marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: POEMES SUR LES FEES & ELFES (différents auteurs) Dim 1 Fév - 14:16 | |
| Poème sur les Elfes & FéesLes Elfes
Couronnés de thym et de marjolaine, Les Elfes joyeux dansent sur la plaine. Du sentier des bois aux daims familier, Sur un noir cheval, sort un chevalier. Son éperon d'or brille en la nuit brune; Et, quand il traverse un rayon de lune, On voit resplendir, d'un reflet changeant, Sur sa chevelure un casque d'argent. Couronnés de thym et de marjolaine, Les Elfes joyeux dansent sur la plaine. Ils l'entourent tous d'un essaim léger Qui dans l'air muet semble voltiger. Hardi chevalier, par la nuit sereine, Où vas-tu si tard ? dit la jeune Reine. De mauvais esprits hantent les forêts Viens danser plutôt sur les gazons frais. Couronnés de thym et de marjolaine, Les Elfes joyeux dansent sur la plaine. Non ! ma fiancée aux yeux clairs et doux M'attend, et demain nous serons époux. Laissez-moi passer, Elfes des prairies, Qui foulez en rond les mousses fleuries; Ne m'attardez pas loin de mon amour, Car voici déjà les lueurs du jour. Couronnés de thym et de marjolaine, Les Elfes joyeux dansent sur la plaine. Reste, chevalier. Je te donnerai L'opale magique et l'anneau doré, Et, ce qui vaut mieux que gloire et fortune, Ma robe filée au clair de la lune. Non ! dit-il. Va donc ! Et de son doigt blanc Elle touche au cœur le guerrier tremblant. Couronnés de thym et de marjolaine, Les Elfes joyeux dansent sur la plaine. Et sous l'éperon le noir cheval part. Il court, il bondit et va sans retard; Mais le chevalier frissonne et se penche; Il voit sur la route une forme blanche Qui marche sans bruit et lui tend les bras : Elfe, esprit, démon, ne m'arrête pas ! Couronnés de thym et de marjolaine, Les Elfes joyeux dansent sur la plaine. Ne m'arrête pas, fantôme odieux ! Je vais épouser ma belle aux doux yeux. Ô mon cher époux, la tombe éternelle Sera notre lit de noce, dit-elle. Je suis morte ! Et lui, la voyant ainsi, D'angoisse et d'amour tombe mort aussi. Couronnés de thym et de marjolaine, Les Elfes joyeux dansent sur la plaine.
Charles-Marie Leconte De Lisle. [size=18][/size] La fée Poème La fée Viens, bel enfant ! Je suis la Fée Je règne aux bords où le soleil Au sein de l'onde réchauffée Se plonge, éclatant et vermeil.
Les peuples d'Occident m'adorent Les vapeurs de leur ciel se dorent, Lorsque je passe en les touchant; Reine des ombres léthargiques, Je bâtis mes palais magiques Dans les nuages du couchant.
Mon aile bleue est diaphane; L'essaim des Sylphes enchantés Croit voir sur mon dos, quand je plane, Frémir deux rayons argentés.
Ma main luit, rose et transparente; Mon souffle est la brise odorante Qui, le soir, erre dans les champs; Ma chevelure est radieuse, Et ma bouche mélodieuse Mêle un sourire à tous ses chants.
J'ai des grottes de coquillages; J'ai des [size=18]tentes de rameaux verts; C'est moi que bercent les feuillages, Moi que berce le flot des mers.
Si tu me suis, ombre ingénue, Je puis t'apprendre où va la nue, Te montrer d'où viennent les eaux; Viens, sois ma compagne nouvelle, Si tu veux que je te révèle Ce que dit la voix des oiseaux.
Victor Hugo.[/size] [size=18][/size] MélusineMélusine [size=18]Les bras nus cerclés d'or et froissant le brocart De sa robe argentée aux taillis d'aubépines, Mélusine apparaît entre les herbes fines, Les cheveux révoltés, saignante et l'œil hagard. La splendeur de sa gorge éblouit le regard Et l'émail de ses dents a des clartés divines; Mais Mélusine est folle et fait dans les ravines Paître au pied des sapins la biche et le brocart. Depuis cent ans qu'elle erre au pied des arbres fées, Elle est fée elle-même; un charme étrange et doux La fait suivre à minuit des renards et des loups. Ses yeux au ciel nocturne enchantent les hiboux, Et près d'elle, érigeant ses fleurs en clairs trophées, Jaillit un glaïeul rose à feuillage de houx.
Jean Lorrain. [/size] [size=18][size=18][/size][/size] Au temps des Fées Au temps des Fées Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées, Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets, Sous des branches, parmi les rumeurs étouffées, Sans rien savoir, sans croire à rien, libres et gais, Nourris de clair de lune et buvant la rosée, Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets, Aux temps des Fées.
Nous aurions su dormir sous deux feuilles croisées Chanter avec la source et rire avec le vent, Nourris de clair de lune et buvant la rosée, Suivre la libellule et la brise en maraude, Chanter avec la source et rire avec le vent.
Peut-être Mab, un jour, nous eût changés en fleurs Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées, Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets, Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées.
Edmond Haraucourt. [size=18][/size] Ninnenne
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