Monuments - Cathédrale de la Major (Marseille)
La cathédrale de la Major se dresse sur une esplanade, un peu à l'écart du centre-ville, entre le Vieux-Port et le nouveauport de commerce, à proximité du quartier de la Joliette, du Fort Saint-Jean et du futur Musée national des civilisations de l'Europe et de la Méditerranée, que l'État a décidé de créer dans la deuxième ville de France, et que construira Rudy Ricciotti. Son architecture est grandiose, sa décoration intérieure, en marbre et porphyre, lui donne un aspect particulier pour un édifice religieux.
Elle a été érigée en basilique mineure par Léon XIII le 24 Janvier 1896.
Depuis le Vè siècle plusieurs édifices religieux se sont succédés à cet emplacement.
La cathédrale, dite de « la nouvelle Major » s’élève à l'ouest des vestiges de l’église romane dite de « la vieille Major ». Mais les destructions et les fondations nécessaires à l’implantation de la nouvelle cathédrale ont par ailleurs révélé l’existence d’une troisième église paléochrétienne et d’un baptistère établis sur le même site : ainsi peut-on parler des cathédrales de Sainte-Marie-Majeure dite la Major.
L'actuelle église de la Major est l'ancienne cathédrale de Marseille. C'est la plus ancienne église de Marseille. Érigée à l'origine au IVè siècle, elle a été reconstruite aux XIè et XII siècles, à l'emplacement de l'ancienne cathédrale, détruite par les Sarrasins en 923. Agrandie au XVIIè siècle, elle ne présente plus qu'une seule travée. Le chœur date du XIIè siècle, l'abside de la fin du VIè.
Construite en pierre rose de La Couronne, selon un plan en croix latine, c'est un très bel exemple d'architecture romane provençale. Elle comprend un chœur à abside, avec absidioles et des bas-côtés. Elle est voûtée en berceau, avec une coupole octogonale sur la croisée de transept et une demi-coupole sur l'abside heptagonale. Le clocher n'a été édifié qu'au XIV[size=11]e siècle. Entre le XVe et le XVIIIe siècle, une travée est rajoutée, avec une travée transversale sur la face nord.[/size]
Le décor de l'ancienne cathédrale est composé essentiellement de l'autel de saint Lazare, (XV[size=11]e siècle), en marbre de Carrare sculpté de 1475 à 1481 par Franjo Vranjanin, dit Francesco Laurana, sculpteur croate de l'école italienne. Il est situé dans le croisillon nord du transept, qui présente une arcature jumelée de style Renaissance, une des premières manifestations de ce mouvement en France. Dans la chapelle Saint-Sérénus, on trouve, outre l'autel-reliquaire de Saint-Sérénus en marbre (XIIIe siècle), un bas-relief en faïence d'une déposition de croix - « La mise au tombeau » - attribué à l'atelier du sculpteur italien Luca Della Robbia (fin XVe-début XVIe siècle).[/size]
La destruction de l'ancienne cathédrale de la Major, qui s'étendait jusqu'au bord de mer, fut décidée en 1852, pour permettre la construction de la nouvelle cathédrale. Mais, les protestations en 1853 de la Société française pour la conservation des monuments et la pression de l'opinion populaire ont permis de la sauver de la destruction totale et de conserver ce qui en subsistait après le début des travaux : le chœur et une travée. Elle s'est donc trouvée amputée de deux travées. Elle a été déclassée en église paroissiale lors de la construction de la nouvelle cathédrale, et est restée affectée au culte jusque dans les années cinquante. Elle est actuellement fermée pour restauration.
Elle avait été classée « Monument historique » en 1840, mais cela ne lui a pas épargné les déboires que l'on vient d'évoquer.
Sainte-Marie-Majeure (souvent appelée « la Major ») est la seule cathédrale édifiée en France, où l'on n'en avait pas construit depuis deux siècles, au XIX[size=11]e siècle. Construite entre 1852 et 1893, elle est considérée comme l’une des plus grandes cathédrales bâtie dans ce pays depuis le Moyen Âge. Ses dimensions, comparables à celle de la basilique Saint-Pierre de Rome, devaient, selon la conception de l’époque, être dignes de l’importance de la deuxième ville et du premier port de France, « porte de l’Orient » ; elles lui permettent d'accueillir 3 000 personnes. Sa construction a nécessité une amputation importante - deux travées - de l’ancienne cathédrale Notre-Dame (l’ancienne Major).[/size]
Décidée par Mgr Eugène de Mazenod, qui sollicita les autorités, comme il se doit en régime concordataire, la construction d’une nouvelle cathédrale fut entreprise en 1852. C’est le prince-président Louis-Napoléon Bonaparte qui en posa la première pierre le 26 septembre 1852. Ses architectes successifs accordèrent une large part à l’historicisme. Avec son appareillage de pierres alternativement vertes et blanches, cet édifice d’inspiration byzantine (emploi de la mosaïque, des coupoles) juxtapose des éléments romans et gothiques.
Le plan en croix latine a été conçu par Léon Vaudoyer dans le style romano-byzantin déjà expérimenté à Notre-Dame de la Garde. Mais ici, c’est dans des dimensions d’une autre importance que l’architecte va exercer son art. La présence simultanée de clochers et de coupoles est due à la volonté de l' architecte de faire référence à l'Occident et à l'Orient, sur le modèle de Notre-Dame des Doms à Avignon. Mais, ses dômes et ses coupoles rappellent ceux des églises d'Istanbul.
Structurée comme un édifice tripartite composé d’un portique monumental encadré de deux tours, d’une nef imposante et d’un massif groupant les sanctuaires, la cathédrale forme un ensemble architectural extraordinaire, qui n’a pas eu d’équivalent dans tout le XIX[size=11]e siècle. La construction aura duré 40 ans et, même de nos jours, les revêtements prévus pour les voûtes et les coupoles n’ont pas tous été achevés.[/size]
Les matériaux utilisés pour la construction de cette cathédrale de style byzantin sont très variés : pierre verte de Florence, marbre blanc de Carrare, pierres de Calissane et du Gard, onyx d'Italie et de Tunisie, mosaïques de Venise.
Léon Vaudoyer décède en 1872. L'architecte nîmois Jacques Henri Esperandieu, collaborateur de Léon Vaudoyer, lui succède et mène à bien la pose des charpentes métalliques et la réalisation des coupoles. Il décède à son tour en 1874.
C’est Henri Antoine Révoil qui achèvera la construction, s’attachant plus particulièrement à la décoration : mosaïques, sculptures, bronze, en compagnie des inspecteurs Errard, Mouren et Joly. La décoration intérieure est somptueuse, en marbre et prophyre, inspirée par le style byzantin. Les coupoles et les balustrades sont décorées avec des éléments empruntées aux cathédrales de Luques et de Sienne. La nouveauté du décor tient surtout à l'importance des cycles de mosaïque.
Il remettra la cathédrale à Mgr Jean-Louis Robert le 30 novembre 1893. Celle-ci sera érigée en basilique mineure le 24 janvier 1896 par le pape Léon XIII, et consacrée le 6 mai 1897.
La cathédrale de la Major a une longueur de 142 mètres ; les tours du portique ont 60 mètres de haut ; la nef s’élève à 20 mètres ; la coupole centrale culmine à 70 mètres pour un diamètre de 17,70 mètres, ce qui en fait la sixième du monde. Le chœur est ceint d’un très long déambulatoire bordé de chapelles rayonnantes.
Le Portique
Les façades extérieures et les différentes hauteurs des couvrements traduisent très bien, par leurs divisions, les divers volumes intérieurs, encore soulignés par la présence de tourelles qui font fonction de séparation pour chaque partie de l'édifice. Les façades extérieures et intérieures sont traitées en bandes avec alternance de polychromie : pierre de Cassis et marbre vert de Florence pour l' extérieur, couleurs chaudes à l'intérieur. Cette utilisation de pierres et de marbres de différentes couleur la rendent unique, mais pas nécéssairement classique.
La façade extérieure est flanquée de deux tours surmontées de dômes. Surplombant la voûte du porche, qui la précède, court une galerie en architrave reliant les deux tours. Sous les arcades, on peut voir une rangée de sept hautes statues représentant Le Christ au centre entouré des apôtres Pierre et Paul, ainsi que Lazare - qui aurait été, selon la légende, le premier évêque de Marseille - et ses compagnons (sa sœur Marthe, Maximin, Marie-Madeleine), saints légendaires de Provence. Sur le parvis s’élève la statue de Monseigneur de Belsunce, qui s’illustra durant la dernière grande épidémie de peste que connut la France, la peste de 1720.
La voûte du porche est revêtue de mosaïque bleue et or inspirée du mausolée de Galla Placidia à Ravenne. Les faces internes de ce porche sont occupées par les statues monumentales des saints évêques de Marseille des premiers temps, groupés par trois.
Le tympan, surmontant la triple arcature de l’archivolte, porte une rosace en son centre accompagnée de la stylisation, en mosaïque, des cités de Jérusalem et de Bethléem. Aux tympans des portes sont sculptés en marbre, au centre : Le couronnement de la Vierge par Guillaume ; à l’est : Le symbole de la Résurrection ; à l’ouest, L’agneau mystique et La fontaine de vie par Brémond.
La Nef
Trois énormes travées constituent la nef principale. Elle est couverte par voûtes d'arêtes, la croisée de transept et le chœur par cinq coupoles, sur trompe pour la première avec tambour octogonal ouvert de baies plein-cintre géminées, les autres sur pendentifs. L’élévation est rythmée par de très nombreuses colonnes de marbre. Bâties sur des piles où la pierre et le marbre alternent leurs tons rouge et ocre clair, elles sont éclairées par groupe de trois fenêtres hautes cintrées aux vitraux à décor non figuratif. Les nefs latérales, percées dans l’épaisseur des piles, portent les tribunes soutenues d’une triple arcature reposant sur des colonnes monolithes en porphyre à chapiteaux de marbre sculptés de feuillage. Les balustrades en marbre supportent des candélabres de bronze. Le pavement en mosaïque multicolore de l’école vénitienne est remarquable par l’originalité de ses dessins. On peut admirer, dans la troisième travée, le groupe sculpté par Auguste Carli représentant Véronique essuyant la face de Jésus tombé à terre.
Le Transept
Long de 50 mètres, formant les bras de la croix, le transept donne accès par des gradins, au déambulatoire qui entoure le chœur en le séparant des deux grandes chapelles latérales. En son centre, à la croisée, les quatre arcs monumentaux supportent la coupole centrale montée sur pendentifs passant ainsi du plan carré à l’octogone ; Les murs des huit côtés sont éclairés par huit fenêtres géminées en plein cintre et placées dans des arcades encadrées de colonnes à chapiteaux sculptés surmontés d'une rosace dispensant ainsi la lumière à 60 mètres de hauteur.
À chaque bras du transept, une coupole de moindre importance accompagne l’entrée de chaque chapelle latérale. Aux quatre angles formés par chaque énorme pile, sont placées les statues monumentales des quatre évangélistes dûes au sculpteur marseillais Louis Botinelly.
Les Sanctuaires
Sept marches font passer du transept aux sanctuaires. Au centre, l’autel majeur en marbre de Carrare, décoré de mosaïques d’Henri Antoine Révoil est abrité sous un ciborium au dôme de bronze soutenu par quatre colonnes d’onyx de Tunis, don du marbrier et sculpteur Jules Cantini. L’autel est placé sous la cour médiane qui éclaire le presbyterium, meublé des stalles et de l’orgue.
De chaque côté, sur la gauche, on accède à la chapelle du Chapitre dédiée au Sacré-Coeur, et à droite, à la chapelle Saint-Lazare dévolue au culte dominical pour les fidèles du quartier.
Le Déambulatoire
Il contourne le sanctuaire et dessert six chapelles absidiales dont deux ont reçu leur revêtement de mosaïque et leur décoration de marbres polychromes. Il donne accès en son milieu à la chapelle axiale qui forme à elle seule comme un édifice autonome, avec son narthex, sa nef et son abside surmontée de sa coupole sur trompes ornées de bustes d’ange. Primitivement dédiée à la Vierge, cette chapelle recueille actuellement le tombeau de saint Eugène de Mazenod (1837-1861), évêque de Marseille et fondateur des Oblats de Marie-Immaculée, missionnaires présents dans les cinq parties du monde, canonisé par le pape Jean-Paul II le 3 décembre 1995.
La cathédrale Sainte Marie Majeure, seule église de cette ampleur construite en France au XIX[size=11]e siècle, a été conçue en référence aux origines de la ville, fondée par des Grecs de Phocée en Asie mineure en 600 av. J.-C., et à son statut de « Porte de l’Orient », conféré par son activité portuaire, alors en plein essor.[/size]
Elle a été classée « Monument historique » dès le 9 août 1906.
Les travaux entrepris dans le cadre du Projet Euroméditerranée visent à la remettre en valeur : grâce à la liaison souterraine depuis le tunnel Prado-Carénage jusqu'à l'autoroute du littoral, la circulation de transit sera supprimée en surface et permettra de créer une esplanade et un espace public de qualité, qui seront redessinés par Bruno Fortier.
Procession du 15 août
Chaque année, dans la cathédrale de la Major, on peut assister à l'accomplissement d'une tradition populaire très forte, rapportée du Sud de l'Italie. Pour la fête de l'Assomption, le 15 août, les Marseillais célèbrent avec ferveur et dévotion la Procession à la Madone. La Vierge dorée sort de la Major pour partir en procession, portée par un groupe d'hommes, dans les vieilles rues du quartier du Panier, tout proche, au milieu d'une foule de fidèles, qui l'accompagnent jusqu'à son retour. Des chapelets et des messages sont accrochés sur les bras de la Vierge de la Major, les enfants lui sont présentés, les mouchoirs effleurent son manteau doré (et sont conservés jusqu'au 15 août suivant, car c'est un gage de protection).
[size=24]Monuments - Chateau Gaillard -
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Dominant la vallée de la Seine aux Andelys (Eure), Château-Gaillard a été construit par Richard Cœur de Lion en 1197.
Alors à la frontière du Vexin normand et du Vexin français, l’énorme forteresse va bientôt se trouver au centre du conflit franco-anglais.
Ce château, aujourd’hui en ruine, illustre parfaitement la précarité des constructions humaines aussi redoutables soient-elles.
La naissance de Château-Gaillard
En 1197, Richard Cœur de Lion, roi d’Angleterre, décide d’édifier une forteresse sur un promontoire escarpé qui domine toute la vallée de la Seine.
Pour cela, il débourse plus de 10 000 livres, une véritable fortune. Il est vrai que la menace venue du royaume de France se fait de plus en plus pressante.
En effet, Philippe Auguste a pris Gisors (1193), situé à une vingtaine de kilomètres et rien ne semble arrêter sa volonté de faire de son royaume un pays reconnu dans le monde entier.
Le château est destiné à contrôler la vallée. En conséquence, il est construit sur un éperon qui domine un méandre du fleuve et complété par une fortification placée sur l’île.
Un ouvrage militaire
Château-Gaillard présente, pour l’époque, une architecture inédite. Il possède une bastille triangulaire, le Châtelet, qui assure une première défense sur le plateau, en avant-garde de la forteresse. Dans l’intervalle des deux murailles se trouvent la basse-cour, la chapelle, le puits et les communs.
Dominant le fossé, la chapelle est percée de baies. L’énorme donjon ceinturé de contreforts atteint 8 mètres de diamètre intérieur et ses parois mesurent 4 mètres d’épaisseur.
Aujourd’hui, partiellement détruit, on peut tout de même se faire une idée de son agencement intérieur :
- Salle ronde du rez-de-chaussée accessible depuis le premier étage
- Trois étages communiquant par des escaliers de bois
Sur le flanc de la tour, se trouvent les appartements du commandant de la garnison.
Initialement, le Châtelet était hérissé de cinq tours ; il n’en reste plus qu’une aujourd’hui. Le donjon lui-même était entouré d’une double enceinte.
Les constructeurs ont donné une forme ondulée à la chemise de la tour, faisant ainsi disparaître les angles morts favorables à un assaut extérieur.
Encore aujourd’hui, le site de Château-Gaillard est l’un des plus beaux de Normandie.
Le siège de Château-Gaillard par Philippe Auguste
Philippe Auguste installe le siège en 1203. Richard Cœur de Lion est mort et c’est son frère Jean Sans Terre qui lui a succédé.
Ce dernier a conclut un traité de paix avec le roi de France le 22 mai 1200 (traité du Goulet). Cette paix est rompue en 1202 et Philippe Auguste attaque le duché de Normandie, il met le siège à Château-Gaillard avec six mille hommes le 10 août 1203.
Reconstitution de Château-Gaillard
Il existe deux versions du siège, l’une héroïque pour les Anglais, l’autre beaucoup moins :
Première version :
Quand le roi de France annexe la vallée, la population se réfugie dans le premier fossé qui sépare la bastille du corps principal. Mais, la garnison ne leur offre aucune protection et les chasse ou les laisse mourir de faim.
Ce sort réservé à la population locale a été totalement inutile et n’a absolument pas fait reculer l’échéance fatale.
Philippe Auguste fait combler le fossé par son armée en février 1204 annulant ainsi l’invulnérabilité de la forteresse.
En effet, la force d’un château fort est de pouvoir, grâce à son fossé extérieur, tenir à distance l’assaillant. Sans ce fossé, l’ennemi n’a aucun mal à saper le pied de l’édifice.
Les assaillants français peuvent alors créer d’énormes brèches dans la maçonnerie.
La garnison du château était constituée de 180 mercenaires qui n’avaient aucune raison de mourir au combat. Elle se rendit donc sans gloire.
Deuxième version :
Philippe Auguste, après s’être emparé du château de l’île et du Petit-Andely, tente d’affamer la garnison et la population retranchées à l’intérieur.
Roger de Lascy, chef de la garnison, repousse les attaques et éteint les incendies pendant sept mois. Il ne se rend qu’à cause de la famine après avoir vu périr les trois quarts de sa troupe. Les vieillards, femmes et enfants de Petit-Andely, qui avaient trouvé un refuge dans le château, en furent chassés. Les Français les repoussèrent. Tassés dans la deuxième enceinte, ils moururent de faim.
Lassé de la résistance des soldats anglo-normands, Philippe Auguste finit par donner l’assaut après six mois de siège et s’empare successivement de tous les éléments de la forteresse.
Rouen est prise en 1204, la Normandie est conquise et réintègre le domaine royal.
Durant la guerre de Cent Ans, le château Gaillard subit plusieurs sièges. En 1417, il tombe aux mains des Anglais.
La Hire, compagnon de Jeanne d’Arc s’en empare en 1429.
En 1430, la forteresse est de nouveau sous contrôle Anglais.
En 1449, Charles VII en reprend possession.
Pris par Philippe Auguste, Château-Gaillard est démantelé cinq siècles plus tard sur ordre d’Henri IV, puis de Richelieu.
En 1852 les ruines du Château-Gaillard sont classées au titre des monuments historiques.
Richard Cœur de Lion
Troisième fils d’Aliénor et de Henri II, Richard ne rêve que de guerre et de grands exploits.
Il se révolte contre son père en 1173-1174, mais est battu.
A la mort de son frère Geoffroi, il devient héritier du trône, et roi en 1189.
Il participe à la troisième croisade. Le roi de France, Philippe Auguste alors son allié contre Saladin, rembarque le premier pour l’Europe et en profite pour attaquer la Normandie.
Philippe Auguste et Richard Coeur de Lion reçoivent les les clés de la ville d'Acre lors de la troisième croisade (XIVe siècle, Bibliothèque Nationale, Paris)
Richard Cœur de Lion se résigne donc à rentrer mais, capturé par le duc Léopold d’Autriche, il est livré à l’empereur Henri VI.
Il est enfermé dans un donjon germanique. Pendant son incarcération, son frère Jean Sans Terre et le roi de France, s’emparent de ses domaines.
Il n’est libéré qu’en février 1194 après avoir payé une forte rançon.
Il retrouve son royaume mais doit à nouveau le quitter pour affronter Philippe Auguste.
Sceau de Philippe Auguste (XIIe siècle, Archives Nationales, Paris)
Il meurt en 1199 en tentant de prendre le château de Châlus, près de Limoges. Il n’aura finalement passé que quelques mois en Angleterre.
C’est sous son règne que les romanciers du XIIIe siècle ont situé les exploits de Robin des Bois et ceux d’Ivanhoé.
Monuments - Le Pont du Gard -
Le pont du Gard semble défier les lois de la pesanteur par ses dimensions. Pourtant, ce pont situé sur la commune de Remoulins, dans le Gard, possède une rare élégance. Grâce aux Romains et à leur parfaite maîtrise de la construction des aqueducs, l’eau courante est de toutes les commodités modernes, l’une des plus anciennes. Ce pont romain enjambe le Gardon, une rivière dont les crues peuvent être considérables. Sur la rive droite, se situe la commune de Vers et sur la rive gauche, la commune de Remoulins. Naissance et évolution du pont du Gard A qui doit-on cette construction colossale ? Les archéologues ont découvert au XVIIe siècle, une inscription latine gravée sur une pierre de l’arche principale du pont.
Elle se résume à trois mots : MENS TOTUM CORIUM. Vue d'ensemble du pont du Gard. By Elbisreverri La traduction qui en a été faite est la suivante : L’élévation de l’édifice a été totalement mesurée.
Cette inscription anonyme a probablement été faite par celui qui a conçu et construit l’ouvrage. On ne connaît pas la date exacte de la construction du pont. Les archéologues privilégient la période située entre 40 et 80 de notre ère. A l’époque, ce type de construction était financé par des fonds publics et privés. Les Romains adoptaient alors des mesures fiscales particulières. Très belle vue du pont du Gard et du Gardon. By Wolfgang Staudt La durée du chantier nous est également inconnu. Par contre, le plus énigmatique dans la construction de cet aqueduc est sa courte durée de fonction. En effet, pour des raisons inconnues, l’aqueduc a été abandonné entre le Ve et le VIIe siècle. Destiné à devenir une carrière de pierres, il a été sauvé car considéré comme une voie de passage très pratique pour la circulation et cela jusqu’au XVIIIe siècle. By Wolfgang Staudt Le pont du Gard est devenu monument historique en 1914. Enfin, il a été inscrit sur la liste du patrimoine mondial par l’UNESCO en 1986. Caractéristiques du pont du Gard Ce pont culmine à 48,77 mètres de haut. C’est le plus élevé des aqueducs antiques. Sa longueur est de 275 m dans sa partie supérieure. En maçonnerie jointe avec du mortier, la partie supérieure est formée d’un ensemble de 35 petites arcades.
Ces arcades supportent le canal couvert par un dallage. Il faut souligner que les petites arches du sommet ont une portée de 4,5 mètres ! Gros plan sur une arcade. By Mason.flickr Le matériau utilisé est la pierre de Vers, un calcaire coquillier extrait des carrières de Vers-Pont-du-Gard, situées à quelques kilomètres, toujours exploitées.
Afin de franchir le Gardon, rivière au débit très irrégulier surtout pendant les grandes crues de printemps, l’architecte a superposé trois étages d’arches.
Ce pont canalise les eaux d’une telle façon que toutes les piles se trouvent au sec durant la plus grande partie de l’année. Le Gardon peut avoir de fortes crues. By Wolfgang Staudt Le pont routier qui est accolé aux arches de l’étage inférieur a été achevé en 1747. Cette décision a été prise afin que la circulation puisse s’effectuer sans endommager l’ouvrage. Effectivement, il ne faut pas oublier que ce pont n’a jamais été conçu pour le trafic routier. Vue inférieure d'une arche. By Wolfgang Staudt Les Romains avaient conçu des engins de levage très ingénieux qui ont été utilisés pour la construction de l’aqueduc.
Grâce à ces engins, on estime que moins de 1 000 personnes ont travaillé sur le chantier. Un ensemble très complexe Le pont du Gard n’est que la réalisation la plus spectaculaire d’un ensemble qui traduit bien le génie romain en matière de constructions. Un aqueduc « du latin, aqua (eau), et ducere (conduire) «, conduit l’eau d’une source vers un bassin de réception. Pour l’aqueduc du Gard, la source, dite de l’Eure, se trouve dans la vallée de l’Alzon, près d’Uzès. Elle se situe à 72 mètres d’altitude. By Altuwa Pour conduire l’eau de sa source jusqu’à la ville de Nîmes, les ingénieurs romains ont dû enterrer le canal et construire bien d’autres ponts. Ainsi, si vous vous promenez dans la région, vous pourrez repérer d’autres ouvrages, aujourd’hui en ruines, qui faisaient initialement partie de l’ensemble, par exemple, le pont-aqueduc de Bornègre, sur la D3 vers Argilliers. D'autres aqueducs romains Aqueduc de Fréjus (Var. France) Cet aqueduc date du Ier siècle de notre ère. Il menait l'eau jusqu'aux portes de Rome. Il en reste de majestueux fragments. Ruines de l'aqueduc de Frejus. By Fabrice Terrasson Vaison-La-Romaine (Vaucluse. France) Vaison-La-Romaine était une cité romaine très active. Elle était approvisionnée en eau au moyen de deux aqueducs branchés sur deux sources voisines. Voie dallée de Vaison-La-Romaine qui mesure 4,20 mètres de large. Elle permettait la circulation simultanée des chariots et des piétons. By Dvdbramhall Leur débit total donnait environ 500 litres d'eau par jour et par habitant, ce qui est proche de notre norme actuelle. Ninnenne