L’amour au moyen âge
L’amour :
Au moyen âge, l’union des coeurs est le principe de toutes les vertus. L’amour est obligatoirement adultère.
L’amour exige le secret, pas seulement pour son caractère adultérin, mais aussi parce qu’il est une chose trop grave pour être divulgué.
L’amour devient un art, une mystique, une exaltation de l’âme et une délicieuse souffrance.
Le rôle de l’église :
A cette époque l’église au grain et la pensée chrétienne exclut le plaisir sexuel et promeut seulement les unions légitimes pour la procréation afin d’agrandir la « famille de Dieu ». A cette période de l’histoire les « mariages heureux » ont par ailleurs laissé moins de traces que les « désamours ». Pour l’église l’amour était dangereux si elle avait les attraits d’une passion passionnelle et charnelle.
Le clergé fixait la norme en reléguant les sentiments après le mariage et excluait le plaisir sexuel.
Pourtant, les sentiments et le plaisir existaient comme le prouvent les lettres de rémission ou la correspondance célèbre le maître de philosophie Abélard et son élève Héloïse.
Pour l’église, l’amour est une passion inquiétante qui faisait perdre la tête.
Les rois mérovingiens :
Ces rois, malgré l’opposition de l’église, ont pu participer une polygamie dans le souci d’établir des alliances et pas seulement pour satisfaire leur libido. Paradoxalement, malgré d’évidentes positions misogynes, l’église a pu protéger les femmes en s’opposant de plus en plus fermement aux répudiations, aux violences ou à la polygamie. La publication des bans de mariage et la dénonciation des mariages clandestins ont ainsi permis de lutter contre la répudiation.
Les interdictions fixées par la liturgie :
Interdictions d’avoir des rapports sexuels pendant les cycles de la femme et lors du calendrier religieux, soit le jeudi, vendredi, dimanche, carêmes, fêtes des saints, etc ….Finalement peu de jours. Il y avait un temps pour tout celui de la sexualité et de la procréation comme il y avait un temps pour les labours ou les semailles !
Le nom de la « Rose » :
L’un des plus grands succès littéraires du Moyen âge un traité de « l’art d’aimer » dû à Guillaume de Lorris et à Jean de Meun montrent sans pudeur que « la cueillette de la rose » est le seul but qui compte dans les relations entre les hommes et les femmes.
Un film « Au nom de la Rose » de Jean-jacques Annaud nous montre si bien ces interdits.
La famille :
Si l’amour fondé sur les sentiments est possible, les mariages nécessitent toujours le consentement familial, surtout dans les milieux aisés, où les stratégies matrimoniales recherchent avant tout un renforcement de la puissance, du prestige, une meilleure sécurité ou une augmentation de la richesse. Le bonheur de son prochain n’est pas de mise à cette époque.
Les femmes :
Les femmes du petit peuple et les bourgeoises jouissent d’une assez grande liberté. Majeure à douze ans elles sont libres de gérer leurs biens, de se marier, de voter même. Bien des métiers leur sont accessibles.
Pour les femmes nobles il en va tout autrement. Dans l’univers violent, agressif, essentiellement viril des châteaux, elle ne compte guère. Son sort est lié à la terre, seule garantie du pouvoir. Ainsi est-elle une monnaie d’échange pour les seigneurs qui désirent accroître leurs biens et assurer une descendance. Les fillettes sont promises parfois dès leur naissance à des hommes souvent bien plus âgées qu’elles. Leur rôle est pourtant non négligeable pusqu’en l’absence de leur époux qui, lorsqu’il n’est pas en guerre, s’adonne à la chasse, c’est à elles de gérer et d’administrer leurs biens.
Le mariage :
Le consentement des deux conjoints est nécessaire. La cérémonie est sacralisée, bénie par un prêtre, mais quelque fois par le roi lui même suivant les circonstances du mariage. Pour protéger la femme contre son mari, il est ordonné à celui-ci de lui constituer un douaire, un capital, dont le montant est fixé au tiers ou à la moitié de ses biens selon les régions. A la mort de sa femme, le douaire revient aux enfant de son époux, même si elle est remariée. La répudiation est interdite et l’adultère est sérieusement condamné. La mise à mort est encourue si ce n’est la réclusion dans un couvent.
Le divorce :
Celui-ci n’est autorisé qu’en trois cas après une enquête de moralité effectuée par un prêtre (le clergé à tous les pouvoirs en la matière) et la consultation de témoins :
- La stérilité ou l’impuissance,
- La consanguinité étendue au 7° degré de parenté,
- L’ordination ultérieure de l’un des conjoints, dans la majorité des cas de nombreuses femmes furent obligées d’entrer au couvent à une certaine époque, contre leur volonté. Charlemagne, pour former des alliances, n’hésita pas à utiliser ce procédé pour répudier ces concubines.
Quelques règles de l’amour « courtois » à cette époque :
- A la mort (e) un délai de deux ans est nécessaire avant de s’adonner à un nouvel amour,
- Personne ne doit être privé de l’être aimé sans la meilleure des raisons,
- L’amant doit aimer une femme de condition supérieure à la sienne,
- L’amour doit rester secret s’il veut durer,
- Le coeur d’un amant tressaille à la vue de son amour,
- La conquête amoureuse se doit d’être lente et ardue,
- Le parfait amant pâlit en présence de la dame de son coeur,
- Seule la vertu digne rend digne d’être aimé,
- L’amoureux vît dans la crainte,
- La jalousie fait croître l’amour,
- Qui n’est pas jaloux ne peut aimer,
- Le tourment de l’amour chasse l’appétit et le sommeil,
- Amour ne rime pas avec luxure,
- Si rien n’empêche une femme d’être aimé par deux hommes, un homme a également le droit d’être aimé par deux femmes,
Conclusion : en lisant ces quelques règles de courtoisies de cette époque, à bien y réfléchir, il en reste encore quelques unes au XXI ème siècle.
Ninnenne