Ne nous plaignons pas Sully Prudhomme
Ne nous plaignons pas
Va, ne nous plaignons pas de nos heures d'angoisse.
Un trop facile amour n'est pas sans repentir ;
Le bonheur se flétrit, comme une [size=13]fleur se froisse[/size]
Dès qu'on veut l'incliner vers soi pour la sentir.
Regarde autour de nous ceux qui pleuraient naguère
Les voilà l'un à l'autre, ils se disent [size=13]heureux,[/size]
Mais ils ont à jamais violé le mystère
Qui faisait de l'amour un infini pour eux.
Ils se disent [size=13]heureux ; mais, dans leurs nuits sans fièvres,[/size]
Leurs yeux n'échangent plus les éclairs d'autrefois ;
Déjà sans tressaillir ils se baisent les lèvres,
Et nous, nous frémissons rien qu'en mêlant nos doigts.
Ils se disent [size=13]heureux, et plus jamais n'éprouvent[/size]
Cette vive brûlure et cette oppression
Dont nos coeurs sont saisis quand nos yeux se retrouvent ;
Nous nous sommes toujours une apparition !
Ils se disent [size=13]heureux, parce qu'ils peuvent vivre[/size]
De la même fortune et sous le même toit ;
Mais ils ne sentent plus un cher secret les suivre ;
Ils se disent [size=13]heureux, et le monde les voit ![/size]
Sully Prudhomme
Ce soir Jean-Marc Gonnetan
Ce soir
Ce soir
Laisse-moi le temps d’un instant,
Celui de ne plus être
Celui de plus vouloir.
Laisse-moi le temps d’un instant
Me reposer sur ton épaule
M’apaiser sur ta poitrine.
Laisse-moi le temps
D’accepter mes fatigues
D’effacer mes faiblesses.
Ce soir
Laisse-moi le temps
De renaître de nos tendresses.
Viens aussi te blottir contre moi.
Puise sur nos souffles, sur notre chaleur
Nos [size=13]parfums,[/size]
L’infini bonheur d’être deux.
Reconstruis toi de moi
Et quand apaisés des tourments de vie
Nos coeurs donneront à notre chair
L’étreinte de l’amour
Laisse moi te dire encore une fois
Je t’aime
JEAN MARC GONNETAN
Les inédits de Jean-Marc Gonnetan...
Toujours cette sensibilité, ce romantisme, cette douceur des sentiments, ces mots du coeur et de l'âme...
Quand l'amour est communion...Petit roi de mai
C'est le roi, petit roi,
C'est le petit roi de mai
Qui sautille, là-bas,
Entre l'ail et le muguet.
Mais le chat, méchant chat,
Mais le méchant chat de mai
En courant l'aperçoit
Longeant l'ail et le muguet.
Petit roi, roi de mai,
Vite, vite, cache-toi!
Dans l'ail et le muguet,
N'entends-tu venir le chat?
Aïe! que c'est vite fait!
Le temps de lever un doigt
Et le chat, dans le muguet,
A croqué le roitelet.
Maurice Carême.
Ninnenne