"Le voilier" William Blake?
Je suis debout au bord de la plage.
Un voilier passe dans la brise du matin et part vers l’océan.
Il est la beauté, il est la vie.
Je le regarde jusqu’à ce qu’il disparaisse à l’horizon.
Quelqu’un à côté de moi dit : «Il est parti».
Parti vers où, parti de mon regard, c’est tout.
Son mât est toujours aussi haut, sa coque a toujours la force de porter sa charge humaine.
Sa disparition totale de ma vue est en moi, pas en lui.
Et juste au moment où quelqu’un auprès de moi dit : « Il est parti »,
il y en a d’autres qui, le voyant pointer à l’horizon et venir vers eux,
s’exclament avec joie : « Le voilà ».
C’est ça la mort.
Poème d'un Anonyme ...Attribué à William Blake... L'origine de ce poème reste mystérieuse...
Le voilier
[size=16]http://un-chat-passant-parmi-les-livres.blogspot.fr/2011/01/le-voilier.html[/size]
Etrange histoire que celle de ce poème "le voilier" que beaucoup attribuent, dans sa version française, à William Blake
http://fr.wikipedia.org/wiki/William_Blake
sauf que... sauf qu'il a été impossible de retrouver sur le net, même sur les sites anglophones, la version originale.
Par contre, de manière ponctuelle, il est parfois cité un texte qui y ressemble fort écrit semble t il par Charles Henry Brent
http://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Henry_Brent
Alors? après la version française attribuée à Blake voici la version anglaise de Brent.
“What is dying?
I am standing in the sea shore,
a ship sails to the morning breeze
and starts for the ocean.
She is an object of beauty
and I stand watching her
till at last she fades
on the horizon
and someone at my side says,
‘She is gone.’
Gone! Where?
Gone from my sight--that is all.
She is just as large in the masts, hull and spars
as she was when I saw her,
and just as able to bear her load of living
freight to its destination.
The diminished size and total loss of sight is in me,
not in her;
and just at the moment when someone at my side says,
'she is gone’
there are others who are watching her coming,
and others take up a glad shout--
‘There she comes!’ - and that is dying."
Epitaphe d'un chat
Petit museau, petites dents,
Yeux qui n'étaient point trop ardents,
Mais desquels la prunelle perse
Imitait la couleur diverse
Qu'on voit en cet arc pluvieux
Qui se courbe au travers des cieux;
La tête à la taille pareille,
Le col grasset, courte l'oreille,
Et dessous un nez ébénin
Un petit mufle léonin,
Autour duquel était plantée
Une barbelette argentée,
Armant d'un petit poil follet
Son musequin damoiselet;
La gorge douillette et mignonne,
La queue longue à la guenonne,
Mouchetée diversement
D'un naturel bigarrement :
Tel fut Belaud la gente bête
Qui des pieds jusques à la tête,
De telle beauté fut pourvu
Que son pareil on n'a point vu.
Joachim Du Bellay
Ninnenne