marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Symboles et symbolisme - Le sang -éclipse-rose- Jeu 14 Aoû - 12:42 | |
| Le sang est universellement considéré comme le véhicule de la vie. Le sang est la vie, est-il dit en mode biblique. Parfois même, il est pris pour le principe de la génération. C'est, selon une tradition chaldéenne, le sang divin qui, mêlé à la terre, donna la vie aux êtres. Selon divers mythes, le sang donne naissance aux plantes, et même aux métaux. Dans l'ancien Cambodge, l'effusion du sang au cours de joutes ou de sacrifices donnait la fertilité, l'abondance, le bonheur; elle présageait la pluie. Nous avons noté que les flèches tirées vers l'outre' céleste par Cheou-sin en faisaient pleuvoir du sang. Le sang - mêlé à l'eau - qui coule de la plaie du Christ, recueilli dans le Graal, est par excellence le breui,age d'immortalité. Il l'est a fortiori dans le cas de la transsubstantiation eucharistique. On notera l'usage d'un symbolisme du même ordre dans le serment' du sang de l'Antiquité et des sociétés secrètes chinoises. Le sang correspond encore à la chaleur, vitale et corporelle, opposée à la lumière, qui correspond au souffle et à l'esprit. Dans la même perspective, le sang principe corporel est le véhicule des passions. [size=16][/size] Le sang est considéré par certains peuples comme le véhicule de l'âme; ce qui expliquerait, selon Frazer, les rites des sacrifices, dans lesquels un grand soin est pris de ne pas laisser le sang de la victime se répandre sur le soi. En NouvelleZélande, tout objet qui reçoit ne serait-ce qu'une goutte du sang d'un grand chef est de ce fait sacralisé. On retrouve ici le symbolisme de la communion par le sang ou du lien d'inféodation par le serment du sang. Certains mythes de fin du monde des peuples ouralo-altaïques d'Asie Centrale illustrent de façon frappante l'association sang-feu céleste. Dans un de ces mythes (des lourak du cercle d'Obdorsk) le monde périt d'un incendie causé par la mort d'un arbre sacré qui répand son sang en s'écroulant, et ce sang ruisselant sur la terre se change en feu, Pour les Tatars de l'Altaï c'est un héros envoyé par le Dieu suprême qui, combattant contre le Diable, répand sur la terre entière son sang qui se change en flammes. Dans un poènie allemand du ixe siècle, de même que dans les Révélations russes du Pseudo-Méthode c'est le sang d'Élie, combattant l'Antéchrist, qui prend feu et dévore la terre. ---------------------------------------------------------------------------------- Symboles et symbolisme - L'eclipse -L'éclipse est une occultation accidentelle de la lumière, est à peu près universellement considérée comme un événement dramatique. C'est un signe de mauvais augure, annonçant des événements funestes: c'est le cas dans l'ancienne Égypte; dans les pays arabes, bien qu'une telle croyance paraisse ditticilement cornpatible avec J'enseignement du Prophète; en Chine... Seuls, apparemment, les Cambodgiens interprètent l'éclipse dans un sens favorable ou défavorable, selon la façon dont elle se produit. Il existe des prescriptions canoniques dans l'Islam, et des cérémonies bouddhiques à l'occasion des éclipses. Elles sont mises fréquemment en rapport avec la mort: c'est la mort de l'astre. L'astre est dit dévoré par un monstre. En chinois, le mot éclipse et le mot manger (tch'eu) s'expriment par le même caractère : la lune est mangée par un crapaud. Mais, toujours pour les anciens Chinois, ce dérèglement cosmique trouve son origine dans un dérèglement microcosnilque, à savoir celui des empereurs, ou de leurs femmes. C'est une domination du yang (mâle, lumière) par le yin (femelle, obscurité). Il convient c'est aussi un point de vue largement partagé de porter secours à l'astre en danger, ou égaré : on rétablit l'ordre cosmique par le rétablissement de l'ordre terrestre (en formant, par exemple, les vassaux en carré), on tire des flèches vers le ciel, soit contre le monstre dévorateur , soit, suggère Granet, comme oblation,, soit encore, selon une tradition plus récente, mais peu satisfaisante, contre la lune (yin) éclipsant le soleil (yang). [size=16][/size] Eclipse de soleil D'une façon générale, l'éclipse se présente comme l'annonciatrice des dérèglements cataclysmiques d'une fin de cycle, qui appelle intervention ou réparation, en vue de préparer l'avènement d'un cycle neuf : ce sera la libération de l'astre avalé par le monstre . On trouve dans l'ancien Pérou quatre explications des éclipses. Elles sont considérées de toute façon comme de mauvais augure. Une éclipse de soleil comptera parmi les signes ayant annoncé la venue des Espagnols et l'écroulement de l'Empire Inca. - Citation :
A)Selon la plus ancienne croyance un monstre, jaguar ou serpent, dévore l'astre ; B)L'astre est malade et meurt; C)Le soleil se cache, par colère contre les hommes; D)La théogamie Soleil - Lune s'accomplit. Les deux astres s'unissent, la lune ayantséduit et dominé le soleil, c'est bien comme en Chine le yin se superposant au yang. ---------------------------------------------------------------------------------
[size=24]Symboles et symbolisme - la Rose -
[/size] [size=16]Remarquable par sa beauté, sa forme et son parfum, la rose est la fleur symbolique la plus employée en Occident. Elle correspond dans l'ensemble à ce qu'est le lotus, en Asie, l'un et l'autre étant très proches du symbole de la roue. L'Aspect le plus général de ce symbolisme floral est celui de la manifestation, issue des eaux primordiales, au-dessus desquelles elle s'élève et s'épanouit. Cet aspect n'est d'ailleurs pas étranger à l'Inde, où la rose cosmique Triparasundarî sert de référence à la beauté de la Mère divine. Elle désigne une perfection achevée, un accomplissement sans défaut. Elle symbolise la coupe de vie, l'âme, le cœur, I'amour. On peut la contempler comme un mandala et la considérer comme un centre mystique.[/size] [size=16] [/size] [size=16]La rose est, dans l'iconographie Chretienne, soit la coupe qui recueille le sang du Christ, soit la transfiguration des gouttes de ce sang, soit le symbole des plaies Christ. Un symbole rosicrucien figure cinq roses, une au centre et une sur chacun les bras de la Croix. Ces images évoquent soit le Graal, soit la rosée céleste de la Rédemption. Et puisque nous citons Ici Rose-Croix, remarquons que leur emblème place la rose : au centre de la Croix, c'est-à-dire à l'emplacement du cœur du Christ, du Sacré-Cœur. Ce symbole est le même que la Rosa candida de la Divine Comédie ; laquelle ne peut manquer d'évoquer la Rose mystique des litanies chrétiennes, symbole de la Vierge ; le même peut-être aussi que celui du Roman de la Rose. Angelus Silesius fait de la rose limage de l'âme, celle aussi du Christ, dont l'âme reçoit l'empreinte. La rose d'or, autrefois bénie par le Pape le quatrième dimanche de Carême, était un symbole de puissance et d'instruction spirituelles Mais aussi sans doute un symbole de résurrection et d'immortalité. La rosace gothique et la rose des vents marquent le passage, du symbolisme de la rose à celui de la roue.[/size] [size=16] [/size] [size=16]Il faut enfin noter le cas particulier, en mystique musulmane, d'un Saadi de Chiraz, pour qui le Jardin des Roses est celui de la contemplation : J'Irai cueillir les roses du jardin, mais le parfum du rosier m'a enivré. Langage que la mystique chrétienne ne refuserait en aucune manière, en commentaire du Cantique des Cantiques sur la rose de Saron. La rose, par son rapport avec le sang répandu, paraît souvent être le symbole d'une renaissance mystique : Sur le champ de bataille où sont tombés de nombreux héros, poussent des rosiers et des églantiers... [/size] [size=16] [/size] [size=16]Des roses et des anémones sont sorties du sang d'adonis tandis que ce jeune dieu agonisait... Il faut,, dit Mircea Eliade, que la vie humaine se consume complètement pour épuiser toutes les possibilités de création ou de manifestation ; vient-elle à être interrompue brusquement, elle tente de se prolonger sous une autre forme : plante, fleur, fruit. Les cicatrices sont comparées à des roses par Abd Ul Kadir Gilani, qui attribue à ces roses un sens mystique.[/size] [size=16] [/size] [size=16]Selon F. Portal, la rose et la couleur rose constitueraient un symbole de régénération du fait de la parenté sémantique du latin rosa avec ros, la pluie, la rosée. La rose et sa couleur, dit-il étaient les symboles du premier degré de régénération et d'initiation aux mystères... L'âne d'Apulée recouvre la forme humaine, en mangeant une couronne de roses vermeilles que lui présente le grand prêtre d'Isis. Le rosier, ajoute cet auteur, est l'image du régénéré, comme la rosée est le symbole de la régénération. Et la rose, dans les textes sacrés, accompagne bien souvent le vert, ce qui confirme cette interprétation. Ainsi dans l'ecclésiaste ; J'ai grandi comme les plants de roses de Jéricho, comme un olivier magnifique dans la plaine. L'olivier était consacré à Athéna - la déesse aux yeux pers qui naquit à Rhodes, ile des roses : ce qui suggère les mystères de l'initiation. Et les rosiers étaient consacrés à Aphrodite en même temps qu'à Athéna. La rose était chez les Grecs une fleur blanche, mais lorsque Adonis, protégé d'Aphrodite, fut blessé à mort, la Déesse courut vers lui, se piqua à une épine et le sang colora les roses qui lui étaient consacrées.[/size] [size=16] [/size] [size=16]C'est ce symbolisme de régénération qui fait que, depuis l'Antiquité, on dépose des roses sur les tombes : les anciens nommaient cette cérémonie rosalia ; tous les ans, au mois de mai, ils offraient aux mânes des défunts des mets de roses. Et Hécate, déesse des Enfers, était parfois représentée la tête ceinte dune guirlande de roses à cinq feuilles. On sait que le nombre cinq" succédant au quatre, nombre d'accomplissement, marque le départ d'un nouveau cycle.[/size] [size=16] [/size] [size=16]Au septième siècle, selon Bède, le tombeau de Jésus-Christ était peint d'une couleur mélangée de blanc et de rouge. L'on retrouve ces deux éléments composants de la couleur rose, le rouge et le blanc, avec leur valeur symbolique traditionnelle, sur tous les plans, du profane au sacré, dans la différence accordée aux offrandes de roses blanches et de roses rouges, ainsi que dans la différence entre les notions de passion et de pureté et celles d'amour transcendant et de sagesse divine. Aux armes des religieuses, dit le Palais de l'honneur, l'on met une couronne composée de branches de rosier blanc avec ses feuilles, ses roses et ses épines, qui dénote la chasteté qu'elles ont conservée, parmi les épines et les mortifications de la vie.[/size] [size=16] [/size] [size=16]La rose est devenue un symbole de l'amour et plus encore du don de l'amour, de l'amour pur... La rose comme fleur d'amour remplace le lotus égyptien et le narcisse grec ce ne sont pas les roses frivoles de Catulle... mais les roses celtiques, vivaces et fières, non dépourvues d'épines et lourdes d'un doux symbolisme : celle du Roman de la Rose, dont Guillaume de Lorris el Jean de Meungfont le mystérieux tabernacle du Jardin d'Amour de la Chevalerie, rosa mystica des litanies de la Vierge, roses d'or que les Papes donneront aux princesses méritantes, enfin l'immense fleur symbolique que Béatrice montre à son amant fidèle parvenu au dernier cercle du Paradis, rose et rosace à la fois.[/size] [size=16] [/size] [size=16]L'Amour paradisiaque sera comparé par Dante au centre de la rose : Au centre d'or de la rose éternelle, qui se dilate et va de degré en degré, et qui exhale un parfum de louange au soleil toujours printanier, Béatrice m'attira... [/size] [size=16] [/size] [size=16]Blanche ou rouge, la rose est une des fleurs préférées des alchimistes dont les traités s'intitulent souvent rosiers des philosophes. La rose blanche comme le lis fut liée à la pierre au blanc, but du petit œuvre, tandis que la rose rouge fut associée à la pierre au rouge, but du grand œuvre. La plupart de ces roses ont sept pétales dont chacun évoque un métal ou une opération de l'œuvre. Une rose bleue serait le symbole de l'impossible.[/size] ---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
[size] Symboles et symbolisme - Le crâne -
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[size=16]Le crâne, siège de la pensée, et donc du commandement suprême, est le chef des quatre centres, par lesquels les Bambara résument leur représentation macrocosmique de l'Homme ; les trois autres centres étant situés à la base du sternum, au nombril et au sexe. Sur les autels de la société initiatique Korê, quatre poteries, pleines d'eau céleste, recueillie à la première et à la dernière pluie de l'année, figurent ces quatre points ; la poterie centrale, représentant le crâne, contient quatre pierres de tonnerre qui matérialisent le feu céleste, expression de l'esprit et de l'intelligence de Dieu, et son avatar microcosmique, le cerveau humain, forme de l'œuf cosmique et comme lui matrice de la connaissance.[/size] [size=16] [/size] [size=16]Dans de nombreuses légendes européennes et asiatiques, le crâne humain est considéré comme un homologue de la voûte céleste. Ainsi dans le Grimnismâl islandais, le crâne du géant Ymir devient à sa mort la voûte du ciel ; de même, selon le Rig-Veda, la voûte céleste est-elle formée du crâne de l'être primordial établit justement un parallèle entre la valorisation de la verticalité sur les plans du macrocosme social (les archétypes monarchiques), du macrocosme naturel (sacralisation des montagnes et du ciel), et du macrocosme humain ; ce qui explique aussi bien les innombrables formes du culte des crânes (crânes des ancêtres ou crânes trophées) que les analogies cosmogénétiques, ci-dessus mentionnées. De la même loi d'analogie entre le microcosme humain et le macrocosme naturel procèdent les assimilations des yeux aux luminaires célestes et du cerveau aux nuages du ciel.[/size] [size=16] [/size] [size=16]Le culte du crâne n'est pas limité à l'espèce humaine. Parmi les peuples de chasseurs, les trophées animaux jouent un rôle rituel important, qui est lié à la fois à l'affirmation de la supériorité humaine, attestée par la présence au village d'un crâne de grand gibier, et au souci de préservation de la vie : le crâne est en effet le sommet du squelette, lequel constitue ce qu'il y a d'impérissable dans le corps, donc une âme. On s'approprie ainsi son énergie vitale.[/size] [size=16] [/size] [size=16]Tite-Live, 23, 24, raconte que les Gaulois cisalpins qui, en 216 av. J.-C., avaient surpris et détruit dans une embuscade l'armée du consul romain Postumius, emportèrent les dépouilles et la tête coupée de ce magistrat en grande pompe. Son crâne, orné d'un cercle d'or, leur servit de vase sacré pour offrir des libations dans les fêtes. Ce fut aussi la coupe des pontifes et des prêtres du temple et, aux yeux des Gaulois, la proie ne fut pas moindre que la victoire. Le symbolisme du crâne rejoint celui de la tête, considérée comme trophée guerrier, et celui de la coupe. Il faut mentionner aussi les crânes des sanctuaires celtiques du sud de la Gaule : Entremont, la Roquepertuse et Glanum (Saint-Rémy-de-Provence), qui étaient accrochés à des entailles céphaliformes. Une salle des crânes existait à Entremont. Avec sa situation au sommet de la tête, sa forme de coupole, sa fonction de centre spirituel, le crâne est souvent comparé au ciel du corps humain. Il est considéré comme le siège de la force vitale du corps et de l'esprit... En tranchant la tête du cadavre... en conservant le crâne par-devers lui... le Primitif a atteint plusieurs buts : d'abord celui de posséder le souvenir le plus direct, le plus personnel du défunt, puis celui de s'approprier sa force vitale et ses effets bienfaisants pour le survivant. En accumulant les crânes, ce soutien spirituel prend de l'ampleur... De là, ces monticules de crânes découverts lors de certaines fouilles. De là aussi, l'utilisation du crâne, réceptacle de la vie à son haut niveau par les alchimistes dans leurs opérations de transmutation.[/size] [size=16] [/size] [size=16]Dans la franc-maçonnerie, il symbolise le cycle initiatique : la mort corporelle prélude de la renaissance à un niveau de vie supérieur et condition du règne de l'esprit. Le symbole de la mort physique, le crâne, est l'analogue de la putréfaction alchimique, comme le tombeau est celui de l'athanor : l'homme nouveau sort du creuset où le vieil homme s'anéantit pour se transformer. Le crâne est souvent représenté entre deux tibias croisés en X, formant une croix de saint André, symbole de l'écartèlement de la nature sous l'influence prédominante de l'esprit et, en conséquence, symbole de perfection spirituelle.
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