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En illustration : Transport de charbon de bois, Haïti (18° 35' N - 72°OO' O).
A Haïti, il reste moins de 3 % des forêts originelles largement exploitées afin de fournir du charbon de bois et des terres à l'agriculture. La moitié des terres arables a été perdue en raison de l'érosion des sols. La déforestation a réduit l'évaporation dans l'atmosphère au-dessus d'Haïti et, en de nombreux endroits, les précipitations annuelles ont diminué jusqu'à 40%, réduisant ainsi le débit des cours d'eau et les capacités d'irrigation.
Déforestation et pauvreté s'encouragent l'une et l'autre dans un cercle vicieux. En Haïti, par exemple, la destruction des forêts a mis en péril l'approvisionnement en eau et la productivité agricole, aggravant la malnutrition et l'extrême pauvreté ainsi que les problèmes de santé ou de mortalité infantile que connaît la population de ce pays.
Mais il faut se méfier de ce type de simplification. Le lien pauvreté et déforestation est ambigu.
Dans le monde, quelque 800 millions de personnes vivent dans et en lisière de forêts tropicales dont elles tirent une partie de leurs ressources alimentaires et énergétiques, et donc de leurs revenus. Dans de nombreux pays, si les paysans pauvres coupent des arbres, les atteintes les plus graves viennent des industries extractives, des grandes compagnies forestières ou agricoles qui répondent à une demande en provenance des pays riches.
C'est le cas en Amazonie brésilienne où 80 % des surfaces déboisées le sont par parcelles de 20 hectares ou plus, un déboisement hors de portée d'une famille de paysans pauvres. L'extrême inégalités qui marque la [size=13]sociétébrésilienne - quelques grands propriétaires qui partiquent une agriculture et un élevage tournés vers l'exportation et font face à des millions de petites fermes familiales et de paysans sans terre - se retrouve aussi dans le processus de déforestation.[/size]
En Indonésie, le gouvernement a attribué de vastes concessions forestières, les grandes sociétés et leurs employés voient leurs revenus augmenter, tandis-qu'une partie de la population locale, privée d'accès à la forêt et à ses ressources, sombre dans la pauvreté.
La déforestation semble à beaucoup un processus inéluctable et le développement de l'Europe, qui s'est traduit par la destruction de toutes les forêts primaires, offre un malheureux précédent.
Les politiques de développement peuvent jouer un rôle sur ce phénomène. Tandis-que les projets consistant à construire routes et barrages ont souvent favorisé l'exploitation de forêts, des politiques de réduction de la pauvreté qui mettent en avant la santé, l'éducation et la protection de l'environnement pourraient, au contraire, ralentir le processus de déforestation.
Situation des forêts du monde 2007, Organisation des Nations Unis pour l'alimentation et l'agriculture.
www.fao.org/forestry/home/fr/
[size=13]http://www.yabiladi.com/articles/details/14396/maroc-pauvrete-veritable-cause-deforestation.html[/size]
Maroc : Avec l’hiver, tous le bois ramassé cette année, dans les petits villages de l’Atlas, va brûler pour chauffer les habitations. Le ramassage du bois, faute d’une autre source d’énergie accessible, est la première cause de la déforestation au Maroc. Deux associations franco-marocaines luttent pour préserver les forêts au bénéfice de ses plus proches habitants.
[url=http://brigitisis.centerblog.net/D%C3%A9forestation pr%C3%A8s de Daraina, %C3%A0 Madagascar. - Photo : Nick Garbutt/PHOTOSHOT/MAXPP][size=13]Déforestation près de Daraina, à Madagascar. - Photo : Nick Garbutt/PHOTOSHOT/MAXPP[/url][/size]
Il était une fois un pays ayant trop de bouches à nourrir et pas assez de terres à cultiver. La bonne nouvelle, c'est que le pays en question, la Corée du Sud, disposait de suffisamment de devises pour importer du riz, du soja et du maïs. La mauvaise, c'est que l'époque était à la spéculation sur les denrées alimentaires. Et la Corée, pays certes émergent et dynamique, avait du mal à s'approvisionner sur le marché mondial.
Alors, elle eut une idée : plutôt que d'acheter des récoltes, pourquoi n'achèterait-elle pas des terres ? D'immenses espaces, là où ils étaient bon marché, dans des pays pauvres, en Asie, en Afrique ! Bien sûr, il faudrait procéder en douce pour ne pas choquer les autochtones. Mais ce détail excepté, l'idée était excellente. Et c'est ainsi que la filiale agricole d'un des fleurons de l'industrie sud-coréenne s'empara furtivement de 1,3 million d'hectares à Madagascar, soit le tiers des terres arables de l'île, pour y produire du maïs et de l'huile de palme pour le marché sud-coréen.
Au même moment, frappés de plein fouet par la crise alimentaire, les Malgaches étaient contraints d'importer pour satisfaire leurs besoins.
Racontée ainsi, l'histoire paraît sortie de l'imagination de John Le Carré, dernière époque, celle qui nous a donné La Constance du jardinier ou Le Chant de la mission. Tout y est : l'Afrique, les multinationales, le néocolonialisme (cette fois sud-sud...), le libéralisme mondialisé et débridé. Sauf qu'il ne s'agit pas d'une fiction. En juillet dernier, Daewoo Logistics, filiale du groupe sud-coréen, a bien tenté de louer pour quatre-vingt-dix-neuf ans 1,3 million d'hectares à Madagascar. L'accord, révélé par le Financial Times, a contribué à l'embrasement de l'île et serait au point mort. Néanmoins, marginal il y a deux ans, ce genre d'opération s'est amplifié en 2008, sur des millions d'hectares, en Asie et en Afrique surtout, mais aussi en Argentine ou en Ukraine. A tel point que Jacques Diouf, le secrétaire général de la FAO, l'agence de l'ONU pour l'agriculture et l'alimentation, parle d'un risque de « néocolonialisme agraire ».
[size=13]http://gaiapresse.ca/dossiers/conference-des-nations-unies-sur-le-developpement-durable-rio20-32.html[/size]
[size=13]http://www.wapiti-actu.com/actualites/la-deforestation-sera-divisee-par-2-dici-2020[/size]
© luoman/iStock LA DÉFORESTATION FAIT DES RAVAGES DANS LE MONDE ENTIER, COMME ICI EN AMAZONIE
C’est une grande victoire pour la planète Terre et pour ses habitants : l’ONU (Organisation des Nations Unies) a voté pour que la déforestation soit divisée par 2 d’ici 2020. Les écosystèmes et la biodiversité vont pouvoir un peu mieux respirer… et carrément pousser un grand ouf de soulagement en 2030, quand la déforestation aura complètement cessé, espère l’ONU.
32 pays ont signé en faveur de la diminution de la déforestation, dont la France, les USA et certains des pays qui sont parmi les plus défigurés par la déforestation, comme l’Indonésie ou les Philippines. Par contre, le Brésil, dont la forêt amazonienne est appelée le poumon de la planète, n’a pas signé. Grrrrr, j’entends d’ici la mascotte de Wapiti, Grrreeny, grogner contre le Brésil !
Bon, beaucoup d’espèces animales et végétales peuvent quand même se réjouir. Les hommes aussi puisque la réduction de la déforestation devrait permettre de réduire la pauvreté et de protéger des populations indigènes. Et en plus, la division par 2 de la déforestation permettrait de réduire de 4 à 8 milliards de tonnes le rejet de CO2 dans l’atmosphère.
Des articles tous passionnants, un sujet grave et capital pour l'avenir de la planète, de l'homme et de sa survie.
J'ai choisi de le terminer par une note d'espérance...
Ninnenne