ZONES HUMIDES
Le Pantanal, la plus grande zone humide du monde, est aussi riche en biodiversité que la forêt amazonienne.
En illustration : Bovins paissant dans le Pantanal, Mato Grosso do Sul, Brésil ( 17° 36' S - 57° 30 ' O ).
L'élevage extensif de bovins a longtemps été la seule activité économique présente dans le Pantanal - la plus grande zone humide de la planète. Aujourd'hui, l'agriculture - canne à sucre, soja, riz, et maïs -, occupe de plus en plus de terres qui sont soit déboisées soit drainées. Bien que classé sur la liste du [size=16]Patrimoine mondial de l'Unesco en 2000, le Pantanal et sa biodiversité sont désormais menacés.[/size]
Le Pantanal, diamant vert du BRESIL
Longtemps, elles ont été regardées par l'homme comme des espaces stériles, malsains, voire maléfiques. Désormais, on sait que les zones humides accueillent des écosystèmes qui sont de véritables joyaux, d'une richesse biologique presque sans équivalent. Qu'elles prennent la forme de tourbières, de marais, de deltas, de mangroves ou d'autres encore, ces étendues terrestres façonnées et dominées par l'eau occupent environ 6 % de la surface continentale planétaire, soit près de 6 millions de kilomètres carrés. On en trouve aussi bien dans les régions polaires (la gigantesque baie d'Hudson, par exemple) que sous les tropiques arides, à l'instar du delta intérieur de l'Okavango, voisin du désert du Kalahari.
La densité en espèces de ces zones humides est très élevée : de ce point de vue le Pantanal, qui, avec 200 000 kilomètres carrés, est une des plus grandes du monde, est comparable à la forêt amazonienne toute proche - bien plus réputée pourtant. Quelque 3 500 espèces de plantes, 400 poissons, 300 mammifères, près de 500 reptiles différents y ont été dénombrés ( beaucoup d'autres restent à découvrir), et la beauté des paysages y fait affluer les naturalistes du monde entier.
Ces espaces où terre et eau s'entremêlent sont gravement menacés par les activités humaines : drainés pour être cultivés, envahis par l'aquaculture intensive, aménagés en espaces industriels ou commerciaux, leur surface diminue à un rythme alarmant.
Une convention internationale, dite de Ramsar, a été signée en 1971 pour assurer leur protection, mais vomme souvent sa mise en oeuvre se heurte à des difficultés. Depuis quelques années, néanmoins, s'opère une prise de conscience de leur importance pour l'homme, ne serait-ce qu'au plan strictement économique. Bien gérés, ces écosystèmes très productifs peuvent rendre toutes sortes de services : outre qu'ils constituent une source potentielle de poisson et de fourrage, on peut facilement y développer un écotourisme généralement lucratif. Surtout, les zones humides ont la capacité de stocker l'eau - réduisant les risques de crue - et de la filtrer, agissant comme des dépolluants naturels. Autant de raisons de tout faire pour les préserver.
Convention de Ramsar sur les zones humides.
www.ramsar.org
[size=16]http://ma-planete.com/blog/view/id_44345/title_Le-Pantanal-diamant-vert-du-Br-sil/[/size]
Pendant la saison humide, le Pantanal devient le plus grand marais de la planète.
Corbis
Tout beau voyage se mérite. Le Pantanal n'échappe pas à la règle, c'est même un must du genre. Car découvrir cette région méconnue du Brésil pourrait bien s'apparenter à un entraînement pour le prochain Koh-Lanta. Le calme et la discrétion en plus. D'emblée, les locaux annoncent la couleur: "Pour se faire baptiser par l'énergie du Pantanal, il faut se baigner dans ses rivières." Celles-là mêmes où rôdent caïmans et piranhas. Et ce n'est pas le seul exploit demandé au visiteur. Il lui faudra aussi plonger dans les eaux transparentes au milieu des loutres géantes et des anacondas, rouler en 4 x 4 la nuit en traquant les jaguars, suivre les traces des tamanoirs au look préhistorique. Et, surtout, avoir en permanence les yeux et les oreilles en alerte pour guetter le mouvement d'un singe ou le battement d'ailes d'un ara bleu cobalt. Ce perroquet en voie d'extinction -vedette du dessin animé Rio- n'est visible qu'au Pantanal. Il est un des trésors, parmi de multiples autres, que cache cette contrée perdue aux confins de la Bolivie et du Paraguay.
Connu comme le "réservoir" du Brésil (on y trouve trois millions de têtes de bétail et c'est la première production de soja du pays), le Pantanal est surtout la zone inondable la plus grande de la planète. De décembre à mars -la saison humide, ses kilomètres de plaines sont ensevelis par l'eau. La région, reconnue Réserve mondiale de biosphère par l'Unesco, se remplit pour devenir un marais de la taille de la Grande-Bretagne. Le niveau atteint 130 mètres au-dessus de celui de la mer. Les Jeep sont alors troquées contre les bateaux à moteur. Les habitants se baladent les pieds dans l'eau, comme si de rien n'était.
L'ara bleu, oiseau emblématique de la région.
Corbis
"Chaque année, à la même période, le paysage se métamorphose, la nature et les animaux s'adaptent à ce nouvel écosystème, raconte Mauricio Copetti. C'est comme si tous les six mois il fallait tout reconstruire." Ce trentenaire, téléobjectif en bandoulière, a beau avoir grandi au Pantanal, la montée des eaux prend toujours pour lui des allures de miracle. Pendant la saison sèche, le Refugio da Ilha (le refuge de l'île), la pousada de ses parents, devient l'un des meilleurs spots d'observation de la zone. Cet écolodge, près de Miranda dans l'Etat du Mato Grosso do Sul, est bordé par la rivière Salobra et un lac qui attirent tous les animaux et les oiseaux en quête d'eau.
Il suffit de se balader autour de la maison pour faire connaissance avec le voisinage. Les singes agitent les branches des arbres dans de grands froissements de feuilles. Les martins-pêcheurs, hérons, buses et autres aigrettes sillonnent le marais pendant que les caïmans montent la garde, stoïques. A la nuit tombée, il n'est pas rare de rencontrer au sortir de la maison un groupe d'une dizaine de capivaras (le plus gros des rongeurs), postés comme des statues en bordure du marais, le regard braqué vers la lune. "Il arrive d'en croiser 50 à la fois, ils ne se déplacent qu'en bande, c'est la nourriture préférée des jaguars", souffle le guide Sergio Marques. "Les nuits de pleine lune, les animaux sont difficiles à voir car ils se cachent pour éviter les prédateurs", poursuit-il. Ce beau gosse de 65 ans a traversé le monde entier et vécu dans plusieurs monastères bouddhistes avant d'élire domicile au Pantanal. Aujourd'hui, il connaît ce bout de terre presque aussi bien que les Pantaneiros, les locaux. Comme Zé, cet enfant du pays, qui ne quitte jamais ni son chapeau de cow-boy, ni son grand couteau à la ceinture. Au Pantanal, il y a toujours un obstacle ou une surprise sur la route. Dans les rivières, les pires ennemis ne sont pas les animaux, mais les racines des jacinthes d'eau qui bloquent le passage des bateaux.
Celles-ci ferment les portes des rivières. Comme pour rappeler qu'ici l'homme n'est qu'un des éléments d'une longue chaîne de vie. De la nature, maîtresse des lieux, les Brésiliens ont fait leur religion. Au Pantanal, le respect de l'environnement est l'affaire de chacun. Depuis 1974, la pêche est partout interdite pendant la saison humide, le braconnage quasi inexistant. La plupart des fazendas (fermes) et pousadas pratiquent l'écotourisme. Les expéditions sur rivières n'excèdent pas trois bateaux à la fois, pour limiter la pollution. A la frontière sud du Pantanal, près de Bonito, le rio Sucuri n'est ouvert aux nageurs que sous escorte de guides spécialisés et par groupe de neuf personnes maximum. Cette rivière fait partie des diamants bruts de la région. On y plonge en combinaison, équipé d'un masque et d'un tuba, et on se laisse emporter par le courant pour quarante minutes d'un voyage aquatique digne d'un film fantastique. L'eau est d'une clarté saisissante. "Il faut imaginer que pendant des millions d'années le Pantanal était le fond de la mer, la beauté de cette rivière en témoigne encore, son eau fait partie des plus pures du Brésil", rappelle Sergio Marques.
Un tapis de sable immaculé, des coquillages nacrés, des rubans de lianes comme d'immenses cheveux verts, des poissons multicolores composent ce jardin d'Eden sous-marin. On y flotte, les yeux éblouis, tout en percevant les sons de la forêt, les cris des singes, les chants des oiseaux. Longtemps on se souviendra de cette expérience sensorielle aux sources du monde.
[size=16]http://www.linternaute.com/voyage/amerique-du-sud/pantanal-bresil/pantanal-reptiles.shtml[/size]
[size=16]http://larevanchedescigales.org/2012/08/04/le-pantanal-en-succulentes-anecdotes-bestiales/[/size]
Le Pantanal a été nommé une “réserve du biosphère”
Le WWF a enregistré dans le Pantanal 1,132 espèces de papillons, 656 espèces d’oiseaux, 122 espèces de mammifères, 263 espèces de poissons et 93 espèces de reptiles. Le Pantanal est le seul endroit au monde qui contiennent trois écosystèmes :
la jungle amazonienne,
le Cerrado (savane)
et le Pantanal.
[size=16]http://chantecler18.wordpress.com/2012/03/25/le-pantanal-flore-et-faune/[/size]
Un beau voyage cette semaine, pour un sujet toujours très grave.
Merci à tous les voyageurs qui ont eu le bonheur d'aller visiter ce pays et de nous faire partager leurs photos sur le net et sur des sites, ce qui me permet de compléter comme toujours l'article.
Ninnenne