Infos santé - Les cauchemars -
À peu près tout le monde sait ce que sont les cauchemars. Qui n'a jamais été terrorisé par un de ses rêves ? Les cauchemars ne sont pas une maladie, mais lorsqu'ils surviennent fréquemment, ils révèlent généralement la présence d'un trouble associé.
Tout savoir sur les cauchemars
Les cauchemars, comme la plupart des rêves d'ailleurs, surviennent pendant la phase de sommeil paradoxal, plus présente en fin de nuit. Les cauchemarssont généralement des rêves longs et compliqués qui deviennent plus angoissants vers la fin du scénario. Très souvent, les gens font état de poursuites dans leurs cauchemars. Il n'est pas rare non plus que les mêmes cauchemars reviennent nuit après nuit, avec la même histoire en trame de fond.
Habituellement, les personnes se réveillent à la fin de leur rêve, mais, dans certains cas, il n'y a pas de période d'éveil après le cauchemar. Toutefois, au petit matin, le souvenir d'une peur intense associée à un rêve est présent.
Les cauchemars sont très fréquents chez les jeunes enfants. Entre l'âge de trois et six ans, de 10 à 50 % des enfants font occasionnellement des cauchemars. La fréquence et l'intensité des cauchemars diminuent chez l'adulte et disparaissent presque complètement après 60 ans. Ils sont par ailleurs plus fréquents chez les femmes que chez les hommes.
Le trouble est considéré comme léger quand les cauchemarssurviennent moins d'une fois par semaine, comme modéré lorsqu'ils se produisent plus d'une fois par semaine, et comme grave quand on fait un cauchemar chaque nuit.
Les cauchemarssont généralement accompagnés des manifestations suivantes :
sueurs ; augmentation du rythme cardiaque ; paroles, gestes et cris (à l'occasion).
Quelles sont les causes des cauchemars ?
Traumatismes psychologiques
Les gens souffrant d'anxiété post-traumatique font presque toujours des cauchemars. Souvent, ils revivent en rêves l'événement traumatisant - un accident de voiture, par exemple - ou des événements qui lui ressemblent. On a longtemps cru que lescauchemarsavaient un rôle de protection, que le fait de revivre les événements traumatisants en rêve permettait d'évacuer l'angoisse et le stress. On pense aujourd'hui que les cauchemars retardent plutôt le processus de guérison en rappelant constamment à la mémoire des faits traumatisants.
Troubles psychiatriques
Les cauchemars sont fréquents chez les personnes atteintes de certains problèmes psychiatriques, tels que la dépression et les troubles anxieux. Toutefois, plus de 50 % des gens qui font des cauchemars n'ont aucun diagnostic psychiatrique.
Sevrage d'alcool
Les personnes qui consomment beaucoup d'alcool font généralement des cauchemarslorsqu'elles diminuent brusquement leur consommation.
Certains médicaments
Les agents dopaminergiques (utilisés dans le traitement de la maladie de Parkinson) et les bêtabloquants (des antihypertenseurs) peuvent provoquer l'apparition de cauchemars. On observe aussi le même phénomène lorsqu'on cesse un traitement par les antidépresseurs (tricycliques et ISRS) et par certains hypnotiques (benzodiazépines).
conseils pratiques
Parler des cauchemars
Extériorisez votre angoisse en racontant vos rêves à vos proches. Les jeunes enfants, particulièrement, devraient toujours raconter leurs rêves effrayants pour éviter d'élaborer des scénarios dans leur tête et en arriver à confondre le rêve et la réalité. L'imagination des enfants peut parfois les amener à mal interpréter leurs cauchemars. Demandez à votre enfant de vous parler de ses rêves et tentez de les dédramatiser.
Éviter les films ou les livres terrifiants
Les films angoissants et les histoires d'horreur peuvent provoquer l'apparition decauchemars, particulièrement chez l'enfant. Proposez-lui plutôt des histoires drôles, car certains scénarios influencent souvent le contenu des rêves. Pour éviter les cauchemars, les adultes devraient aussi éviter les histoires d'horreur.
Identifier les déclencheurs
Certains éléments de l'environnement peuvent effrayer un enfant et induire descauchemars. Essayez de voir avec votre enfant si des choses lui font peur dans sa chambre. Ce peut être l'ombre d'un arbre ou des rideaux qui flottent au vent. Trouvez des solutions pour éliminer ces éléments déclencheurs de son environnement.
Allumer une veilleuse
L'état psychologique dans lequel une personne se met au lit influence souvent le contenu de ses rêves. Allumez une veilleuse si votre enfant, ou vous même, avez peur du noir. Vous serez ainsi plus détendu et moins sujet aux cauchemars.
Changer le scénario
Les personnes qui souffrent d'anxiété post-traumatique refont souvent le mêmecauchemar. Si c'est votre cas, écrivez l'histoire de votre rêve en en modifiant le scénario de façon à rendre la fin plus agréable. Refaites cet exercice régulièrement et vous parviendrez peut-être à influencer le contenu de vos rêves. Ce conseil peut également s'adresser aux enfants.
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infos santé - Faut-il bannir les bouteilles d'eau en plastique ?
L'eau du robinet contient deux fois moins d'hormones que celle commercialisée en bouteilles en plastique. Crédits photo : Le Figaro
Le plastique des bouteilles libère des perturbateurs endocriniens dans l'eau minérale. Ils pourraient avoir des effets sur la santé, y compris à faibles doses.
L'eau minérale des bouteilles en plastique contient deux fois plus d'hormones (féminines ou masculines) que celle stockée dans des bouteilles en verre ou l'eau du robinet. Autrement dit, le plastique libère dans l'eau ce que l'on appelle des perturbateurs endocriniens. Leurs effets à très faible dose sont encore très mal connus, mais ils sont soupçonnés de modifier chez l'homme le développement et les fonctions sexuelles et reproductrices. L'étude conduite par deux chercheurs allemands est publiée dans la revue Environmental Science and Pollution Research.
Martin Wagner et Jörg Oehlman, de l'université Goethe, basée à Francfort, ont sélectionné vingt emballages en plastique d'eaux minérales vendues en Allemagne. Ils ont tous en commun de contenir du polyéthylène téréphthalate (PET). Ce plastique est présent également dans les bouteilles en plastique de boissons gazeuses, d'huile de cuisine et il tapisse aussi l'aluminium recouvrant l'intérieur des briques de boissons de plusieurs marques. Le PET assure à la fois «la transparence du plastique, sa résistance aux chocs, son faible poids et son imperméabilité à l'eau, aux gaz et aux arômes».
«Le travail des deux toxicologues allemands est sérieux et intéressant», souligne d'emblée René Habert, professeur à l'université Paris-VII, qui dirige l'unité gamétogenèse et génotoxicité (CEA-CNRS). Pour mettre en évidence l'activité hormonale du plastique, Martin Wagner et Jörg Oehlman ont utilisé des levures génétiquement modifiées et des petits escargots d'eau douce, deux modèles de laboratoire classiques pour ce type d'étude. Les levures réalisées à partir d'OGM ont la particularité de changer de couleur en présence d'infimes quantités d'hormones. Chez les petits mollusques, c'est leur reproduction et leur multiplication qui peuvent varier considérablement en fonction des hormones présentes dans l'eau.
Le comportement des levures et des mollusques après un long séjour de près de deux mois dans l'eau n'est pas le même dans les vingt bouteilles en plastique de différents types et les bouteilles témoin en verre. Pas du tout, même. Dans douze d'entre elles, les chercheurs ont noté dans l'eau des bouteilles en plastique une activité hormonale deux fois plus élevée sur les levures. Les mollusques, qui se reproduisent par parthénogenèse (sans mâle), ont eu deux fois plus de petits escargots dans les bouteilles en plastiques à cause des hormones féminines. Ils ont noté aussi deux choses intéressantes : l'eau ayant séjourné dans les briques est plus polluée par ces perturbateurs. En revanche, l'eau des bouteilles en plastique réutilisables - conçues pour être plongées dans l'eau bouillante pour être désinfectées, pratique courante en Allemagne - est moins polluée que les autres dès la deuxième utilisation.
Secret industriel
Sans surprise, l'étude a déclenché une levée de boucliers des industriels des plastiques alimentaires. Le BFR, l'organisme allemand chargé de l'évaluation du risque, a publié un communiqué pour préciser que les résultats de cette étude ne permettent pas de conclure à un risque pour la santé. Ce n'était d'ailleurs pas le but des deux chercheurs allemands : ils voulaient seulement mettre en évidence la présence d'hormones dans les bouteilles en plastique. L'origine des perturbateurs endocriniens reste pour eux inexpliquée. Provienent-ils du PET, d'un cocktail de plusieurs molécules du plastique ou de l'antimoine, un minéral utilisé dans la catalyse de plastiques et connu pour être un perturbateur endocrinien ?
«Il y a un défaut d'informations sur les emballages alimentaires. On n'arrive pas à connaître leur composition», relève René Habert qui a récemment montré l'effet toxique d'un phtalate contenu dans le plastique sur des cultures de cellules de testicules. Secret industriel oblige, les toxicologues ont toutes les peines du monde à obtenir la composition précise des produits, comme le déplore aussi Gilles Husson, président de l'Association scientifique européenne pour l'eau et la santé.
Aujourd'hui, le marché de l'eau minérale est aussi contesté pour des raisons environnementales. Il faut sept litres d'eau pour fabriquer une bouteille en plastique et leur commercialisation nécessite des kilomètres de déplacement alors qu'une eau de qualité coule de nos robinets.--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- Ninnenne