L’Animal dans la religion
L’humanité a été profondément influencée par l’animal. Les [size=16]animaux sont à la base de nombreux échafaudages culturels et idéologiques. Ils sont également au cœur des mythes fondateurs. Selon chaque religion, l’animal est déifié ou diabolisé.
Dans beaucoup de civilisations, des divinités sont associées à des animaux, le panthéon égyptien antique étant le plus connu.[/size]
Les dieux de l’Egypte
En dehors des dieux à tête d’animal, le culte des [size=16]animaux eux-mêmes est un élément fondamental de la religion égyptienne.
L’un des premiers animaux ainsi déifiés est le taureau, Apis, qui a été identifié avec Rê, Osiris et Ptah, tous des dieux majeurs.[/size]
La civilisation crétoise dite minoenne accordait également une place considérable au taureau. Selon la légende, Europe était une belle jeune fille que Zeus enleva, déguisé en taureau blanc.
Amonest parvenu à s’élever au dessus des autres dieux. Il a fait de Thèbes un centre religieux. Il est représenté avec une tête de bélier. Il s’identifia ensuite au soleil et devint Amon-Rê. Par lui, le pharaon est vraiment de race divine.
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Anubisou Inpou« Celui qui a la tête d’un chien sauvage » est le dieu des funérailles. Il est représenté sous la forme d’un chacal couché ou d’un homme à tête de chacal.
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Apophisest un serpent géant qui attaque quotidiennement le soleil. Il est à chaque fois vaincu.
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Bastetest représentée par une chatte ou une femme à tête de chat. Le chat sauvage a été domestiqué par les égyptiens il y a environ 4 000 ans. L’espèce était vénérée à travers cette déesse qui représentait la joie et la fécondité.
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A ce titre, le chat a fait l’objet d’un véritable culte. A sa mort, des maîtres se rasaient les sourcils et l’on embaumait l’animal pour l’ensevelir dans des tombeaux sacrés.
Chentaït« la veuve » à l’apparence de vache incarne l’enveloppe protectrice au sein de laquelle Osiris peut se régénérer.
Heqet est une déesse grenouille qui donne la vie aux êtres qu’elle créée.
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Horus est représenté sous la forme d’un faucon ou d’un homme à tête de faucon. « Celui qui est loin » incarne le soleil et le ciel.
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Khentamentiou apparaît avec une tête de chien. C’est le guide des morts concurrencé par Anubis.
Nekhbet est le plus souvent figurée sous la forme d’un vautour.
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Nekhbet sur un mur d'un temple égyptien à Louxor. Image Egonwegh
Elle préside aux accouchements.
Selkis est une déesse scorpion qui protège les viscères du mort.
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La société totémique
Les mythologies et religions situent souvent l’origine des hommes dans le monde animal. Dans le totémisme, les civilisations établissent des relations d’analogie entre les groupes humains et des [size=16]animaux.[/size]
Par exemple, l’origine mythique du peuple tibétain est attribuée à l’union d’un singe et d’une démone des rochers.
La ville de Rome est née grâce à une louve qui a allaité les jumeaux, Remus et Romulus.
Ces croyances ont bien sûr influencé la manière dont l’homme a traité les [size=16]animaux. L’animal-totem avait toujours un traitement de faveur.[/size]
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Louve de Remus et Romulus. Image Hunter 369
D’une manière plus générale, le sort que l’homme a réservé aux [size=16]animaux était lié à la position que la civilisation attribuait à l’homme dans la nature.
Dans les civilisations judéo-chrétiennes, l’homme a été créé à l’image de Dieu. Il occupe donc une position dominante par rapport aux espèces animales.[/size]
La Mangouste : symbole du Bien contre le Mal
L’ichneumon, une espèce de mangouste, figure dans des fresques et des bas-reliefs qui datent de l’Ancien Empire d’Egypte, il y a plus de 4 500 ans.
C’était un animal vénéré pour ses talents de chasseur.
Dans la civilisation gréco-romaine, on voua un véritable culte à la mangouste.
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Combat de la mangouste contre le serpent. Image Lawrence OP
Certaines légendes indiennes remontant à 1 000 ans avant notre ère font apparaître la mangouste dans le rôle du sauveur de l’homme. Tueuse intrépide de serpents venimeux, elle symbolise la victoire du Bien sur le Mal.
Le Cerf : vie éternelle et renaissance
Les paraboles religieuses construites autour du cerf sont innombrables. Lors de la christianisation de l’Europe, les prêtres missionnaires utilisèrent la force métaphorique du cerf pour se faire entendre des païens. C’était une preuve de l’existence de Dieu : son trophée qui tombe chaque année pour repousser encore plus fort illustrait la vie éternelle.
Les bois évoquaient aussi la croix portée par le Christ alors que la ramure à 10 cors représentait les Dix Commandements.
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Portrait de Dieu dans les psaumes, il est aussi le païen qui désire le baptême. La légende prétend que le cerf voue une haine farouche au serpent, c’est-à-dire au démon.
Le Tigre : la puissance
Objet d’un véritable culte, le Tigre est indissociable des dieux des civilisations de la vallée de l’Indus. Son effigie orne murs et objets.
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On le retrouve également dans les chambres funéraires de Chine.
Il sert également de monture au dieu indien mi-homme, mi-éléphant, Ganesha, à la déesse Durga ou au dieu Çiva.
Pour se préserver des esprits maléfiques, les chinois dessinent la silhouette du tigre sur les portes des maisons.
L’Ours : Chasse et fertilité
Selon la légende, Artémis aurait transformé la nymphe Callisto en ourse, que Zeus aurait alors changé en constellation.
Nos ancêtres ont toujours associé l’ours au culte de la chasse et de la fertilité. La plupart des tribus indiennes attribuent à l’ours des pouvoirs magiques et bienfaiteurs.
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L’ours a également servi à certaines pratiques religieuses, comme l’ours apprivoisé des Aïnous d’Hokkaïdo, au Japon.
Les femmes Aïnous allaitent au sein de jeunes oursons enlevés à leur mère. Vers trois ans, au cours d’une fête annuelle, l’ours est emmené à travers le village pour une procession cérémonielle.
On le blesse ensuite avec des flèches et lorsqu’il est devenu furieux, on le tue, généralement en l’écrasant entre deux poutres.
Les femmes exécutent des danses en son honneur, puis pleurent l’ours, et enfin on le mange au cours d’un festin.
Pour ce peuple, l’esprit de l’ours, qui est perçu comme un messager des dieux, retourne après sa mort dans les mondes supérieurs.
Chez les Celtes, l’ours est le symbole de force et de pouvoir temporel. L’ours est associé au sanglier, symbole du pouvoir sacerdotal des druides.
Le Dieu Crocodile
Dans l’Ancienne Egypte, la puissance du crocodile a été interprétée comme une incarnation divine.
Le dieu Sobek est représenté par un corps d’homme surmonté d’une tête de crocodile. Des crocodiles embaumés témoignent de l’importance de ce culte qui donna lieu à la création de Crocodilopolis, ville préférée des pharaons du Nouvel Empire.
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Offrande au dieu Sobek. image Albino Flea
Le crocodile a conservé des adeptes un peu partout dans le monde. En Nouvelle-Guinée, certaines tribus revendiquent encore leur appartenance au peuple crocodile et s’y identifient par des sacrifications.
Le crocodile symbolise la puissance, l’intelligence et la ruse. Il est souvent lié à la création du monde.
L’Ecureuil : Animal sacré
L’écureuil se retrouve dans de nombreuses légendes et religions. Il occupait une place particulièrement importante dans les religions indiennes et germaniques.
Dans la légende allemande, le dieu Donar considérait l’écureuil roux comme un animal sacré du fait de sa couleur flamboyante.
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L'écureuil, animal sacré dans la mythologie germanique. Image Gilles Gonthier
Les Germains et les Anglo-Saxons pratiquaient des rituels avec sacrifices d’écureuils à l’occasion des solstices d’été et d’hiver.
L’Antilope : le culte de la Lune
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Actuellement menacée sur toute son aire de distribution, l’antilope cervicapre survit encore en Inde. Cette espèce doit sa survie à de fortes croyances religieuses. Tirées du pelage contrasté et des longues cornes torsadées, les légendes ont fait d’elle un animal sacré, lié au culte de la lune.
Le Dieu Jaguar
De nombreuses légendes auréolent le jaguar. Les tribus indiennes du Rio Napo, dans l’ouest de l’Amazonie, pensaient que le félin était la réincarnation d’un sorcier défunt.
Les Mayas adoraient le dieu jaguar, tout comme les Zapothèques.
Les Olmèques vénéraient un dieu, né des amours mythiques d’une femme et d’un mâle jaguar.
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Dieu Jaguar à Teotihuacan. Image schizoform
Aujourd’hui encore, les Chamans des Indiens Guajiros disent se transformer en jaguar pour communiquer avec le monde
La jungle amazonienne abrite les Matis, appelés aussi « hommes-jaguars ». S’identifiant au félin qui symbolise la puissance de la nature, ils lui empruntent ses attributs : des tatouages sur le visage et de fines branches plantées dans les ailes du nez figurent les moustaches de l’animal vénéré.
Le Bison : le Grand Esprit
Les Indiens avaient fait du bison un dieu. Rarement l’homme et l’animal entretinrent une relation aussi intime.
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Bison américain des plaines. Image Jeff Fennel
« Tu es venu du bison sur la Terre et maintenant tu retournes à la patrie des [size=16]animaux, de tes ancêtres, des quatre esprits ; voyage en paix ! », telles étaient les paroles délivrées aux mourants par les sorciers indiens.[/size]
Le Papillon : Insecte spirituel
En Grec, le terme de psyché désigne tout à la fois l’âme humaine et le papillon.
Selon la mythologie, Prométhée façonna le corps humain avec de l’argile. Athéna y insuffla un papillon pour l’animer. La métamorphose de la chenille en papillon est un symbole qui est repris dans toutes les traditions spirituelles de l’humanité.
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Comme le papillon émergeant de sa chrysalide, l’âme humaine est appelée à renaître des épreuves pour s’éveiller à la sagesse.
Un primate vénéré : L’Entelle
En Inde, l’entelle est considéré comme un singe sacré car il est le descendant du dieu-singe Hanuman selon la mythologie hindouiste.
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Le Ramayana, épopée du dieu Rama écrite il y a plus de 2 000 ans, raconte les exploits de Hanuman et de son peuple-singe.
Sita, la femme de Rama était gardée prisonnière dans l’île de Sri Lanka par Ravana, le roi des démons. Hanuman, à la tête d’une armée de singes, libéra la captive après cinq jours de combats.
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Hanuman, à la tête d’une armée de singes. (Version Thaï. Ramayana). Image Pnongnoot(Emerald Buddha Temple).
Il se brûla les mains et le visage lors d’un combat. C’est ce qui explique pourquoi les singes sacrés ont le visage et les mains noirs.
Le Ramayana est une croyance encore très vivace en Inde. Des offrandes sont faites chaque semaine aux entelles.
Son statut de singe sacré empêche les Indiens de le chasser ou de le tuer. Le singe s’en donne d’ailleurs à cœur joie. Ses razzias dans les cultures sont fréquentes.
Ninnenne