Les Jonquilles(The Daffodils)J'allais solitaire ainsi qu'un nuage
Qui plane au dessus des vaux et des monts,
Quand soudain, je vis en foule - ô mirage ! -
Des jonquilles d'or, une légion.
A côté du lac, sous les branches grises,
Flottant et dansant gaiement à la brise.
Serrées comme sont au ciel les étoiles
Que l'on voit scintiller sur la Voie Lactée,
Elles s'étendaient sans un intervalle
Le long du rivage, au creux d'une baie.
J'en vis d'un coup d'œil des milliers, je pense,
Agitant leurs têtes en une folle danse.
Les vagues dansaient, pleines d'étincelles,
Mais se balançaient encore plus allègrement,
Pouvais-je rester, poète, auprès d'elles
Sans être gagné par leur engouement ?
L'œil fixe, ébloui, je ne songeais guère
Au riche présent qui m'était offert :
Car si je repose, absent ou songeur,
Souvent leur vision, - ô béatitude ! -
Vient illuminer l'œil intérieur
Qui fait le bonheur de la solitude,
Et mon cœur alors débordant, pétille
De plaisir et danse avec les jonquilles !
[size=18]William Wordsworth (1815)
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Hommage aux poilus par Arlette Philbois
Hommage aux poilus
L’histoire me fait dire,
Et me fait même écrire,
Sans hommes vaillants,
Au [size=16]coeur noble et fragile,
Serions-nous aujourd’hui vivants ?[/size]
Avec sa frêle silhouette,
Rien n’a entamé l’éclat de son regard,
L’aîné a plus de cent ans.
Une larme coule… il se rappelle,
Tous ses compagnons morts au combat.
En un éclair sa mémoire revient,
Là-bas, dans les tranchées les bruits sourds,
Des obus et des mortiers, tremblent leurs mains.
Leurs visages éclaboussés par le sang et la boue.
Le 21 février 1916, Verdun
Un déluge de feu diabolique se déverse,
Roulant s’abattant sur les hommes,
Cris… hurlements imprime l’histoire.
La guerre rouge d’une densité affreuse,
Puis au lointain, un silence foudroyant.
Une voix forte s’élève dans la nuit :
- On les aura s’écrie Pétain !
Dans une lutte acharnée,
Les Français et outre mers
S'opposent contre les allemands,
Sur la plaine du chemin des dames,
L’horreur immaculé de sang frais.
Peu d’eau et de nourriture,
Rythmait leur quotidien,
Par le manque de couverture,
Les corps cherchaient un maintien.
Jour et nuit l’innommable absolue,
Les esprits dépouvus d’espoir, se déchaînaient,
Sans répit, dans ce carnage foutu,
Au-delà des mots qui le permettaient.
Souffrant dans leurs chairs mutilées,
Pitié pour nous !
Pauvres forçats de guerre.
Nous ne sommes plus que des hommes brisés,
Nous demandons humblement le respect.
Avec courage et détermination,
Ses hommes ont fait don de leur vie.
Pour conserver intacte la liberté d’autrui,
Ils marquent nos âmes pour toujours,
Dans le symbole de la Patrie.
Arlette Philbois
Dans le tronc d'un platane Se cache une cabane. Un petit écureuil Est assis sur le seuil. Il mange des cerises, Tricote une chemise; Recrache les noyaux, Se tricote un maillot; Attaque les noisettes, Fait des gants, des chaussettes... Qu'importe s'il fait froid ! Tant pis si vient l'hiver ! Une maille à l'endroit, Une maille à l'envers : L'écureuil, fort adroit, Se fait des pull-overs. Jean-Luc Moreau |
Le [size=16]papillon et le chat[/size]
Sous la lueur de la forêt
Un chat se reposait
De sa nuit trépidante
Il se mit à rêver
Un joli papillon vint poser
Ses belles ailes colorées
Sur la truffe de son museau
Il ouvrit un oeil, puis l'autre
De ce petit chatouillement
doucement il s'étira
Puis se mit sur ses pattes
Le [size=16]papillon tournait autour de lui[/size]
Dans ce bel espace
Emplit de lumière
Le chat tendit sa patte
Et le [size=16]papillon se posa[/size]
Le chat se réveilla d'un coup
Surpris de le voir
au bout de sa patte
Le rêve devint réalité
Arlette
Bouquet de feuilles
Ninnenne