé le ravin dans un jour [size=16]fantastique
.

Le paysage est plein de stupeur extatique;
Tout s’ébauche indistinct comme dans un croquis.
Le petit écureuil fait de la gymnastique
Sur un vieux chêne morne où foisonnent les guis.

Tout à l’heure la nuit, la grande narcotique,
Posera son pied noir sur le soleil conquis,
Mais, d’ici là tout seul, avec un charme exquis,
Acrobate furtif de la branche élastique,
Le petit écureuil fait de la gymnastique.



Maurice Rollinat.

Poèmes divers.... 3_19





[/size]
Poèmes divers.... Dd00a673


La biche


Ô la biche : quel bel intérieur
d'anciennes forêts dans tes yeux abonde ;
combien de confiance ronde
mêlée à combien de peur.

Tout cela, porté par la vive
gracilité de tes bonds.
Mais jamais rien n'arrive
à cette impossessive
ignorance de ton front.


Rain Maria Rilke.






Le petit chat

C'est un petit [size=16]chat noir effronté comme un page,
Je le laisse jouer sur ma table souvent.
Quelquefois il s'assied sans faire de tapage,
On dirait un joli presse-papier vivant.

Rien en lui, pas un poil de son velours ne bouge;
Longtemps il reste là, noir sur un feuillet blanc,
A ces minets tirant leur langue de drap rouge,
Qu'on fait pour essuyer les plumes ressemblant.

Quand il s'amuse Il est extrêmement comique,
Pataud et gracieux tel un ourson drôlet.
Souvent je m'accroupis pour suivre sa mimique
Quand on met devant lui la soucoupe de lait.

Tout d'abord de son nez délicat il le flaire,
La frôle puis à coups de langue très petits,
Il le happe et dès lors il est à son affaire
Et l’on entend pendant qu'il boit un clapotis.

Il boit, bougeant la queue et sans faire une pause,
Et ne relève enfin son joli museau plat
Que lorsqu'il a passé sa langue rêche et rose
Partout, bien proprement débarbouillé le plat.

Alors il se pourlèche un moment les moustaches,
Avec l'air étonné d'avoir déjà fini.
Et comme il s'aperçoit qu'il s'est fait quelques taches,
Il se lisse à nouveau lustre son poil terni.

Ses yeux jaunes et bleus sont comme deux agates;
Il les ferme à demi parfois en reniflant,
Se renverse ayant pris son museau dans ses pattes,
Avec des airs de tigre étendu sur le flanc.
[/size]


Edmond Rostand.
 
[size=16]Poèmes divers.... 1-2_5[/size]


Tendresse


D'un amour tendre et pur
Afin qu'il vous souvienne,
Voici mon cœur, mon cœur tremblant,
Mon pauvre cœur d'enfant.
Et voici, pâle fleur
Que vous fîtes éclore,
Mon âme qui se meurt de vous
Et de vos yeux si doux.

Mon âme est la chapelle,
Où la [size=16]nuit
 et le jour
Devant votre grâce immortelle,
Prie à deux genoux mon fidèle amour.
Dans l'ombre et le mystère
Chante amoureusement
Un douce prière,
Païenne si légère,
C'est votre nom charmant.

D'un amour tendre et pur
Afin qu'il vous souvienne,
Voici mon cœur, mon cœur tremblant,
Mon pauvre cœur d'enfant.
Et voici, pâle fleur
Que vous fîtes éclore,
Mon âme qui se meurt de vous
Et de vos yeux si doux.

Des roses sont écloses
Au jardin de mon cœur,
Ces roses d'amour sont moins roses
Que vos adorables lèvres en fleur.
De vos mains si cruelles
Et dont je suis jaloux,
Effeuillez les plus belles,
Vous pouvez les cueillir,
Le jardin est à vous.

D'un amour tendre et pur
[/size]
[size=16]Afin qu'il vous souvienne,
Voici mon cœur, mon cœur tremblant,
Mon pauvre cœur d'enfant.
Et voici, pâle fleur
Que vous fîtes éclore,
Mon âme qui se meurt de vous
Et de vos yeux si doux.
[/size]


[size=16]Vincent Hyspa.
[/size]






Poème sur les loups


Poèmes divers.... Acca5b3e

Les Loups et les Brebis


Après mille ans et plus de guerre déclarée,
Les Loups firent la paix avecque les Brebis.
C’était apparemment le bien des deux partis ;
Car si les Loups mangeaient mainte bête égarée,
Les Bergers de leur peau se faisaient maints habits.
Jamais de liberté ni pour les pâturages,
Ni d’autre part pour les carnages :
Ils ne pouvaient jouir qu’en tremblant de leurs biens.
La paix se conclut donc  on donne des otages ;
Les Loups leurs Louveteaux  et les Brebis leurs Chiens.
L’échange en étant fait aux formes ordinaires
Et réglé par des Commissaires,
Au bout de quelque temps que Messieurs les Louvats
Se virent Loups parfaits et friands de tuerie,
lls vous prennent le temps que dans la Bergerie
Messieurs les Bergers n’étaient pas,
Etranglent la moitié des Agneaux les plus gras,
Les emportent aux dents, dans les bois se retirent.
Ils avaient averti leurs gens secrètement.
Les Chiens qui sur leur foi reposaient sûrement,
Furent étranglés en dormant :
Cela fut sitôt fait qu’à peine ils le sentirent.
Tout fut mis en morceaux un seul n’en échappa.
Nous pouvons conclure de là
Qu’il faut faire aux méchants guerre continuelle.
La paix est fort bonne de soi,
J’en conviens  mais de quoi sert-elle
Avec des ennemis sans foi .



Jean de La Fontaine.

Poèmes divers.... Loups





Le cheval


Et le cheval longea ma page.
Il était seul sans cavalier,
Mais je venais de dessiner
Une mer immense et sa plage.

Comment aurais-je pu savoir
D'où il venait où il allait
Il était grand il était noir,
Il ombrait ce que j'écrivais.

J'aurais pourtant dû deviner
Qu'il ne fallait pas l'appeler.
Il tourna lentement la tête
Et, comme s'il avait eu peur
Que je lise en son cœur de bête,
Il redevint simple blancheur.



Maurice Carême.







Poèmes divers.... E0c4da11


La Femme



Mais maintenant vient une [size=16]femme,
Et lors voici qu'on va aimer,
Mais maintenant vient une femme
Et lors voici qu'on va pleurer,

Et puis qu'on va tout lui donner
De sa maison et de son âme,
Et puis qu'on va tout lui donner
Et lors après qu'on va pleurer

Car à présent vient une femme,
Avec ses lèvres pour aimer,
Car à présent vient une femme
Avec sa chair tout en beauté,

Et des robes pour la montrer
Sur des balcons, sur des terrasses,
Et des robes pour la montrer
A ceux qui vont, à ceux qui passent,

Car maintenant vient une femme
Suivant sa vie pour des baisers,
Car maintenant vient une femme,
Pour s'y complaire et s'en aller.[/size]



Max Elskamps.

[size=16]Poèmes divers.... 8_22[/size]



Automne malade



Automne malade et adoré
Tu mourras quand l’ouragan soufflera dans les roseraies
Quand il aura neigé
Dans les vergers

Pauvre automne
Meurs en blancheur et en richesse
De [size=16]neige et de fruits mûrs

Au fond du ciel
Des éperviers planent
Sur les nixes nicettes aux cheveux verts et naines
Qui n’ont jamais aimé[/size]

Aux lisières lointaines
Les cerfs ont bramé

Et que j’aime ô saison que j’aime tes rumeurs
Les fruits tombant sans qu’on les cueille
Le vent et la forêt qui pleurent
Toutes leurs larmes en [size=16]automne feuille à feuille

Les feuilles
Qu’on foule
Un train
Qui roule
La vie
S’écoule[/size]



Guillaume Apollinaire.





Poèmes divers.... 78d25c73


Le Château du Souvenir



La main au front le pied dans l'âtre,
Je songe et cherche à revenir,
Par delà le passé grisâtre,
Au vieux château du Souvenir.

Une gaze de brume estompe
Arbres, maisons, plaines, coteaux,
Et l'oeil au carrefour qui trompe
En vain consulte les poteaux.

J'avance parmi les décombres
De tout un [size=16]monde enseveli,

Dans le mystère des pénombres,
A travers des limbes d'oubli.

Mais voici, blanche et diaphane,
La Mémoire, au bord du chemin,
Qui me remet comme Ariane,
Son peloton de fil en main.

Désormais la route est certaine ;
Le soleil voilé reparaît,
Et du château la tour lointaine
Pointe au-dessus de la forêt.

Sous l'arcade où le jour s'émousse,
De feuilles en feuilles tombant,
Le sentier ancien dans la mousse
Trace encor son étroit ruban.

Mais la ronce en travers s'enlace ;
La liane tend son filet,
Et la branche que je déplace
Revient et me donne un soufflet.

Enfin au bout de la clairière,
Je découvre du vieux manoir
Les tourelles en poivrière
Et les hauts toits en éteignoir.

Sur le comble aucune fumée
Rayant le ciel d'un bleu sillon ;
Pas une fenêtre allumée
D'une figure ou d'un rayon.

Les chaînes du pont sont brisées ;
Aux fossés la lentille d'eau
De ses taches vert-de-grisées
Étale le glauque rideau.

Des tortuosités de lierre
Pénètrent dans chaque refend,
Payant la tour hospitalière
Qui les soutient en l'étouffant.

Le porche à la lune se ronge,
Le temps le sculpte à sa façon,
Et la pluie a passé l'éponge
Sur les couleurs de mon blason.

Tout ému je pousse la porte
Qui cède et geint sur ses pivots ;
Un air froid en sort et m'apporte
Le fade parfum des caveaux.

L'ortie aux morsures aiguës,
La bardane aux larges contours,
Sous les ombelles des ciguës,
Prospèrent dans l'angle des cours.

Sur les deux chimères de marbre,
Gardiennes du perron verdi,
Se découpe l'ombre d'un arbre
Pendant mon absence grandi.

Levant leurs pattes de lionne
Elles se mettent en arrêt.
Leur regard blanc me questionne,
Mais je leur dis le mot secret.

Et je passe. Dressant sa tête,
Le vieux chien retombe assoupi,
Et mon pas sonore inquiète
L'écho dans son coin accroupi.[/size]

 
Théophile Gautier.

 
[size=16]Poèmes divers.... 9_8[/size]
[size]


 
Roses d'Automne


[/size]
Aux branches que l’air rouille et que le gel mordore,
Comme par un prodige inouï du soleil,
Avec plus de langueur et plus de charme encore,
Les roses du parterre ouvrent leur coeur vermeil.

Dans sa corbeille d’or, août cueillit les dernières :
Les pétales de pourpre ont jonché le gazon.
Mais voici que, soudain, les touffes printanières
Embaument les matins de l’arrière-saison.

Les bosquets sont ravis, le ciel même s’étonne
De voir, sur le rosier qui ne veut pas mourir,
Malgré le vent, la pluie et le givre d’automne,
Les boutons, tout gonflés d’un sang rouge, fleurir.

En ces fleurs que le soir mélancolique étale,
C’est l’âme des printemps fanés qui, pour un jour,
Remonte, et de corolle en corolle s’exhale,
Comme soupirs de rêve et sourires d’amour.

Tardives floraisons du jardin qui décline,
Vous avez la douceur exquise et le parfum
Des anciens souvenirs, si doux, malgré l’épine
De l’illusion morte et du bonheur défunt.



Nérée Beauchemin.
Poèmes divers.... 00_18


Rêve d'une Femme

Veux-tu recommencer la vie 
Femme, dont le front va pâlir,
Veux-tu l'enfance, encor suivie
D'anges [size=16]enfants
 pour l'embellir 
Veux-tu les baisers de ta mère
Echauffant tes jours au berceau 
Quoi , mon doux Eden éphémère 
Oh ! oui, mon Dieu ! c'était si beau 

Sous la paternelle puissance
Veux-tu reprendre un calme essor 
Et dans des parfums d'innocence
Laisser épanouir ton sort,
Veux-tu remonter le bel âge,
L'aile au vent comme un jeune oiseau 
Pourvu qu'il dure davantage,
Oh ! oui, mon Dieu ! c'était si beau!

Veux-tu rapprendre l'ignorance
Dans un livre à peine entr'ouvert :
Veux-tu ta plus vierge espérance,
Oublieuse aussi de l'hiver :
Tes frais chemins et tes colombes,
Les veux-tu jeunes comme toi ?
Si mes chemins n'ont plus de tombes,
Oh ! oui, mon Dieu , rendez-les moi

Reprends-donc de ta destinée,
L'encens, la musique, les fleurs ,
Et reviens d'année en année,
Au temps qui change tout en pleurs ;
Va retrouver l'amour, le même !
Lampe orageuse, allume-toi !
Retourner au monde où l'on aime.
O mon Sauveur ! éteignez-moi .
[/size]

Marceline Desbordes-Valmore.





Le [size=16]cheval chante[/size]

Le [size=16]cheval chante.[/size]
Le hibou miaule.
L'âne gazouille.
Le ruisseau hennit.
C'est bien, mon enfant:
joue avec les mots.
Le triangle est rond.
La neige est chaude.
Le soleil est bleu.
La maison [size=16]voyage.[/size]
Tu as de la chance :
les mots sont amicaux
Et généreux.
Le poisson plane.
La baleine court.
La fourchette a des oreilles.
Le train se gratte.
Je t'avais prévenu ,

Maintenant les mots te mordent.

Alain Bosquet.







Feuilles d'Automne

Devant ma porte les feuilles tombent
Quel décor vraiment gracieux
La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon cœur et mes yeux

Avec cette saison je rêve
 
J'ai un peu de mélancolie
Les beaux dimanches d'été s'achèvent
L'automne toujours change ma vie

Dernière randonnée dans la plaine
 
Avant la venue des grands froids
Déjà l'autre saison s'amène
Le rideau se ferme une autre fois

Devant ma porte les feuilles tombent
 
Quel décor vraiment gracieux
La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon cœur et mes yeux

Dans la nature le ruisseau chante
 
Mais il se voit bien délaissé
La fleur frileuse maintenant tremble
L'oiseau s'en va se réchauffer

Devant ma porte les feuilles tombent
 
Quel décor vraiment gracieux
La douceur des couleurs d'automne
Fait vibrer mon cœur et mes yeux

La douceur des couleurs d'automne
 
Fait vibrer mon cœur et mes yeux


Georges  Hamel









Le blason de la rose


Aux uns plaît l'azur d'une fleur
Aux autres une autre couleur :
L'un du lis de la violette,
L'autre blasonne de l'œillet
Les beautés ou d'autre fleurette
L'odeur ou le teint vermeillet :
A [size=16]moi
 sur toute fleur déclose
Plaît l'odeur de la belle rose.

J'aime à chanter de cette fleur
Le teint vermeil et la valeur,
Dont Vénus se pare et l'aurore,
De cette fleur qui a le nom
D'une que j'aime et que j'honore,
Et dont l'honneur ne sent moins bon :
J'aime sur toute fleur déclose
A chanter l'honneur de la rose.

La rose est des fleurs tout l'honneur,
Qui en grâce et divine odeur
Toutes les belles fleurs surpasse,
Et qui ne doit au soir flétrir
Comme une autre fleur qui se passe,
Mais en honneur toujours fleurir :
J'aime sur toute fleur déclose
A chanter l'honneur de la rose.

Elle ne défend à aucun
Ni sa vue ni son parfum,
Mais si de façon indiscrète
On la voulait prendre ou toucher,
C'est lors que sa pointure aigrette
Montre qu'on n'en doit approcher :
J'aime sur toute fleur déclose
A chanter l'honneur de la rose.

Jean de la Taille.
[/size]
[size=16]Poèmes divers.... 00_20[/size]




Sous la pluie
Il tombe de l’eau, plic ! ploc ! plac !
Il tombe de l’eau plein mon sac.
Il pleut, ça mouille,
Et pas du vin !
Quel temps divin
Pour la grenouille !
Il tombe de l’eau, plic ! ploc ! plac !
Il tombe de l’eau plein mon sac.
Après la pluie
Viendra le vent.
En arrivant
Il vous essuie.
Il tombe de l’eau, plic ! ploc ! plac !
Il tombe de l’eau plein mon sac.


Jean Richepin.




Poèmes divers.... Babb7c42


L'écureuil, le chien et le renard.


Un gentil écureuil était le camarade, 
Le tendre ami d'un beau danois. 
Un jour qu'ils voyageaient comme Oreste et Pylade, 
La nuit les surprit dans un bois. 
En ce lieu point d'auberge ; ils eurent de la peine 
À trouver où se bien coucher. 
Enfin le [size=16]chien
 se mit dans le creux d'un vieux chêne, 
Et l'écureuil plus haut grimpa pour se nicher. 
Vers minuit, c'est l'heure des crimes, 
Longtemps après que nos amis 
En se disant bon soir se furent endormis, 
Voici qu'un vieux renard affamé de victimes 
Arrive au pied de l'arbre, et, levant le museau, 
Voit l'écureuil sur un rameau. 
Il le mange des yeux, humecte de sa langue 
Ses lèvres qui de sang brûlent de s'abreuver ; 
Mais jusqu'à l'écureuil il ne peut arriver : 
Il faut donc par une harangue 
L'engager à descendre ; et voici son discours : 
Ami, pardonnez, je vous prie, 
Si de votre sommeil j'ose troubler le cours : 
Mais le pieux transport dont mon âme est remplie 
Ne peut se contenir ; je suis votre cousin Germain.
[/size]
Votre mère était sœur de feu mon digne père. 
Cet honnête homme, hélas ! à son heure dernière, 
M'a tant recommandé de chercher son neveu 
Pour lui donner moitié du peu 
Qu'il m'a laissé de bien ! Venez donc, mon cher frère,

Venez par un embrassement, 
Combler le doux plaisir que mon âme ressent. 
Si je pouvais monter jusqu'aux lieux où vous êtes, 
Oh ! J'y serais déjà, soyez-en bien certain. 
Les écureuils ne sont pas bêtes, 
Et le mien était fort malin ; 
Il reconnaît le patelin, 
Et répond d'un ton doux : je meurs d'impatience 
De vous embrasser, mon cousin ; 
Je descends : mais, pour mieux lier la connaissance, 
Je veux vous présenter mon plus fidèle ami, 
Un parent qui prit soin de nourrir mon enfance ; 
Il dort dans ce trou-là : frappez un peu ; je pense 
Que vous serez charmé de le connaître aussi. 
Aussitôt maître renard frappe, 
Croyant en manger deux : mais le fidèle [size=16]chien
 
S'élance de l'arbre, le happe, 
Et vous l'étrangle bel et bien. 
Ceci prouve deux points : d'abord, qu'il est utile 
Dans la douce amitié de placer son bonheur ; 
Puis, qu'avec de l'esprit il est souvent facile 
Au piège qu'il nous tend de surprendre un trompeur.

Jean-Pierre Claris de Florian.Poèmes divers.... 10_13
[/size]




La pluie

La pluie fine a mouillé toutes choses,

très doucement,et en silence

Il pleut encore un peu. 
Je vais sortir sous les arbres. 
Pieds nus, pour ne pas tacher

mes chaussures.

La pluie au printemps est délicieuse.
Les branches chargées 
de fleurs mouillées ont un parfum

qui m'étourdit.
On voit briller 
Au soleil la peau délicate des écorces.

Hélas ! que de fleurs sur la terre !

Ayez pitié des fleurs tombées.
Il ne faut pas les balayer et les

mêler dans la boue ; 
mais les conserver aux abeilles.

Les scarabées et les limaces traversent

le chemin entre les 
flaques d'eau ; je ne veux pas marcher

sur eux, ni effrayer ce 
lézard doré qui s'étire et cligne des paupières.


Pierre Louys.





Poèmes divers.... Cd9ecb99


Aline

J'ai vu sur la colline, 
Pieds nus, cheveux au vent, 
Aline 
Qui s'en allait rêvant.

Les roses éphémères 
Couronnaient son beau front. 
Chimères 
Qui s'évanouiront.

J'ai vu sur la colline, 
Le sein tout palpitant, 
Aline 
Qui s'en allait chantant.

Riant de la rebelle, 
Un soldat avait pris 
La [size=16]belle
 : 
L'innocence a son prix.

J'ai vu sur la colline, 
Son chagrin était grand ! 
Aline 
Qui s'en allait pleurant.

Le soldat infidèle 
Buvait, en vert galant, 
Loin d'elle, 
L'amour et le vin blanc.

J'ai vu sur la colline 
Une fosse au printemps : 
Aline 
Y dormait pour longtemps.

Revint le mauvais hôte 
Au seuil qu'il assiégea ; 
Bien haute 
L'herbe y poussait déjà.

Arsène Houssaye.
[/size]


bonne après midi 1a demain     Ninnenne     blog de partage  


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MessageSujet: Re: Poèmes divers....   Poèmes divers.... Icon_minitimeMer 12 Oct - 12:52

Poèmes divers.... 2d4702a4

A une chatte


Chatte blanche, chatte sans tache,
Je te demande, dans ces vers,
Quel secret dort dans tes yeux verts,
Quel sarcasme sous ta moustache.
Tu nous lorgnes, pensant tout bas
Que nos fronts pâles, que nos lèvres
Déteintes en de folles fièvres,
Que nos yeux creux ne valent pas
Ton museau que ton nez termine,
[size=16]Rose
 comme un bouton de sein,
Tes oreilles dont le dessin
Couronne fièrement ta mine.
[/size]
Pourquoi cette sérénité
Aurais-tu la clé des problèmes
Qui nous font, frissonnant et blèmes,
Passer le printemps et l'été
Devant la [size=16]mort qui nous menace,
Chats et gens, ton flair, plus subtil
Que notre savoir, te dit-il
Où va la beauté qui s'efface,
[/size]
Où va la [size=16]pensée, où s'en vont
Les défuntes splendeurs charnelles
Chatte, détourne tes prunelles;
J'y trouve trop de noir au fond.
[/size]


Charles Cros.




Poèmes divers.... 7363e88c

Ronde pour les enfants


Fillettes, les [size=16]fleurs sont écloses,
Dansez, courons.
Je suis ébloui par les roses
Et par vos fronts.

Chez les fleurs vous êtes les reines ;
Nous le dirons
Aux bois, aux prés, aux marjolaines,
Aux liserons.

Avec l'oiselle l'oiseau cause,
Et s'interrompt
Pour la quereller d'un bec rose,
Aux baisers prompt.

Donnez-nous, gaités éphémères,
Futurs tendrons,
Beaucoup de baisers... - A vos mères
Nous les rendrons[/size]


Victor Hugo.






Chanson bretonne
 


J'ai perdu ma poulette


Et j'ai perdu mon chat.


Je cours à la poudrette


Si Dieu me les rendra.


 


Je vais chez Jean le Coz


Et chez Marie Maria.


Va-t'en voir chez Hérode


Peut-être il le saura.


 


Passant devant la salle


Toute la ville était là


À voir danser ma poule


Avec mon petit chat.


 


Tous les oiseaux champêtres


Sur les murs et sur les toits


Jouaient de la trompette


Pour le banquet du roi.


Max Jacob




Poèmes divers.... 12438a10


Attente


Monte, écureuil, monte au grand chêne,
Sur la branche des cieux prochaine,
Qui plie et tremble comme un jonc.
Cigogne, aux vieilles tours fidèle,
Oh ! vole et monte à tire-d'aile
De l'église à la citadelle,
Du haut clocher au grand donjon.

Vieux aigle, monte de ton aire
A la montagne centenaire
Que blanchit l'hiver éternel.
Et toi qu'en ta couche inquiète
Jamais l'aube ne vit muette,
Monte, monte, vive alouette,
Vive alouette, monte au ciel !

Et maintenant, du haut de l'arbre,
Des flèches de la tour de marbre,
Du grand mont, du ciel enflammé,
A l'horizon, parmi la brume,
Voyez-vous flotter une plume
Et courir un [size=16]cheval qui fume,

Et revenir mon bien-aimé


Victor Hugo.




[/size]
Problèmes avec pc  je ferme tout!!!
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MessageSujet: Re: Poèmes divers....   Poèmes divers.... Icon_minitimeMer 12 Oct - 13:48

Toutes les fleurs
 
Toutes les fleurs, certes, je les adore !
Les pâles lys aux saluts langoureux,
Les lys fluets dont le satin se dore,
Dans leur calice d'ors poudreux !
Et les bluets bleus,
Dont l'azur décore
Les blés onduleux,
Et les liserons qu'entrouvre l'aurore
De ses doigts frileux.
Mais surtout, surtout, je suis amoureux,
Cependant que de folles gloses
S'emplissent les jardins [size=16]heureux,

Des lilas lilas
Et des roses roses !

Toutes les fleurs, certes, je les adore !
Les cyclamens aux fragiles bouquets,
Les mimosas dont le buisson se dore,
Et les chers jasmins si coquets,
Et les doux genêts
Dont la brise odore,
Et les fins muguets,
Les muguets d'argent,
Si frais quand l'aurore
Mouille les bosquets.
Mais surtout, surtout je suis amoureux,
Cependant que de folles gloses
S'emplissent les jardins heureux,
Des lilas lilas
Et des roses roses !

Toutes les fleurs, certes, je les adore !
Toutes les fleurs dont fleurit ta beauté,
Les clairs soucis dont la lumière dore
Tes cheveux aux blondeurs de thé,
L'iris velouté
Qui te prête encore
Sa gracilité,
Et l'œillet qui met ta joue et l'aurore
En rivalité !
Mais surtout, surtout je suis amoureux,
Dans tes chères lèvres décloses
Et dans les cernes de tes yeux,
Des lilas lilas
Et des roses roses[/size]


Edmond Rostand.
[size=16]Poèmes divers.... 00_21[/size]




Le chat


Viens, mon beau [size=16]chat, sur mon coeur amoureux ;
Retiens les griffes de ta patte,
Et laisse-moi plonger dans tes beaux yeux,
Mêlés de métal et d’agate.[/size]
Lorsque mes doigts caressent à loisir
Ta tête et ton dos élastique,
Et que ma main s’enivre du plaisir
De palper ton corps électrique,
Je vois ma [size=16]femme en esprit. Son regard,
Comme le tien, aimable bête
Profond et froid, coupe et fend comme un dard,[/size]
Et, des pieds jusques à la tête,
Un air subtil, un dangereux parfum
Nagent autour de son corps brun.


Charles Baudelaire,




Dans le parc aux lointains.

Dans le parc aux lointains voilés de brume, sous 
Les grands arbres d'où tombe avec un bruit très doux 
L'adieu des feuilles d'or parmi la solitude, 
Sous le ciel pâlissant comme de lassitude, 
Nous irons, si tu veux, jusqu'au soir, à pas lents, 
Bercer l'été qui meurt dans nos [size=16]coeurs
 indolents. 
Nous marcherons parmi les muettes allées ; 
Et cet amer parfum qu'ont les herbes foulées, 
Et ce silence, et ce grand charme langoureux 
Que verse en nous l'automne exquis et douloureux 
Et qui sort des jardins, des bois, des eaux, des arbres 
Et des parterres nus où grelottent les marbres, 
Baignera doucement notre âme tout un jour, 
Comme un mouchoir ancien qui sent encor l'amour.
[/size]


Albert Samain.
[size=16]Poèmes divers.... 6-2_8[/size]






Le Château de L'espérance


Ta pâle chevelure ondoie
Parmi les parfums de ta peau
Comme folâtre un blanc drapeau
Dont la soie au soleil blondoie.

Las de battre dans les sanglots
L'air d'un tambour que l'eau défonce,
Mon cœur à son passé renonce
Et déroulant ta tresse en flots,

Marche à l'assaut monte ou roule ivre
Par des marais de sang afin
De planter ce drapeau d'or fin
Sur ce sombre château de cuivre
Où larmoyant de nonchaloir,
L'Espérance rebrousse et lisse
Sans qu'un astre pâle jaillisse
La [size=16]Nuit noire comme un chat noir.
[/size]



Stéphane Mallarmé. 




Automne


Matins frileux
Le vent se vêt de brume ;
Le vent retrousse au cou des pigeons bleus
Les plumes.
La poule appelle
Le pépiant fretin de ses poussins
Sous l’aile.
Panache au clair et glaive nu
Les lansquenets des girouettes
Pirouettent.
L’air est rugueux et cru ,
Un chat près du foyer se pelotonne ;
Et tout à coup, du coin du bois résonne,
Monotone et discord,
L’appel tintamarrant des cors
D’automne.


Emile Verhaeren.




Poèmes divers.... D77a8b18

Les deux chats



Deux [size=16]chats qui descendaient du fameux Rodilard,
[/size]

Et dignes tous les deux de leur noble origine,

Différaient d'embonpoint : l'un était gras à lard,

C'était l'aîné ; sous son hermine

D'un chanoine il avait la mine,
 
Tant il était dodu, potelé, frais et beau :

Le cadet n'avait que la peau

Collée à sa tranchante échine.

Cependant ce cadet, du matin jusqu'au soir,

De la cave à la gouttière

Trottait, courait, il fallait voir,

Sans en faire meilleure chère.

Enfin un jour au désespoir,
 
Il tint ce discours à son frère :

Explique-moi par quel moyen,
 
Passant ta vie à ne rien faire,

Moi travaillant toujours on te nourrit si bien,
 
Et moi si mal. La chose est claire,

Lui répondit l'aîné , tu cours tout le logis
 
Pour manger rarement quelque maigre souris...

N'est-ce pas mon devoir


D'accord cela peut être

Mais moi je reste auprès du maître ;

Je sais l'amuser par mes tours.

Admis à ses repas sans qu'il me réprimande,

Je prends de bons morceaux et puis je les demande

En faisant patte de velours,
 
Tandis que toi pauvre imbécile,

Tu ne sais rien que le servir,

Va le secret de réussir,

C'est d'être adroit non d'être utile.

 
Jean-Pierre Claris de Florian.
[size=16]Poèmes divers.... 3_20[/size]




Les rayons de Novembre


De grands nuages gris estompent l’horizon
Le soleil jette à peine un regard à la terre
Les feuilles et les fleurs roulent sur le gazon
Et le torrent gonflé gronde comme un tonnerre.

Adieu le soir serein , adieu le matin clair 
Adieu le frais ombrage , adieu les folles courses 
Adieu les voix d’oiseaux qui se croisent dans l’air 
Adieu le gazouillis des buissons et des sources 

Plus de gais moissonneurs attroupés dans les blés 
Plus d’amoureux rêveurs assis sous les tonnelles 
Plus de concerts la [size=16]nuit
 sur les flots étoilés
Dans les prés et les bois plus de parfums plus d’ailes 

Mais parfois le soleil déchirant les brouillards
Verse des lueurs d’or sur les eaux et les chaumes
Et nous croyons ouïr les oiseaux babillards
Nous respirons partout de sauvages arômes.

L’arbre nu nous paraît se rhabiller de vert 
Le vent attiédi joue avec ses rameaux souples
Et dans le creux du val de feuilles recouvert
Il nous semble encor voir errer de joyeux couples.

Ainsi que la saison des fleurs et des amours
Se sont évanouis mes rêves de jeunesse
Un nuage a passé tout à coup sur mes jours
Dérobant un soleil qui me versait l’ivresse.

Cependant quelquefois à travers mon ciel noir
Un reflet radieux glisse à mon front morose.
Alors dans le passé lumineux je crois voir
De mes bonheurs enfuis flotter l’image rose.

Et puis devant mes yeux rayonne l’avenir
L’espérance renaît dans mon âme ravie.
Et le rayon qui brille un instant sur ma vie
C’est celui que le cœur nomme le souvenir.

William Chapman .





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MessageSujet: Re: Poèmes divers....   Poèmes divers.... Icon_minitimeSam 29 Oct - 9:57

Les chevaux très beau poème de Jean de La Fontaine


Les [size=18]chevaux.[/size]
Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé,
Et de tous les côtés au Soleil exposé,
Six forts [size=18]chevaux tiraient un Coche.[/size]
Femmes, Moine, Vieillards, tout était descendu.
L’attelage suait, soufflait, était rendu.
Une Mouche survient, et des [size=18]chevaux s’approche ;[/size]
Prétend les animer par son bourdonnement ;
Pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment
Qu’elle fait aller la machine,
S’assied sur le timon, sur le nez du Cocher ;
Aussitôt que le char chemine,
Et qu’elle voit les gens marcher,
Elle s’en attribue uniquement la gloire ;
Va, vient, fait l’empressée ; il semble que ce soit
Un Sergent de bataille allant en chaque endroit
Faire avancer ses gens, et hâter la victoire.
La Mouche en ce commun besoin
Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin ;
Qu’aucun n’aide aux [size=18]chevaux à se tirer d’affaire.[/size]
Le Moine disait son Bréviaire ;
Il prenait bien son temps ! Unefemme chantait ;
C’était bien de chansons qu’alors il s’agissait !
Dame Mouche s’en va chanter à leurs oreilles,
Et fait cent sottises pareilles.
Après bien du [size=18]travail, le Coche arrive au haut.[/size]
Respirons maintenant, dit la Mouche aussitôt :
J’ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine.
Çà, Messieurs les [size=18]Chevaux, payez-moi de ma peine.[/size]
Ainsi certaines gens, faisant les empressés,
S’introduisent dans les affaires :
Ils font partout les nécessaires,
Et, partout importuns, devraient être chassés.
Jean de La Fontaine.
 
[size=18]Poèmes divers.... 2-3_46[/size]


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MessageSujet: Re: Poèmes divers....   Poèmes divers.... Icon_minitimeSam 29 Oct - 10:04

Le Printemps


*******************
Le soleil faisait craquer les derniers et tardifs
bourgeons des chênes sous
la pressionchaude de ses rayons.
Les verdures se nuançaient à l'infini.

C'était une symphonie de couleurs allant du cri
violent des verts aux pâleurs mièvres des
rameaux inférieurs, dont les feuilles tendres, aux
épidermes délicats et ténus
n'avaient pas encore reçu
le baptême ardent de la pleine lumière, bu la

lampée d'or des rayons chauds, car leur oblique
courant n'avait pu combler jusqu'alors que les

lisières privilégiées et les faîtes victorieux.


Mais ce jour là, une vie multiple et
grouillante, végétale et
animale, sourdait de partout, des
crépitements des insectes et du chant des oiseaux

à l'éclatement des bourgeons et au gonflement
des rameaux, craquant dans l'air vibrant comme

des muscles qui s'essaient.


Louis Pergaud.




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MessageSujet: Re: Poèmes divers....   Poèmes divers.... Icon_minitimeSam 29 Oct - 12:08

[size=16][size=18]La Tendresse[/size][/size]
[size=18][size=16]
Est une effusion du cœur
Semblable à une gerbe de bonheur.

La tendresse,
C’est se donner sans retenue,
C’est devenir semblable
A un torrent de bonté et d’amour.

Un geste de tendresse  a la délicatesse
D’un pétale de rose.

La tendresse est la caresse de l’amour.

La tendresse est la volupté du bonheur.

La tendresse  est souvent plus parlante
Que tous les discours affectueux.

La tendresse est
Le regard bienveillant qui pardonne tout.
Un éclat de rire partagé est aussi
Une forme de tendresse échangée. 

Il ne faut pas économiser sa tendresse, 
En être avare ,
C’est un don magique et généreux.
[/size][/size]
 
[size=18][size=16]Jean Gastaldi.[/size][/size]




[size=18][size=16]bon week-end     Ninnenne     blog de partage  
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