"Vous l'avez suicidée" Sandrine Bequet
A quoi pense-t-elle cette ombre ?
Seule dans un coin d’escalier
Regardant ce sang sombre
Comme sa vie tant mutilée.
Qui a poussé ce geste fou ?
Qui a brisé ses espoirs ?
Larmes de haine sur sa joue
Drame si cruel dans le noir.
Pourtant elle a essayé
Refoulant ses sentiments
Sans jamais vouloir juger
De comprendre tous ces gens.
Son cœur était-il trop pur ?
Ou le leur bien trop damné ?
Assaillie par ses blessures
Elle a voulu s’échapper.
Pourquoi bannir cette faiblesse ?
Vous qui l’avez suicidé
Vous accusez ce geste
Mais vous l’avez provoqué.
C’est trop facile de juger
Quand y’a personne pour répondre
C’est trop facile d’accuser
Une fois qu’elle est dans sa tombe.
Assassins, tueurs d’enfants
Bourreaux, traîtres mesquins
Vous tuez légalement
Mais y’a du sang sur vos mains.
Il ne faut rien dire, jamais !
Enfermés dans vos prisons
Vous nous formez, nous éduquez
Pour faire de nous de sales pions.
Moi, je crie, et j’accuse !!!
Et je vous montre du doigt !
Je sais que ma cause est juste !
Même si d’en parler je ne dois !
Prenez-la ma vie !
Ou ce qu’il va en rester
Mais toujours mes pensées
Resteront en vie !
Reims, le 1er novembre 1987.
Sandrine Becquet.
Je suis particulièrement touchée par ce [size=16]poème...
Qui peut se permettre de juger? personne...
Personne ne sait ce que les gens ont dû vivre, ou vivent...Personne ne connaît les blessures que l'on peut rencontrer dans sa vie...et la destruction par autrui est un crime impuni...Personne n'est à la place de personne...
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"Je ne suis pas fou" Sandrine Bequet
Je ne suis pas fou
Je suis vivant
Je tends vers vous
Rien qu’une main.
L’espoir, peut-être
De retrouver
Dans tous les êtres
L’humilité !
Je ne suis pas fou
Et je n’suis rien
Une ombre, c’est tout
Qui tend la main.
Vers vous humain !
Qui reniez
Jusqu’au chemin
D’la vérité.
Je ne suis pas fou
Je le sais bien
Je ne suis pas fou
Je suis Humain !
Reims, le 8 mai 1988.
Sandrine Bequet.
J'ai aimé ce [size=16]poème, cri du coeur, pour le message qu'il porte dans ses mots...Aujourd'hui, le monde est tel que souvent, aussi bien dans le quotidien que dans la vie professionnelle, on se croit anormal quand on a gardé certaines valeurs d'humanité, de politesse, d'empathie, de sincérité...[/size]
Et si les fous n'étaient pas ceux là...
"Les morts ne sont pas morts"
Les morts ne sont pas morts
Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres,
La voix du feu s'entend
Entends la voix de l'eau
Ecoute dans le vent
Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis
Ils sont dans l'ombre qui s'éclaire
Et dans l'ombre qui s'épaissit,
Les morts ne sont pas sous la terre
Ils sont dans l'arbre qui frémit,
Ils sont dans le bois qui gémit,
Ils sont dans l'eau qui coule,
Ils sont dans l'eau qui dort,
Ils sont dans la case, ils sont dans la foule
Les morts ne sont pas morts.
Ceux qui sont morts ne sont jamais partis,
Ils sont dans le **** de la femme,
Ils sont dans l'enfant qui vagit,
Et dans le tison qui s'enflamme,
Les morts ne sont jamais sous terre,
Ils sont dans le feu qui s'éteint,
Ils sont dans le rocher qui geint,
Ils sont dans les herbes qui pleurent,
Ils sont dans la forêt, ils sont dans la demeure,
Les morts ne sont pas morts.
Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres,
La voix du feu s'entend
Entends la voix de l'eau
Ecoute dans le vent
Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres.
Le souffle des ancêtres morts
Qui ne sont pas partis,
Qui ne sont pas sous terre,
Qui ne sont pas morts
Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres,
La voix du feu s'entend
Entends la voix de l'eau
Ecoute dans le vent
Le buisson en sanglot :
C'est le souffle des ancêtres
Il redit chaque jour le pacte
Le grand pacte qui lie,
Qui lie à la loi notre sort;
Aux actes des souffles plus forts,
Le sort de nos morts qui ne sont pas morts;
Le lourd pacte qui nous lie aux actes
Des souffles qui se meuvent.
Dans le lit et sur les rives du fleuve,
Dans plusieurs souffles qui se meuvent
Dans le rocher qui geint et dans l'herbe qui pleure
Des souffles qui demeurent
Dans l'ombre qui s'éclaire on s'épaissit,
Dans l'arbre qui frémit, dans le bois qui gémit,
Et dans l'eau qui coule et dans l'eau qui dort,
Des souffles plus forts, qui ont pris
Le souffle des morts qui ne sont pas morts,
Des morts qui ne sont pas partis,
Des morts qui ne sont plus sous terre.
Ecoute plus souvent
Les choses que les êtres...
Birago DIOP
[Les contes d'Amadou Koumba]
Birago Diop est né en 1906 à Dakar au Sénégal. Il exerce le métier de vétérinaire et occupe également un poste d'Ambassadeur à Tunis. Il a écrit les Contes d'Amadou Koumba. La plupart des poèmes contenus dans le recueil "Leurres et lueurs" ont été inspiré par des contes africains.
Accepter la vie Poème de Sophie
Regardez-moi dans les yeux
Et dites-moi que vous n'êtes pas un peu heureux
Avant de répondre, prenez le temps de penser
À ce que la vie vous a donné.
Pas aux choses que vous n'avez pas eues
Mais, ce qu'avec plaisir vous avez reçu.
Tout le monde dans sa vie a eu des moments merveilleux
Et certainement aussi des malheureux.
Oubliez vite les mauvais moments
Vous serez beaucoup plus heureux dans le présent.
Ne pensez pas à vous venger
Il vaut bien mieux tout oublier
Car si de la rancune vous gardez
C'est vous seul qui en souffrirez.
La vie ne peut nous donner
Que ce que l'on veut bien accepter
Si c'est le bonheur parfait que vous désirez,
Ce n'est pas sur la terre que vous le trouverez.
Acceptez donc, tout simplement,
Les petites joies que vous avez maintenant.
Sophie
Un poème de sagesse et de réflexion...
Ninnenne