marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: POEMES SUR LES CHEVAUX(différents auteurs) Lun 2 Fév - 13:52 | |
| La prière du cheval à son maîtreLa prière du cheval à son maître A toi, mon maître, je dédie cette prière : Donne-moi souvent à manger et à boire ; et, quand ma journée de travail est finie, veille à ce que ma litière soit sèche et propre et mon box suffisamment large afin que j'y sois à l'aise. Chaque jour contrôle mes pieds, soigne-moi avec une éponge humide. Quand je refuse de manger, examine mes dents ; peut-être qu'un ulcère m'empêche de manger. Comme je ne peux te dire quand j'ai soif, fais-moi boire souvent de l'eau fraîche et propre, même pendant le travail ; ceci m'évitera la colique et autres maladies. Parle-moi : ta voix est souvent plus efficace que la cravache et les rênes. Caresse-moi souvent pour que je puisse apprendre à t'aimer et te servir mieux. Ne me tire pas la tête vers le haut avec le filet, ce qui me cause de grandes douleurs au cou et à la bouche et m'empêche de développer toutes mes forces et de me sauver des chutes. Ne me coupe pas la queue, me privant ainsi de ma meilleure défense contre les mouches et les taons qui me tourmentent. Ne tire pas sur les rênes, et dans les montées ne me donne pas de coups de cravache. Ne me donne pas de coups, ne me bat pas quand je ne comprends pas ce que tu veux, mais essaye que je puisse te comprendre. Si je refuse, assure toi que le mors et la bride soient en ordre et que je n'ai rien aux pieds qui me fasse mal. Si je m'effarouche, ne me frappe pas, mais pense que cela peut dépendre de l'usage des oeillères qui m'empêchent de bien voir ou de défauts de ma vue. Ne m'oblige pas à tirer un poids supérieur à mes possibilités, ni à aller vite sur des rues glissantes. Quand je tombe, sois patient et aide-moi, car je fais de mon mieux pour rester debout ; et si je bute, sache que ce n'est pas de ma faute ; n'ajoute pas à mon angoisse d'avoir échappé à un danger le mal de tes coups de cravache qui augmentent ma peur et me rendent nerveux. Essaye de me mettre à l'abri du soleil. Et quand il fait froid, mets-moi une couverture sur le dos, non pas quand je travaille, mais quand je suis au repos. Et enfin, mon bon maître, quand la vieillesse me rendra inutile, ne me condamne pas à mourir des privations et de douleurs sous la férule d'un homme cruel, mais laisse moi mourir de vieillesse. [size=18][/size] [size=24]Le cheval chanteLe cheval chante Le cheval chante.Le hibou miaule.L'âne gazouille.Le ruisseau hennit.C'est bien, mon enfant:Joue avec les mots.Le triangle est rond.La neige est chaude.Le soleil est bleu.La maison voyage.Tu as de la chance :Les mots sont amicauxEt généreux.Le poisson plane.La baleine court.La fourchette a des oreilles.Le train se gratte.Je t'avais prévenu :Maintenant les mots te mordent. Alain Bosquet.Poème sur les Chevaux [/size] Les chevaux. [size] Dans un chemin montant, sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au Soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un Coche. Femmes, Moine, Vieillards, tout était descendu. L’attelage suait, soufflait, était rendu. Une Mouche survient, et des chevaux s’approche ; Prétend les animer par son bourdonnement ; Pique l’un, pique l’autre, et pense à tout moment Qu’elle fait aller la machine, S’assied sur le timon, sur le nez du Cocher ; Aussitôt que le char chemine, Et qu’elle voit les gens marcher, Elle s’en attribue uniquement la gloire ; Va, vient, fait l’empressée ; il semble que ce soit Un Sergent de bataille allant en chaque endroit Faire avancer ses gens, et hâter la victoire. La Mouche en ce commun besoin Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin ; Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. Le Moine disait son Bréviaire ; Il prenait bien son temps ! Unefemme chantait ; C’était bien de chansons qu’alors il s’agissait ! Dame Mouche s’en va chanter à leurs oreilles, Et fait cent sottises pareilles. Après bien du travail, le Coche arrive au haut. Respirons maintenant, dit la Mouche aussitôt : J’ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine. Çà, Messieurs les Chevaux, payez-moi de ma peine.Ainsi certaines gens, faisant les empressés, S’introduisent dans les affaires : Ils font partout les nécessaires, Et, partout importuns, devraient être chassés.[/size] Jean de La Fontaine Les Chevaux J'avais un cheval fou, j'avais un cheval sage. De l'un j'aimais la fougue et la vitalité, De l'autre, la douceur et la sérénité, Comme d'autres moi-même une fidèle image.
Le cheval fou courait tout le long de la plage, La vigne et l'olivier fuyant à ses côtés; L'écume à son poitrail moussait, il rejetait Ses longs crins dans le vent, comme un rire de page.
Moi je tremblais pour lui, toujours il revenait. Le cheval sage allait le long des chemins rouges, Un doux rêve vivait dans son oeil étonné...
Un jour, il a suivi ce songe reconnu De son long pas si sûr, vers les lointains qui bougent. Je l'attendis longtemps, il n'est pas revenu. Geneviève De Ternant. La complainte du petit cheval blanc. Le petit cheval blanc dans le mauvais temps qu'il avait donc du courage ! C'était un petit cheval blanc tous derrière et lui devant. Il n'y avait jamais de beau temps dans ce pauvre paysage.
Il n'y avait jamais de printemps ni derrière ni devant. Mais toujours il était content menant les gars du village. A travers la pluie noire des champs tous derrière et lui devant. Sa voiture allait poursuivant sa belle petite queue sauvage. C'est alors qu'il était content eux derrière et lui devant. Mais un jour dans le mauvais temps un jour qu'il était si sage. Il est mort par un éclair blanc tous derrière et lui devant. Il est mort sans voir le beau temps qu'il avait donc du courage ! Il est mort sans voir le printemps ni derrière ni devant. PAUL FORT.
Ninnenne | |
|