[size=24]Animaux - Crocodiliens - le caïman à lunettes -
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Avec ses paupières saillantes reliées par une crête osseuse très nette, ce caïman semble posséder une paire de lunettes.
Le caïman à lunettes ou caïman commun (Caiman crocodilus) est, parmi les caïmans et tous les crocodiliens du Nouveau Monde, celui dont l’aire de répartition est la plus vaste.
Sous le ventre, la peau des caïmans est recouverte de plaques osseuses très développées, si bien qu’elle est inutilisable pour le tannage.
De ce fait, les caïmans ont été moins chassés que les autres crocodiliens jusque dans les années 1950.
Cependant, avec la diminution drastique à cause d’une chasse intensive de nombreuses espèces de crocodiles et d’alligators, les chasseurs se sont rabattus sur les caïmans.
Abondant autrefois, le caïman à lunettes a disparu de certaines régions.
Classification et aire de répartition
Les spécialistes ne s’accordent pas sur le plan de la taxonomie. Selon les auteurs le nombre de sous-espèces varie.
4 sous-espèces ont été décrites :
- Caiman crocodilus fuscus
- Caiman crocodilus apaporiensis
- Caiman crocodilus crocodilus
- Caiman crocodilus chiapasius n'est pas accepté par tous les auteurs et serait synonyme de C. c. fuscus
Caiman crocodilus. Caïman à lunettes. image Three fingered lord
L’aire de répartition du caïman à lunettes est très importante :
- Brésil, Colombie, Costa Rica
- Ecuador, Salvador, Guatemala, Honduras
- Mexique, Nicaragua, Panama, Pérou
- Surinam, Guyane
- Ile de la Trinité
- Venezuela, Bolivie
L’espèce a également été introduite à Cuba, à Puerto Rico et en Floride.
La forme nominale Caiman crocodilus crocodilus est présente dans la totalité des systèmes hydrographiques de l’Orénoque au Venezuela, et de l’Amazone, depuis la Colombie jusqu’au Pérou, au sud, en passant par le Brésil.
Caïmans à lunettes qui prennent un bain de soleil. imageKradlum
Caiman crocodilus fuscus occupe une zone allant de l’Amérique centrale à l’Equateur et jusqu’à l’ouest du Venezuela.
Caiman crocodilus apaporiensis occupe principalement une zone limitée au fleuve Apaporis en Colombie. De petites populations évoluent à travers la Colombie et au Venezuela.
Portrait du caïman à lunettes
Ce caïman mesure au maximum 2,6
0 m. Les mâles sont plus grands que les femelles qui mesurent en moyenne 1,40 m.
Cette espèce grandit très vite et atteint sa taille adulte à partir de 4 ans. Les plus grands individus peuvent atteindre 3 m de long mais sont très rares.
Il est reconnaissable à ses paupières épaisses et saillantes qui lui couvrent les yeux,, un peu comme des lunettes.
De plus, la crête osseuse qui relie ses paupières renforce cette impression.
Le caïman est réputé pour son mauvais caractère. image Three fingered lord
La couleur habituelle des adultes est vert-olive. Il existe des variantes selon les sous-espèces.
Le caïman à lunettes est un animal très peu spécialisé. Il vit aussi bien dans les cours d’eau que dans les marécages, les lacs ou les bras morts de rivières.
Il peut également tolérer un degré raisonnable de salinité. Chaque fois qu’une autre espèce de crocodilien a disparu, à cause de la chasse, le caïman à lunettes s’accapare ce nouveau domaine.
Il a par exemple profité de la disparition dans certaines zones du crocodile américain ou du caïman noir.
Dans la région de Miami, en Floride, où de jeunes caïmans qui avaient été élevés comme animaux de compagnie ont été relâchés, ils se sont établis dans des fossés de retenue d’eau et des terriers dont ils ont expulsé les alligators.
Caiman commun
Le caïman à lunettes est habile et rapide sur la terre ferme aussi bien que dans l’eau. C’est là qu’il chasse poissons, crustacés et amphibiens.
Il plonge brusquement et réapparaît sur l’autre rive pour happer un oiseau ou un mammifère en train de boire.
Il traîne alors sa proie dans l’eau pour la noyer.
Caimans à lunettes se régalant de piranhas au Venezuela
En période sèche, des groupes de caïmans s’attaquent au bétail domestique ce qui leur vaut une extermination en règle de la part des éleveurs.
Dans ces périodes difficiles où les points d’eau et la nourriture se font rares, le cannibalisme a été observé.
C’est d’ailleurs cette adaptabilité et cet opportunisme qui permettent à ce caïman de prospérer malgré l’hostilité de l’homme.
Reproduction
Les femelles deviennent matures entre 4 et 7 ans. Les individus dominants se reproduisent plus jeunes que les autres.
La période de reproduction s’effectue généralement entre mai et août. La femelle pond ses œufs, de 15 à 40, pendant la saison des pluies annuelle dans un monticule de végétation construit sur la terre ferme.
Certains nids peuvent être partagés par plusieurs femelles. Elles sont réputées pour être très agressives car elles protègent avec acharnement le nid contre les prédateurs.
Bébé caïman qui sort de son oeuf.
Les petits naissent 90 jours plus tard environ. Ils restent près de leur mère ou d’autres femelles selon un système de « garderie ».
Les juvéniles sont jaunes avec des taches et des bandes noires sur le corps et la queue. Ils se nourrissent d’invertébrés aquatiques, insectes, mollusques et crustacés.
Au fur et à mesure qu’ils grandissent, ils incorporent dans leur menu des vertébrés.
Le caïman à lunettes et l’homme
Autrefois, les chasseurs de peau considéraient les caïmans comme des animaux de seconde catégorie.
De ce fait, l’exploitation commerciale n’a pas démarré avant que les populations d’autres crocodiliens plus recherchés ne fassent l’objet d’une chasse excessive débouchant sur une protection légale.
Le caïman à lunettes se reproduit vite et bénéficie de couvées importantes. Malgré la chasse illégale et la dégradation de son habitat, les effectifs globaux augmentent. Dans certaines régions, il a pu se réimplanter de manière assez satisfaisante.
Les jeunes caïmans restent près de leur mère
Par contre dans d’autres régions, notamment au nord du Brésil, les caïmans disparaissent à un rythme alarmant.
Cette chute de la population s’explique par un abattage pour la chair de l’animal qui est appréciée et les conséquences toxiques du plomb et du mercure provenant de l’orpaillage et des déchets industriels.
Par ailleurs, les petits caïmans sont souvent tués, puis naturalisés, pour être vendus aux touristes.
La mode des NAC (Nouveaux Animaux de Compagnie) a eu pour conséquence le prélèvement important dans la nature de nouveau-nés.
Mais, le caïman à lunettes est réputé pour son agressivité et les maîtres s’en débarrassent quand ils grandissent.
Zoom sur un bébé caïman.
Au Venezuela, les populations sont stables. Caiman crocodilus apaporiensis est par contre en très fort déclin en Colombie.
Depuis les années 50, les caïmans fournissent la plus grande part du marché de peau. Le caïman à lunettes est l’une des espèces les plus visées.
Il n’y a pas de statistiques précises sur les différentes populations.
Plusieurs pays ont engagé des programmes de protection comme le Venezuela, la Colombie ou la Guyane.
Des fermes d’élevage ont été créées afin de préserver les populations dans leur habitat naturel. Les exportations de peau ont été réduites et sont très contrôlées.
Le braconnage à grande échelle reste cependant une préoccupation. Seule une coordination entre les pays demandeurs et les pays d’Amérique latine pourra réduire, voire supprimer cette chasse illégale.
Classification
Règne : Animalia
Phylum : Chordata
Sous-phylum : Vertebrata
Classe : Reptilia
Ordre : Crocodilia
Famille : Alligatoridae
Genre : Caiman
Espèce : Caiman crocodilus
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Animaux - Crocodiliens - Le Caïman Yacare
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Le caïman yacare (Caiman yacare) est un caïman de taille moyenne qui vit en Amérique du Sud. Ce caïman est également appelé caïman jacare, caïman yacaré ou caïman piranha.
Jusqu’à une période récente, le caïman yacare était considéré comme une sous-espèce du caïman à lunettes (Caiman crocodilus).
Les deux espèces sont en effet très similaires, en ce qui concerne l’aspect extérieur, le comportement et l’écologie.
Les deux espèces apprécient les marécages, les fleuves ou les lacs. Leur aire de distribution est sensiblement similaire : Nord de l’Argentine, Brésil, sud de la Bolivie, Paraguay. Il existe une forte concentration d’individus dans les marais de Pantanal au sud-ouest du Brésil.
Portrait du caïman jacare
Ce caïman peut atteindre une taille maximale de 3 m. Sous le ventre, la peau est recouverte de plaques osseuses très développées comme pour tous les caïmans. Par contre, les plaques osseuses sont beaucoup moins développées sur les flancs ce qui lui vaut d’être chassé pour le commerce de peau.
Il se nourrit de poissons, de mollusques, d’escargots et de crustacés. Il apprécie particulièrement les plans d’eau recouverts de végétation flottante.
Caïman yacare. Image Mauro Halpem.
Son surnom de caïman piranha lui vient d’une caractéristique dentaire. En effet, certaines de ses dents de la mâchoire inférieure sont plus longues et deviennent apparentes lorsque l’animal a la gueule fermée.
Reproduction
La femelle construit un monticule constitué de végétaux sur la rive. Elle pond 20 à 40 œufs environ dans une cavité située au centre du nid. Les meilleures pontes s’effectuent au cœur de la saison annuelle des pluies.
Elle recouvre ensuite ses œufs pour l’incubation qui dure environ 90 jours.
Les femelles gardent leur nid pendant toute l’incubation pour les protéger des prédateurs.
Dès qu’elle entend les petits « grogner » dans le nid, elle les en délivre et les transporte jusqu’à l’eau dans sa gueule.
Les nouveau-nés restent près de leur mère.
Le comportement des femelles aussi bien que des nouveau-nés dépend de la pression humaine.
Dans les zones où cette espèce n’est pas dérangée, les femelles se montrent très maternelles et protègent avec agressivité leurs jeunes.
Les juvéniles peuvent alors rester avec leur mère pendant deux ou trois ans.
Par contre, dans les zones où la chasse est pratiquée, les femelles abandonnent souvent leur nid.
Cette espèce se reproduit assez vite ce qui est heureux car sa protection est rarement respectée.
Le caïman yacare et l’homme
Une chasse intensive a lourdement grevé les effectifs dans les années 1970 et 1980 et cela sur l’ensemble de son aire de répartition.
Heureusement, ce caïman est un animal très adaptable et qui a su résister à la pression de la chasse.
Actuellement, on estime la population globale entre 100 000 et 200 000 individus.
Bien que protégée, l’espèce continue à souffrir de la chasse illégale et de la destruction de son habitat.
Plusieurs pays, dont notamment le Paraguay et le Brésil, ont mis en place des programmes de protection.
Des fermes d’élevage permettent de réimplanter des individus dans la nature. Des programmes identiques sont en cours en Argentine.
Mais, pour que de tels programmes réussissent, il est impératif que la gestion de l’environnement soit développée.
Classification
Règne: Animalia
Phylum: Chordata
Classe: Sauropsida
Ordre: Crocodilia
Famille: Alligatoridae
Genre: Caiman
Espèce: Caiman yacare
Animaux - Crocodiliens - Alligator du Mississippi -
L’alligator du Mississippi (Alligator mississippiensis) est aujourd’hui le seigneur des mangroves. Cet alligator règne sur les Everglades après avoir frôlé l’extinction.L'alligator du Mississippi est également appelé alligator américain. C'est le crocodilen le mieux connu.Cet alligator a bénéficié d'une préservation à l'état sauvage qui a été une véritable réussite.Portrait de l'alligator américainExcellent nageur, l’alligator est un parfait amphibien qui peut également marcher, ramper et même galoper.Le record de longueur dépasse 5,80 m et date du 19e siècle. Aujourd'hui, les mâles atteignent rarement 4,30 m. La femelle mesure au maximum entre 2,70 et 3 m.Ne vous fiez pas à sa démarche maladroite, il peut surprendre oiseaux et mammifères.Alligator américain en position de marcheL'alligator américain est le meilleur marcheur de tous les crocodiliens. Il peut parcourir de longues distances pour trouver un plan d'eau.Ses puissantes mâchoires peuvent venir à bout de n’importe quelle proie. Chaque dent a une durée de vie limitée et est périodiquement remplacée.
Sa queue lui sert à équilibrer sa nage et à renforcer la puissance de ses attaques.L’alligator possède une solide armure constituée d’écailles cornées et de plaques osseuses. Cette carapace le rend quasiment invulnérable.L’alligator possède un autre atout : il possède la maîtrise de son rythme cardiaque.Alligator américainLes crocodiliens sont doués d'un système vocal complexe. Ce sont les plus bavards de tous les reptiles. Tous les sons traduisent des messages sociaux auxquel est attaché un sens bien précis. Par exemple, le beuglement est un rugissement guttural répété plusieurs fois. Il constitue un signal pouvant être entendu à plus de 150 mètres. Il est souvent utilisé pour prévenir d'un danger ou pour attirer les femelles à la saison des amours.D’une certaine manière, on peut dire que ses armes sont disproportionnées par rapport à son régime alimentaire.
L’alligator d’Amérique se nourrit surtout de tortues, poissons, oiseaux et de temps en temps de mammifères sauvages.Alligator du MississippiL’alligator mange sous l’eau. Un palais secondaire ossifié isole totalement le système respiratoire.
Il possède un garde-manger sous-marin ce qui permet à la chair de ses proies de se ramollir.En liberté, un alligator vit en moyenne une cinquantaine d’années.ReproductionContrairement à ce que l'on pourrait croire, les préliminaires entre mâle et femelle sont très tendres. Le mâle beugle pour attirer des partenaires. Seule la femelle choisira celui avec qui elle s'accouplera.Chez l'alligator du Mississippi, la maturité sexuelle dépend de l'âge et de la taille. Les femelles l'atteignent entre 6 et 10 ans, quand elles mesurent environ 2 m de long.Elles font alors l'objet d'une cour et s'accouplent en avril ou mai.Mâle et femelle communiquent par le biais de claquements de mâchoires et de vagissements. Ils émettent également des sons de gorge qui sont trop graves pour que l'oreille humaine puisse les distinguer, mais dont l'intensité agite l'eau autour des alligators.L’alligator du Mississippi est un excellent amphibienCette agitation aquatique a été surnommée la "danse aquatique".Avant de s'accoupler, les deux partenaires se touchent et se "combattent" dans un rituel amoureux.En juin ou juillet, la femelle construit un monticule constitué de végétaux pour y pondre ses oeufs. Elle les recouvre ensuite pour l'incubation qui dure environ 65 jours.Elle reste à proximité du nid pour protéger les 30 à 50 oeufs des ratons laveurs et autres prédateurs.Dès que les nouveau-nés émettent des cris, elle les délivre et les transporte jusqu'à l'eau dans sa gueule.Ces jeunes peuvent rester près de leur mère 2 ou 3 ans si personne ne vient les déranger.Un nouveau-né juste sorti de l'oeufLes soins attentifs prodigués aux jeunes expliquent le très faible taux de mortalité infantile. Les juvéniles sont généralement noirs, avec des bandes transversales de teinte crème ou jaunâtre, qui s'estompent durant la croissance.Cet instinct maternel très développé a permis à l’espèce d’éviter l’extinction dans les années 50.
Extrêmement turbulents, les petits ne cessent de bouger, de se sauver et de grimper sur la tête de leur mère. De plus, ils font un véritable remue-ménage. Ils piaillent à tue-tête et grognent sans répit.L'alligator américain et l'hommeAu début de la colonisation du sud-est des Etats-Unis, les alligators du Mississippi étaient abondants dans les rivières ou les marécages. Ils furent ensuite victimes de tueries destinées à prélever leur peau, qui servait à la fabrication de sacs, de ceintures ou de bottes.Ces massacres culminèrent après la guerre de Sécession (1865), et se poursuivirent jusqu'au début du 20e siècle.Dans les années 1950 et au début des années 1960, les tanneries durent s'approvisionner avec d'autres espèces de crocodiliens tant les effectifs avaient diminué.Des mesures de protection nationales et internationales entrées en vigueur à la fin des années 1960 et pendant la décennie suivante permirent à l'espèce de voir ses effectifs remonter rapidement. Crâne d'un alligator américain. Image Secret PilgrimAujourd'hui, l'alligator américain se porte très bien, si bien que dans certaines zones, sa population doit être régulée. On a comptabilisé jusqu'à 800 000 individus.En Floride et en Louisiane, il y a des fermes d'alligators dont l'objet est leur exploitation commerciale. La peausserie, bien contrôlée, génère des millions de dollars de chiffre d'affaires par an. Cette économie lucrative incite l'homme à préserver l'alligator dans son environnement naturel.Aujourd’hui, les Everglades sont un sanctuaire où l’alligator prolifère librement.