"La mouche et la fourmi" jean de La Fontaine
Illustration de F Barlouw
La Mouche et la Fourmi contestaient de leur prix.
[size=16]"O Jupiter! dit la première, [/size]
Faut-il que l'amour propre aveugle les esprits
D'une si terrible manière,
Qu'un vil et rampant animal
A la fille de l'air ose se dire égal !
Je hante les Palais, je m'assieds à ta table :
Si l'on t'immole un boeuf, j'en goûte devant toi ;
Pendant que celle-ci, chétive et misérable,
Vit trois jours d'un fétu qu'elle a traîné chez soi.
Mais, ma mignonne, dites-moi,
Vous campez-vous jamais sur la tête d'un Roi
D'un Empereur, ou d'une [size=16]Belle ? [/size]
Je le fais ; et je baise un beau sein quand je veux ;
Je me joue entre des cheveux ;
Je rehausse d'un teint la blancheur naturelle ;
Et la dernière main que met à sa beauté
Une femme allant en conquête,
C'est un ajustement des Mouches emprunté.
Puis allez-moi rompre la tête
De vos greniers. - Avez-vous dit ?
Lui répliqua la ménagère. Vous hantez les Palais ; mais on vous y maudit.
Et quant à goûter la première
De ce qu'on sert devant les Dieux,
Croyez-vous qu'il en vaille mieux ?
Si vous entrez partout, aussi font les profanes.
Sur la tête des Rois et sur celle des Anes
Vous allez vous planter ; je n'en disconviens pas ;
Et je sais que d'un prompt trépas
Cette importunité bien souvent est punie.
Certain ajustement, dites-vous, rend jolie.
J'en conviens : il est noir ainsi que vous et moi.
Je veux qu'il ait nom Mouche : est-ce un sujet pourquoi
Vous fassiez sonner vos mérites ?
Nomme-t-on pas aussi Mouches les parasites ?
Cessez donc de tenir un langage si vain :
N'ayez plus ces hautes pensées.
Les Mouches de cour sont chassées ;
Les Mouchards sont pendus ; et vous mourrez de faim,
De froid, de langueur, de misère,
Quand Phébus régnera sur un autre hémisphère.
Alors je jouirai du fruit de mes travaux.
Je n'irai, par monts ni par vaux,
M'exposer au vent, à la pluie ;
Je vivrai sans mélancolie.
Le soin que j'aurai pris de soin m'exemptera.
Je vous enseignerai par là
Ce que c'est qu'une fausse ou véritable gloire.
Adieu : je perds le temps : laissez-moi travailler ;
Ni mon grenier, ni mon armoire
Ne se remplit à babiller."
Jean de La Fontaine Livre 4 Fable III
Une petite explication trouvée à :
[size=16]http://www.shanaweb.net/esope/de-la-fourmi-et-de-la-mouche.html#thumb[/size]
"La Fourmi eut un jour querelle avec la Mouche, qui se vantait de voler comme les oiseaux, d'habiter dans les Palais des Princes, de faire toujours grande chère, sans qu'il lui en coûtât aucune peine. Elle reprochait à la Fourmi la bassesse de sa naissance, et qu'elle rampait toujours à terre pour chercher de quoi vivre avec beaucoup de travail et d'assiduité ; qu'elle était réduite à ronger quelques grains, à boire de l'eau, à habiter les cavernes. La Fourmi répondait à tous ces reproches qu'elle était contente de son sort ; qu'une demeure sûre et arrêtée lui plaisait mieux qu'une vie errante et vagabonde ; que l'eau des fontaines et les grains de blé lui paraissaient d'un goût exquis, parce que c'étaient des fruits de son travail : au lieu que la Mouche se rendait incommode à tout le monde, et méprisable par sa fainéantise."
"Cette fable nous apprend à connaître deux caractères différents , celui de l'homme qui fait parade de faux avantages, et celui de l'homme dont la vertu brille d'un solide éclat. "
Plus que jamais d'actualité monsieur Jean de La Fontaine...
A papa Maurice Carême
- J’écris le mot agneau
Et tout devient frisé :
La feuille du bouleau,
La lumière des prés.
- J’écris le mot étang
Et mes lèvres se mouillent :
J’entends une grenouille
Rire au milieu des champs.
- J’écris le mot forêt
Et le vent devient branche.
Un écureuil se penche
Et me parle en secret.
- Mais si j’écris papa,
Tout devient caresse,
Et le [size=16]monde me berce[/size]
En chantant dans ses bras.
Maurice CARÊME
"Un papa" Alexandra Julien
Un papa ne porte pas un [size=16]enfant,[/size]
Mais ça ne l'empêche pas d'être aimant,
Un papa ne peut nourrir de son lait,
Mais ça ne l'empêche pas d'être vrai,
Entre autorité et amour,
Il fait grandir jour après jour,
Le tenant fermement d'une main,
Il guide le petit sur le chemin,
Il anticipe sur les dangers,
Et il permet la liberté,
L'enfant aimé gagne en confiance,
Tout en savourant son enfance,
Etre Papa n'est pas facile,
Devant son petit être fragile,
Il doit porter sur ses épaules,
Pour pouvoir assumer ce rôle,
Un brin joueur il s'attendrit,
Dès que son [size=16]enfant lui sourit,[/size]
Et c'est sa force qu'il retransmet,
Pour que son petit n'en manque jamais,
Regarder les courir dehors,
Jouer à la chasse au trésor,
Tout cet amour qui bat entre eux,
Leur offre le plaisir d'être [size=16]heureux.[/size]
Alexandra Julien
Ninnenne