"Les blessures invisibles" de Nicholas Evans
Résumé :
Rejeté par des parents trop âgés, enfermé dans un horrible pensionnat, Tom Bedford pourrait être un personnage de Dickens. Son seul échappatoire : rêver de cowboys et d’Indiens.
Le jour où Diane, sa sœur aînée et star montante du cinéma, épouse Ray Montane, acteur vedette d’une série western, tout semble alors s’éclairer pour le petit garçon qui part rejoindre le [size=18]couple en Amérique. Mais à Hollywood, le bonheur est souvent de courte durée…Il faudra bien des années et un nouveau drame pour que Tom se résolve enfin à affronter ses démons, ses blessures invisibles… L’auteur de L’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux explore dans ce roman puissant et profondément émouvant, la violence cachée derrière le mythe de l’Ouest américain, la quête désespérée de l’amour et de l’identité, les failles des héros et les conséquences dévastatrices des secrets de familles longtemps étouffés.Critiques :
Daily Mail« Evans est un formidable conteur, si captivant qu’il vous projette dans un grand film hollywoodien. »
Blaise De Chabalier du Figaro[/size]
L'auteur à succès publie un nouveau roman qu'il a terminé entre la vie et la mort, après une grave intoxication.
Comment réagir quand le destin fait basculer votre vie dans le drame? Nicholas Evans, auteur en 1995 de L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, best-seller vendu à quinze millions d'exemplaires dans le monde, a l'habitude de répondre à cette question plume en main. L'écrivain anglais, passionné par l'Ouest américain, le fait avec brio, en flirtant avec le mélodrame, dans les romans populaires qu'il enchaîne depuis l'énorme succès de son premier livre. Mais un jour de l'été 2008, le malheur fait irruption pour de vrai dans la famille Evans. Le romancier, après les avoir ramassés dans une forêt en Écosse, cuisine des champignons vénéneux qu'il a pris pour des cèpes… Résultat: lui, sa femme et son beau-frère frôlent la mort. Ils sont mis sous dialyse en attendant une greffe de rein. Seule sa belle-sœur est moins touchée. Face à ce coup du sort, le romancier adopte la même attitude que ses person-nages: il fait face.
Un drame familial très douloureux
«Il faut aller de l'avant, on peut toujours choisir d'être heureux», glisse, dans un français très correct, Nicholas Evans, de passage à [size=16]Paris à l'occasion de la sortie de son nouveau roman, Les Blessures invisibles. Souriant et visiblement en forme, l'homme de soixante et un ans savoure sa santé retrouvée grâce à la greffe du rein de sa fille Lauren, trente ans. Après avoir longtemps refusé cette offre par crainte pour son enfant, il a finalement accepté l'opération, qui a eu lieu en juillet dernier: «Il y a un an, je commençais à avoir de sérieux problèmes cardiaques et mes médecins m'ont expliqué que les risques liés à l'intervention étaient très faibles.» Quant à sa femme, Charlotte, elle devrait être transplantée en mars. Son beau-frère, lui, attend encore un donneur.[/size]
Ce drame s'est produit alors que Nicholas Evans avait rédigé les trois quarts des Blessures invisibles. «Pendant un an, j'ai complètement arrêté d'écrire. Puis, malgré mes quinze heures de dialyse par semaine, je m'y suis remis», dit le romancier. Il précise qu'il a ressenti alors une nouvelle [size=16]tendresse pour ses personnages. Comme s'il comprenait encore mieux leurs souffrances. De plus, si l'auteur avait déjà surmonté un cancer de la peau, alors qu'il n'avait pas achevé L'Homme qui murmurait à l'oreille des chevaux, il assure que cette nouvelle épreuve, dont il a pu se sentir responsable et dans laquelle il n'est pas la seule victime, est encore pire.[/size]
Racontera-t-il un jour cette intoxication dans un roman? «Oui probablement, mais je modifierai beaucoup de choses. De toute manière ce sera très douloureux, nous avons tous, dans ma famille, versé tellement de larmes à cause de cette histoire.»
L'ancien journaliste et réalisateur de documentaires télévisés reconnaît qu'il s'est toujours inspiré de sa propre vie dans ses ouvrages. Notamment de la passion qu'il nourrit pour les grands espaces du Montana et pour les chevaux. «Je fabrique mes personnages en partie à partir de mes propres expériences, mais très vite ils se mettent à vivre par eux-mêmes», précise-t-il toutefois. Ainsi, le héros de son nouveau roman, Tommy, que l'on suit enfant et à l'âge adulte, au fil de chapitres qui s'entrecroisent, a des points communs avec son créateur. Mais ces ressemblances sont au service d'une histoire émouvante et captivante. Nicholas Evans est avant tout un conteur qui vise l'efficacité: «Personnellement, j'arrête de lire un roman si après 50 ou 60 pages je ne suis pas accroché. En tant qu'écrivain, je cherche donc à attirer d'emblée l'intérêt des lecteurs et à le relancer sans cesse.»
Des cavalcades enchanteresses
Comment ne pas être touché par Tommy qui, dans les années cinquante, à l'âge de huit ans, est victime de châtiments corporels dans un pensionnat anglais? Les descriptions de la cruauté des enseignants, mais aussi de celle des élèves entre eux, rappellent l'atmosphère des romans de Dickens. Cette justesse de ton s'explique facilement quand on sait qu'à cette même époque, l'auteur était lui aussi pensionnaire outre-Manche. Heureusement pour Tommy, il finit par changer d'air, direction la Californie! C'est Diane, celle qui lui avait été présentée pendant des années comme sa grande sœur, alors qu'elle était en réalité sa mère, qui l'emmène à Hollywood. La jeune femme est en effet une actrice sur le point de devenir une star. En plus, elle est tombée amoureuse du héros de la série western télévisée préférée de Tommy…
Mais derrière le rêve hollywoodien apparaît rapidement l'envers du décor, fait de mensonges et de violence. Seules les cavalcades enchanteresses du gamin avec Cal, un dresseur de chevaux de cinéma, préservent une part du mythe de l'Ouest. Pas étonnant si, une fois adulte, Tommy reste marqué par les traumatismes de son enfance. Les stigmates du passé éclairent d'une lumière sombre ses difficultés avec sa femme puis avec son fils. Nicholas Evans écrit notamment des pages poignantes sur une relation père-fils houleuse.
Et ne boudons pas notre plaisir s'il opte pour un happy end à l'américaine. Une façon de rappeler que dans la fiction, comme dans la vie réelle, la possibilité du bonheur, malgré les épreuves, n'est pas un mythe.
L'auteur :
Après une carrière de journaliste de presse, puis de producteur et réalisateur de documentaires pour la télévision britannique, l’Anglais Nicholas Evans se lance dans l’écriture. Son premier roman, L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux, publié en 1996, est devenu un best-seller international (15 millions d’ex. dans le monde), adapté au cinéma par Robert Redford. Tous ses romans ont été publiés avec succès chez Albin Michel.
1996 : L'homme qui murmurait à l'oreille des chevaux
1999 : Le cercle des loups
2002 : Le coeur des flammes
2006 : La ligne de partage.
Je l'ai ai tous aimés... Ils font partis de ces livres que je chéris, qui une fois lus, font partis de mon univers.
Je me demandais pourquoi L'auteur restait si longtemps sans écrire. Je vérifiais souvent pour voir si je n'avais pas "raté" une parution...mais voilà, avec 2012, nous avons enfin "Les blessures invisibles".
Mon humble avis :
J'ai retrouvé le style, l'écriture, l'émotion, les descriptions d'une nature que j'aime, la richesse d'une histoire où l'on s'attache à plusieurs personnages.
Le livre commence avec le petit Tommy qui à 13 ans vient faire ses adieux à sa mère, condamnée à la peine capitale...
On va se passionner à chaque chapitre pour ses moments de vie...On le retrouve adulte, un Tom blessé, tourmenté en conflit avec sa femme qui a divorcé et avec son fils...
Relations humaines tellement vraies, blessures de l'enfance qui laissent des traces dans une vie d'adulte...Personnages tellement attachants...qu'on oublie presque qu'ils sont sortis de l'imagination d'un écrivain.
Extraits :
"Plus tard, il regretterait de n'avoir pas été plus gentil avec elle ce jour-là, espérerait qu'elle avait compris. Compris que sa colère était dirigée plus contre lui- même que contre elle. Parce qu'il était impuissant. Parce qu'il allait la perdre et ne pouvait pas mourir avec elle. C'était injuste.
Combien de temps restèrent-ils assis comme ça? impossible de le dire.Suffisamment longtemps pour que le soleil sorte du cadre de la fenêtre et que la pièce s'obscurcisse."...
"Le bureau de Tom se situait à l'arrière de la maison, tout contre la fenêtre avec vue sur le ruisseau. Il lui arrivait en levant les yeux de son ordinateur de voir des biches qui cherchaient leur nourriture dans l'ombre pommelée des peupliers."...
"Mais pouvait- il raconter à cette quasi-inconnue ce qu'il n'avait jamais réussi à dire à quiconque? Même pas à son psy, même pas à Gina. Ce serait une véritable trahison. Le problème, avec les mensonges, c'était cela. Tels les pins tout tordus et noueux qui poussaient dans les montagnes, plus ils étaient vieux, plus ils devenaient résistants..."
Ninnenne