marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: POEMES SUR LES ROSES (différents auteurs) Sam 31 Jan - 14:04 | |
| Le blason de la rose poème[size=18]Le blason de la rose[/size] Aux uns plaît l'azur d'une fleur Aux autres une autre couleur : L'un du lis, de la violette, L'autre blasonne de l'œillet Les beautés ou d'autre fleurette L'odeur ou le teint vermeillet : A moi sur toute fleur déclose Plaît l'odeur de la belle rose.
J'aime à chanter de cette fleur Le teint vermeil et la valeur, Dont Vénus se pare et l'aurore, De cette fleur qui a le nom D'une que j'aime et que j'honore, Et dont l'honneur ne sent moins bon : J'aime sur toute fleur déclose A chanter l'honneur de la rose.
La rose est des fleurs tout l'honneur, Qui en grâce et divine odeur Toutes les belles fleurs surpasse, Et qui ne doit au soir flétrir Comme une autre fleur qui se passe, Mais en honneur toujours fleurir : J'aime sur toute fleur déclose A chanter l'honneur de la rose.
Elle ne défend à aucun Ni sa vue ni son parfum, Mais si de façon indiscrète On la voulait prendre ou toucher, C'est lors que sa pointure aigrette Montre qu'on n'en doit approcher : J'aime sur toute fleur déclose A chanter l'honneur de la rose.
Jean de la Taille. [size=18][/size] La vie d'une rose Poème La vie d'une rose Par un beau matin, Pimpante et ravie, J'ai reçu la vie Dans le vert satin.
De ma beauté que j'étais fière ! Pour mieux répandre ma senteur, Je balançais ma tige altière; Déjà le zéphir tenteur Murmurait : ô ma belle rose, Ils seront bien longs tes beaux jours Si tu n'écoutes les amours Qui vont t'admirer fraîche éclose.
A zéphir je restai rebelle; Deux amoureux passant par là Alors me trouvèrent si belle Qu'entre leurs baisers me voilà; Puis au sein de la bien-aimée Je devins un gage d'espoir, Et rose - moi - j'étais le soir Par son haleine parfumée.
Lorsque s'éveilla la Cigale, Lorsque le Rossignol chanta, Dans sa chambrette virginale L'enfant rêveuse m'emporta. Puis elle s'endormit joyeuse Mais durant cette nuit d'été, Hélas ! ma fragile beauté S'éparpilla sur l'oublieuse;
Et vers le matin A l'aube ravie S'effeuilla ma vie, Dans le blanc satin.
Jules Ruelle.
[size=18][/size] Beau rosier du paradis poème
Ô beau rosier du paradis, Beau rosier aux milliers de roses, Qui dans les parfums resplendis, Et dans la lumière reposes; Ô beau rosier du jardin clos, Beau rosier aux roses altières, Qui sur l'herbe étends les réseaux Que font tes ombres familières; Au tour de qui, toutes tremblantes, De l'Occident à l'Orient, Ces humbles et douces servantes Glissent et tournent lentement, Jusques à l'heure solennelle Où la nuit, à pas clandestins, Étendant ses voiles sur elles, Les confond toutes dans son sein.
Charles Van Lerberghe. [size=18][/size] Les Roses et toutes les fleursLes Roses et toutes les fleurs Toutes les fleurs, certes, je les adore. Les pâles lys aux saluts langoureux. Les lys fluets dont le satin se dore. Dans leur calice d'ors poudreux. Et les bluets bleus, Dont l'azur décore Les blés onduleux, Et les liserons qu'entrouvre l'aurore De ses doigts frileux. Mais surtout, surtout, je suis amoureux, Cependant que de folles gloses S'emplissent les jardins heureux, Des lilas lilas Et des roses roses. Toutes les fleurs, certes, je les adore . Les cyclamens aux fragiles bouquets, Les mimosas dont le buisson se dore, Et les chers jasmins si coquets, Et les doux genêts, Dont la brise odore, Et les fins muguets, Les muguets d'argent, Si frais quand l'aurore Mouille les bosquets. Mais surtout, surtout je suis amoureux, Cependant que de folles gloses S'emplissent les jardins heureux, Des lilas lilas Et des roses roses. Toutes les fleurs, certes, je les adore. Toutes les fleurs dont fleurit ta beauté, Les clairs soucis dont la lumière dore Tes cheveux aux blondeurs de thé, L'iris velouté Qui te prête encore Sa gracilité, Et l'œillet qui met ta joue et l'aurore En rivalité . Mais surtout, surtout je suis amoureux, Dans tes chères lèvres décloses Et dans les cernes de tes yeux, Des lilas lilas Et des roses roses.
Edmond Rostand. [size=18][/size] Les Roses de l'AmitiéLes Roses L’air était pur, la nuit régnait sans voiles ; Elle riait du dépit de l’amour : Il aime l’ombre, et le feu des étoiles, En scintillant, formait un nouveau jour. Tout s’y trompait. L’oiseau, dans le bocage, Prenait minuit pour l’heure des concerts ; Et les zéphyrs, surpris de ce ramage, Plus mollement le portaient dans les airs. Tandis qu’aux champs quelques jeunes abeilles Volaient encore en tourbillons légers, Le printemps en silence épanchait ses corbeilles Et de ses doux présents embaumait nos vergers. Ô ma mère ! On eût dit qu’une fête aux campagnes, Dans cette belle nuit, se célébrait tout bas ; On eût dit que de loin mes plus chères compagnes Murmuraient des chansons pour attirer mes pas. J’écoutais, j’entendais couler, parmi les roses, Le ruisseau qui, baignant leurs couronnes écloses, Oppose un voile humide aux brûlantes chaleurs ; Et moi, cherchant le frais sur la mousse et les fleurs, Je m’endormis. Ne grondez pas, ma mère ! Dans notre enclos qui pouvait pénétrer ? Moutons et chiens, tout venait de rentrer. Et j’avais vu Daphnis passer avec son père. Au bruit de l’eau, je sentis le sommeil Envelopper mon âme et mes yeux d’un nuage, Et lentement s’évanouir l’image Que je tremblais de revoir au réveil : Je m’endormis. Mais l’image enhardie Au bruit de l’eau se glissa dans mon coeur. Le chant des bois, leur vague mélodie, En la berçant, fait rêver la pudeur. En vain pour m’éveiller mes compagnes chéries, En me tendant leurs bras entrelacés, Auraient fait de mon nom retentir les prairies ; J’aurais dit : » Non ! Je dors, je veux dormir ! Dansez ! « Calme, les yeux fermés, je me sentais sourire ; Des songes prêts à fuir je retenais l’essor ; Mais las de voltiger, ma mère, j’en soupire, Ils disparurent tous ; un seul me trouble encor, Un seul. Je vis Daphnis franchissant la clairière ; Son ombre s’approcha de mon sein palpitant : C’était une ombre, et j’avais peur pourtant, Mais le sommeil enchaînait ma paupière. Doucement, doucement, il m’appela deux fois ; J’allais crier, j’étais tremblante ; Je sentis sur ma bouche une rose brûlante, Et la frayeur m’ôta la voix. Depuis ce temps, ne grondez pas, ma mère, Daphnis, qui chaque soir passait avec son père, Daphnis me suit partout pensif et curieux : Ô ma mère ! Il a vu mon rêve dans mes yeux ! Marceline Desbordes-Valmore.
[size=24]Le mariage des roses[/size] Le mariage des roses
Mignonne, sais tu comment, S'épousent les roses ? Ah ! cet hymen est charmant ! Quelles tendres choses Elles disent en ouvrant Leurs paupières closes ! Mignonne, sais tu comment S'épousent les roses ?
Elles disent : Aimons-nous ! Si courte est la vie ! Ayons les baisers plus doux, L'âme plus ravie ! Pendant que l'homme, à genoux, Doute, espère, ou prie ! Ô mes sœurs, embrassons-nous Si courte est la vie !
Crois-moi, mignonne, crois-moi, Aimons-nous comme elles, Vois, le printemps vient à toi, Et des hirondelles Aimer est l'unique loi A leurs nids fidèles. Ô ma reine je suis ton roi, Aimons-nous comme elles.
Excepté d'avoir aimé, Qu'est-il donc sur terre ? Notre horizon est fermé, Ombre, nuit, mystère ! Un seul phare est allumé, L'amour nous l'éclaire ! Excepté d'avoir aimé, Qu'est-il donc sur terre ?
Eugène David. Perles de roses Si tu veux inventer un collier, Tiens, voici comment procéder. De bon matin, te réveiller, Dans les rosiers, te promener.
Tu verras des perles de rosée, Sur les roses elles sont accrochées. Une bonne poignée tu cueilleras, Dans une boîte tu les rangeras. Un cheveu d'or pour les assembler, Un tout petit nœud pas trop serré, Ainsi tu auras un joli collier, Aussi souple que celui d'une fée. Gilbert Saint-Pre. [size=18][/size] Ninnenne | |
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