LE NOEL DES ANIMAUX
Le Noël des animaux
(d’après un conte russe)
Il était une fois une grand-mère qui habitait seule dans la forêt. La grand-mère était triste ce soir-là : c’était la nuit de Noël et ce n’est pas bien gai de passer un Noël seule. Pour passer le temps, la grand-mère se mit au piano.
Ce que la grand-mère ignorait, c’est qu’elle n’était pas seule dans la forêt ce soir-là. On entendit le piano !
Elle entendit frapper :
- Toc, toc, toc
- Qui est là, dit la grand-mère ?
Quelqu’un répondit :
- Grand-mère, grand-mère, ouvre-moi ta porte, ce n’est pas un temps à laisser, Hiiiiiiiiiiii, un cheval dehors !
La grand-mère ouvrit la porte, le cheval entra. Pauvre cheval ! Il était tout mouillé, il avait froid, il avait faim. La grand-mère le sécha avec une couverture, elle lui donna à manger du foin, et une fois bien sec, bien repus, le cheval se coucha non loin de la cheminée.
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La grand-mère se dit :
- Je vais pouvoir rejouer du piano.
Non, non, non. Elle entendit frapper de nouveau :
- Toc, toc, toc
- Qui est là, dit la grand-mère ?
Quelqu’un répondit :
- Grand-mère, grand-mère, ouvre-moi ta porte, ce n’est pas un temps à laisser, gron-gron-gron, un cochon dehors !
La grand-mère ouvrit la porte, le cochon entra. Pauvre cochon ! Il était tout mouillé, il avait froid, il avait faim. La grand-mère le sécha avec une serviette, elle lui donna à manger des glands et des pommes de terre, et une fois bien sec, une fois bien repus, le cochon se coucha non loin de la cheminée, à côté du cheval.
La grand-mère se dit :
- Je vais pouvoir rejouer du piano.
Non, non, non. Elle entendit frapper de nouveau :
- Toc, toc, toc
- Qui est là, dit la grand-mère ?
Quelqu’un répondit :
- Grand-mère, grand-mère, ouvre-moi ta porte, ce n’est pas un temps à laisser, wouf, wouf, un chien dehors !
La grand-mère ouvrit la porte, le chien entra. Pauvre chien ! Il était tout mouillé, il avait froid, il avait faim. La grand-mère le sécha avec une serviette, elle lui donna à ronger un os, et une fois bien sec, bien repus, le chien se coucha non loin de la cheminée, à côté du cheval et du cochon.
La grand-mère se dit :
- Je vais pouvoir rejouer du piano.
Non, non, non. Elle entendit frapper de nouveau :
- Toc, toc, toc
- Qui est là, dit la grand-mère ?
Quelqu’un répondit :
- Grand-mère, grand-mère, ouvre-moi ta porte, ce n’est pas un temps à laisser, miaouuuuuuuu, un chat dehors !
La grand-mère ouvrit la porte, le chat entra. Pauvre chat ! Il était tout mouillé, il avait froid, il avait faim. La grand-mère le sécha avec une serviette, elle lui donna un peu de lait, du poisson, et une fois bien sec, bien repus, le chat se coucha non loin de la cheminée, à côté du cheval, du cochon et du chien.
La grand-mère se dit :
- Je vais pouvoir rejouer du piano.
Mais les animaux soupiraient !
- Que vous arrive-t-il, dit la grand-mère ? Je vous ai ouvert ma porte, je vous ai séchés, je vous ai donné à manger, vous avez un coin de cheminée pour passer la nuit, vous êtes bien ingrats !
- C’est que, dirent les animaux, c’est Noël, on voudrait bien qu’il se passe quelque chose d’autre !
La grand-mère réfléchit, puis elle chanta un chant de Noël.
Le père Noël apparut. Il avait fini sa tournée et il ne lui restait rien pour les animaux.
Mais il a soufflé sur le cheval, et le cheval s’est endormi. Il a rêvé du pays des chevaux, un pays où l’herbe vous arrive jusqu’au cou, de l’herbe odorante, savoureuse, hummmmmm ! Et des rivières parfumées où caracoler !
Le père Noël a soufflé sur le cochon, et le cochon s’est endormi. Il a rêvé du pays des cochons, un pays avec de la boue partout, et des glands gros comme des œufs, et des champignons délicieux qu’on appelle des truffes, tellement nombreux qu’on marchait dessus.
Le père Noël a soufflé sur le chien, et le chien s’est endormi. Il a rêvé du pays des chiens, un pays où il y a des arbres à os, il suffit de tendre le cou pour en attraper autant qu’on en veut, et des buissons à croquettes.
Le père Noël a soufflé sur le chat, et le chat s’est endormi. Il a rêvé du pays des chats, un pays où les souris sont si nombreuses qu’elles se jettent dans vos pattes, et les rivières, ce n’est pas de l’eau qui coule, non, non, non, c’est du lait !
Le père Noël est reparti, et la grand-mère se dit :
- Je vais pouvoir rejouer du piano.
Non, non, non. Elle entendit frapper de nouveau :
- Toc, toc, toc
- Qui est là, dit la grand-mère ?
Quelqu’un répondit :
- Grand-mère, grand-mère, ouvre-moi ta porte, ce n’est pas un temps à laisser, un grand-père dehors !
La grand-mère ouvrit la porte, le vieux de la forêt entra. Pauvre vieux ! Il était tout mouillé, il avait froid, il avait faim.
La grand-mère lui donna une serviette pour se sécher, elle lui offrit un bol de soupe. Ils se regardèrent. Ils se plurent. Ils se marièrent. Ils n’eurent pas d’enfants, ils étaient trop vieux pour ça, mais ils eurent plein d’animaux : des chevaux, des vaches, des chèvres, des moutons, des cochons, des chats, des chiens, des hamsters.
Et ils ne passèrent plus jamais un Noël seuls !
Ninnenne