Lettre venue d'ailleurs Michel Thiven
Lettre venue d'ailleurs
Tu as souhaité m'écrire, laissant le soin aux nuages,
le soin de me transmettre ton message.
Cette seule intention m'autorise à te répondre
afin de te dire qu'en partant, j'ai bien emporté
toute la richesse et l'amour de notre vécu,
et, si du poids de mon corps je me suis allégé,
je n'en reste pas moins, dans l'ombre, à tes côtés.
Dés lors, si tu es à la recherche de notre hier,
laisse voguer en toi les pensées et les rêves,
car, dans ces voyages, nous nous retrouverons
pour vivre ensemble cette intime complicité,
et donner ainsi toute sa force à son éternité.
Que la caresse du vent, un rayon de soleil,
une étoile filante ou une goutte de pluie
soient les anges porteurs de cet écrit
pour en traduire auprès de toi le sentiment,
afin que, laissant de côté regrets comme oublis,
tu vives intensément chaque moment de la vie.
Michel Thivent
Le voilier William Blake
Le voilier
Je suis debout au bord de la plage
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l'océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu'à ce qu'il disparaisse à l'horizon.
Quelqu'un à mon côté dit :
"Il est parti !"
Parti ? Vers où ?
Parti de mon regard C'est tout...
Son mât est toujours aussi haut,
Sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi,
Pas en lui.
Et juste au moment où quelqu'un près de moi dit : "il est parti !"
Il en est d'autres qui, le voyant poindre à l'horizon et venir vers eux,
S'exclament avec joie :
"Le voilà !"...
C'est cela la mort.
William Blake
Voyage au coeur du chagrin Susan Squellati Florence
Perdre quelqu’un qu’on aime,
c’est perdre une partie de soi-même.
Bien sûr, ceux que nous aimons
ne nous appartiennent,
mais notre cœur leur appartient.
Celui que tu aimes
fait partie de toi.
Le perdre,
C’est souffrir dans ton corps.
Cette blessure en toi
est aussi tangible
que le vide que tu ressens
autour de toi.
Tu te demandes
si tu auras la force
de marcher dans un monde
où la personne aimée
ne laissera plus jamais
ses empreintes.
Tu te demandes
comment la Terre
peut continuer de tourner
alors que ton univers
s’est arrêté.
Tu parles en silence
le langage des larmes,
et ton cœur s’efforce de comprendre
ce que personne ne peut comprendre.
Les [size=13]pensées spirituelles,
les convictions religieuses,
la philosophie,
sont impuissantes
à guérir tes blessures.[/size]
Mais le pouvoir de l’amour
te réconfortera.
Tu trouveras l’amour
dans le cœur
de ceux qui t’entourent
et qui se préoccupent de toi.
Ceux qui ont traversé
le pays des larmes
où tu te perds aujourd’hui
te montreront le chemin.
Le soleil se lèvera chaque jour et,
chaque nuit,
la lune et les étoiles
brilleront dans le ciel.
Tu entameras
le rituel sacré
du souvenir.
Le chagrin deviendra
ton compagnon de route…
Il nourrira cette partie de toi
qui sait ce que signifient
compassion, force et profondeur.
Ton chagrin
te donnera le courage
d’affronter les défis
les plus exigeants de la vie…
De savoir accepter
ce que donne la vie,
et ce que la vie reprend…
De savoir accepter les mystères
qui font partie intégrante de la vie.
Un beau jour,
la paix reviendra.
Peut-être la paix reviendra-t-elle
dans un timide rayon de soleil
à travers la fenêtre close.
Peut-être la paix
reviendra-t-elle
dans le chant d’un oiseau.
Avec le temps,
le voile du chagrin
se lèvera.
La paix reviendra
dans ton cœur…
…et tu sauras
que l’amour partagé
est un don du ciel
qui ne meurt jamais.
Tu sauras que l’amour partagé
est la plus précieuse
et la plus sacrée
de nos richesses en ce monde.
Cet amour est éternel.
Susan Squellati Florence
Pour ceux que nous aimions et qui ne sont plus làmais que nous gardons dans notre coeur...Quelqu'un meurt Benoît Marchon
Quelqu'un meurt
Quelqu'un meurt,
Et c'est comme des pas
Qui s'arrêtent.
Mais si c'était un départ
Pour un nouveau voyage...
Quelqu'un meurt,
Et c'est comme une porte
Qui claque.
Mais si c'était un passage
S'ouvrant sur d'autres paysages...
Quelqu'un meurt,
Et c'est comme un arbre
Qui tombe,
Mais si c'était une graine
Germant dans une terre nouvelle...
Quelqu'un meurt,
Et c'est comme un silence
Qui hurle.
Mais s'il nous aidait à entendre
La fragile musique de la vie...
Benoît Marchon
Ninnenne