marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Photos d'oiseaux et citations Lun 20 Juil - 12:13 | |
| Moineau.Une fois encore il relance son double cri; ses pattes fines agrippées au rebord de la marche, il penche deux fois vers eux coquettement sa petite tête d'un air d'invite et de tendresse; une seconde d'attente... et fuitt... d'un coup d'aile il s'envole et s'évanouit avec un dernier Pi-i-é qui raie le ciel d'un drand trait d'argent: " Au revoir, je reviendrai !..."( ISABELLE RIVIERE: Le Bouquet de roses rouges.)Bécasse.Quelquefois en plein hiver ou bien aux premières brumes, un matin, un oiseau plus rare s'envolait à l'endroit du bois le plus abandonné avec un battement d'ailes inconnu, très bruyant et un peu gauche, quoique rapide. C'était une bécasse arrivée la nuit; elle montait en battant les branches et se glissait entre les rameaux des grands arbres nus; à peine apparaissait-elle une seconde, de manière à montrer son long bec droit. Puis on n'en rencontrait plus que l'année suivante, à la même époque, au même lieu, à ce point qu'il semblait que c'était le même émigrant qui revenait.( EUGENE FROMENTIN: Dominique.)Chevêche.Les yeux de la chevêche luisaient dans le creux d'un vieil arbre, un chêne têtard qui se courbait à la lisière comme l'ombre d'un homme à l'affût. La chevêche ricanait à tue-tête, le poursuivait de son éclat de rire; et brusquement, prenant son vol dans le soir brun, elle lui soufflait des ailes aux naseaux.( MAURICE GENEVOIX: La dernière harde.)Lagopède.Les poules de prairie, comme on les appelle là-bas, affolées d'amour, dansaient sur une butte, inattentives à tout ce qui n'était pas le rut. Tapi dans un saule, je les regardais sortir de l'herbe, le cou tendu, la tête mobile, courant très vite sur leurs trois orteils, et chantonnant une mélopée ronronnante, un hymne à la gloire de l'accouplement. Les mâles, leur gorgerette hérissée, se redressaient, vaniteux et imposants et se mettaient à tourner sur place gauchement, à se dandiner lourdement sur leurs jambes pantalonnées de plumes, puis, brusquement, relevant d'un seul coup l'éventail ogival de leur queue, ils montraient un croupion nu, ridicule et lubrique. Alors, toutes les poules en chaleur admiraient et gloussaient d'amour et de désir.( M.CONSTANTIN-WEYER: Manitoba.)Hirondelle.Georges regarda des hirondelles qui volaient. Une d'elles, preste et familière, lui frôla presque le visage de son aile vive et tranchante. Son nid, de boue sèche et filamenteuse, était collé au rebord du toit, comme si on l'y eût lancé d'en bas et qu'il s'y fût à demi écrasé.( HENRI DE REGNIER: Les Vacances d'un Jeune Homme Sage.)Butor....Le butor soufflait... le jaune butor est la voix hivernale de l'étang. Son meuglement, plein de gargouillis, qu'il tire de la vase en y enfonçant le bec, ronfle comme une voix sous-marine, une conque embourbée ... Le butor qu'on ne chasse jamais, qui reste l'orgueil solitaire des lacs, le grand butor jaune autour duquel l'eau bout. Sur les très grandes nappes et un seul couple!(JEAN DE LA VARENDE: Nez-de-Cuir.)Cygne.Le cygne règne sur les eaux à tous les titres qui fondent un empire de paix, la grandeur, la majesté, la douceur; avec des puissances, des forces, du courage et la volonté de n'en pas abuser et de ne les employer que pour la défense, il sait combattre et vaincre sans jamais attaquer.( BUFFON: Histoire naturelle.)Rossignol.Un rossignol invisible chantait le soir et jusqu'au matin. Il lançait deux fois, trois fois, sa note flûtée, puis un trille où sa petite âme délirante se brisait en perles.(JEAN BALDE: La vigne et la maison.)Mouette.De petites mouettes volaient avec une souplesse mécanique, glissaient d'une aile sur l'autre, feutrées, jetant leurs cris aigres de sorcière qui se perdaient dans le frémissement des roseaux.(MICHEL DE SAINT PIERRE: Les Aristocrates.)Paon.Un paon, qu'on n'avait pas vu de tout l'hiver, escaladait lentement le faîte d'une toiture et s'y pavanait, le soir surtout, comme s'il eût choisi pour ses promenades les tiédeurs modérées d'un soleil bas. Il épanouissait alors sur le ciel la gerbe constellée de sa queue énorme, et se mettait à crier de sa voix perçante, enrouée comme tous les bruits qu'on entend dans les villes. J'apprenais ainsi que la saison changeait.(EUGENE FROMENTIN: Dominique.)Guêpier.Qui vit dans un terrier et se nourrit de guêpes et autres insectes? C'est le guêpier. Cet oiseau aux couleurs vives se reproduit en colonie, dans des terriers creusés dans des talus. Pour ne pas se piquer aux dards des insectes qu'il avale, il les frotte d'abord contre une branche ou sur le sol.( WAPITI: août 1994.)Héron.Sur une roche calcaire, rongée du bas et pâle qui prenait le jour du couchant, un héron immobile.L'oiseau découpé sur les nuages clairs paraissait noir; son bec semblait lui sortir des épaules, mais soudain, des plumes, jaillit un cou énorme qui promenait le grand bec ainsi qu'un télescope. Puis le cou rentra.( JEAN DE LA VARENDE: Nez-de-Cuir.)Rossignol.... Nous entendîmes... le chant alternatif de deux rossignols qui répétèrent... leur note unique, purement filée comme un tendre appel.( H.DE BALZAC: Le Lys dans la vallée.)§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§Les trois notes d'un rossignol se détachèrent comme des gouttes d'eau.( F.MAURIAC: La chair et le sang.)Cygne.Il glisse sur le bassin, comme un traîneau blanc, de nuage en nuage. Il vise du bec, et il plonge tout à coup son col vêtu de neige. Doucement, sur son léger coussin de plumes, le cygne rame et s'approche... Chaque fois qu'il plonge, il fouille du bec la vase nourrissante et ramène un ver.( JULES RENARD: Histoires naturelles.)Pic vert.Le pic affairé, médecin des vieux chênes, promène d'arbre en arbre, de malade en malade, son manteau olivâtre et sa petite calotte grenat comme une fleur de trèfle.( JEAN NESMY: Les quatre saisons de la forêt.)Pintade.Les pintades en robes quadrillées fuient avec de petites secousses.( MADELEINE LEY: L'Enfant dans la forêt.)Canard.Dries voit s'avancer par le pré, bedonnant sur leurs pattes rouges, la tribu des petits canards blancs. L'un après l'autre, ils descendent la berge; l'eau bouillonne, et les petits ont l'air de gros beignets poudrés de sucre.( C.LEMONNIER: Le vent dans les moulins.)Corneille.Sur les hautes cimes des ormes, une bande de corneilles, réveillées par le bruit, battant lourdement des ailes, sans oser prendre leur essor dans le ciel ténébreux.( GEORGES BERNANOS: Un crime.)Poule.Une dizaine de poules, à l'approche du soir, appelaient à longs piaillements leur nourriture. Elles se pressaient autour de moi, la tête tendue, l'oeil vif, la crête avantageuse. La main sur le sac d'avoine, les faisais-je attendre encore? C'étaient des cris brefs, des mines offensées, un coup de bec inquiet sur mon soulier. Mais à la première volée, mille chocs précis criblaient le sol. Les vieilles, gloussant d'aise et de fureur, gonflaient leurs plumes, s'étranglaient, tapaient rageusement sur la tête d'une voisine. Les autres, rabrouées, picoraient à l'écart; je leur lançais furtivement une nouvelle poignée de grains.( MARCEL ARLAND: Terre natale.)Hirondelle.Mais maintenant, en plein mai, les hirondelles tournent dans le ciel de Manosque comme les poussières d'avoine sur les bassins où boivent les chevaux. Elles sont véritablement comme les feuilles arrachées à la forêt de la joie; elles ont, en l'air, une magnifique aisance sans pesanteur et ce petit cri ridicule qu'elles poussent - qu'on ne peut, en aucune manière, appeler un chant d'oiseau - donne l'idée d'un jaillissement spontané de joie.( JEAN GIONO: L'oiseau bagué.) Ninnenne de mon blog!!!
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