Paléontologie - Guerre préhistorique -
Guerre préhistorique. Chirurgie et medecine des premiers hommes
Le magazine Science & Vie d’août 2003 nous a offert un très bon article sur les dernières découvertes liées aux combats que se livraient nos ancêtres.
Des fouilles ont révélé que l’âge de Pierre ne fut pas seulement celui des peintures rupestres, mais aussi celui de véritables violences, parfois organisées.
Pourtant, nos ancêtres avaient peu de raisons de s’entre-tuer. En effet, ils ne possédaient pas de biens matériels.
Pourquoi, dans ce cas, l’homme de Cro-Magnon se livrait-il à ces tueries ?
Scénario d’une tuerie
La scène se déroule il y a 12 000 ans sur le site de Jebel Sahara. Après une journée de chasse et de cueillette, une cinquantaine d’hommes, femmes et enfants se retrouvent au campement.
Chacun s’affaire autour des bêtes à dépecer ou sur les meules de pierre qui servent à moudre les graines.
Ce tableau paradisiaque est brutalement interrompu par des cris aigus. Dévalant la colline, un groupe d’individus envahit le campement. Et, c’est le carnage !
Sans distinction d’âge, ni de sexe, des dizaines de membres de la tribu sont transpercés par des lances et des flèches.
Les assaillants se rendent maîtres du camp et du territoire environnant. Cette première bataille de l’humanité a été attestée par l’exhumation des squelettes.
Le mythe du bon sauvage ébranlé
Contrairement aux certitudes bien ancrées, certains chercheurs dressent aujourd’hui un tableau sombre des mœurs de nos ancêtres du Paléolithique.
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Coupe de squelette préhistorique (- 2500) d'un adulte de 30 ans. Une flèche a été très profondement enfoncée dans le thorax. (photo de Science & Vie)
D’après l’anthropologue Lawrence Keeley, les guerres préhistoriques étaient « terriblement destructrices car elles anéantissaient les biens, les moyens de production et les abris ; elles semaient la terreur car elles étaient brutalement mortelles et mutilantes ».
Des preuves accablantes
On a longtemps considéré l’âge de Pierre (jusqu’à 5 000 ans avant notre ère) comme une période pacifique.
Cro-Magnon, qui vivait de chasse et de cueillette, ne serait-il pas le pacifiste que l’on croyait ? Malheureusement non.
On sait aujourd’hui que dès le Paléolithique supérieur, les actes violents, meurtres et agressions sont perpétrés.
L’examen récent de squelettes a révélé la présence de pointes de silex dans les colonnes vertébrales.
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Propulseurs, pointes de flèche et de harpon: les armes de Cro-Magnon étaient diversifiées et mortelles
A San Teodoro, en Sicile, une pointe de silex a été retrouvée dans le bassin d’un squelette féminin, daté de 12 000 ans avant notre ère.
Dans la grotte Cosquer, découverte en 1992, une peinture montre un être humain tombant sur le dos, vraisemblablement tué par une sagaie et un javelot.
Datée de 22 000 ans, cette peinture semble bien représenter une scène de meurtre. D’autres peintures semblables prouveraient que Cro-Magnon connaissait la notion de meurtre.
Pourquoi ces tueries ?
A cette époque, le gibier est abondant et la population ne dépasse guère quelques dizaines de milliers d’individus sur le futur continent européen.
Quelques hypothèses ont été avancées.
- Les tribus pouvaient se disputer les gisements de bons silex, rares et indispensables à la survie
- Elles s’affrontaient pour avoir accès à un territoire riche en baies ou en gibier
- Nos ancêtres, ayant perçu rapidement les risques de la consanguinité, pouvaient chercher à s’approprier des partenaires d’autres tribus
Violence sporadique ou guerre organisée ?
Deux théories s’affrontent sur la réelle portée de ces conflits.
Certains chercheurs pensent que chez les chasseurs-cueilleurs, il s’agissait plutôt de heurts meurtriers entre petits groupes.
Pour d’autres par contre, les guerres se sont montrées dès la préhistoire, généralisées et meurtrières.
En l’absence de traces écrites, les causes et l’étendue exacte de ces tueries sont impossibles à établir.
La préparation des morts avait-elle un contenu spirituel ou religieux ?
L’argument de la violence innée
Devons nous en conclure que la nature humaine est biologiquement belliqueuse ?
Dans les années 80, Jane Goodall, célèbre primatologue, a mis en évidence les comportements quasiment guerriers chez des sociétés de chimpanzés. N’oublions pas que nous partageons avec eux 98% de gènes en commun.
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Datant de - 11 500 ans, ce propulseur en bois à tête de cheval montre que nos ancêtres usaient d'armes sophistiquées. La lance était enfichée dans l'encoche pratiquée à une extrémité. (photo du magazine Science&Vie)
On ne sait pas exactement quand est apparu l'arc. Le plus ancien fragment date de 11 000 ans. Realisé en bois, il se conserve difficilement.
Médecins et chirurgiens
Dès la préhistoire, les hommes ont cherché à se soigner et à combattre les maux dont ils souffraient.
Vers – 30 000 ans, les hommes connaissaient déjà les propriétés thérapeutiques de l’argile et des ocres.
Ils utilisaient l’argile pour son pouvoir apaisant et cicatrisant.
De même, ils enduisaient les parois des tombes d’ocre qui préservait la dépouille de la putréfaction.
Trépanation
Même la trépanation, réalisée dès le IIIème millénaire, réussissait parfois. On a retrouvé un crâne qui fut trépané une première fois, sans doute pour guérir une tumeur au cerveau. Le malade survécut à cette opération comme en témoigne la repoussée osseuse autour de l’orifice. L’abcès étant revenu, une seconde trépanation fut effectuée. Et le patient survécut encore.
Lorsqu’il voulait effectuer une trépanation, le « chirurgien « de la fin du Néolithique découpait à l’aide d’un burin en pierre une rondelle de l’os du crâne du malade.
Amputation au Néolithique
Des chercheurs de l’Institut national de recherches archéologiques préventives ont découvert un squelette vieux de presque 7.000 ans portant la trace d’une opération chirurgicale.
L’étude a été publiée dans le journal Antiquity en janvier 2010.
Le squelette a été découvert sur un site du néolithique de Seine-et-Marne (France).
Il s’agit de l’amputation d’un avant-bras pratiquée il y a 6 900 ans. Il semble que l’homme a eu le bras arraché lors d’un accident.
A l’aide d’un silex, les chirurgiens ont sectionné l’extrémité de l’humérus. Le patient a survécu à l’opération car les traces de cicatrisation sont bien visibles.
D’après la sépulture, cet homme devait occuper une place importante au sein de la communauté. En effet, des objets funéraires ont été déposés dans la tombe, notamment une lame de hache en schiste poli, un pic en silex et également un agneau.
Paléontologie - Arme à feu et préhistoire -
Parmi les découvertes, certaines présentent des anomalies que l’on ne peut expliquer. Tout le monde est d’accord pour affirmer que les armes à feu n’existaient pas au temps de la préhistoire.
Nos ancêtres possédaient bien des armes pour chasser mais rien qui ne ressemble à un fusil. Officiellement, la poudre est apparue en Chine au XIe siècle. L’origine de ce que l’on appelait alors « les bouches à feu » est incertaine. Cependant, il est certain que les armes à feu portatives apparaissent au XIVe siècle en Occident.
Ce n’est qu’au XVIe siècle que le mousquet est remplacé par le fusil.
Cette chronologie est pourtant bousculée par des traces de balles qui ne devraient pas exister.
Le crâne de Broken Hill
Ce crâne qui appartient à un homme de type néandertalien est exposé au musée d’Histoire naturelle de Londres.
Ce crâne met en évidence une blessure qui a été infligée par des moyens inconnus. J’emploie le terme « inconnu » car les résultats de l’analyse du crâne sont en opposition totale avec tout ce que nous connaissons de l’évolution de l’Homme.
Ce crâne a été trouvé en 1921, près de Broken Hill, dans ce qui était alors la Rhodésie et qui est ensuite devenue la Zambie.
Sur le côté gauche du crâne apparaît un trou rond et lisse.
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Crâne de Broken Hill. (Musée d'Histoire naturelle de Londres).
Un expert en médecine légale de Berlin a estimé que le trou était identique à celui causé par des blessures par balle.
En effet, la propreté de la blessure suggère qu’un projectile lancé à très grande vitesse l’a produite.
C’est d’autant plus intrigant qu’exactement à l’opposé de cette blessure, le crâne est fracassé, comme si le projectile était ressorti du crâne par ce côté.
Pourtant, le crâne a été retrouvé à 18 m de profondeur ce qui exclut que la victime soit morte au cours des derniers siècles. Ce crâne serait vieux d'environ 4 000 ans.
Ce crâne est bien encombrant et nul, à ce jour, n’a pu fournir d’explications satisfaisantes.
Chasse à l’aurochs
L’aurochs a été domestiqué par l’homme il y a environ 6 000 ans. Mais, il était connu de l’homme bien avant. Cet animal est en effet magnifiquement représenté dans les peintures rupestres de Lascaux.
Depuis son lieu d’origine, l’Asie, l’aurochs s’est étendu au reste du monde pendant le Pléistocène.
A la fin de la dernière période glaciaire, il occupait un vaste territoire s’étendant de la pointe occidentale de l’Europe jusqu’aux régions les plus orientales d’Asie et des toundras de l’Arctique jusqu’à l’Afrique du Nord et à l’Inde.
La chasse intensive, le développement de la domestication et l’extension des terres agricoles ont peu à peu décimé l’aurochs sauvage.
C’est en 1627, en Pologne, que la dernière femelle s’est officiellement éteinte.
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Reconstitution d'un aurochs. Par Onkel-Wart
Le crâne d’un aurochs a été trouvé près du fleuve Lena en Sibérie orientale. Cette découverte n’a rien d’étonnante. Par contre, ce qui l’est beaucoup plus c’est que ce crâne présentait un trou lisse, de forme arrondie, ressemblant comme deux gouttes d’eau à une blessure par balle.
Le crâne était pourtant enfouie depuis fort longtemps, bien trop longtemps pour qu’une civilisation moderne soit responsable de cette blessure.
D’après les spécialistes qui ont examiné le crâne, l’animal aurait vécu plusieurs années après avoir été blessé.
Ces deux exemples parmi beaucoup d’autres illustrent bien ces fameuses « anomalies » qui dérangent tant la communauté scientifique en bousculant nos certitudes.
Ninnenne