marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Peuples Indiens Différentes Habitations -Vie sociale - Chasse et pêche-Chasse à la sauvagine - Jeu 20 Nov - 14:15 | |
| Peuples indiens - vie sociale - Différentes Habitations - Les habitations Algonkiennes Les wigwams étaient de dimensions et de formes diverses. Forme de cône Les wigwams étaient édifiés à partir de trois à quatre perches de base auxquelles s’ajoutait une vingtaine de poteaux de complément. Orientés à l’est pour mettre les occupant à l’abri des vents dominants, le wigwam avait habituellement de 3,05 mètres à 3,60 mètres de diamètre et de 2,44 mètres à 3,05 mètres de hauteur. Selon la grandeur désirée, les Amérindiens utilisaient de 20 à 30 perches qu’ils plantaient dans la terre ou la neige. Après, ils recouvraient la structure de peaux et d’écorce. [size=18] [/size] [size=18] [/size] Forme de dôme Après avoir tracé sur le sol un cercle d’environ 3 à 5 mètres de diamètre, l’Indien construit deux arches perpendiculaires orientées nord/sud et est/ouest dont la hauteur varie de 2 à 3 mètres. Le wigwam était fait de longues perches droites ordinairement de saule. Ils plantaient alors tous les soixante centimètres sur le cercle tracé au sol d’autres perches qu’ils recourbaient en les appuyant sur les premières. Ils terminaient ensuite cette ossature en y fixant deux armatures horizontales tout en prenant soin de laisser deux portes d’environ un mètre de haut orientées au nord et au sud Les recouvrements La charpente était recouverte d’écorce, de nattes de jonc (tissées ou cousues), ou de peaux. Chacun de ces revêtements avait ses avantages et ses inconvénients. Les revêtements de peaux étaient résistants au vent et au feu et se roulaient facilement pour les déplacements. Toutefois, lorsque les peaux étaient mouillées, elles mettaient au moins vingt-quatre heures à sécher. L’écorce était imperméable, mais devenait cassante lorsqu’il faisait froid et il fallait alors la réchauffer avant de la rouler ou de l’étendre. Les nattes de jonc bien tissées étaient imperméables et protégeaient contre le froid. Cependant, elles étaient plus lourdes et plus difficiles à transporter que les rouleaux d’écorce. Les portes étaient fermées par de l’écorce ou par une peau de cerf ou par un petit tapis. Le sol du wigwam
Le sol était recouvert d’aiguilles de sapin pour éliminer l’humidité ; on jetait souvent des peaux douces (peaux de phoque et de daim) ou des nattes de jonc par-dessus les aiguilles pour servir de lits. Les moyens de se réchauffer
Durant l’hiver, les Amérindiens entassaient de la neige contre les parois extérieures pour tenter de garder le plus de chaleur possible. Pour se réchauffer, ils allumaient un feu à l’intérieur, la fumée s’échappait comme elle pouvait par un trou percé en haut du wigwam. Les déménagements
Le wigwam convenait très bien au mode de vie des Amérindiens algonquiens des Grands Lacs. Quand ils partaient, ils enlevaient les revêtements de la charpente du wigwam et les emportaient avec eux. Les habitations Iroquoiennes [size=18] [/size] À l’intérieur de chaque maison longue, on trouvait une rangée de foyer placé au centre et entourée de fosses creusées soit pour conserver de la nourriture, soit pour ensevelir les déchets ou pour ranger des outils.
Les maisons longues étaient divisées longitudinalement par une ligne de foyers et étaient des maisons multi-familliales qui abritaient souvent plus d’une cinquantaine de personnes.
Des banquettes longeaient les murs, des perches transversales soutenaient des produits offerts au boucanage et l’on pouvait voir, ici et là, des cuves d’écorce destinées à ranger les vivres, les réserve de bois de chauffage, des vases de poterie servant à la cuisson ou au rangement.
Leur structures de perches tapissées d’écorces soutenaient des murs légèrement obliques, sans fenêtres, et une toiture voûtée. Chacune des maisons longues pouvait avoir de vingt à plus de cinquante mètres de longueur et avait une hauteur d’environs cinq à sept mètres.
Malgré ces dimensions souvent imposantes, ces maisons étaient sombres et facilement enfumées. Les gens s’y tenaient généralement assis sur des sols plus ou moins encombrés.
À l’extérieur, sur le pan des vestibules construits aux extrémités de chacune des maisons, il était fréquent d’y trouver des signes d’identification peints ou sculptés sur du bois. [size=18] [/size] Les villages Les plus petits villages, souvent installés dans des clairières ouvertes à environ un kilomètre du bord d’un cours d’eau majeur, n’étaient que des hameaux ouverts et, comptaient de 5 à 15 maisons longues dispersées sans ordre rigide.
Les autres villages, beaucoup plus importants, rassemblaient de 30 à 70 maisons longues plus symétriquement disposées et généralement ceinturées d’une robuste palissade de pieux doublés d’écorce et supportant des galeries. Ces villages pouvaient donc occasionnellement servir de repli pour les populations environnantes. [size=18] [/size] Ces villages compacts, sans rues ni temple, sans marché ni édifice monumental, étaient des unités de résidence semi-permanente qui pouvaient durer de 10 à 25 ans et qu’on déplaçait ensuite dans d’autres clairières quand la terre s’appauvrissait, quand le bois de chauffage se faisait trop rare ou pour d’autres motifs.
Ces maisons longues correspondaient le plus souvent à des rassemblements de ménages apparentés, liés par les épouses qui appartenaient à une même famille biologique et à un même clan. Le tipi familial "Le tipi est l'une des tentes les plus remarquables qui ait existé. Le foyer central laisse s'échapper la chaleur par le haut et aspire de l'air frais. Une toile suspendue depuis la mi-hauteur double la paroi de peau et protège des courants d'air. Les pans de la peau laissés libres au sommet, pour la sortie de la fumée, peuvent être ajustés à la direction du vent. Le sol était couvert de carpettes de fourrures. Les provisions étaient rangées dans des enveloppes et des sacs de peau." [size=18] [/size] Même si le tipi était très étroit, personne ne s'y bousculait. La plupart du temps se passait d’ailleurs à l'extérieur. Mais, à l'intérieur, des règles précises de bienséances étaient observées. Chacun avait une place assignée pour s'asseoir. Lorsque quelqu'un se levait, on était obligé de s'incliner vers l'avant pour le laisser passer derrière soi, car nul ne devait passer entre le foyer et les gens assis. Ce type d'habitation est surtout utilisé par les Sioux et les peuples situés plus vers le sud-ouest ( grandes plaines ). Le wigwam en forme de dôme
Le wigwam a la forme d'une demi sphère et était la forme d'habitation la plus utilisée par les peuples du Nord-Est (Québec, Ontario et Nouvelle-Angleterre), car il était assez facile de le construire. « Après avoir tracé sur le sol un cercle de 3 à 5 mètres de diamètre, l'indien construit deux arches perpendiculaires orientées nord/sud et est/ouest dont la hauteur varie de 2 à 3 mètres (1). Ils plantent alors, tous les 60 centimètres sur un cercle tracé au sol, d'autres perches qu'ils recourbent en les appuyant sur les premières (2). Ils terminent ensuite cette ossature en y fixant deux armatures horizontales tout en prenant soin de laisser des portes d'environ un mètre de haut orientées au nord et au sud (3). Les femmes n'ont plus qu'à recouvrir le tout de plaques d'écorces de bouleaux cousues entre elles, les portes étant fermées soit par de l'écorce, soit par une peau de cerf, soit par un petit tapis. » [size=18] [/size] Le wigwam d'écorce de bouleau et de peau
Le wigwam d'écorce de bouleau et de peau est la forme d'habitation la plus utilisée des Algonquiens qui habitaient la région des Grands lacs, en Amérique du Nord. Il différait du tipi, qui avait plutôt la forme d'un cône et était incliné de façon à remettre l'aération sans laisser pénétrer la pluie. Le wigwam était constitué de longues perches droites, habituellement du saule. Des paires de perches étaient plantées verticalement dans le sol. Ensuite, on les pliait de manière à former une série d'arches, puis, on attachait solidement des perches horizontales aux perches arquées pour constituer la charpente en forme de dôme. Après avoir effectué ceci, on recouvrait la charpente d'écorce, de nattes de joncs tissées ou cousues ou de peaux. Le wigwam avait habituellement de 3,05 mètres à 3,60 mètres de diamètre et de 2,44 à 3,05 mètres de hauteur. On recouvrait le sol d'aiguilles de sapin pour éliminer l'humidité. La cabane
La cabane est un abri ayant la forme d'un cône. Elle est faite de perches se croisant au sommet et sont recouvertes d'écorces de bouleau qui sont décorées à la main de figures d'animaux. L'ouverture pratiquée permet de faire pénétrer la lumière et de laisser s’échapper la fumée. La porte est une ouverture pratiquée dans le bas et habituellement recouverte d'une peau. L'hiver, de 2 à 4 feux servent à chauffer l'abri et la neige entassée sur les côtés sert d'isolant. Villages Iroquoïens et maisons longues [size=18] [/size] À l'arrivée des Européens en Amérique, l'Iroquoisie démontrait un peu plus de 120 villages distincts. Contrairement aux Algonquiens qui étaient nomades, les Iroquoiens étaient sédentaires, ce qui les obligeait à construire des villages pour 10 ou 20 ans. Ces villages regroupaient plusieurs familles cohabitant dans les maisons appelées "maisons-longues". Les plus petits villages, habituellement installés dans des clairières, à moins de 1 kilomètre d'un cours d'eau majeur, étaient constitués de 5 à 15 maisons-longues dispersées sans ordre rigide. Les autres, beaucoup plus populeux, pouvaient compter de 30 à 70 maisons-longues, divisés plus symétriquement, et étaient généralement entourés d'une solide palissade.
Hochelaga, anciennement Montréal, était l'un des plus grands villages fortifiés tandis que Stadaconé, anciennement Québec, était plus petit et ouvert. La maison-longue était constituée de nombreuses perches plantées dans le sol qui retenaient de larges pans d'écorces formant les murs et le toit. Les maisons pouvaient mesurer de 20 à plus de 50 mètres de longueur, et mesurer environ 5 à 7 mètres en hauteur et en largeur. Elles étaient divisées longitudinalement par une série de 4-5-6-7-8 foyers. Chacun des foyers était le plus souvent utilisé par deux familles vivant face à face. Chaque maison-longue abritait en moyenne une cinquantaine d'Iroquois. L'Igloo [size=18] [/size] C’est une hutte que les Esquimaux construisaient avec des blocs de neige compacte. On la construisait en effectuant une sorte de spirale en partant du bas. Le compartiment principal servait à préparer les repas et à dormir. Une légère ouverture était pratiquée dans le haut de l'igloo pour laisser s'échapper la fumée et permettre une aération adéquate. Il y avait un deuxième compartiment qui, lui, servait à l'entreposage du matériel de chasse et d'autres objets. Finalement, au bout des deux premiers, se trouvait le tunnel, situé au sud pour que le vent ne pénètre pas dans l'igloo. Les maisons de planches [size=18] [/size] En se déplaçant vers l'ouest, les Amérindiens construisaient pour leurs chefs d'énormes maisons de planches. Elles étaient supportées par de lourds madriers et souvent sculptées et décorées par les Amérindiens. Les maisons du nord avaient de 15,24 mètres à 18,29 mètres. Par contre, si on va plus au sud, les maisons ressemblaient à des hangars; elles pouvaient atteindre 18,29 mètres de largeur et 152,40 mètres de longueur. Mais, contrairement aux maisons du nord, elles étaient peu décorées. [size=24]Peuples Indiens - Vie sociale - Chasse et pêche - Les relations entre les Amérindiens et les Animaux À l'intérieur du cercle, l'Homme reconnaît qu'il est sur un pied d'égalité avec les espèces animales et que tous, humains et animaux, partagent les mêmes contraintes biologiques. De plus, l'homme est conscient de la part importante des animaux dans son mode de vie et dans son alimentation. C'est pourquoi, il doit être humble face aux animaux et démontrer de la générosité et de la réciprocité dans ses relations avec ces mêmes espèces animales. C'est une question d'équilibre et d'harmonie avec les animaux et l'environnement. L'animal ayant une âme, c'est en s'adressant à elle que se fera la communication de l'homme avec l'animal. L'homme peut entrer en contact avec les animaux et pénétrer leur âme par des moyens spirituels, tels le jeûne, les médecines et les rituels. Pour sa part, l'animal établit le contact avec l'homme par le moyen des rêves et des visions. L'homme aura ces rêves et ces visions en s'imposant des épreuves et des privations qui feront grandir sa spiritualité. À la suite d'un rêve ou d'une vision présentant une signification personnelle ou sociale, il arrivait que les Autochtones mettaient tout en oeuvre pour accomplir le rêve dans ses moindres détails. De cette façon, l'âme ne demeurait pas insatisfaite et ne saurait être la cause de maladies ou de malchances à la chasse et à la guerre. Lors des cérémonies, des rituels et des festins, des villages entiers étaient parfois mis à contribution pour satisfaire un rêve commandé par l'âme d'un animal. La chasse et la pêche étaient des occasions privilégiées pour entretenir les relations avec les animaux. Pour maintenir des liens harmonieux, les chasseurs devaient poser des gestes de remerciement et mettre en oeuvre des rituels chargés de sens et de spiritualité. À travers ces rituels, les chasseurs devaient avant tout assurer l'animal que sa mort était nécessaire pour la survie des familles et de la communauté. Réunis autour du feu, les chasseurs jetaient du tabac sur les braises pour rendre hommage aux animaux. De plus, ils faisaient attention de ne pas jeter les os des carcasses d'animaux dans le feu, afin de ne pas insulter l'âme de ces animaux morts. Enfin, ils prenaient bien garde que la graisse de l'animal en train de cuire ne tombe pas dans le feu. De cette façon, les animaux vivants, mis au courant de ces faits par les âmes des animaux morts, n'exerceraient pas de représailles contre les chasseurs et se laisseraient attraper lors des prochaines expéditions de chasse. Les traditions et les rituels exigeaient aussi de faire attention de ne point jeter de nourriture et de récupérer toutes les parties de l'animal. Chez un cervidé, par exemple, la viande, les os, la peau, les poils, les nerfs, les sabots et le panache servaient à l'alimentation, l'habillement, la fabrication des outils, la décoration, etc. C'était une question de respect envers l'animal. Dans la tradition autochtone, la chasse représentait, et représente toujours, un exercice de spiritualité traduisant un profond respect des ressources naturelles. Également dotés d'une âme, les poissons faisaient l'objet de rites sacrés. Avant une excursion de pêche, des offrandes de tabac étaient faites aux poissons et à l'âme de l'eau, pendant qu'un orateur exhortait les poissons à se laisser capturer dans les filets des pêcheurs. Lors des repas, le rituel conseillait de jeter les arêtes de poissons dans l'eau et non pas dans le feu, de façon qu'avec ce retour dans leur élément, les poissons mangés n'aient pas le sentiment de mourir. Règle générale, les offrandes et les remerciements adressés aux animaux, sur une base fréquente, les disposaient favorablement envers les humains. En contrepartie, les chasseurs et les pêcheurs pouvaient bénéficier de visions et de rêves plus clairs et plus explicites. Outre la chasse et la pêche, les animaux sont aussi très présents dans l'imaginaire, dans les contes et dans la tradition orale des nations. Les animaux étaient également vénérés parce qu'ils étaient la source d'enseignements,alors que leurs comportements et leurs attitudes étaient relevés, imités et cités comme modèle. Au niveau des valeurs, des exemples de vaillance, de courage, de détermination et de règles de conduite étaient puisés chez les animaux et servaient à l'éducation des plus jeunes au sein des communautés. Enfin des noms d'animaux étaient donnés aux clans qui formaient la structure sociale de plusieurs nations. Il a fallu des siècles, pour ne pas dire des millénaires, pour que se tissent ces liens privilégiés entre les Autochtones et les animaux. Ces relations homme-animal font partie intégrante de la spiritualité des nations et elles sont un éloquent témoignage de la culture ancestrale des Autochtones d'Amérique du Nord. Les animaux ont toujours eut une place très importante dans la vie, la spiritualité et la pensée amérindienne. L'intimité dans laquelle toutes créatures étaient liées entre elles fait référence au lien du grand cercle de la vie. Si un des membres du cercle brisait l'harmonie, ce sont tous les autres qui devaient en souffrir. Les animaux de par leur force, leur agilité et leur intelligence inspiraient le respect aux amérindiens qui en sont venus à les regarder non seulement comme des pourvoyeurs pour leur nourriture ou leurs vêtements mais encore comme des créatures d'un monde surnaturel dotées de grands pouvoirs. Hors les amérindiens croyaient qu'ils pouvaient s'approprier ces pouvoirs, cette force, s'ils se mettaient à vouer une sorte de culte à ces êtres animaux. Dès lors, les animaux jouèrent un rôle d'inspiration auprès des hommes dans tous les aspects de la vie des tribus. Ont faisait appel à eux pour se guérir de différentes maladies autant que pour avoir du succès à la chasse ou pour acquérir de la force au combat. Coyotes Depuis aussi longtemps que l'on se souvienne dans les légendes amérindiennes, les animaux aidèrent non seulement à la création des humains mais ils devinrent aussi leurs mentors. Ils leurs enseignèrent les mystères de la vie et du monde spirituel. Certains de ces animaux pouvaient être à la fois bons et mauvais, jouant de vilains tours aux humains qui s’y laissaient prendre. C'est le cas du coyote, du lièvre ou du carcajou. Selon plusieurs légendes amérindiennes, au début des temps, les animaux et les humains parlaient le même langage et ils arrivaient à se comprendre. Les animaux prenaient soin des humains leurs apportant de la nourriture et de l'eau. Ils allaient même jusqu'à se sacrifier pour que les hommes puissent manger durant l'hiver alors que la nourriture se faisait rare. Puis au fil du temps les hommes se mirent à abuser de leurs amis à quatre pattes et à les dresser les uns contre les autres. Les humains allaient même jusqu'à voler les réserves de nourriture des animaux. Ces derniers finirent par en avoir assez du mauvais traitement que leur infligeaient les hommes. Ils s'en allèrent donc chacun de son côté, refusant de parler la même langue que les humains et les abandonnant à leur sort. C’est depuis ce temps que les hommes et les animaux ne peuvent plus se comprendre. Aigle Les Inuits, qui sont très habiles chasseurs disent qu’il y a très longtemps, les mariages entre les humains et les animaux étaient fréquents surtout entre les femmes et les ours. « C’est pourquoi, disent-ils, nous connaissons les agissements et la façon de penser des animaux parce qu’il y a longtemps les hommes épousaient des animaux et apprenaient leurs secrets pour ensuite les transmettre aux autres hommes. Tous les animaux du plus petit papillon jusqu’au grand bison possédaient des pouvoirs précieux qui pouvaient être transmis aux hommes. Cependant, tous les animaux n’étaient pas utilisés comme « totems » chez tous les peuples amérindiens. Le mot « totem » est dérivé d’un mot Objibway. Le mot « odem » qui fait référence au lien mystique qui unit l’esprit à un lieu ou à une nation. Les animaux totémiques étaient souvent attribués lors d’une vision ou simplement par décision d’un conseil pour la tribu. Par exemple, chez les Mohawks il existe trois clans dont les totems sont : l’ours, le loup et la tortue. De même chez les Objibways, à la suite de l’arrivée des Européens, il fût décidé par le conseil de créer deux nouveaux clans pour les enfants de la nation qui avaient du sang anglais ou américain. Les animaux totémiques pour ces deux clans étaient le lion et l’aigle à tête blanche qui sont en fait les animaux emblématiques des deux pays. Lynx Dans plusieurs nations amérindiennes, lorsque les jeunes gens voulaient connaître leur animal totem, ils partaient en quête de visions. Ils devaient passer quatre jours et quatre nuits dans les montagnes ou dans la forêt sans manger ni boire. Pendant ce temps de jeûne ils priaient et demandaient au Grand-Esprit de bien vouloir leur envoyer une vision. Un animal apparaissait souvent d’une façon très réelle et cet animal devenait l’animal totem de la personne à qui il était apparût. Il devait apporter sa protection, son courage et sa sagesse tout au long de la vie de cette personne. De même, les hommes s’attribuaient souvent les caractéristiques qui appartenaient à leur totem. Chez les Indiens des plaines, surtout chez les Sioux et les Chippewas, les pouvoirs de l’ours étaient souvent invoqués avant d’aller à la guerre. Les hommes peignaient sur leur visage des marques qui ressemblaient à des griffes d’ours ou ils apportaient avec eux un couteau à double lame, dont la poignée était sculptée dans la mâchoire d’un ours. Loup Au cours des dernières années est apparût une nouvelle façon de trouver son animal totem…. par les cartes, au moyen de l’astrologie. C’est un moyen simple et à la portée de tous, toutefois, il est loin de se rapprocher de l’ancienne voie enseignée par les amérindiens. Il est certain que les animaux utilisés comme totems peuvent varier d’une nation à l’autre ainsi que leur signification. Mais dans l’ensemble nous pouvons observer une constante qui relie tous les peuples d’Amérique du Nord. Corbeau Liste des principaux animaux totémiques et de leurs significations L’AIGLE :
C’est un lien avec le Grand-Esprit. En fait c’est parce qu’il vole le plus haut dans le ciel que les amérindiens croient qu’il communique nos pensées au Créateur. LA TORTUE :
Elle est d’abord le symbole de la Terre-Mère car les Iroquoiïens croient que la terre est une île sur le dos d’une tortue. C’est aussi un symbole de longévité et de prudence. Sa démarche lente nous rappel qu’il ne faut pas se précipiter avant de prendre une décision. LE LOUP :
Le loup est un enseignant. Il représente aussi la loyauté, la fidélité parce qu’il vit en meute et qu’il reste fidèle à sa compagne toute sa vie. LE COYOTE :
C’est un joueur de tours, il a beaucoup d’humour. Le coyote tend aux autres un miroir où ils peuvent voir leur propre folie. LE CORBEAU :
Il est considéré chez certains peuples comme un porteur de magie, chez d’autres comme un oiseau messager de mort. Il aide à changer d’état de conscience et à écouter sa voie intérieure. LE LYNX :
Il est le gardien des secrets oubliés. Il peut vous aider à voir à travers les gens et à percer le mensonge. Il symbolise le mystère et la soif de vérité. Peuples Indiens - Vie sociale - Chasse à la sauvagine - Bien avant l'arrivée des Européens en Amérique du Nord, les Amérindiens puisaient dans l'abondante ressource faunique de ce continent pour se nourrir, se vêtir, se confectionner des outils, des instruments et des parures. Les millénaires passés en symbiose avec la nature les ont amenés à développer des astuces et des techniques pour prendre efficacement le gibier. Les outardes (bernaches du Canada) Dessin : Étienne Geoffroy De même, la proximité avec les animaux a inspiré leur imaginaire pour la création de récits fabuleux, de contes, de légendes, qui ont servi à transmettre les valeurs et les façons de faire de génération en génération. autres, aux Depuis plusieurs millénaires, des populations amérindiennes ont occupé, de façon plus ou moins permanente, des territoires tout le long du fleuve Saint-Laurent de même que certaines îles qui s'y trouvent. Elles y pratiquaient couramment, il n’y a pas si longtemps encore, la chasse et la pêche de subsistance. Bien sûr, plusieurs de ces villages n’existent plus aujourd’hui. Quoiqu’il en soit, leurs habitants avaient des activités qui ont laissé des traces. Qu’y faisaient-ils? Comment le faisaient-ils? Est-ce qu'ils consommaient, au temps jadis, du gibier d'eau comme certains le font encore aujourd’hui? Comment le savoir ? Pour remonter loin dans le passé, à défaut de documents écrits, certaines sources peuvent nous donner des informations sur ces sujets. Ce sont : la tradition orale, qui peut nous informer sur ce qui se perpétue, évolue ou se perd de génération en génération mais aussi l'archéologie qui nous renseigne grâce aux vestiges matériels. Chez les Cris de la Baie James la chasse à la bernache du Canada revêt depuis fort longtemps un caractère bien particulier surtout au printemps. En effet, cette chasse est très structurée. Bien que la chasse ne soit plus aujourd'hui une activité absolument nécessaire à la survie, le gibier occupe toujours une grande place dans l'alimentation des Cris et les habitudes de chasse traditionnelles viennent perpétuer un style d'apprentissage typiquement Criset par le fait même valorise leur identité. Quand les oies apparaissent lors de la migration printanière Nord et lorsqu'elles retournent au Sud, des chasseurs cris les attendent avec impatience. Depuis peu, avec le développement de l'économie monétisée dans les établissements des Cris, il est à noter que les hommes quittent leurs emplois pour se joindre à la chasse même s'ils eussent pu acheter, avec les salaires qu'ils auraient gagnés, bien plus d'oies qu'ils n'en tueront chacun. Évidemment, même si l'oie rôtie est délicieuse, ce qui incite les hommes à la chasser n'est pas seulement le fait de manger de la bonne nourriture. Il y a aussi une composante mentale très puissante : un désir passionné de chasser. En d'autres termes, chasser une oie n'est pas une simple affaire de rationalité économique ni même un caprice de l'appétit. C'est une activité qui est au centre de la structure de pensée et d'émotion qui donne personnalité et cohérence à la vision du monde des Cris. La chasse printanière est particulièrement importante puisqu'ils se retrouvent entre eux. Ils peuvent alors pratiquer une chasse traditionnelle sans être distraits par la présence des chasseurs non-autochtones comme c'est le cas à l'automne. La période pour cette chasse s'échelonne de la troisième semaine d'avril à la mi-mai environ. Comme pour n'importe quelle activité cynégétique, la connaissance de l'environnement et du comportement des oiseaux est un élément essentiel pour avoir du succès. Ainsi, au printemps, des familles forment des clans et se retrouvent sur un territoire de chasse particulier. L'apprentissage de la chasse se fait au contact d'un " Chef des oies " généralement plus âgé, mais pas nécessairement puisqu'un jeune peut aussi occuper cette position s'il est reconnu pour ses compétences de bon chasseur. Son rôle consiste à guider les chasseurs sans pour autant user d'autorité. Il encouragera l'intuition des autres chasseurs et suggérera les tactiques de chasse. Cette façon de faire est toutefois bouleversée à l'automne puisque la présence des Blancs oblige souvent les chasseurs à gérer des pourvoiries, d'où la grande importance de la chasse printanière pour les Cris. L'apprentissage ne se fait pas qu'en posant des questions aux chasseurs plus expérimentés. Les nouveaux sont incorporés dans l'action. Ici, le silence est d'or. On parle peu. C'est au nouveau à percevoir les détails, à interpréter ses gestes, sa pensée, ses actions, sa parole, les sentiments qui lui permettront de s'incorporer au groupe. Les chasseurs entretiennent habituellement des terrains de chasse. Il peut s'agir de grandes mares qui sont aménagées à des endroits appropriés le long de la côte, là où les terres sont basses et facilement inondables. Lorsque la marée monte sur la côte, les oies s'en vont graduellement vers ces aires d'alimentation à l'intérieur des terres. Entretenir un secteur de chasse veut aussi dire s'abstenir de faire certaines choses, comme ne pas tirer après le coucher du soleil afin que les oies ne voient pas le feu du fusil, ce qui leur ferait quitter le secteur. Appelant de bernache cri en branchages. Photo : Collection Gene et Linda Kangas. De même, on ne doit jamais laisser partir au vent la plume d'une oie que l'on a plumée car si les autres oies les apercevaient, elles ne reviendraient plus. L'importance de la chasse à l'oie chez les Cris est particulièrement remarquable et est génératrice de rites fort intéressants. L'existence même de ces rites va de pair avec le développement concomitant de techniques de chasse et l'importance mythique accordée aux espèces. Ainsi, chez lesCris, en plus de la danse de l'oie, quatre autres aspects cérémoniels sont relatifs à la chasse à la bernache. Ces aspects sont la décoration de la première tête d'oie tuée par un jeune garçon (le crâne est dégarni puis rempli de duvet et dans les ouvertures sont fixés des grains ou des perles); la disposition des os de bernaches dans les arbres par respect pour les animaux, cette disposition étant aussi effectuée lors de la prise de la première oie par un jeune garçon; la confection du nesk-squiabii, une courroie en peau de cerf (deer), d'environ deux mètres de longueur, décorée au moyen de perles utilisées spécialement pour ramener ce gibier; les chants propres à chaque chasseur et qui tirent leur origine des rêves. Ajoutons à cela la conservation de la tête d'oie décorée et sa disposition sur la tombe du chasseur à sa mort, ainsi qu'un festin donné en l'honneur de la première bernache tuée par le jeune homme, et la liste des rites semble assez complète. Il y a peu de techniques de fabrication de caches. À certains endroits, on confectionne des caches individuelles faites de planchettes formant des paravents portatifs qui une fois disposés ont la forme d'un entonnoir. Ce type de cache permet au chasseur de mieux se camoufler dans les secteurs où il y a peu d'arbustes. Il peut aussi y appliquer de la neige comme camouflage. Il arrive que l'on utilise des appelants en bois que l'on dispose sur la berge ou dans l'eau après avoir brisé la glace. Pour ce qui est de l'utilisation des appelants par les Amérindiens, mentionnons que cette pratique, quoique présente un peu partout en territoires autochtones, est variable. Fait intéressant à noter, une douzaine d'appelants très anciens, représentant des morillons à dos blancs, ont été retrouvés dans la caverne Lovelock au Névada en 1924. Ces imitations de canards étaient faites de roseaux tressés et reliés avec des fibres végétales. La forme particulièrement aplatie de la tête du morillon fut rendue de façon fort réaliste par l'auteur qui avait sculpté le jonc. Des plumes blanches avaient aussi été ajoutées sur les flancs des oiseaux pour reproduire cette autre caractéristique du morillon à dos blanc. La tête rousse et les parties noires ont été teintes à l'aide de pigments végétaux. L'ensemble respectait exactement les dimensions de l'espèce concernée. Ces appelants pourraient avoir entre 600 et 2.000 ans, peut être plus, mais rien de plus précis n'a encore été avancé. Ce sont, pour le moment, les plus anciens connus en Amérique du Nord. Leur rareté vient sans doute du fait que les matériaux utilisés pour la fabrication de ces objets étaient fragiles et ne pouvaient se conserver très longtemps s'ils n'étaient pas gardés dans des conditions idéales. Toutefois, il est intéressant de constater que certaines techniques traditionnelles de fabrication d'appelants sont encore utilisées de nos jours par les Amérindiens. Mais il arrive souvent que l'on n'apporte pas d'appelants avec soi. Ceux-ci peuvent aussi être rapidement faits sur place avec des bouts de tissus qui sont rembourrés avec du lichen pour donner de la rondeur au corps. Un bout de bois autour duquel on a enroulé une lanière de tissus blanc est piqué au sol et tient lieu de tête.
La chasse aux petites oies bleues et aux petites oies blanches est aussi pratiquée par les Cris et par certains Blancs qui se rendent chasser sur ces territoires à l'automne. Au Québec, la principale aire de repos automnale de ces oies se trouve dans les environs de la baie de Rupert, au sud-est de la baie James. Fusils de calibre 12. 1. Fusil à un coup 2. Fusil à mécanisme coulissant (" " pump gun ") 3. Fusil à canons juxtaposés 4. Fusil à canons superposés 5. Fusil à mécanisme semi-automatique. En tenant compte de la direction du vent et du fait qu'un oiseau atterrit toujours la face au vent, on disposera les appelants de telle sorte que les oies passeront devant les chasseurs ou au-dessus d'eux, à portée de tir. Étant donné la simplicité de la cache, on est à l'affût très rapidement. On s'installe alors à genoux. Le costume est assez rudimentaire: bottes de caoutchouc de type cuissardes, coupe-vent vert, à motif de camouflage ou sombre et casquette appareillée. Les fusils de calibre 12, à mécanisme coulissant et semi-automatique, sont les armes préférées. Ces Amérindiens sont vraiment d'excellents chasseurs et il est plutôt rare qu'ils manquent leur coup de fusil. Dès leur plus jeune âge, les Cris assimilent l'appel des oies comme un second langage. À ce moment, ils disent qu'ils " parlent aux oies ". Ce rituel se poursuit depuis des siècles et c'est de toute beauté de les entendre " parler " aux oies. Encore aujourd'hui, la tradition de la chasse printanière à l'oie se perpétue. Il s'agit toujours d'un rituel très important pour les Criset les règles traditionnelles sont respectées. Les décisions concernant la chasse sont encore prises journellement en se basant sur beaucoup de facteurs, qui exigent une connaissance profonde de l'environnement. Ils entretiennent toujours leurs territoires de chasse et depuis quelques années ils ont mis l'accent sur la création d'habitats de qualité pour la sauvagine. Les horaires scolaires sont même faits en fonction de la chasse. Les enfants peuvent alors accompagner leurs parents dans les camps traditionnels du printemps et de l'automne pour cette occasion de fête et de ressourcement spirituel. S'il est un sujet difficile à documenter, c'est bien celui qui concerne les techniques de chasse à la sauvagine par les groupes amérindiens ayant fréquenté la vallée du Saint-Laurent et la Côte-Nord avant l'arrivée des Européens. En fait, les artefacts retrouvés sur les différents sites de fouilles archéologiques ne fournissent pas de pistes précises en ce sens. Une pointe de flèche retrouvée au cap Tourmente ou ailleurs peut éventuellement avoir servi à chasser le gibier d'eau mais rien n'est moins sûr. De plus, la documentation sur les techniques de chasse à la sauvagine chez les Amérindiens de l'est du pays est plutôt fragmentaire. Les Iroquoïens de la vallée du Saint-Laurent étant disparus depuis longtemps, cela oblige à établir des corrélations avec des époques postérieures ou avec d'autres populations. Malgré son extravagance, ce dessin, de l'anglais William Drake, datant de la fin XVIIe siècle, nous montre la technique de chasse au javelot utilisée par des habitants de la Baie d'Hudson. La mouvance des peuples autochtones et le fait qu'ils entretenaient des relations commerciales et politiques entre eux est chose reconnue. Les différents peuples ayant occupé l'espace québécois avaient certes des traits culturels propres, mais souvent ils avaient des modes de vie apparentés. Les contacts entre les divers groupes appartenant ou non à la même famille et fréquentant des territoires de chasse différents ont sans aucun doute contribué aux échanges culturels en ce qui concerne les techniques et les armes de chasse. Mentionnons, à titre d'exemple, l'utilisation de la bola, par les Inuits et les Cris du nord québécois. Cette arme de chasse, faite d'une poignée à laquelle sont habituellement fixés des lacets de cuir au bout desquels sont attachées des poids en os de baleine, en pierre ou autre, est encore en usage chez les Inuits. On la fait tournoyer et on la lance sur les oiseaux afin qu'elle s'entoure autour de leur cou. Le poids les empêchant de voler, on peut alors achever les oiseaux avec un arme ou les assommer à l'aide d'un bâton. Avant l'introduction des fusils, il va de soi que l'arc et les flèches devaient aussi être couramment utilisés. Il faut aussi penser, que les oiseaux gibiers étaient beaucoup moins farouches avant que l'on utilise les armes à feu. La pression de chasse était aussi moins forte. N'empêche qu'il fallait bien connaître son gibier et avoir beaucoup d'adresse pour bénéficier d'une chasse fructueuse. On utilisait aussi des propulsions de javelots (cela se fait encore), qui pouvaient être lancés à partir du kayak dont on se servait pour approcher les oiseaux. Il arrivait aussi que l'on prenne la sauvagine au filet. Une informatrice montagnaise de Mashteuiatsh (Pointe-Bleue) au Lac Saint-Jean, dit que son grand-père chassait la sauvagine à bord d'un canot camouflé avec des branches de sapin ou d'épinette. Il faisait ensuite dériver ou dirigeait silencieusement son embarcation vers les oiseaux, surtout des outardes (bernaches du Canada), et lorsqu'il était à bonne portée de fusil il les abattait. D'ailleurs, Napoléon Comeau, qui est cité par différents auteurs, donne une description fort intéressante de ce type de chasse pratiquée par les Montagnais de la Côte-Nord : " La méthode favorite des Indiens de chasser la macreuse est de s'embusquer à bord d'un canot, derrière un paravent de coton ou de branches de sapin. Dans ce cas-ci, ils couvrent l'avant du canot de branches de sapin qu'ils lient solidement avec une bonne ficelle (...) Le tout forme un écran de deux pieds et demie de largeur s(...) celui-ci se trouve appuyé sur les plats-bords du canot. On laisse une petite ouverture à l'endroit le plus propice, pour l'observation seulement, le coup de feu se faisant par-dessus le paravent. " L'on se mettait aussi à l'affût dans des endroits stratégiques, dans de petites baies ou sur une île où l'on se tenait caché dans la végétation. On appelait alors les oiseaux sans se servir d'appelants Dans la région de Mingan, sur la moyenne Côte-Nord, les Montagnais pratiquaient couramment la chasse à la sauvagine. Plusieurs espèces migratrices y étaient chassées. Ces chasses s'effectuaient, entre autres, dans les îles en face de Mingan. Durant la décennie de 1850, de la fin avril à la fin mai, la majorité des Montagnais profitaient de la période de migration de la faune ailée. Ils se rendaient dans les îles de l'archipel le long du littoral afin de faire la chasse aux canards et aux oies et cueillir des oeufs. La fonction principale de ces chasses était la quête de nourriture: les Indiens se préparent à partir pour l'île où ils vivront de canards et d'oies pendant les deux prochains mois... Leur déroulement n'avait rien de systématique. Les retours au poste [de la compagnie de la Baie d'Hudson] étaient fréquents sauf pour ceux se rendant dans les îles plus éloignées. Les Montagnais échangeaient des volatiles, des oeufs et du duvet. On chassait au fusil.A cette époque une chasse automnale aux oiseaux migrateurs était aussi pratiquée. Elle était cependant de moindre importance puisque cette période coïncidait avec l' amorce de la saison des déplacements vers les territoires hivernaux de chasse. Cette cache faite d'épinette, de sapin, de branchages, etc. dont on se sert pour chasser la sauvagine sur le rivage du fleuve ou ailleurs, procure un excellent camouflage au chasseur. C'est généralement vers le début du mois de mai qu'arrivent les bernaches dans cette région et leur séjour dure environ trois semaines. Ces oiseaux migrateurs venaient, jusqu'à il y a environ une quarantaine d'années, en tête des activités d'exploitation de la ressource cynégétique sur la côte. Les périodes de chasse sont toujours dictées par les marées, comme c'est le cas dans le moyen estuaire, et l'on retrouve encore des sites de chasse sur les îles de l'archipel. Le voyage depuis la berge, qui se faisait en canot, se fait maintenant en chaloupe à moteur. Encore aujourd'hui, les chasseurs se dissimulent derrière des rochers qui se trouvent sur la batture entre les îles et la rive, à marée basse. Les outardes et les canards sont aussi chassés sur la côte, mais on utilise maintenant des affûts fixes faits de branches de sapin. Chez les Montagnais de Unaman-shipit (La Romaine), on pratique aussi la chasse printanière à la sauvagine . Les gibiers préférés sont la bernache et le canard noir parce qu'ils sont plus gros et qu'on apprécie davantage leur chair. Cette chasse se fait à partir de la fin d'avril et du début du mois de mai ou dès que le gibier est disponible. Certains chasseurs vont chasser, vêtus de blanc, à bord de chaloupes à moteur camouflées en blanc pour se confondre avec les glaces . Mais les Innus n'aimant pas la mer, on chasse plutôt sur les rives du fleuve, dans des affûts en branches de sapin, selon les marées. Un bon vent d'ouest rend la chasse encore meilleure. La chasse se fait aussi dans les baies et à l'embouchure des rivières et dans les étangs de l'arrière-pays. On emploie aussi, pour leurrer le gibier, des appelants en plastique que l'on nomme « tôleuses ». Vers la mi-mai, quant les bernaches sont parties pour le nord et que les canards noirs se font plus rares, on ira, en chaloupe à moteur, chasser l'eider à duvet que l'on nomme communément le « moyac ». En fait, on chasse une assez grande variété d'oiseaux migrateurs que l'on récolte selon les rencontres. Ce sont les hommes qui vont à la chasse de même que les jeunes adolescents qui eux chassent principalement dans la plaine, autour des petits lacs près du village. L'arme utilisée est généralement le fusil de calibre 12. Les femmes, elles, s'occupent des enfants, font les tâches ménagères, arrangent le gibier après la chasse et font la cuisine. Les Innus aiment aussi faire la cueillette des oeufs de l'eider à duvet dont ils font des omelettes. L'eider à duvet, communément appelé " Moyac " par les Montagnais. Dessin : Étienne Geoffroy. La chasse automnale à la sauvagine est courante aujourd'hui à cause de la sédentarisation de la population. Peu de familles partent maintenant en forêt dans les territoires de chasse hivernaux. Elle débute donc au mois d'août et se poursuit selon la présence du gibier souvent jusqu'aux glaces. Les techniques de chasse sont semblables à celles du printemps. Le gibier est consommé rôti, souvent dans le saindoux, ou bouilli. L'oiseau est plumé mais on lui laisse la peau sous laquelle se trouve le gras. C'est le même procédé lorsqu'on le bout. La graisse peut aussi être récupérée lors de la cuisson et servir dans l'alimentation. L'oie rôtie au four est aussi fort populaire maintenant. La consommation du gibier est encore l'occasion de réjouissances. C'est ainsi que pour Noël, au Jour de l'an, à Pâques, ou le jour de la fête de Sainte-Anne, on fera le « Makusham » (fête communautaire) pour toute la famille, pour les amis ou pour tout le village. La meilleure façon de conserver le gibier consisterait à le congeler en entier sans le vider ni le plumer. Lorsqu'on le congèle sans les plumes, surtout dans nos congélateurs modernes, après un certain temps la viande se dessèche et est moins bonne. Chasse nocture Une chasse nocturne aux oiseaux migrateurs fut aussi pratiqué jadis. On dit que les Micmacs pratiquaient ce type de chasse en s'éclairant d'une torche afin de capturer des bernaches du Canada. Une description fort intéressante de cette technique de chasse nous est d'ailleurs relatée dès le XVIIe siècle par le voyageur Nicolas Denys. "Les Sauvages (sic) allaient deux ou trois dans un canot avec des torches qu'ils faisaient d'écorce de bouleau qui flamboient plus clair que les flambeaux de cire estans au lieu où sont tous les oiseaux ils se couchoient dans le canot qu'ils laissoient aller à la dérive sans paroistre; la marée les portait droit au milieu de tous ces oiseaux qui n'en ont point de peur, s'imaginant estre quelque pièce de bois que la mer transporte d'un costé et d'autre comme cela arrive souvent, ce qu'ils y sont accoûtumez, lors que les Sauvages estaient au milieu d'eux, ils allumaient leurs flambeaux qu'un sauvage tenait en s'approchant toujours du feu et si proche qu'avec un baston que les Sauvages tenoient ils les assommaient en passant (...) en sorte qu'en une nuit, ils emplissoient leur canot." Outre la bernache, les Micmacs chassaient plusieurs autres espèces d'oiseaux migrateurs dont la bernache cravant et différentes espèces de canards. De même, ils récoltaient aussi les oeufs des goélands, des grands hérons et autres oiseaux de rivage. La suite un autre jour Ninnenne [/size] | |
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