[size=24]Deltas et estuaires - Estuaire - Introduction -
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Estuaire de la Gironde
Un estuaire est la portion de l'embouchure d'un fleuve où l'effet de la mer ou de l'océan dans lequel il se jette est perceptible. Pour certains, il correspond à toute la portion du fleuve où l'eau est salée ou saumâtre, pour d’autres, c'est la présence de l’effet dynamique de la marée sur les eaux fluviales qui le définit. Par convention, on ne parle pas d'estuaires pour les fleuves qui se jettent dans des mers fermées qui n'ont pas de marée.
L’estuaire est un écotone (zone de transition écologique entre deux écosystèmes) mouvant dont les limites sont d’appréciation délicate. Elles s’apprécient généralement sur l'analyse du mouvement des masses d’eau douces et salées, sur la base du flot principal ou moyen de la marée.
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Estuaire de la Loire
Chaque estuaire est un système physique et écologique dynamique et unique, incluant des zones humides, des méandres sans cesse remodelés au gré des courants, des charges de matières en suspension apportées par le fleuve, et selon la nature du contexte géologique et du bassin versant, le climat, les vents et les interventions humaines historiques et contemporaines. L’estuaire est aussi le lieu où la force du fleuve est ralentie. Certains polluants s’y sédimentent préférentiellement et peuvent s’y concentrer.
L’Homme a cherché à maîtriser les estuaires en fixant les berges et les chenaux, en y construisant de coûteuses digues, parfois immergées. Pour ce faire il a mobilisé les sciences naturalistes, comme les mathématiques (modélisation) et la physique (dynamique des fluides et des matériaux). Depuis quelques décennies, les sciences sociales et économiques sont également appelées par les aménageurs, notamment pour y résoudre les conflits d’usages (chasse, pêche, tourisme, promenade, loisirs, nautisme, plongée sous-marine, pêche à pied, activités portuaires, etc.).
C’est le seul écosystème où la modification altimétrique de la ligne d’eau biquotidienne varie dans le temps et dans l’espace, en même temps que la salinité et la turbidité. On y trouve des espèces marines, des espèces d’eau douces et des espèces endémiques aux estuaires. Quand la pollution et la surpêche ne la surexploitent pas, la biomasse produite y est exceptionnellement importante. Les estuaires sont à l’origine de nombreuses chaînes alimentaires, et sont une zone de reproduction et de nourrissage irremplaçable pour nombre d’espèces. Parfois, les riches deltas sédimentaires ont été dédiés à la culture (delta du Nil,Bengladesh, Camargue en France…).
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Marais de Camargue
Tous travaux d’aménagement en aval ou amont peuvent avoir un impact différé dans l’espace et dans le temps, sur les flux, sur les courants, sur les vasières, sur la sédimentation, sur le mouvement et l’importance ou la qualité du bouchon vaseux et parfois sur la sécurité des usagers.
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Vasière
Issu du latin aestuarium (« lieu où le flux pénètre », mais aussi « étang maritime où l'on nourrissait du poisson ») de aestus (« flux de la mer »). Le mot apparaît en France au XVesiècle, mais il ne figure dans les dictionnaires qu’au XVIIIe siècle. De la même racine latine est issu étier .
Le mot espagnol estuario se traduisait non par estuaire mais par « barre », mot désignant la vague créée par la rencontre de l’onde du fleuve descendant et de la marée.
Le bouchon vaseux est créé par la rencontre des eaux douces chargées de matière en suspension et de nutriments en solution et des eaux marines salées. Zone de turbidité maximale, il migre au rythme des marées. Sa taille et sa position évoluent selon les conditions hydrodédimentologiques propre à l'estuaire et selon des facteurs tels que température, ensoleillement, débits, cycles de marée, pollutions, et en fonction des pratiques humaines ou de l'évolution naturelle du bassin hydrographique, très en amont (fonte des neiges, pluies intenses, renaturation ou au contraire imperméabilisation, pratiques agricoles érosives et forestières (labours, désherbage, coupes rases…), pollutions, travaux de curage… qui exacerbent la teneur de l'eau en nutriments, matière organiques, matières en suspension, etc.).
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Les eaux des estuaires sont généralement turbides, caractérisées par un bouchon vaseaux (estuaire de la Gironde, Sud-Ouest de la France)
Le bouchon vaseux constitue un (éco)système tout à fait particulier, souvent gravement perturbé par les activités humaines, en raison d'une quantité excessive d'eutrophisants, de matière organiques, de pesticides et d'autres polluants adsorbés sur les particules en suspension ou solubilisés dans l'eau, pour partie protégés d'une décomposition rapide par la lumière ou l'oxygène natif produit par le phytoplancton.
Le bouchon vaseux a été peu étudié jusque dans les années 1980. Depuis, de nombreuses études ont montré qu'il était naturellement important pour la productivité biologique des estuaires, très élevée, mais qu'en raison de perturbations humaines notamment, il peut devenir une zone dégradée et contribuer aux zones mortes marines, et devenir une source très importante d'émission de CO2 et de CH4, deux gaz à effet de serre d'importance majeure.
Les milieux estuariens caractérisés par des marnages (technique agricole consistant à rendre un sol plus calcaire en y ajoutant de la marne) importants, des courants parfois violents sont néanmoins riches en biomasse (ex : jusqu’à 1 million de larves de coques par m² en baie de Somme) et une productivité globale estimée à au moins 30 tonnes/hectare pour les petits estuaires en climat tempéré. Ils peuvent être soumis à diverses pollutions qui dégradent ces ressources (pesticides, métaux lourds ou nitrates par exemple).
La protection des estuaires implique une gestion quantitative et qualitative de l’eau à l’échelle des bassins versants entiers. Certaines activités y ont été interdites (exemple : le pétardage des armes chimiques, non-explosées ou stockées des deux premières guerres mondiales). Plusieurs dizaines de petits estuaires européens sont concernés par la proximité de dépôts anciens de munitions immergées susceptibles de les polluer par les nitrates, le mercure, le plomb, le cuivre, etc., si ce n’est pas des toxiques de guerre de type Ypérite, chloropicrine.
Les milieux intertidaux sont des écotones particuliers, dont slikke et schorre sont les deux principales composantes en zone continentale, remplacées par la mangrove en zone tropicale.
La slikke est l’étage le plus bas : exposée à la mer, zone vaseuse immergée à chaque marée, apparemment pauvre, elle abrite une vie intense, essentiellement des macroinvertébrés et micro-organismes. La basse-slikke, gorgée d’eau, accueille des plantesphanérogames rare (réduite aux zostères). La haute-slikke est, elle, couverte de salicornes et de spartines (graminées dures résistantes au sel).
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Salicorne
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Spartine
Le schorre n’est submergé qu’aux grandes marées et lors des tempêtes, mais il est exposé aux embruns. Il abrite des graminées constituant les prés salés et une végétation d’autant plus variée que l’eau douce est présente.
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Prés salés
Le bas-schorre est un milieu de transition accueillant encore des espèces de la haute slikke qui se mélangent à la glycérie maritime (Puccinellia maritima) et à l’aster maritime.
Glycérie maritime
Le moyen-schorre accueille l’obione faux-pourpier (sous-arbrisseau aux feuilles persistantes) évoluant vers le haut schorre enrichi de statice maritime (lavande de mer), plantain maritime, avec encore l’aster et la glycérie maritime.
Lavande de mer
Coléoptères, diptères, collemboles complètent la faune des crustacés des bords de slikke, qui nourrissent de nombreux oiseaux laridés (mouettes et goélands), limicoles, oies bernaches, canards, hérons à marée basse et oiseaux plongeurs piscivores (grèbes) ou malacophages (eiders, macreuses) à marée haute.
Bernaches
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Comme les deltas, les estuaires, par mélange d'eaux de densité, salinité et températures et turbidité différentes créent des conditions et habitats uniques, exploités par certaines espèces tout ou partie de leur cycle de vie. Les estuaires sont par exemple des lieux de ponte ou de grossissement uniques et vitaux pour certain poissons (sole et plie). Certaines espèces végétales terrestres ou aquatique sont endémiques d'estuaires (Ex : L'Angélique des estuaires, dans l'ouest de la France).
Angélique des estuaires
Remarque: La plupart des amphibiens fuient les zones salées, sauf en Europe lepélodyte ponctué et le crapaud calamite qui fréquentent volontiers les rivages estuariens, avec la Rainette.
Crapaud calamite
En Europe, le mot «estuaire» figure dans les cahiers d'habitats naturels définis en application de la directive Habitats. Parmi les habitats côtiers (toujours au sens de la Directive), trois habitats sont dits estuariens. Un estuaire est défini comme la « partie aval d’une vallée fluviale soumise aux marées, à partir du début des eaux saumâtres. Les estuaires fluviaux sont des anses côtières où, contrairement aux « grandes criques et baies peu profondes ». L’interaction des eaux douces avec les eaux marines ainsi que la réduction du flux des eaux dans l’estuaire provoquent le dépôt de fins sédiments sous forme de larges étendues de replats boueux et sableux. Lorsque l’écoulement du fleuve est plus lent que le flot, les dépôts de sédiments forment un delta à l’embouchure de l’estuaire »
Pélodyte ponctué
En aval de zones polluées (ce qui est le cas de très nombreux estuaires), là où le courant ralentit et au gré de phénomènes de bioconcentration et de sédimentation, des "poches" de sédiments pollués peuvent apparaître, plus ou moins remobilisés lors des tempêtes, curages et crues saisonnières, voie lors d'actions de pêche au chalut. En France, le projet « CAROL » (Camargue-Rhône-Languedoc) a ainsi mis en évidence des poches de sédiments très radioactif au droit de l’embouchure du Grand-Rhône, contaminés par du césium 137, fixé sur des sédiments.
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Deltas et estuaires - Delta du Rhône (Camargue) -
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Vue aérienne du delta du Rhône
La Camargue (Camarga ou Camargo en occitan provençal) est une zone humide paralique formée par le delta du Rhône.
Constamment soumis au jeu de la mer et du fleuve, le delta du Rhône n’a pas permis l’implantation d’importantes populations. Celles-ci se sont fixées surtout en périphérie : à Arles depuis l’époque romaine, à Saint Gilles et Aigues-Mortes depuis le Moyen Age.
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Camargue
D'après la plupart des sédimentologues, géologues et scientifiques, le delta de la Camargue se serait formé il y a 5000 ans environ. Il est le fruit de la rencontre des eaux du Rhône, chargées de sédiments et de la Méditerranée. Les dépots successifs d'alluvions fluviatiles, marines et palustres en ont façonnés le sous-sol.
Chaque année le Grand Rhône apporte 20 millions de mètres cubes de graviers, sable et limons à la Mediterranée. Une partie de ces matériaux vont s'accumuler, d'un côté sur la côte du Bas-Languedoc et de l'autre sur le golfe de Fos.
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Golfe de Fos
Toutefois, la mer progresse sur d'autres points, notamment sur l'embouchure du Petit Rhône. Le littoral est régulièrement démoli par les tempêtes venant du Sud-Est. Pour exemple : le phare de Faraman construit en 1840 à 700 mètres à l'intérieur des terres a été englouti en 1917. Depuis un autre phare a été reconstruit mais l'avance de la mer se poursuit. A l'heure actuelle, on est obligé de protéger par des digues la commune des Saintes-Maries-de-la-Mer ; au Moyen Âge celle-ci se trouvait à plusieurs kilomètres de la côte.
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Phare de Faraman
D'après la plupart des scientifiques, ce phénomène serait dû à deux actions conjuguées :
- l'accroissement du niveau des mers ;
- l'affaissement du niveau du sol, en cette zone.
Depuis la plus haute antiquité, la Camargue représente une porte ouverte sur la Gaule pour toutes les influences étrangères. Mais comme tous les deltas connus alors, il appelé par Hésiode l'une des trois bouches de l'enfer avec le Rhin et le Pô.
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Les Saintes Marie de la Mer (vue aérienne)
L'occupation de la Camargue est antérieure à celle des Romains. Les Grecs et les Ligures ont colonisé les lieux bien avant. Les Sarrasins se seraient installés au IXème siècle mais aucune trace historique ne subsisterait de leur passage. Après cette période, on atteste d'une population de 170 chefs de familles à la Villa de Mar (les Saintes Maries de la Mer), en 1286. Toutefois, le village construit en bois aurait brûlé au XIVème siècle.
La Camargue est un espace terrestre de 145.300 ha au sud de la France, situé géographiquement entre les deux bras principaux du delta du Rhône et de la merMéditerranée. On peut l'étendre à l'Est jusqu'à la plaine de la Crau, à l'ouest jusqu'à Aigues-Mortes et au nord jusqu'à Beaucaire. La Camargue s'étend donc sur les départements des Bouches-du-Rhône et du Gard.
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On distingue ainsi 3 parties :
la Petite Camargue à l'ouest du Petit-Rhône ;
la Grande Camargue, entre les deux bras du Rhône ;
le Plan du Bourg, à l'est du Grand-Rhône.
En son centre se trouve l'étang du Vaccarès, la partie située le long de la mer est bordée d'étangs salés.
La Camargue se trouve essentiellement dans le territoire des communes d'Arles, la plus étendue commune de France métropolitaine, des Saintes-Maries-de-la-Mer, la deuxième plus étendue après Arles et de Port Saint Louis du Rhône.
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Etang du Vaccarès
Cette région est composée de deux parties : le nord avec des terres agricoles et le sud composé de marais et de plans d'eau salée qui forment un écosystème particulier.
Cet écosystème présente une végétation principalement composée de salicornes et de plantes halophiles (c'est-à-dire des plantes qui supportent l'eau salée) comme la saladelle.
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Saladelle
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Salicorne
C'est également un domaine d'élevage de chevaux et de taureaux, de culture du riz et d'exploitation du sel (marais salant).
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Cette faune et flore particulière a entrainé la création d'une réserve naturelle nationale sur 13 117 hectares (1927) et d'un parc naturel régional sur 30 000 hectares (1970).
L'évaporation annuelle est plus importante que l'apport pluvieux, le fleuve apporte la différence évitant ainsi à la région d'être brûlée par le sel.
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Salicornia rouge d'automne dans les marais salants de Camargue
La Camargue compte environ 10.000 habitants essentiellement concentrés sur la commune des Saintes-Marie-de-la-Mer (2317 habitants), le quartier d'Arles "Trinquetaille" (5748 habitants) et le village de Salin-de-Giraud (2080 habitants) appartenant également à la commune d'Arles. La densité de population est de 10 hab/km².
La Camargue est un site d'importance européenne et nationale majeure pour les oiseaux locaux, pour les migrateurs et particulièrement pour les hivernants puisqu'il s'agissait en 2000-2005 du premier site français en nombre d'hivernants accueillis chaque année (122 000 oiseaux, devant le Bassin d'Arcachon qui en accueille 105 000). La Camargue est aussi connue pour accueillir le flamant rose . les taureaux.
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Flamants roses en Camargue
En 1928 fut créée la réserve botanique et zoologique.
L'arrêté ministériel en date du 24 avril 1975 classe officiellement la Camargue en Réserve Naturelle Nationale. Elle est placée sous la protection de la Société Nationale de Protection de la Nature. La zone protégée, essentiellement celle de l'étang du Vaccarés, couvre 13117 hectares. C'est l'une des plus grandes réserves humides d'Europe. Son habitat regroupe 276 espèces d'oiseaux dont 258 d'intérêt patrimonial.
La végétation est dominée par le sel, imprégnant la terre et l'eau. Les plantes halophiles (friandes de sel) sont dominantes, telles que la lavande de mer (appelée saladelle en Camargue) et la salicorne ; elles passent du vert au printemps, au gris à l'été et au rouge à l'hiver. D'autre part, dans la flore, luxuriante, on dénombre le chardon bleu, le tamaris, la marguerite et le zinérium sauvage, le genévrier de Phénicie et le narcisse et l'asphodèle au printemps.
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Le parc naturel régional de Camarguea été créé en 1970 par des acteurs privés.
Les manadiers sont attachés à promouvoir la race du cheval Camargue et l'AOC du Taureau Camargue; en Camargue on trouve, entre autres fruits de l'élevage, la mise en valeur de deux races bovines : le taureau Camargue et le toro Bravo (dans l'acception littérale espagnole). La riziculture fait partie intégrante de l'agriculture "Camargue".
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Mise en eau d'une rizière en Camargue
En 2004 le parc est institutionnalisé (acteurs publics), suite à un recours administratif (Conseil d'Etat 17 février 2007) Il fait l'objet de la loi n° 2007-1773 du 17 décembre 2007 relative au parc naturel régional de Camargue .
Les côtes de Camargue subissent une transformation intense et contrastée, avec des zones d'érosion maritime autour des Saintes-Maries-de-la-mer et en face de Faraman, et des zones d'engraissement principalement vers l'embouchure du Grand Rhône, Beauduc et le phare de l'Espiguette (Grau-du-Roi). Il faut également ajouter que tout le delta avec ses basses terres commence à subir les effets du réchauffement climatique : remontée du sel liée à la hausse du niveau marin, etc.
La Camargue est aussi un enjeu pour de nombreux intérêts politiques et économiques relevant de multiples interlocuteurs : parc naturel régional de Camargue, ministères, promoteurs immobiliers, aménageurs du territoire, Salins du Midi, éleveurs, agriculteurs, chasseurs, professionnels du tourisme, organismes de protection contre le Rhône, municipalités d'Arles et des Saintes-Maries-de-la-Mer, pouvoir régional, etc.
Riziculteurs et saliniers imposent une hydrologie du delta inverse au régime naturel, qui ne favorise pas la conservation des espèces les plus originales. Mais une chose est sûre : quelles que soient les activités - préservation du milieu, chasse, coupe du roseau, croissance du riz -, et leurs besoins en eau, la Camargue est désormais au centre de toutes les convoitises.
Ainsi, si l'avenir de la Camargue dépend à moyen terme des impacts liés au réchauffement, à court terme son destin est entre les mains d'acteurs qui n'ont pas tous la sauvegarde de cet espace comme objectif. La Camargue et en particulier la ville des Saintes-Maries-de-la-Mer sont très vulnérables à court ou moyen terme à la montée du niveau marin (« submersion marine »),
Ninnenne