Le soleil vous manque...
Le soleil vous manque.
Vos yeux sont au bord des regrets et votre si joli visage se fige.
Pourquoi être partie si vite, si loin ?...
De la fenêtre à demi fermée, au hasard d’une page blanche éternellement sur vos genoux instables,
Votre regard glisse et se faufile parfois entre vos cils.
Avare de vous-même, plus que pudique, obscure !
Un rien vous surprend et vous émerveille, mais vous tremblez.
L’angoisse se promène sur votre visage et s’y enfonce impitoyable.
Vous avez presque tout perdu selon vous et vous mettez l’amour entre parenthèses.
De toute votre trop sage jeunesse, vous surveillez les lendemains succédant aux lendemains.
Vous craignez l’imprévu, la rupture ou le prolongement.
Toute de secrets confondue, vous demeurez silencieuse dans le contre-jour.
Près d’une fenêtre, immobile, vous brillez des journées durant.
L’incertitude vous rend fragile au pied du mur de l’avenir.
C’est elle qui brouille et fait osciller la réalité, la lumière tamisée dans vos yeux.
…Quel est l’imprudent hardi qui vous aimera, [size=13]Belle inconnue tragique ?
On se perd si vite ! Même dans une chambre, assis près d’une fenêtre !...
Des souvenirs serpentent sur les murs, entre les arbres de votre imagination.
Vous êtes en pleine forêt, loin de vous-même.
Vous griffonnez toujours les mêmes mots comme si c’était une prière.
Lorsqu’à force de se presser sur vos lèvres closes, ils se font trop pesants,
Vous les notez, votre plume en semble inspirée.
Mais bien vite il vous faut renoncer à cette expression mineure, car rien ne peut remplacer une présence.[/size]
L’important, c’est votre souffle égal,
C’est le plus léger froissement de votre robe,
Ce sont vos mains, ce sont vos veines !
C’est aussi ce sourire qui flotte à la surface de votre désespoir.
Pourquoi restez-vous si seule à converser avec des ombres ?
Plus que quiconque vous êtes vulnérable au froid !
N’attendez plus aucun retour et cessez de vieillir !
Regardez au-delà de l’horizon, et toujours du côté bleuté !
Tendez vers moi cette main abandonnée.
Je vous promets de la garder !...
En me donnant la main, vous me donnerez le monde !...
Ensuite, je vous appelle à renaître vite !
Le passé vous rejette et l’avenir vous réclame.
Il faut déployer des ailes sur votre cahier.
Il faut, de vos yeux, allumer chaque mot d’une flamme !
Attendez ! Ne fermez pas vos yeux !
Emportez-moi un peu dans votre sommeil,
Je vous réveillerai comme un prince lorsque j’aurai vaincu vos chimères.
Qu’importe votre bonheur passé ; il faut m’écouter à présent !
Je rêve d’ouvrir cette fenêtre qui vous éclaire !
Je rêve de me glisser sous vos pieds pour vous emporter comme un tapis volant,
Vous ravir à jamais…Moi, passager clandestin de votre vie, moi que vous ignorez !
Par quelle injuste procuration m’avez-vous démuni de mon rôle,
M’avez-vous subtilisé ? Moi, que votre innocence camoufle !
Inconsciente, mais déjà docile à m’accueillir,
Moi, qui en oublie le temps à force de vous contempler à distance,
Moi, perdu quelque part dans l’univers, un cahier sur les genoux…
Moi qui implore votre retour afin de vous revenir !
Auteur inconnu de moi
Ninnenne