LA JEUNE FILLE A LA PERLE DE VERMEER
[size=16]La Jeune Fille à la perle ou La Jeune Fille au turban (Meisje met de Parel) est un tableau de Johannes Vermeer peint vers 1665, exposé au Mauritshuis de La Haye . On l'appelle aussi la « Joconde du Nord ».[/size]
[size=13]Johannes Vermeer 1632-1675[/size]
[size=16]Reproduite dans tous les manuels et abrégés d'histoire de l'art, punaisée aux murs des quatre coins du monde, La Jeune Fille à la perle ne laisse pourtant pas d'intriguer et de fasciner. Elle fut achetée en 1881 pour une bouchée de pain, 2 florins et 30 centimes seulement par le collectionneur Arnoldus Andries Des Tombes. Celui-ci dut sa bonne affaire au piteux état de la toile, trouée au niveau de l'œil et de la pommette gauche. Il la lèguera à sa mort au musée Mauritshuis de La Haye.[/size]
[size=16]Bientôt qualifié de « Joconde du Nord », ce visage à la troublante beauté n'a pas perdu une once de son mystère en trois siècles, et continue de susciter bien des interrogations. Loin d'être méticuleusement indiqués les traits de la figure ne sont pas nettement définis, accentuant d'autant sa beauté. Fondue avec la joue droite, l'arête du nez est invisible.[/size]
[size=16]Vermeer, par cette audacieuse astuce, efface ainsi la frontière entre la réalité et l'image, le spectateur et le tableau. Omettant de marquer la ligne du nez, de sorte que notre regard prolonge la touche du [size=16]peintrepour restituer les parties du visage qui n'y sont pas, il nous fait entrer dans la toile. On ignore encore aujourd'hui si la jeune fille représentée était une femme de Delft, la fille aînée de l'artiste ou une figure idéalisée.[/size][/size]
[size=16]Miracle de légèreté et de sensualité, infiniment précieuse et fragile, les yeux brillants, les lèvres humides, incrustées de lumière : de cette figure émane un extraordinaire sentiment de vie.[/size]
[size=16]Le [size=16]peintre a su rendre avec tant de vérité l'effet de surprise marqué par la bouche entrouverte et saisir, mieux que n'aurait pu le faire un instantané photographique, le mouvement de la jeune fille se retournant et regardant le spectateur par-dessus son épaule, que l'on croit presque la sentir frémir et exhaler son souffle. Le vêtement de fantaisie dont la texture est indéterminée, le rayonnement et le modelé imprécis de la figure irradiant la lumière, tout en fait un visage hors du temps.[/size][/size]
[size=16]Sur le fond neutre et presque noir faisant ressortir le modelé du visage - selon un procédé déjà conseillé par Léonard de Vinci - éclatent les deux couleurs de prédilection de Vermeer : le bleu et le jaune citron dont l'étrange harmonie fera l'admiration de Van Gogh. Posées par empâtements vigoureux d'un pinceau expressif et hardi, ces couleurs attestent la liberté et l'originalité de la facture du Maître de Delft contrastant avec le style précis et léché des peintres contemporains.[/size]
[size=16]Inclassable historiquement et stylistiquement, le turban renforce encore l'intemporalité du visage.[/size]
[size=16]Ornant les cous et les visages de toutes les femmes, la perle est l'un des motifs favoris de Vermeer. Symbole de chasteté et de pureté dans la tradition biblique, mais aussi attribut de l'artifice dans les Vanités, elle convenait à son goût de l'équivoque. Il sut jouer de ses significations contradictoires. De même que les yeux et les lèvres humectés de petits points blancs, elle sert aussi à accrocher la lumière. .[/size]
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[size=13]En général, on sait peu de choses du travail de Johannes Vermeer. Le tableau est signé "IVMeer", mais n'est pas daté.[/size]
[size=16]Il est difficile de savoir qui est à l'origine de l'œuvre, ou pour qui ce travail a été réalisé. Dans tous les cas, il est admis que ce tableau diffère des autres que Vermeer a peints, particulièrement par rapport au fait que la fille du tableau regarde par-dessus son épaule et suggère que la personne qu'elle regardait n'était autre que le [size=16]peintre lui-même.[/size][/size]
Le Mauristshuis
« Le Mauritshuis est un petit musée, ancien et tranquille, qui est un cadre parfait pour La Jeune fille au turban. Les jours d'hiver, il arrive qu'il n'y ait aucun visiteur dans la salle où elle est exposée. Au dehors, les rues sont silencieuses; la lumière qui tombe du ciel bas est celle que Vermeer a connue. Au milieu de toutes les œuvres recherchées du xviie siècle qui l'entourent, la jeune fille émerge dans une tache de couleur claire et illumine la salle. »
Ninnenne