Les AVC frappent un nombre croissant d’adultes de moins de 65 ans.
Photo : Joël Le Gall/Ouest-France
Les accidents vasculaires cérébraux (AVC) frappent un nombre croissant d’adultes de moins de 65 ans dans le monde, notamment dans les pays en développement, selon deux études publiées jeudi par la revue médicale britannique The Lancet.
Les AVC sont traditionnellement associés au vieillissement et restent nettement plus fréquents chez les personnes âgées. Mais une vaste étude rassemblant les données fournies par 119 pays (58 à haut [size=16]revenu et 61 à bas ou moyen revenu) montre que le nombre des AVC a augmenté de 25 % en 20 ans chez les 20-64 ans. Leur part dans le nombre total d’AVC est montée à 31 % en 2010 contre 25 % en 1990.[/size]
Les pays en développement sont les plus touchés
L’étude évalue à 16,9 millions le nombre d’AVC survenus à travers le monde en 2010, soit 68 % de plus qu’en 1990. Une part grandissante des 11,6 millions d’AVC ischémiques et des 5,3 millions d’AVC hémorragiques enregistrés au total survient chez des personnes de moins de 74 ans dans les pays en développement.
Ces pays représentent désormais l’essentiel des 5,9 millions de décès observés en 2010 dans le monde, soit 84 % des quelque 3 millions de décès des suites d’un AVC hémorragique et 57 % des 2,98 millions de décès après AVC ischémique.
Manque de prévention
Si la tendance actuelle se poursuit, le nombre des morts pourrait doubler d’ici à 2030, tout comme le nombre de personnes survivant à un AVC (70 millions en 2030 contre 33 millions en 2010) ou celui des handicaps et des pathologies associées (200 millions contre 102 millions en 2010), avertissent les auteurs de l’étude dirigée par le professeur néo-zélandais Valery Feigin.
Les auteurs de l’étude notent également que si rien n’est fait en termes de prévention dans les pays en développement, les AVC continueront à frapper un nombre croissant de personnes jeunes. « Le fardeau mondial lié aux AVC augmente très vite et il nous faut rapidement mettre en œuvre à l’échelle mondiale des stratégies de prévention, de gestion et de réhabilitation qui soient à la fois abordables et acceptables culturellement » relève le Pr Feigin.
« Réduire la consommation de sel, de calories, d’alcool et de tabac »
Dans un commentaire joint à cette analyse, Graeme Hankey de l’Université d’Australie occidentale préconise des « stratégies globales visant à réduire la consommation de sel, de calories, d’alcool et de tabac ». Il préconise aussi d’identifier les personnes les plus à risque d’AVC hémorragique afin de pouvoir les inciter à modifier leur mode de vie ou à entamer un traitement contre l’hypertension.
Un AVC peut être provoqué par un caillot de sang qui entraîne une diminution de la circulation sanguine cérébrale (AVC ischémique) ou par la rupture d’un vaisseau sanguin à l’intérieur du cerveau (AVC hémorragique). Les AVC sont favorisés par l’hypertension artérielle, mais également par d’autres facteurs comme la sédentarité, l’obésité ou le tabagisme.