Les Volcans - La Montagne Pelée -
Saint-Pierre détruit par le volcan (Martinique)
Le 8 mai 1902, à 7h50, le volcan de la montagne Pelée émet une énorme détonation et réveille les habitants de Saint-Pierre, en Martinique.
Quelques minutes plus tard, les 30 000 habitants de cette ville meurent, brûlés et asphyxiés. Pourquoi les habitants sont-ils restés à côté de ce volcan qui donnait des signes d’entrée en activité depuis plusieurs semaines ?
La montagne Pelée
L’île de la Martinique, dans les Antilles, fait partie d’un arc volcanique formé par la subduction du fond de l’Atlantique qui s’enfonce vers l’ouest sous les îles.
Ses caractéristiques volcaniques sont de ce fait similaires à celles de la plupart des volcans qui constituent la ceinture de feu du Pacifique.
La montagne Pelée est un volcan qui se situe à l’extrémité nord de l’île.
Une nuée ardente mortelle
Le 8 mai 1902, à 7 heures du matin, les grondements de la montagne Pelée sont effrayants. Une masse de poussière noire s’abat sur la ville et aveugle les habitants. Soudain, l’obscurité la plus complète enveloppe la rade.
En même temps que s’élève un épais nuage de cendres, le volcan déverse abruptement des torrents de feu, de vapeur et de boue brûlante.
Au centre de la ville, un souffle d’une incroyable puissance renverse les murs en pierre de la cathédrale et fait voler toits et poutres métalliques.
Les effets de la convulsion se font sentir jusqu’à Fort-de-France, ville distante de 26 km à vol d’oiseau.
La pluie de cendres brûlantes dure environ un quart d’heure. Les bateaux qui sont dans le port chavirent, retournés par les vagues qui sont le contrecoup de l’explosion.
Dans la ville, des familles entières périssent autour de la table du petit déjeuner. On retrouvera leurs corps figés.
En effet, le nuage de cendres fut précédé par une vague de gaz et de cendres en suspension se déplaçant très vite.
Elle enveloppa Saint-Pierre, provoquant en quelques secondes la mort de 30 000 personnes.
Partout des incendies se déclarent et s’étendent rapidement à l’ensemble de la ville. Ils achèvent de détruire les maisons épargnées par les retombées incandescentes.
Le terme « nuée ardente » a été proposé par le vulcanologue Albert Lacroix. Il décrit « une émulsion de matériaux solides dans un mélange de vapeur d’eau et de gaz à haute température ».
La température du gaz est suffisante pour faire fondre le métal et le verre.
Une véritable catastrophe humaine
En temps normal, Saint-Pierre compte 20 000 habitants. Mais, en ce 8 mai, ce sont 30 000 personnes qui sont entassées dans la ville.
De nombreuses familles, inquiètes des signes d’activité du volcan, étaient venues chercher un refuge dans la ville.
Le lendemain de la catastrophe, les sauveteurs ne retrouvent que deux rescapés : un prisonnier à l’abri dans sa cellule et un cordonnier enfermé dans son échoppe.
La responsabilité des autorités
La responsabilité des autorités dans la catastrophe est considérable. L’explosion du 8 mai était tout à fait prévisible.
Dès le 25 avril, la montagne Pelée annonce son réveil par de petites explosions et des vomissements de cendres.
Dans les jours qui suivent, l’activité volcanique s’intensifie avec des détonations de plus en plus violentes. Il y a une forte odeur de souffre ; de plus, une véritable pluie de cendres tombe en permanence sur Saint-Pierre.
Le volcan émet une telle quantité de gaz et de cendres que les animaux meurent asphyxiés dans les rues de Saint-Pierre.
Malgré tous ces signes annonciateurs, personne n’ordonne d’évacuer la ville. Une vague enquête est menée qui conclue à l’absence de tout danger.
En vérité, des élections doivent avoir lieu. L’évacuation de la ville obligerait les autorités à repousser ces élections. Ce report entraînerait un coût considérable et de nombreux tracas administratifs.
L’éruption s’est poursuivie après la date fatidique pendant plus d’un an. Le 30 août 1902, une nouvelle « nuée ardente » dépasse en intensité celle du 8 mai. Elle dévaste une superficie deux fois plus grande et tue encore 1 000 personnes dans le village de Morne Rouge.
Au total, une soixantaine de nuées, d’intensités variables, sont émises entre 1902 et 1903.
Le neck s’est progressivement écroulé et le volcan a grossit tranquillement en amassant de l’énergie pour l’éruption suivante.
Trois autres éruptions explosives ont été enregistrées dont la dernière en 1932.
Les volcans - Geyser et source chaude
Les volcans sont d’énormes sources de chaleur qui peuvent perdurer des milliers d’années après l’arrêt de leur activité éruptive. Cette chaleur peut se manifester sous forme de fumerolles, de sources chaudes ou de geysers.
Phénomènes spectaculaires, les geysers sont de véritables volcans d’eau qui projettent, de façon continue ou intermittente, d’immenses jets de vapeur et d’eau très chaude. La plupart des geysers sont situés dans des régions volcaniques où le magma est relativement proche de la surface terrestre. On les trouve notamment en Islande, en Nouvelle-Zélande et aux États-Unis, dans le célèbre parc de Yellowstone qui en compte à lui seul plus de 250.
Le nom de geyser vient de Geysir « jaillir » en islandais.
La formation des geysers
Trois conditions sont nécessaires à la formation des geysers:
- La présence d’un circuit souterrain où l’eau qui s’infiltre dans le sol peut circuler puis remonter à la surface
- Un réservoir, où cette eau peut s’accumuler
La proximité d’une poche de magma (roche en fusion) qui réchauffe l’eau emprisonnée
L’eau s’infiltre d’abord dans le sol et s’accumule dans des cavités, à proximité d’une poche de magma.
Ainsi chauffée, l’eau se transforme peu à peu en vapeur. La pression s’accroît et propulse vers la surface un puissant jet d’eau et de vapeur. La durée du phénomène varie de quelques minutes à quelques heures. Le jet d’eau s’affaisse lorsque la cavité ne contient plus d’eau ni de vapeur.
Le conduit d’un geyser peut être très complexe mais le principe de base ne varie pas :
La nappe d’eau souterraine est prisonnière d’un réservoir dans lequel elle est surchauffée bien au-delà de la température normale d’ébullition. La pression finit par se relâcher, l’eau se met à bouillir instantanément et elle jaillit en hauteur lorsqu’elle s’échappe du réservoir.
Les jets de vapeur et d’eau qui jaillissent du sol atteignent parfois plus de 100 m de hauteur. Le plus haut geyser encore en activité se trouve dans le parc national de Yellowstone: il s’agit du Steamboat, dont le jet dépasse 110 m de hauteur.
Entre 1899 et 1904, en Nouvelle-Zélande, le geyser Waimangu produisait régulièrement un jet d’eau de plus de 450 m de hauteur, et celui-ci ne cessait que lorsque le niveau de la nappe d’eau souterraine baissait à la suite de la rupture d’un barrage naturel.
Les sources d’eau chaude
Outre les geysers, l’activité volcanique engendre plusieurs phénomènes géothermiques. Chauffés par les roches volcaniques, l’eau et les gaz présents dans le sol composent des paysages surprenants où jaillissent de la boue, de l’eau ou des fumées.
Des gaz remontent à la surface et forment des mares de boue où des particules de roches volcaniques décomposées se mêlent à l’eau.
L’eau qui s’infiltre dans le sol près d’une zone volcanique est chauffée par les roches. Elle remonte à la surface et atteint des températures parfois très élevées. Plusieurs sources chaudes sont connues pour leurs vertus thérapeutiques, parmi lesquelles Bath, en Angleterre, et Vichy, en France.
Les sources chaudes sont classées en deux catégories :
Celles qui sont localisées dans les zones de volcanisme à forte teneur en silices (minéraux), dont l’eau est normalement claire
Celles qui sont sulfureuses et consistent en une boue bouillonnante
Les sources d’eau claire contiennent un grand nombre de minéraux dissous, surtout des silices, qui se déposent autour des sources d’eau quand l’eau refroidit.
Certaines forment des terrasses de tuf d’un blanc éblouissant, comme celles du parc national de Yellowstone et de Pamukkale en Turquie.
Les mares de boue bouillonnante se rencontrent dans les régions bourbeuses. La boue est souvent teintée de jaune en raison de la haute teneur en souffre. La température d’ébullition peut dépasser 100°C.
Il peut être dangereux de s’approcher trop près de ces mares.
Les fumerolles
Les fumerolles sont des émanations de gaz que l’on retrouve souvent sur les flancs des volcans. Comme les geysers, elles fusent de la terre par un conduit vertical en une colonne de vapeur soufrée.
Ce sont des gaz brûlants dont la composition est variable. L’un des gaz les plus fréquemment émis est le dioxyde de carbone.
On trouve également autour des fumerolles du soufre pur.
Comme il est plus lourd que l’air, il peut s’accumuler dans des cavités situées dans le sol. Il peut donc asphyxier animaux ou personnes qui s’y trouveraient pris au piège.
Geysers et sources chaudes célèbres dans le monde
Les sources chaudes et les fumerolles de Yamanouchi, près de Nagano au Japon, sont connues pour leurs occupants peu ordinaires. En effet, les macaques japonais prennent des bains dans une eau à plus de 45°C pour oublier les rigueurs de l’hiver.
Après 1960, les macaques ont découvert les bienfaits des bains dont l’eau est riche en minéraux. Depuis, ils ont pris l’habitude de prendre des bains en famille.
Les Japonais ont creusé deux bassins spécialement pour eux. Les hommes se baignent dans d’autres bassins.
Dans le Nevada, dans le Black Rock Desert, un triple geyser est entouré de bassins d’eau chaude qui sont retenus par des terrasses de travertin (carbonate de calcium).
Au cours du temps, les dépôts de minéraux ont édifiés trois sommets rocheux. Situé à 1 300 m d’altitude, la région du Fly Geyser constitue un spectacle magnifique. Le Stokkur est l’un des plus célèbres geysers islandais. Entré en activité en 1789 à la suite d’un séisme, il a jailli régulièrement jusqu’à ce qu’un autre séisme l’obstrue en 1896. Le cycle se répète toutes les 8 minutes. Cette régularité est due à l’intervention de l’homme qui a déblayé le conduit en 1963.
Avec le Geysir, le Strokkur est l’une des principales attractions touristiques de l’Islande.
C’est le Geysir, décrit pour la première fois en 1294, qui a donné son nom au mot geyser. Bien que l’activité volcanique ait cessé depuis 10 000 ans, la température peut atteindre 240°C en profondeur.
Le Geysir (sud-ouest de l’Islande) jaillit toutes les 8 à 10 heures depuis le tremblement de terre de juin 2000. Waimangu se situe dans l’île du Nord, en Nouvelle-Zélande. La ceinture volcanique de l’île du Nord a connu de puissantes éruptions explosives au cours des 10 000 dernières années. La vallée de Waimangu est une zone désolée pleine de cratères, de bassins bouillonnants et de geysers.
Un geyser, apparu en 1902, et actif jusqu’en 1905, jaillissait toutes les 5 à 30 minutes à plus de 450 mètres de haut.
C’est le plus haut geyser jamais observé.
La vallée était dominée par des geysers éparpillés et par une série de bassins roses et blancs étagés sur plusieurs niveaux, les White Terraces.
Les Maoris venaient s’y baigner.
Le 10 juin 1886, tout a été anéanti par une violente éruption du mont Tarawera tout proche. L’éruption a enseveli trois villages maoris, tuant 155 personnes.
L’un de ces villages a été exhumé comme à Pompéi.
Les volcans - L’énergie géothermique
Centrale géothermique de Bouillante (Guadeloupe)
La chaleur interne de la Terre offre une source d’énergie abondante et presque inépuisable. Pourtant, on l’exploite très peu.
L’énergie géothermique résulte surtout de la désintégration radioactive naturelle d’uranium, de thorium et de potassium.
A la différence de l’énergie issue de combustibles fossiles, elle produit peu de dioxyde de carbone et ne contribue donc pas au réchauffement de la planète.
Les réservoirs naturels d’énergie
Les limites entre les gigantesques plaques qui composent la croûte terrestre sont souvent le théâtre de phénomènes liés à la présence de magma à proximité de la surface. Les geysers se rencontrent surtout dans l’ouest des États-Unis, en Islande, en Nouvelle-Zélande, dans les Andes et dans l’Himalaya. Ces mêmes régions ont permis l’installation de centrales géothermiques, des usines produisant de l’énergie à partir de la chaleur du sol.
Ce sont dans ces régions où l’énergie calorique de la Terre est concentrée ainsi que dans les zones volcaniques actives que l’on peut exploiter l’énergie géothermique.
La géothermie
A l’époque romaine, il y a 2 000 ans, on utilisait les sources chaudes pour chauffer les maisons. Cela se pratique toujours en Islande et au Japon. Cependant, les sources chaudes dégagent souvent des gaz sulfureux. De plus, la température de l’eau baisse rapidement si on l’achemine loin de la source.
Par contre, le moyen le plus souple est d’utiliser l’énergie géothermique pour produire de l’électricité.
On a créé la première centrale électrique géothermique en 1904 à Larderello, en Italie. Il en existe aujourd’hui dans une vingtaine de pays. L'eau chaude, dont la température atteint 350°C, peut être canalisée et transformée en vapeur pour faire fonctionner des turbines qui produisent l'électricité.
La plus grande centrale se trouve en Californie et fournit plus de 1 700 mégawatts d’électricité ce qui permet d’alimenter un demi-million de foyers.
La géothermie permet également de cultiver, en Islande, des tomates sous serre bien que l’on ne soit pas loin du cercle polaire.
On peut également utiliser la géothermie pour économiser l’énergie. En effet, à l’aide de canalisations souterraines en circuit fermé, une pompe à chaleur permet de faire circuler la chaleur géothermique entre une maison et le sol.
Une telle pompe peut réduire la consommation d’électricité ou de fuel de 50%.
A Reykjavik, en Islande, l'eau chaude naturelle est canalisée depuis 1925 et distribuée dans toutes les maisons.
Des ressources inexploitées
La géothermie est utilisée dans les régions où l’on trouve de l’eau chaude dans le sol. L’énergie géothermique fournit moins de 0,02% des besoins annuels d’énergie. La plupart des producteurs sont situés sur la ceinture de feu du Pacifique, où l’activité volcanique est intense.
Pourtant, les roches sèches chaudes sont beaucoup plus répandues que les réservoirs naturels d’eau chaude.
Si l’on trouvait le moyen d’extraire leur chaleur, la production d’énergie géothermique pourrait se développer.
Les roches sèches chaudes se trouvent à 2 km de profondeur ou plus. Il faut donc forer à cette profondeur puis recueillir l’énergie calorifique pour l’acheminer à la surface.
Dans des puits expérimentaux, on utilise de l’eau pour fracturer la roche, créant des fissures qui se remplissent de vapeur.
La vapeur gagne alors la surface où l’on peut utiliser son énergie.
Cette source d’énergie, non polluante, est prometteuse. Mais, à ce jour, son exploitation n’est pas rentable. Cependant, le pompage de l'eau dans le sol des régions où l'on trouve une roche chaude sèche afin de produire de la vapeur d'eau artificiellement est une technique qui pourrait bien se révéler une source d'énergie précieuse dans le futur.
Les volcans - Les volcans d'Auvergne -
Mont-Dore. By Tiseb
Les volcans d’Auvergne peuvent-ils se réveiller ?
Pour les volcanologues, un volcan n’est jamais éteint. L’Auvergne comporte l’un des plus importants rassemblements de volcans au monde.
Sous ses « puys », le Massif Central cache une véritable marmite explosive. Actuellement, la chaîne des Puys nous semble bien inoffensive.
Pourtant, des traces qui ne sont pas si anciennes démontrent que ces volcans se sont « éteints » il n’y a pas si longtemps.
Bien que certaines dates soient discutées, des textes évoquent un passé plutôt mouvementé.
A quand remonte la dernière éruption des volcans d’Auvergne ?
Il y a la date officielle retenue par les volcanologues sur des preuves établies et il y a des traces plus controversées.
En creusant la piscine municipale de Clermont, on a découvert dans un lit de sable (autrefois la Limagne était un lac) des cendres volcaniques et des déchets organiques assez récents, datés par le carbone 14 à l’an 1050.
Cependant, les cendres sont peut être plus anciennes que les débris d’où l’incertitude. Par contre, si on s’en réfère à des textes de l’époque, il se pourrait bien qu’il se soit effectivement passé quelque chose.
En effet, des textes régionaux, écrits sous Henri Ier, font référence à des incendies et à « des flammes ensevelissant sous une montagne de cendres les montagnes ».
Le texte n’est pas écrit dans un langage scientifique mais est plutôt troublant.
A Volvic, qui signifie d’ailleurs volcan, on a trouvé des os de bœufs dans la lave. Les noms donnés aux nombreux volcans de la région suggèrent un passé très mouvementé : Pavin (de pavens, effrayant), puy Coulan qui pourrait être une allusion à la lave.
Officiellement, la seule date retenue est 1 550 avant notre ère. Cette date a été obtenue à partir de la datation du charbon de bois prélevé par le Pr Brousse dans les rejets de la chaîne des Puys.
Cela peut sembler lointain mais c’est également l’âge que l’on attribuait à la dernière éruption d’El Chichon, un volcan mexicain, qui s’est réveillé en mars 1982.
A près son long sommeil, El Chichon a rejeté un énorme nuage de cendres qui a perturbé le climat de la planète pendant un an.
En janvier 1973, un volcan en Islande, qui dormait depuis 5 000 ans s’est brutalement réveillé.
Les tremblements de terre en Auvergne
Quand les puys se réveilleront, on aura des signes précurseurs avant que le pire ne se produise.
Les tremblements de terre sont le signal d’alarme le plus sûr.
En Auvergne, il n’y a eu aucune secousse très sérieuse depuis les séismes de 1477 et 1490. Ces tremblements de terre n’ont pas été dévastateurs mais ont quand même fendu le mur de la cathédrale de Clermont et détruit Riom.
Depuis, on enregistre de petites secousses de temps en temps. Grâce aux registres tenus par EDF qui entretient et surveille les quelques cinquante barrages de la région, on constate que le plus violent séisme de la région est celui de Riom en 1982.
La secousse avait une intensité de 4,5.
On a connu bien pire dans les Pyrénées ou les Alpes.
La menace vient des sous-sols
Riom est situé au croisement de deux failles. Les volcans sont liés au mouvement des Alpes. Le Massif Central, l’Alsace, la région de Bonn, en Allemagne, la région de Prague en Tchécoslovaquie, présentent des volcans qui sont tous sortis sur des blocs de terrain « hercyniens », restes d’une chaîne qui barrait l’Europe actuelle, au Carbonifère, voici 200 millions d’années.
L’Italie grimpe à l’assaut de l’Europe. L’Afrique fait pression sur la France et l’Espagne. Ce sont les forces tectoniques provoquées par la collision entre les plaques d’Afrique et d’Europe qui sont à l’origine de la formation des Alpes, de la chaîne des Pyrénées et des volcans d’Auvergne.
Dans le Massif Central, la terre est en permanence agitée bien que ce soit la plupart du temps imperceptible pour ses habitants.
L’Europe a tendance à s’étirer d’est en ouest sous la pression de l’Afrique. Il en résulte des cassures et le Massif Central est situé sur un de ces points névralgiques.
La région est sous surveillance et plusieurs sismographes ont été installés. Tous les volcanologues sont d’accord pour dire que les volcans d’Auvergne se réveilleront un jour mais personne ne peut prédire la date.
Les volcans - Les volcans d'Avergne - Naissance -
Vue aérienne de la chaine des Puys. By Steynard
L’Auvergne est connue pour ses volcans. La chaîne des Puys, étudiée par les scientifiques dès le 19e siècle, a d’ailleurs joué un rôle important dans l’histoire de la géologie.
Le parc naturel régional des Volcans d’Auvergne a été créé en 1977, couvrant 395 000 ha sur les départements du Cantal et du Puy-de-Dôme.
Au Nord, sur la commune de Saint-Ours (Puy-de-Dôme), on trouve le parc européen du volcanisme « Vulcania ».
La naissance des volcans d’Auvergne
Il y a environ 570 millions d’années, se produisit un bouleversement de l’écorce terrestre qui fit surgir de hautes montagnes dont le Massif Central. Mais, au fil du temps, l’érosion le nivela.
Il y a environ 260 millions d’années, l’Auvergne n’est qu’un bas plateau granitique. Ce plateau va être recouvert progressivement par la mer.
Il y a environ 65 millions d’années, les forces tectoniques provoquées par la collision entre les plaques d’Afrique et d’Europe aboutissent à un relèvement et une émersion de l’Auvergne.
Les chaînes des Pyrénées (achevé il y a 10 millions d’années) et des Alpes (il y a 10 à 25 millions d’années) surgissent, soulevant et bousculant le Massif Central. Entre les fractures et les failles, des terrains restent en relief : mont du Forez, mont du Livradois.
Parallèlement d’autres terrains s’affaissent et forment des fossés d’effondrement où se sont accumulés les sédiments : Limagne, plaine d’Ambert, bassin d’Aurillac...
A la faveur des fissures, le magma interne, en fusion jaillit. Les volcans d’Auvergne naissent. Dans l’ordre, c’est tout d’abord l’apparition des massifs du Cantal (entre 13 millions et 2,8 millions d’années) et des monts Dore (entre 6 millions et 250 000 ans) dont les coulées de lave se répandent sur l’Aubrac.
Enfin, apparaissent les volcans de la Comté. Durant l’ère quaternaire (notre ère), la chaîne des volcans des Dômes s’est formée.
La chaîne des Puys
Cette chaîne est une série de cônes de cendre, de dômes de lave et de maars alignés du nord au sud.
Les maars sont des cratères formés par des éruptions explosives, entourés de débris éjectés et souvent remplis par des lacs.
Leur formation débuta il y a 70 000 ans, avec flux pyroclastiques et de longues coulées de lave.
Elle s’acheva il y a environ 6 000 ans.
L’activité volcanique la plus récente s’est produite près de Besse-en-Chandesse. La datation au carbone 14 la situe vers 4040 avant notre ère.
Cette activité volcanique a été marquée par de puissantes explosions qui ont créé le maar du lac Pavin.
Aujourd’hui, on peut admirer environ 90 cônes de cendre, maars et dômes de lave qui s’étendent sur près de 50 km à travers le Massif Central.
Par rapport au niveau de la mer, le point culminant de la chaîne des Puys se situe à 1 465 m environ.
Les volcans d’Auvergne sont-ils éteints ?
Chaque volcan est unique et imprévisible. Certains volcans, comme ceux d’Auvergne, sont restés en sommeil pendant toute l’histoire de l’humanité.
Pourtant, certains de ces volcans « éteints » sont brusquement entrés en éruption presque sans signe précurseur.
Mais rassurez vous, les géologues utilisent aujourd’hui des techniques d’analyse sophistiquées pour dater les roches. Ils peuvent ainsi démontrer que de nombreux volcans, bien qu’inactifs durant des milliers d’années, ont repris vie.
Le signe avant-coureur d’une éruption le plus évident est certainement l’augmentation de l’activité thermique.
C’est un phénomène qui s’observe facilement. Lorsque la température du réservoir magmatique sous-jacent augmente, l’activité des fumerolles ou la température des sources chaudes se modifient.
Les sources minérales et thermales ne manquent pas en Auvergne. Parmi les sources thermales, le record de chaleur est détenu par Chaudes-Aigues avec 82°.
Le maximum de Vichy est de 66°.
Chaudes-Aigues, du vieux français « eaux chaudes » est alimenté depuis le 14e siècle par le premier système géothermique du monde. Plus de 30 sources, déjà appréciées des Romains, fournissent les eaux les plus chaudes d’Europe.
Les sources sont liées au foyer d’origine volcanique situé sur la chaîne des Puys.
D’autres phénomènes permettent également de prévoir un début d’activité volcanique : éruptions de geysers, quantité anormale de vapeur émise par un cratère ect.
On peut affirmer qu’un volcan n’est jamais définitivement éteint. Il peut seulement rester en sommeil sur de très, très longues périodes.
Concernant la chaîne des Puys, nul ne peut dire si l’activité reprendra un jour, ni quand cette chaîne volcanique sortira de son long sommeil.
Les volcans - Les 15 principales éruptions volcaniques
Montagne Pelée. By Jean & Nathalie
Une éruption volcanique est spectaculaire mais également très dangereuse pour l’homme comme pour la faune et la flore.
L’impact sur l’environnement varie selon le type d’éruption. L’éruption explosive peut relâcher d’énormes quantités de poussières et de gaz ce qui provoque des cataclysmes pouvant avoir un réel impact sur les climats.
Depuis plusieurs années, les pays les plus menacés par des volcans ont installé des systèmes de surveillance afin de pouvoir prévoir une éventuelle éruption.
C’est grâce à cette surveillance que certaines catastrophes humanitaires ont pu être évitées. Ce fut le cas par exemple en 1991 lorsque le Pinatubo est sorti de son sommeil aux Philippines. Le bilan de 400 victimes aurait pu être bien plus lourd si les populations n’avaient pas été déplacées.
Environ 1500 avant notre ère.
Santorin. Grèce
Hauteur de la colonne en km : 36
La durée exacte de l’éruption n’est pas connue
Taux d’émissions (kg/s) : 2,5 x 108
Santorin, anciennement Thêra, est une belle île au centre volcanique des Cyclades. Archéologues et historiens pensent que cette éruption catastrophique a provoqué le déclin puis la disparition de la civilisation minoenne.
79. Vésuve. Italie
Hauteur de la colonne en km : 32
Durée de l’éruption : 9,5 heures
Volume du magma (km 3 ) : 2,1
Taux d’émission (kg/s) : 1,5 x 108
Nombre de victimes : environ 2000
Activité volcanique principale: Coulées pyroclastiques, pluies de cendres
C’est à côté du Vésuve qu’est né en 1849, le premier observatoire volcanologique du monde. C’est grâce au témoignage de Pline le Jeune dans ses deux lettres adressées à Tacite que nous avons une idée précise des phases de cette catastrophe.
L’éruption a eu deux phases :
Formation d’une colonne plinienne de plus de 30 km de haut qui a produit une pluie de ponces sur les villes de Pompéi et de Stabies
Coulées pyroclastiques qui ont détruit Herculanum et ce qui restait de Pompéi
1586. Kelut. Indonésie
Nombre de victimes : environ 10 000
Activité : Lahar
Le Kelut est un stratovolcan de taille assez modeste mais qui reste l'un des volcans les plus dangereux de Java.
Son cratère sommital accueille un lac acide entre chaque éruption. L’activité se traduit par des lahars et des éruptions phréatomagmatiques dus à la présence de cet important volume d'eau.
Le gouvernement a mis en place un système de drainage pour empêcher le lac de trop grandir et éviter ainsi des lahars trop dévastateurs.
L’éruption de 1586 est la plus meurtrière de l’histoire de ce volcan.
La dernière éruption s'est produite en 1990
1631. Vésuve. Italie
Hauteur de la colonne en km : 19
Durée de l’éruption : 11 heures
Volume du magma (km 3 ) : 0,2
Taux d’émission (kg/s) : 1,5 x 107 – 3 x 107
Nombre de victimes : environ 4000
Activité volcanique principale: Coulées pyroclastiques
Le 16 décembre 1631, à 7h du matin, le Vésuve est entré à nouveau en éruption. Un vaste secteur autour du volcan a été ravagé par des pluies de lapillis et de cendres ainsi que des coulées pyroclastiques et des coulées de boue.
1783. Laki. Islande
Volume du magma (km 3 ) : 12
Nombre de victimes : environ 10 500
Activité volcanique principale: Pluies de cendres et gaz
La fissure éruptive de Lakagigar, ou Laki, est constituée par 130 cratères éruptifs, sur une distance d’environ 25 km. Ces cratères se sont formés durant une éruption de dimension colossale entre 1783 et 1785.
Cette éruption est considérée comme la pire catastrophe naturelle survenue en Islande.
Le volume de magma éjecté fut de 12 km 3. La lave sortait des cratères à une vitesse de 8 000 m3/s. Elle s’est déversée sur une superficie d’environ 600 km².
Environ 500 millions de tonnes de gaz ont jailli dans l’atmosphère.
Plus de la moitié du cheptel islandais est mort empoisonné ou de faim. Les hommes n’ont pas été épargnés par la famine et 20% de la population islandaise, soit 9 000 personnes sont mortes de faim dans les mois qui ont suivi la catastrophe.
1792. Unzen. Japon
Nombre de victimes : environ 15 200
Activité volcanique principale: Gaz (carestia).
Autres activités : Avalanches et raz de marée
Le mont Unzen est situé dans la péninsule de Shimabara, dans la partie nord-ouest de l’île de Kyushu.
Les trois édifices sont répartis sur une zone de 20 km de diamètre.
En 1792, le sommet du volcan a été secoué par une série d’explosions phréatiques accompagnée de coulées de lave.
L’éruption a eu lieu trois mois plus tard. Elle est considérée comme la plus grande catastrophe volcanique du Japon.
L’activité sismique a provoqué l’écroulement du dôme qui dévala la montagne en dévastant tout et en tuant 9 528 personnes.
Les produits volcaniques finirent leur course dans la mer et déclenchèrent plusieurs tsunamis qui firent près de 5 000 victimes.
1815. Tambora. Indonésie
Hauteur de la colonne en km : 44
Durée de l’éruption : 2,2 heures
Volume du magma (km 3 ) : 1,2
Taux d’émission (kg/s) : 3,8 x 108
Nombre de victimes : environ 92 000
Activité volcanique principale: Pluies de cendres (carestia).
Ce volcan est situé sur l’île de Sumbawa, à l’est de Java. Le Tambora est un grand stratovolcan qui couvre 1 400 km².
La partie centrale est occupée par une caldeira de 6 km de diamètre et d’environ 650 m de profondeur qui s’est formée suite à l’éruption de 1815.
Cette activité, accompagnée d’une extrusion de magma d’un volume de 50 km3, est considérée comme la plus puissante des éruptions historiques.
Outre le nombre considérable de victimes, l’éruption a perturbé le climat de la Terre pendant plusieurs années.
Dans toute l’Europe, 1815 a été l’année « sans été » car les cendres projetées dans les hautes strates de l’atmosphère avaient absorbé une partie des rayons solaires.
Cette catastrophe a engendré un refroidissement du climat au niveau de la planète. Famines et épidémies ont touché tous les continents.
1883. Krakatoa. Indonésie
Hauteur de la colonne en km : 25
Nombre de victimes : environ 36 500
Activité volcanique principale: Eruption explosive
Autre activité : tsunami
Krakatoa est le nom d’un îlot volcanique situé entre Java et Sumatra. Le 20 mai 1883, le Perbuatan, volcan de l’île, se réveilla.
Le 26 août marque le début de l’éruption paroxysmique qui atteignit son apogée le 27.
Ce jour là, une énorme explosion se fit entendre jusqu’en Australie, à plus de 4 000 km.
Une colonne éruptive s’éleva, couvrant la région de cendres et de ponces. Le Soleil fut masqué pendant 2 jours.
L’éruption déclencha également une série de tsunamis qui tuèrent plus de 36 000 personnes.
L’onde de choc a été enregistrée dans le monde entier. A cause des poussières, la température sur Terre baissa.
En Europe, le rayonnement solaire baissa de 10%.
1902. Santa Maria. Guatemala
Hauteur de la colonne en km : 34
Durée de l’éruption : 35 heures
Volume du magma (km 3 ) : 8,6
Taux d’émission (kg/s) : 1,7 x 108
Nombre de victimes : environ 6 000
Activité volcanique principale: Coulées pyroclastiques
Ce volcan est très actif et en éruption permanente. L'éruption de 1902 est considérée comme la 3e plus violente éruption du XXe siècle.
Cette éruption a duré 19 jours et a culminé le 25 octobre par une phase explosive plinienne.
L’activité qui est en cours actuellement a débuté en 1922.
1902. Soufrière. Saint Vincent (Antilles)
Nombre de victimes : environ 1 500
Activité volcanique principale: Coulées pyroclastiques
Depuis le 18e siècle, la Soufrière a été secouée par 7 éruptions dont les plus importantes ont eu lieu en 1718, 1812, 1902-1903 et 1979.
La Soufrière est un stratovolcan qui se caractérise par l’édification de dômes de lave et des destructions périodiques dues aux explosions qui engendrent des coulées pyroclastiques destructrices.
L’activité de 1902 a produit des coulées pyroclastiques qui ont dévasté le nord de l’île, allant jusqu’à la ville de Georgetown.
1902. Montagne Pelée. Martinique (Antilles)
Durée : cycle éruptif entre 1902 et 1903
Nombre de victimes : environ 28 000
Activité volcanique principale: Coulées pyroclastiques
La montagne Pelée se compose d’un stratovolcan qui émet du magma trop visqueux pour produire des coulées.
Ce magma forme au sommet du volcan des dômes de lave dont la croissance est périodiquement interrompue par des éboulements ou des explosions qui produisent des coulées de gaz.
Cela faisait près de 3 siècles que le volcan n’avait pas donné de signes d’activité importante quand il se réveilla en 1902.
1932. Quizapu . Sud des Andes, près de la frontière avec l’Argentine, dans le centre du Chili
Hauteur de la colonne en km : 30
Durée de l’éruption : 18 heures
Volume du magma (km 3 ) : 4,3
Taux d’émission (kg/s) : 1,5 x 108
Ce volcan est situé à l’extrémité d’une chaîne de volcans constituant le système éruptif de Descabezado Grande-Cerro Azul.
Il possède un cratère sommital de 500 m de diamètre.
En 1932, le Quizapu a été le site d’une des plus grosses éruptions explosives du XXe siècle.
1951. Lamington . Papouasie Nouvelle Guinée
Hauteur de la colonne en km : 8
Nombre de victimes : environ 3 000
Activité volcanique principale: Coulées pyroclastiques
Ce volcan ne s’était pas manifesté depuis la préhistoire. La grande éruption de type péléen de 1951 a été suivie par des volcanologues.
Le 15 janvier, des secousses sismiques ont provoqué des éboulements sur les flancs du volcan. Dans les jours qui suivirent, des colonnes de cendres et de gaz s’élevèrent du sommet. Il y a eu ensuite de nombreuses explosions qui libérèrent une énorme nuée volcanique.
Les coulées pyroclastiques dévastèrent une région de 235 km² et toutes les habitations dans un rayon de 10 km
1985. Nevado del Ruiz . Colombie
Nombre de victimes : environ 23 000
Activité volcanique principale: Eruption explosive
Le « moderne » Nevado del Ruiz est situé dans la caldeira de l’ancien volcan Ruiz. Il est recouvert toute l’année par une épaisse couche de neige et de glace.
La chaleur dégagée par les éruptions a fait fondre les glaciers sommitaux, provoquant des lahars dévastateurs.
En 1985, l’éruption fut la plus meurtrière d’Amérique du Sud. En effet, le 13 novembre, des flux pyroclastiques déclenchés par une petite éruption firent fondre la calotte glaciaire sommitale.
Empruntant les étroites vallées sur 100 km, les lahars rayèrent Armero de la carte et tuèrent plus de 20 000 personnes.
Lorsque les coulées s’arrêtèrent, elles durcirent comme du béton, condamnant à mort les victimes encore vivantes.
1991. Pinatubo. Philippines
Hauteur de la colonne en km : 40
Durée de l’éruption : 6-9 heures
Volume du magma (km 3 ) : 5
Taux d’émission (kg/s) : 4,2 x 108
Nombre de victimes : environ 400
Activité volcanique principale: Eruption explosive
Le Pinatubo est actif depuis plus d’un million d’années. Son activité est rythmée par des éruptions séparées par plusieurs siècles d’accalmie au cours desquels la végétation tropicale envahie les versants.
En juin 1991, le Pinatubo entra en éruption lors de ce qui devint la 2e plus violente éruption volcanique du XXe siècle.
Une série d’éruptions pliniennes envoyèrent à 40 km dans l’atmosphère 10 km3 de roches et de cendres.
D’énormes flux pyroclastiques calcinèrent les environs jusqu’à 17 km et des lahars détruisirent les villages jusqu’à 60 km à la ronde.
La surveillance du volcan permit d’évacuer une partie de la population mais plusieurs centaines de personnes furent tuées, en partie à cause de l’arrivée simultanée du typhon Yuna.
Cette éruption a eu des conséquences sur le climat mondial avec une baisse des températures.
De plus, l’éruption a causé de très graves déséquilibres au niveau de l’environnement dans cette partie du monde pendant de nombreuses années.
Ninnenne