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| POEMES SUR DIVERS THEMES par divers auteurs | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: POEMES SUR DIVERS THEMES par divers auteurs Ven 6 Nov - 13:58 | |
| Le Fleuve PoèmeLe fleuve Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ; Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses ! L’Immensité profonde est belle à regarder, Qu’elle soit l’océan ou l’éther bleu plein d’astres ; Mais le chemin des cieux est couvert de désastres, Et la mer a des puits que l’on ne peut sonder. Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ; Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses ! Les sublimes douleurs sont belles à chanter, Lorsque d’un noble but l’âme noble est éprise ; Mais, sous l’effort des doigts, souvent le luth se brise, Et malheur au chanteur forcé de s’arrêter ! Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ; Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses ! La palme de la gloire est belle à désirer ; Mais la cime est abrupte où son laurier se dresse, Et malheur au rêveur, sans force ou sans adresse ; Il glisse, et sur les rocs il se va déchirer ! Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ; Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses ! La Lyre a son orgueil ; la Science a son prix ; Mais votre amour vaut mieux, ô ma Mère, ô mon Père : C’est par vous que je crois, c’est par vous que j’espère ; Dieu me restait obscur : par vous je l’ai compris ! Laissons-nous emporter par le fleuve des choses ; Laissons tourner les ans et s’effeuiller les roses ! Philéas Lebesgue. [size=18][/size] Le Vélo sur la route du Bonheur PoèmeLe Vélo sur la route du Bonheur Quelle merveilleuse invention que le vélo ! Elle n’est jamais la même la route du plateau où je pédale au rythme de mon cœur. J’y déguste l’instant, l’instant de bonheur qui lave mon cerveau. Je veux avoir la confiance de l’oiseau et je pense. Légère est ma conscience quand je passe devant le jaune éclatant d’un soleil solitaire et que je sens couler en moi le sang des forces de la terre et des forces de l’eau. Légère est ma conscience lorsque je remplis mes yeux du bleu lumineux des chicorées de l’été du rose des centaurées et des taches rouges des coquelicots. Légère est ma conscience le long de la route grise qui mène au village quand la douce brise me lèche le visage et caresse ma peau. Légère est ma conscience en roulant dans la forêt verte où je souris à la flûte alerte et jolie d’un oiseau. Légère est ma conscience quand je respire les parfums enivrants de l'été ceux du tilleul et de la reine des prés du chèvrefeuille blanc et les senteurs de blé chaud. Légère est ma conscience et grande ma joie de l’effort accompli en haut d’une côte un peu dure quand je sens mes poumons remplis d’air pur et mes mollets raidis et que je sais ce qui est beau. Puis lorsque mon vélo prend de la vitesse je comprends la sagesse des grands arbres balançant leurs feuillages sous le vent Leurs regards tournés vers le haut. Blanche Drevet. Au temps des Fées PoèmeAu temps des Fées
Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées, Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets, Sous des branches, parmi les rumeurs étouffées, Sans rien savoir, sans croire à rien, libres et gais, Nourris de clair de lune et buvant la rosée, Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets, Aux temps des Fées. Nous aurions su dormir sous deux feuilles croisées Chanter avec la source et rire avec le vent, Nourris de clair de lune et buvant la rosée, Suivre la libellule et la brise en maraude, Chanter avec la source et rire avec le vent. Peut-être Mab, un jour, nous eût changés en fleurs Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées, Il aurait fallu vivre aux bois, chez les muguets, Aux temps jadis, aux temps rêveurs, aux temps des Fées.
Edmond Haraucourt.[size=18][/size] Farniente poèmeFarniente Quand je n’ai rien à faire, et qu’à peine un nuageDans les champs bleus du ciel, flocon de laine, nage,J’aime à m’écouter vivre, et, libre de soucis,Loin des chemins poudreux, à demeurer assisSur un moelleux tapis de fougère et de mousse,Au bord des bois touffus où la chaleur s’émousse.Là, pour tuer le temps, j’observe la fourmiQui, pensant au retour de l’hiver ennemi,Pour son grenier dérobe un grain d’orge à la gerbe,Le puceron qui grimpe et se pend au brin d’herbe,La chenille traînant ses anneaux veloutés,La limace baveuse aux sillons argentés,Et le frais papillon qui de fleurs en fleurs vole.Ensuite je regarde, amusement frivole,La lumière brisant dans chacun de mes cils,Palissade opposée à ses rayons subtils,Les sept couleurs du prisme, ou le duvet qui flotteEn l’air, comme sur l’onde un vaisseau sans pilote ;Et lorsque je suis las je me laisse endormir,Au murmure de l’eau qu’un caillou fait gémir,Ou j’écoute chanter près de moi la fauvette,Et là-haut dans l’azur gazouiller l’alouette. Théophile Gautier. Oeufs de Pâques Oeufs de Pâques
Voici venir Pâques fleuries, Et devant les confiseries Les petits vagabonds s'arrêtent, envieux. Ils lèchent leurs lèvres de rose Tout en contemplant quelque chose Qui met de la flamme à leurs yeux.
Leurs regards avides attaquent Les magnifiques œufs de Pâques Qui trônent, orgueilleux, dans les grands magasins, Magnifiques, fermes et lisses, Et que regardent en coulisse Les poissons d'avril, leurs voisins.
Les uns sont blancs comme la neige. Des copeaux soyeux les protègent. Leurs flancs sont faits de sucre.
Et l'on voit, à côté, D'autres, montrant sur leurs flancs sombres De chocolat brillant dans l'ombre, De tout petits anges sculptés.
Les uns sont petits et graciles, Il semble qu'il serait facile D'en croquer plus d'un à la fois; Et d'autres, prenant bien leurs aises, Unis, simples, pansus, obèses, S'étalent comme des bourgeois.
Tous sont noués de faveurs roses. On sent que mille bonnes choses Logent dans leurs flancs spacieux L'estomac et la poche vides, Les pauvres petits, l'œil avide, Semblent les savourer des yeux.
Marcel Pagnol.
Danse tant que tu peux Danse Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Libre comme un poisson dans l'eau,comme un oiseau dans l´air, Léger comme le vent qui danse dans les arbres, Ou le mât d´un bateau qui danse sous la vague.
Danse tant que tu peux danser sur les pavés, sur l´herbe, Sur une table de bistrot, à l´ombre des tavernes. Viens, laisse-toi porter par toutes les musiques, Qui sortent d´un piano ou d´un vieux tourne-disque.
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse dans les bras de Margot ou Julie de Nanterre, Danse pour retrouver l´amour et la folie, Danse pour éblouir ton âme qui s´ennuie.
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Pour ne plus porter sur ton dos la mort et la misère. Et tu verras jaillir les sources souterraines, Et les torrents de joie qui coulent dans tes veines.
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse pour qu´un printemps nouveau balaye les hivers. Danse comme l´on vit, danse comme l´on aime, Danse comme on écrit sur les murs un poème.
Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse tant que tu peux danser.Viens, le bal est ouvert! Danse tant que tu peux danser, danse autour de la terre, Danse tant que tu peux danser.Viens, le bal est ouvert! Georges Moustaki. [size=18][/size] La TourterelleLa Tourterelle Amymone en ses bras a pris sa tourterelle, Et, la serrant toujours plus doucement contre elle, Se plaît à voir l'oiseau, docile à son désir, Entre ses jeunes seins roucouler de plaisir. Même elle veut encor que son bec moins farouche Cueille les grains posés sur le bord de sa bouche, Puis, inclinant la joue au plumage neigeux, Et, toujours plus câline et plus tendre en ses jeux, Elle caresse au long des plumes son visage, Et sourit, en frôlant son épaule au passage, De sentir, rougissant chaque fois d'y penser, Son épaule plus douce encore à caresser. Albert Samain.Vieux logis. Dans un cher souvenir de vos jeunes années, Ne regrettez-vous pas ces hautes cheminées Où l'âtre, réjoui par un grand feu de bois, Réchauffait, en flambant, nos maisons d'autrefois ? Ne regrettez-vous pas ces vieilles cheminées Dans l'épaisseur des murs en granit maçonnées, Qui portaient sur trois rangs de nombreux andouillers Dont les fusils de chasse ornaient les râteliers. Près du feu sommeillait un grand chien débonnaire Qui poursuivait en rêve un lièvre imaginaire, Et sans rouvrir les yeux jappait à demi-voix, Comme s'il bondissait à travers champs et bois. Si, partis avant jour, tous les beaux chiens de race, Courant loin du logis, s'éparpillaient en chasse, Alors, très prudemment, de gros chats arrondis S'y prélassaient, heureux d'un si chaud paradis. Quand le sarment jetait ses gerbes d'étincelles Au dressoir miroitant des antiques vaisselles, Comme un riche éventail en ordre s'étageant, Plats de cuivre et d'étain semblaient d'or et d'argent. Aux murs le Juif-Errant d'une ancienne gravure, Sans pouvoir se coucher, pas même sur la dure, De son pas éternel marchait dans un brouillard ; Ailleurs, mais à cheval, Jeanne d'Arc et Bayard. Quand soufflait un vent noir roulant des feuilles mortes, Si quelque infortuné, le soir, frappait aux portes, Un pauvre, un voyageur perdu dans son chemin : Entrez, lui disait-onRestez jusqu'à demain. André Lemoyne.[size=24]Toutes ces choses que vous avez dites de la beauté poèmeLa beautéToutes ces choses vous les avez dites de la beauté, Mais en vérité vous n'avez pas parléd'elle mais de désirs insatisfaits, Et la beauté n'est pas un désir mais une extase. Elle n'est pas une bouche assoiffée ni une main vide tendue, Mais plutôt un cœur embrasé et une âme enchantée. Elle n'est pas l'image que vous voudriez voirni le chant que vous voudriez entendre, Mais plutôt une image que vous voyez,bien que vous fermiez les yeux et un chant quevous entendez, bien que vous bouchiez vos oreilles. Elle n'est pas la sève sous l'écorce ridée,ni une aile attachée à une griffe, Mais plutôt un jardin toujours en fleurset une nuée d'anges toujours en vol. La beauté est la vie lorsque la vie dévoile son saint visage. Mais vous êtes vie et vous êtes le voile. La beauté est l'éternité se contemplant dans un miroir. Mais vous êtes éternité et vous êtes le miroir.
Khalil Gibran.[size=18][/size] [/size] | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: POEMES SUR DIVERS THEMES par divers auteurs Ven 6 Nov - 14:11 | |
| Ma mère me mène au jardin poème[size=32]Ma mère me mène au jardin.
[size=32]Ma mère me mène au jardin Dans la lumière qui commence Voir les fleurs s'ouvrir au matin Lorsque les branches se balancent Mille fleurs disent mille contes A mille amoureuses, tout bas, Tandis que le rossignol ne dit pas.
[size=32]O[/size]uverte était la rose Avec l'aube levée, De tendre sang si rose Que fuyait la rosée; Sur sa tige si chaude Que le vent s'y brûlait, Si brillante, si haute! Elle s'épanouissait!
[size=32]L'[/size]héliotrope répétait: Sur toi je viens poser mes yeux. Vivante je ne t'aimerais, Répond le basilic en fleurs. Violette dit: Je suis timide. Rose blanche: Je suis froideur. Jasmin: Fidèle au coeur limpide. L'oeillet: Je suis tout de passion.[/size][/size] Federico Garcia Lorca.
[size=18][/size] [size=24]Un jardin sous des mots poèmeUn jardin sous mes mots Roses, jasmins, iris, lilas, volubilis, Cerisiers du Japon et jeunes arbousiers, Colorant le matin de leurs chants printaniers Adornent mon jardin de vivants ex libris. Abeilles et frelons s’y disputant les lys, Piétinent les pistils sans aucune pitié, Alors que, s’échappant des pages d’un herbier, Un papillon de nuit dévore un myosotis. Solitaire et pensif, un arôme somnole Sous le dais argenté d’un antique olivier, Dont l’ombre de satin imite l’Acropole. Dans mon jardin aussi, le soleil a planté Une pure fontaine, comme un encrier, Où je plonge ma plume et bois l’éternité. Francis Etienne Sicard.[size=18][/size] Dans le jardin de mon âme poésieDans le jardinDans le jardin de mon âme, Un poète en promenade S'est égaré un beau matin De juin !
J'ai fermé à clé le portail Pour ne pas qu'il s'en aille, Et dans l'arbre de ma vie Il a construit sa maison, Douce comme une vision De paradis !
Dans le sable de mon coeur Il a gravé son prénom, Fragile comme l'illusion Du bonheur !Véronique Audelon.[size=18][/size] Poème sur les lacsLe Lac
Aux pieds de trois coteaux habillés de sapins Gît un lac profond, clair et sage, Où maintes fois je suis descendu, le matin, Aspirer la paix qu'il dégage.
Rond et luxuriant, à son centre, un îlot Ressemble au chaton d'une bague ; Les arbres alentour, penchés au bord de l'eau, Y dessinent des formes vagues.
Libre de quais encore, à nul chemin ouvert, Inutile et pur diadème, Il est, dans l'âpreté de ce pays désert. Une oeuvre d'art pour l'art lui-même.
Je suis ton amant pauvre, ô lac, et ne peux pas Arrêter les sinistres haches ; Ecoute-les sonner, autour de toi, le glas Du bois qui te pare et te cache.
Tu deviendras, parmi les maisons, les champs nus, Une eau sans attraits, une mare, Une chose qui sert à naviguer dessus, Dont la multitude s'empare.
Qu'importe ! Ils n'auront pas, ces maîtres imposés, Connu ton sourire de vierge ; Je le garde en mon coeur comme un secret baiser Que j'aurais cueilli sur ta berge.
Alphonse Beauregard. [size=16][/size] La libertéLa Liberté,Ce n'est pas partir, c'est revenir, Et agir, Ce n'est pas prendre, c'est comprendre, Et apprendre, Ce n'est pas savoir, c'est vouloir, Et pouvoir, Ce n'est pas gagner, c'est payer, Et donner, Ce n'est pas trahir, c'est réunir, Et accueillir.La Liberté,Ce n'est pas s'incliner, c'est refuser, Et remercier, Ce pas un cadeau, c'est un flambeau, Et un fardeau, Ce n'est pas la faiblesse, c'est la sagesse, Et la noblesse, Ce n'est pas un avoir, c'est un devoir, Et un espoir, Ce n'est pas discourir, c'est obtenir, Et maintenir.Ce n'est pas facileC'est si fragile, La Liberté, Jacques Prévost[/size] Poème Cueille le temps qui passeCueille le temps Tu ne peux pas retenir le temps. Il passe. Il coule entre tes doigts comme l'eau de la fontaine. Il glisse dans ta main comme le sable de la mer. Tu ne peux rattraper le passé. Il n'est plus. Il s'en est allé comme le couchant d'hier. Il est disparu comme un souvenir perdu.
Tu ne peux emprisonner le futur. Il n'est pas encore. Il viendra à son heure comme le levant de demain. Il te rejoindra comme la vague qui s'approche du rivage.
Mais tu peux toujours cueillir le présent comme un beau présent de Dieu. Ce présent est comme un grand arbre : il plonge ses profondes racines dans ton passé tout plein de souvenir et d'expérience, comme une sagesse accumulée. Et il lance ses longues branches vers ton futur tout plein de promesse et d'espérance, comme un projet emballant. Le présent est fait de ton passé qui n'est plus et de ton futur qui n'est pas encore. Prends le temps qui t'est donné à chaque instant qui passe. Cueille-le précieusement comme l'eau du ruisseau qui t'est toujours disponible.
Ne gaspille pas ton temps, c'est un cadeau de Dieu. Ne passe pas ton temps à courir après le temps. Prends ton temps. Ne dis pas : je n'ai pas le temps. Dis plutôt : j'ai tout mon temps. Ne sois pas avare de ton temps. Donne de ton temps aux autres comme Dieu te le donne à toi. Ne cours pas tout le temps, prends ton temps. Et laisse au temps le temps de faire son temps.
Alors, tu gagneras du temps. Et tu découvriras que c'est beau et bon le temps, que c'est plein de Dieu dedans.
Jules Beaulac.
Un coucher de soleil en BretagneUn coucher de soleil en Bretagne,
Les ajoncs éclatants, parure du granit, Dorent l'âpre sommet que le couchant allume. Au loin, brillante encore par sa barre d'écume, La mer sans fin, commence où la terre finit ! | A mes pieds, c'est la nuit, le silence.Le nid Se tait. L'homme est rentré sous le chaume qui fume ; Seul l'Angélus du soir, ébranlé dans la brume, A la vaste rumeur de l'Océan s'unit. | Alors, comme du fond d'un abîme, des traînes, Des landes, des ravins, montent des voix lointaines De pâtres attardés ramenant le bétail. | L'horizon tout entier s'enveloppe dans l'ombre, Et le soleil mourant, sur un ciel riche et sombre, Ferme les branches d'or de son rouge éventail.
José-Maria de Hérédia.
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Poème sur les MoulinsLa voix du vieux moulin, Près de la Sédelle qui chante Suivant un rythme régulier J'écoute, en sa besogne ardente Du moulin les bruits familiers. Homme et cheval plein de courage S'en vont sur d'arides chemins Pour charger dans chaque village Le lourd chariot de bons grains. Le Meunier fera la farine Avec le blé des paysans Pour que cuise en l'humble chaumine Le pain doré tout croustillant. Ainsi chaque jour, sans relâche Suivant un rythme régulier S'accomplit une noble tâche Dans l'amour de ce beau métier. Mais comme tout change en ce monde, Le vieux moulin devra mourir, Et sa tendre musique, à la ronde, Ne sera plus qu'un souvenir. Maurice Pasty Très beau PoèmeLa Femme, S’il arrivait un jour, en quelque lieu sur terre, Qu’une entre vous vraiment comprît sa tâche austère, Si, dans le sentier rude avançant lentement, Cette âme s’arrêtait à quelque dévoûment, Si c’était la bonté sous les cieux descendue, Vers tous les malheureux la main toujours tendue, Si l’époux, si l’enfant à ce cœur ont puisé, Si l’espoir de plusieurs sur Elle est déposé, Femmes,enviez-la. Tandis que dans la foule Votre vie inutile en vains plaisirs s’écoule, Et que votre cœur flotte, au hasard entraîné, Elle a sa foi, son but et son labeur donné. Enviez-la. Qu’il souffre ou combatte, c’est Elle Que l’homme à son secours incessamment appelle, Sa joie et son appui, son trésor sous les cieux, Qu’il pressentait de l’âme et qu’il cherchait des yeux, La colombe au cou blanc qu’un vent du ciel ramène Vers cette arche en danger de la famille humaine, Qui, des saintes hauteurs en ce morne séjour, Pour branche d’olivier a rapporté l’amour. Louise Ackermann Le château de L'espérance. Ta pâle chevelure ondoie Parmi les parfums de ta peau Comme folâtre un blanc drapeau Dont la soie au soleil blondoie. Las de battre dans les sanglots L’air d’un tambour que l’eau défonce, Mon coeur à son passé renonce Et, déroulant ta tresse en flots, Marche à l’assaut, monte, ou roule ivre Par des marais de sang, afin De planter ce drapeau d’or fin Sur ce sombre château de cuivre Où, larmoyant de nonchaloir, L’Espérance rebrousse et lisse Sans qu’un astre pâle jaillisse La Nuit noire comme un chat noir. Stéphane Mallarmé. [size=16]La Mer.[/size] [size=16]La mer brille,[/size] [size=16]Comme une coquille,[/size] On a envie de la pêcher. La mer est verte, La mer est grise, Elle est d'azur, Elle d'argent et de dentelle. [size=13][size=16]Paul Fort [/size][/size] [size=16]Le Moulin au Printemps.[/size] La chaume et la mousse, verdissent le toit.
La colombe y glousse,l'hirondelle y boit.
Le bras d'un platane et le lierre épais couvrent la cabane.
D'une ombre de paix, la rosée en pluie brille à tout rameau.
Le rayon essuie la poussière d'eau ,le vent,qui secoue,
Le verger flottant,fait de notre joue neiger le printemps Sous la feuille morte, le brun rossignol niche vers la porte ,
Au niveau du sol, l'enfant qui se penche voit dans le jasmin,
Ses œufs sur la branche et retient sa main.
Lamartine. Poèsie de Printemps Tout est lumière, tout est joie. L'araignée au pied diligent Attache aux tulipes de soie Les rondes dentelles d'argent. La frissonnante libellule Mire les globes de ses yeux Dans l'étang splendide où pullule Tout un monde mystérieux. La rose semble, rajeunie, S'accoupler au bouton vermeil L'oiseau chante plein d'harmonie Dans les rameaux pleins de soleil. Sous les bois, où tout bruit s'émousse, Le faon craintif joue en rêvant : Dans les verts écrins de la mousse, Luit le scarabée, or vivant. La lune au jour est tiède et pâle Comme un joyeux convalescent; Tendre, elle ouvre ses yeux d'opale D'où la douceur du ciel descend ! Tout vit et se pose avec grâce, Le rayon sur le seuil ouvert, L'ombre qui fuit sur l'eau qui passe, Le ciel bleu sur le coteau vert ! La plaine brille, heureuse et pure; Le bois jase ; l'herbe fleurit. Homme ! ne crains rien ! la nature Sait le grand secret, et sourit. Victor Hugo Poèsie Regardez les branches Comme elles sont blanches ! Il neige des [size=24]fleurs.[/size] Riant dans la pluie, Le soleil essuie Les saules en pleurs Et le ciel reflète, Dans la violette Ses pures couleurs... La mouche ouvre l'aile Et la demoiselle Aux prunelles d'or, Au corset de guêpe Dépliant son crêpe, A repris l'essor. L'eau gaîment babille, Le goujon frétille Un printemps encore ! Théophile Gautier Le Printemps. Te voilà, rire du Printemps !Les thyrses des lilas fleurissent.Les amantes qui te chérissentDélivrent leurs cheveux flottants.Sous les rayons d’or éclatantsLes anciens lierres se flétrissent.Te voilà, rire du Printemps !Les thyrses de lilas fleurissent.Couchons-nous au bord des étangs,Que nos maux amers se guérissent !Mille espoirs fabuleux nourrissentNos coeurs gonflés et palpitants.Te voilà, rire du Printemps !Théodore de Banville [size=16]La femme[/size] Mais maintenant vient une [size=16]femme, Et lors voici qu’on va aimer, Mais maintenant vient une femme Et lors voici qu’on va pleurer,[/size] Et puis qu’on va tout lui donner De sa maison et de son âme, Et puis qu’on va tout lui donner Et lors après qu’on va pleurer Car à présent vient une [size=16]femme, Avec ses lèvres pour aimer, Car à présent vient une femme Avec sa chair tout en beauté,[/size] Et des robes pour la montrer Sur des balcons, sur des terrasses, Et des robes pour la montrer A ceux qui vont, à ceux qui passent, Car maintenant vient une femme Suivant sa [size=16]vie pour des baisers, Car maintenant vient une femme, Pour s’y complaire et s’en aller.[/size] Max Elskamp, C'est toujours l'hiverL'hiver les heures collent.Est-ce le sommeil ou le froid?Elles ont de la peine à se décoller de l'horloge,[size=18]Et la sonnerie est enrhumée.[/size] L'été elles vont trop vite,Elles sont présentes une heure avant le tempsEt le soleil les trouve bien espièglesDe ne pas l'avoir attendu.[size=16][size=18]Félix Leclerc[/size][/size] [size=16][size=18] Ninnenne blog de partage
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