Les plus beaux poèmes d'amourEt la mer et l'amour Pierre De Marbeuf
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage
Et la mer et l'amour ont l'amer pour partage,
Et la mer est amère, et l'amour est amer,
L'on s'abîme en l'amour aussi bien qu'en la mer,
Car la mer et l'amour ne sont point sans orage.
Celui qui craint les eaux qu'il demeure au rivage,
Celui qui craint les maux qu'on souffre pour [size=16]aimer,[/size]
Qu'il ne se laisse pas à l'amour enflammer,
Et tous deux ils seront sans hasard de naufrage.
La mère de l'amour eut la mer pour berceau,
Le feu sort de l'amour, sa mère sort de l'eau,
Mais l'eau contre ce feu ne peut fournir des armes.
Si l'eau pouvait éteindre un brasier amoureux,
Ton amour qui me brûle est si fort douloureux,
Que j'eusse éteint son feu de la mer de mes larmes.
Pierre De Marbeuf
(1596-1645)
Ton visage est le mot ... Odilon-Jean Périer
Ton visage est le mot de la [size=16]nuit étoilée[/size]
Ton visage est le mot de la [size=16]nuit étoilée [/size]
Un ciel obscur s'ouvre lentement dans tes bras
Où le plaisir plus vain que la flamme argentée
Comme un astre brisé brille et tremble tout bas
Vivante, conduis-moi dans ce nocturne empire
Dont l'horizon mobile enferme notre amour.
Je touche un [size=16]paysage ; il s'éclaire, il respire [/size]
Et prend quelque couleur sans attendre le jour.
Que de choses j'apprends au défaut de tes larmes
Sur le point de me perdre où tu m'as précédé,
Mais enfin je renonce à détourner tes armes.
Je reconnais un corps que je dois te céder.
Perdons-nous ! Parcourons cette courbe profonde
Que tes genoux légers ne me délivrent pas.
Que je sois seul au monde
Au moment de tes larmes.
Que la paix de l'amour commence sous nos pas.
Odilon-Jean Périer
(1901-1928)
Ton souvenir est comme un livre Albert SAMAIN
Ton Souvenir est comme un [size=16]livre bien aimé [/size]
Ton Souvenir est comme un [size=16]livre bien aimé, [/size]
Qu'on lit sans cesse, et qui jamais n'est refermé,
Un [size=16]livre où l'on vit mieux sa vie, et qui vous hante [/size]
D'un rêve nostalgique, où l'âme se tourmente.
Je voudrais, convoitant l'impossible en mes voeux,
Enfermer dans un vers l'odeur de tes cheveux ;
Ciseler avec l'art patient des orfèvres
Une phrase infléchie au contour de tes lèvres ;
Emprisonner ce trouble et ces ondes d'émoi
Qu'en tombant de ton âme, un mot propage en moi ;
Dire quelle mer chante en vagues d'élégie
Au golfe de tes seins où je me réfugie ;
Dire, oh surtout ! tes yeux doux et tièdes parfois
Comme une après-midi d'automne dans les bois ;
De l'heure la plus chère enchâsser la relique,
Et, sur le piano, tel soir mélancolique,
Ressusciter l'écho presque religieux
D'un ancien baiser attardé sur tes yeux.
Albert SAMAIN
(1858 - 1900 )
Ninnenne