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- Citation :
- "La droite ridiculise la peur absurde du marché et de la libre entreprise mais insiste sur l’insécurité urbaine et la déliquescence des mœurs. La gauche n’est pas en reste qui se moque du chantage au terrorisme, à la délinquance - un fait-divers n’est qu’une diversion à ses yeux - mais elle-même souligne les dangers de la mondialisation, du réchauffement climatique".
P. Bruckner
Tous les bergers le savent: la peur du loup rassemble le troupeau. Mais est-elle bonne conseillère pour les humains?
Lu dans:
Pascal Bruckner. Le fanatisme de l'Apocalypse. Grasset. 2011. 280 pages
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"Ce prélat est une pie qui convoite tout ce qui brille. Lorsqu'il lorgne sur un décolleté, il n'en admire pas les rondeurs mais le collier."
Alain Baraton, évoquant Mazarin.
Lu dans :
Francis Mathys. Vice et Versailles. Lire de LLB. 17.10.2011. p. 4
Alain Baraton. Vice et Versailles. Grasset. 2011. 204 pages.
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"Une cage s'en fut chercher un oiseau."
F. Kafka
Lu dans:
Les aphorismes de Zurau. Franz Kafka. Gallimard. 2010. 142 pages. Extrait p.26
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- Citation :
- Ecouter avec une oreille à la fois enfantine et millénaire, rêveuse et attentive, capable de percevoir "la voix de fin silence" qui irrigue le temps depuis les origines, soupire dans notre propre souffle, chuchote dans le bruit sourd de notre propre sang, et sans fin luit à l'horizon du temps. .
Sylvie Germain
Lu dans
Sylvie Germain. Songe du temps. Desclée De Brouwer. Littérature ouverte. 2003. 110 pages. Extrait p. 26.
Rainer Maria Rilke. Livre de la vie monastique.
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La délicatesse tragique d'une paire d'ailes [du papillon] ,
cette "plume ajoutée au poids des ans".
Erri De Luca
Lu dans:
Eri De Luca. Le poids du papillon. Gallimard. 2009. 83 pages
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"... comme la lumière se pose sur le miroir
petite la lumière, miroir minuscule,
un être en ordre croissait tout près de moi
et rassénérait mon désordre.
J'aimai sa perfection limitée."
Francisco Brines.
Lu dans:
Francisco Brines, dans Les Poètes de la Méditerranée. Gallimard Poésie 2010. 955 pages. Extrait p.565
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"Dans ce monde , il faut être un peu trop bon pour l'être assez."
Marivaux
Lu dans :
La transmission, chemin vers l'autre ou chemin vers soi? Weyrich. 2011. 183 pages. Extrait p.170
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- Citation :
- "L'automne a enfilé son chandail de grisaille
les châtaignes grésillent.
Nous casserons les noix
boirons le vin de paille
le grand panier est plein de bois."
Alice Guitton.
Lu dans:
Alice Guitton. Ecrits de ma cabane. Ed.Pailles. 2011. 96 pages.
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- Citation :
- " Ma vie. Quand je pense à ces mots, je vois devant moi un rayon de lumière. Et, à y regarder plus près, je remarque que cette lumière a la forme d'une comète et que celle-ci est pourvue d'une tête et d'une queue. Son extrémité la plus lumineuse, celle de la tête, est celle de l'enfance et des années de formation. Le noyau, donc sa partie la plus concentrée, correspond à la prime enfance, où sont définies les caractéristiques les plus marquantes de l'existence. J'essaie de me souvenir, j'essaie d'aller jusque-là. Mais il est difficile de se déplacer dans cette zone compacte : cela semble même périlleux et me donne l'impression d'approcher de la mort. Plus loin, à l'arrière, la comète se dissout dans sa partie la plus longue. Elle se dissémine, sans toutefois cesser de s'élargir. Je suis maintenant très loin dans la queue de la comète : j'ai soixante ans au moment où j'écris ces lignes."
Tomas Tranströmer.
Court hommage au dernier prix Nobel de littérature, hémiplégique, aphasique, qui communique encore en jouant du piano d'une seule main les diverses oeuvres que ses amis compositeurs ont écrites pour lui. La queue de la comète recèle de beaux restes.
Lu dans.
Tomas Tranströmer. Le Castor Astral. 2004. 101 pages.
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"Comme Libellule, qui est un insecte à quatre ailes, et qui contient autant d'l dans le mot qui le désigne."
Bernard Pivot
Lu dans
"Les mots de ma vie". Albin Michel. 2011. 364 pages
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- Citation :
"Au fond, les choses se sont déroulées ainsi au XXème siècle : il y a d'abord eu la naissance du bonheur; en tout cas, le droit au bonheur et l'accès aux loisirs et aux vacances. Ce sont les années 1930, le Front populaire. Ensuite, nous sommes passés à la seconde étape de notre progression ; une étape qu'on peut appeler le droit à l'insatisfaction. Elle est apparue dans les années 1970, avec la légalisation de l'avortement, et du divorce bien sûr. On oublie parfois que l'adultère était interdit par la loi jusqu'en 1975. Nous avons ainsi acquis le droit de juger notre bonheur. Et nous voilà maintenant, dans là troisième étape, peut-être la plus douloureuse : celle de l'hésitation permanente. Nous avons le bonheur, nous avons le droit de ne pas être satisfaits de ce bonheur, alors s'ouvre à nous la multiplicité des routes. Quel est le chemin à prendre? Je ressentais profondément la tonalité moderne de mon malaise. Je voulais une vie et son contraire. J'étais amoureux de Louise, j'aimais notre vie et notre enfant, et pourtant il m'arrivait d'étouffer. Je me disais que mon bonheur était peut-être ailleurs, dans une autre ville, avec une autre femme. L'idée de cette possibilité me rendait sec."
David Foenkinos
Lu dans :
David Foenkinos. Les souvenirs. NRF Gallimard. 2011. 266 pages. Extrait p. 251
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"Cela me rendait fou de la voir partir. Je n'avais plus la moindre idée sur nous (..) Pendant des années je m'étais senti seul: et je découvrais maintenant qu'il faut être deux pour ressentir
réellement la solitude."
D. Foenkinos
Lu dans :
David Foenkinos. Les souvenirs. NRF Gallimard. 2011. 266 pages. Extraits p. 207, 251
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- Citation :
J'avais envie de traîner ; j'avais envie de me libérer d'un poids qui subitement m'étouffait ; j'avais envie de boire. J'ai marché un peu, avant de repérer au loin une enseigne clignotante. La version alcoolique du phare. Le néon n'attirait pas les bateaux mais plutôt les dérives. "
D. Foenkinos
Deux lignes, un vrai tableau. Van Gogh a peint l'inoubliable Terrasse de café, la nuit. Le court texte de Foenkinos me l'a remis en mémoire.
Lu dans:
David Foenkinos. Les souvenirs. NRF Gallimard. 2011. 266 pages. Extrait p. 165
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- Citation :
- "Il aimait le pain, il aimait le jambon, mais sa femme avait pris le soin d'ajouter une mayonnaise maison divine. Cette mayonnaise surpassait tout, cette mayonnaise cristallisait la beauté de son plus beau souvenir. Des années plus tard, il avait demandé à sa femme: « Peux-tu refaire ta mayonnaise? » Elle avait répondu: « Je ne me souviens plus de la recette. » Mon grand-père n'acceptant pas cette réponse, y voyant sûrement bien davantage que l'oubli d'un ingrédient, y voyant la fin d'une époque, y voyant quelque chose de tragiquement révolu, harcela sa femme pour qu'elle reproduise la fameuse mayonnaise. Il resta des heures en cuisine avec elle, goûtant chaque tentative, s'emportant pour un zeste de citron mal venu. Rien à faire, il n'avait aucun moyen de retrouver cette forme étrange de paradis perdu. "
D. Foenkinos
Lu dans
David Foenkinos. Les souvenirs. NRF Gallimard. 2011. 266 pages. Extrait p. 19
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Ninnenne