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| Poèmes de différents auteurs | |
| | Auteur | Message |
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marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Poèmes de différents auteurs Jeu 13 Oct - 11:42 | |
| Lapins
Les petits lapins dans les bois, Folâtrent sur l'herbe arrosée Et, comme nous le vin d'Arbois, Ils boivent la douce rosée.
Gris foncé gris clair soupe au lait, Ces vagabonds dont se dégage Comme une odeur de serpolet, Tiennent à peu près ce langage :
Nous sommes les petits lapins, Gens étrangers à l'écriture, Et chaussés des seuls escarpins Que nous a donné la nature.
Nous sommes les petits lapins. C'est le poil qui forme nos bottes, Et n'ayant pas de calepins, Nous ne prenons jamais de notes.
Et dans la bonne odeur des pins Qu'on voit ombrageant ces clairières Nous sommes les petits lapins Assis sur leurs petits derrières.
Théodore de Banville.Tendresse D'un amour tendre et pur Afin qu'il vous souvienne, Voici mon cœur mon cœur tremblant, Mon pauvre cœur d'enfant. Et voici pâle fleur Que vous fîtes éclore, Mon âme qui se meurt de vous Et de vos yeux si doux.
Mon âme est la chapelle, Où la [size=16]nuit et le jour Devant votre grâce immortelle, Prie à deux genoux mon fidèle amour. Dans l'ombre et le mystère Chante amoureusement Un douce prière, Païenne si légère, C'est votre nom charmant.
D'un amour tendre et pur Afin qu'il vous souvienne, Voici mon cœur mon cœur tremblant, Mon pauvre cœur d'enfant. Et voici pâle fleur Que vous fîtes éclore, Mon âme qui se meurt de vous Et de vos yeux si doux.
Des roses sont écloses Au jardin de mon cœur, Ces roses d'amour sont moins roses Que vos adorables lèvres en fleur. De vos mains si cruelles Et dont je suis jaloux, Effeuillez les plus belles, Vous pouvez les cueillir, Le jardin est à vous.
D'un amour tendre et pur[/size] Afin qu'il vous souvienne, Voici mon cœur mon cœur tremblant, Mon pauvre cœur d'enfant. Et voici, pâle fleur Que vous fîtes éclore, Mon âme qui se meurt de vous Et de vos yeux si doux.
Vincent Hyspa. [size=16][/size]
Le Cygne et le Cuisinier
Dans une ménagerie De volatiles remplie Vivaient le Cygne et l'Oison : Celui-là destiné pour les regards du maître ; Celui-ci pour son goût : l'un qui se piquait d'être Commensal du [size=16]jardin l'autre, de la maison. Des fossés du Château faisant leurs galeries, Tantôt on les eût vus côte à côte nager, Tantôt courir sur l'onde, et tantôt se plonger, Sans pouvoir satisfaire à leurs vaines envies. Un jour le Cuisinier ayant trop bu d'un coup, Prit pour Oison le Cygne et le tenant au cou, Il allait l'égorger puis le mettre en potage. L'oiseau prêt à mourir se plaint en son ramage. Le Cuisinier fut fort surpris, Et vit bien qu'il s'était mépris. Quoi ? je mettrois dit-t'il un tel chanteur en soupe Non non ne plaise aux Dieux que jamais ma main coupe La gorge à qui s'en sert si bien Ainsi dans les dangers qui nous suivent en croupe Le doux parler ne nuit de rien.Jean de La Fontaine.La tendresse On peut vivre sans richesse Presque sans le sou Des seigneurs et des princesses Y'en a plus beaucoup Mais vivre sans tendresse On ne le pourrait pas Non, non, non, non On ne le pourrait pas
On peut vivre sans la gloire Qui ne prouve rien Etre inconnu dans l'histoire Et s'en trouver bien Mais vivre sans tendresse Il n'en est pas question Non, non, non, non Il n'en est pas question
Quelle douce faiblesse Quel joli sentiment Ce besoin de tendresse Qui nous vient en naissant Vraiment, vraiment, vraiment
Le travail est nécessaire Mais s'il faut rester Des semaines sans rien faire Eh bien... on s'y fait Mais vivre sans tendresse Le temps vous paraît long Long, long, long, long Le temps vous parait long
Dans le feu de la jeunesseNaissent les plaisirs Et l'amour fait des prouesses Pour nous éblouir Oui mais sans la tendresse L'amour ne serait rien Non, non, non, non L'amour ne serait rien
Quand la vie impitoyable Vous tombe dessus On n'est plus qu'un pauvre diable Broyé et déçu Alors sans la tendresse D'un cœur qui nous soutient Non, non, non, non On n'irait pas plus loin
Un enfant vous embrasse Parce qu'on le rend heureux Tous nos chagrins s'effacent On a les larmes aux yeux Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu... Dans votre immense sagesse Immense ferveur Faites donc pleuvoir sans cesse Au fond de nos cœurs Des torrents de tendresse Pour que règne l'amour Règne l'amour Jusqu'à la fin des jours.
Poème sur Dame NatureAux arbres
Arbres de la forêt vous connaissez mon âme.
Au gré des envieux la foule loue et blâme ;
Vous me connaissez vous , vous m'avez vous souvent,
Seul dans vos profondeurs regardant et rêvant.
Vous le savez la pierre où court un scarabée, Une humble goutte d'eau de [size=16]fleur en fleur tombée,
Un nuage un oiseau m'occupent tout un jour.
La contemplation m'emplit le coeur d'amour.
Vous m'avez vu cent fois dans la vallée obscure,
Avec ces mots que dit l'esprit à la nature,
Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
Et du même regard poursuivre en même temps,
Pensif le front baissé l'oeil dans l'herbe profonde,
L'étude d'un atome et l'étude du monde.
Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
Arbres, vous m'avez vu fuir l'homme et chercher Dieu ,
Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
Clairières vallons verts déserts sombres et doux,
Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
Comme au ciel vos parfums mon culte à Dieu s'élance,
Et je suis plein d'oubli comme vous de silence ,
La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
Toujours je vous atteste ô bois aimés du ciel ,
J'ai chassé loin de moi toute pensée amère,
Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère !
Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
Je vous aime et vous lierre au seuil des autres sourds,
Ravins où l'on entend filtrer les sources vives,
Buissons que les oiseaux pillent joyeux convives !
Quand je suis parmi vous arbres de ces grands bois,
Dans tout ce qui m'entoure et me cache à la fois,
Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
Je sens quelqu'un de grand qui m'écoute et qui m'aime !
Aussi taillis sacrés où Dieu même apparaît,
Arbres religieux chênes mousses forêt,
Forêt c'est dans votre ombre et dans votre mystère,
C'est sous votre branchage auguste et solitaire,
Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
Et que je veux dormir quand je m'endormirai.
Victor Hugo[/size] Les mains d'ElsaDonne-moi tes mains pour l'inquiétudeDonne-moi tes mains dont j'ai tant rêvéDont j'ai tant rêvé dans ma solitudeDonne-moi tes mains que je sois sauvéLorsque je les prends à mon propre piègeDe paume et de peur de hâte et d'émoiLorsque je les prends comme une eau de neigeQui fuit de partout dans mes mains à moiSauras-tu jamais ce qui me traverseQui me bouleverse et qui m'envahitSauras-tu jamais ce qui me transperceCe que j'ai trahi quand j'ai tressailliCe que dit ainsi le profond langageCe parler muet de sens animauxSans bouche et sans yeux miroir sans imageCe frémir d'aimer qui n'a pas de motsSauras-tu jamais ce que les doigts pensentD'une proie entre eux un instant tenueSauras-tu jamais ce que leur silenceUn éclair aura connu d'inconnuDonne-moi tes mains que mon coeur s'y formeS'y taise le monde au moins un momentDonne-moi tes mains que mon âme y dormeQue mon âme y dorme éternellement.Louis Aragon. à suivre Ninnenne blog de partage [/size] | |
| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs Jeu 13 Oct - 12:08 | |
| Le coucher du soleil romantique Que le soleil est beau quand tout frais il se lève, Comme une explosion nous lançant son [size=16]bonjour ! Bienheureux celui-là qui peut avec amour Saluer son coucher plus glorieux qu'un rêve !
Je me souviens ! J'ai vu tout, fleur, source, sillon, Se pâmer sous son oeil comme un coeur qui palpite. Courons vers l'horizon il est tard courons vite, Pour attraper au moins un oblique rayon !
Mais je poursuis en vain le Dieu qui se retire ; L'irrésistible Nuit établit son empire, Noire humide funeste et pleine de frissons ;
Une odeur de tombeau dans les ténèbres nage, Et mon pied peureux froisse au bord du marécage, Des crapauds imprévus et de froids limaçons.[/size] Charles Baudelaire. QUELLE [size=16]VIE DE CHIEN[/size] BIEN SUR ON EST TOUT MIGNON ON CHERCHE UN COMPAGNON UN AMI(E) ET PAS UN CON(NE) QUI NOUS JETTERONS COMME UN VIEUX CHIFFON DANS UNE RUELLE TOUT AU [size=16]FOND.[/size] NOUS SOMMES PAS UNE BÉBELLE MA TOUTE BELLE ON FAIT LA BELLE ON VIENT A VOTRE APPEL MAIS,BON, SI C'EST POUR FINIR DANS UNE RUELLE DANS LE [size=16]FOND D'UNE POUBELLE[/size] CELÀ EN VAUX VRAIMENT PAS LA PEINE MA BELLE ON VEUX QUE A NOUS VOUS VOUS INTÉRESSEZ QUE VOUS NOUS AIMEZ NOUS DORLOTTEZ NOUS CARRESSER NOS CACAS VOUS DEVREZ RAMASSEZ NOUS BROSSER AVEC NOUS VOUS AMUSER AVEC NOUS VOUS PROMENER IL FAUDRA BIEN QUE VOUS COMPRENEZ QU'ONT EST PAS UN JOUET A ACHETER NOUS SOMMES VIVANT PARFOIS TAQUINS ET TANNANTS MAIS NOUS ONT VOUS AIMENT VRAIMENT JAMAIS, ONT FAIENT SEMBLANT QUAND,L'HUMAIN EN PRENDRA CONSCIENCE SINCÈREMENT ONT S'ATTACHENT A VOUS PLUSIEURS ET TROP CEPENDANT SANS CONTRE FOUS TELLEMENT C'EST NOUS QUI EN PAYONS LE PRIX SI DUREMENT PENSEZ-VOUS QUE C'EST CE QUE NOUS ATTENDONS DE VOUS QUAND TON [size=16]ENFANT VEUX UN CHIEN[/size] EXPLIQUE LUI BIEN DONNE LUI CE POÈME POUR QU'IL RÉFLÉCHISE TRÈS BIEN C'EST TOI LE PARENT CERTAIN ALORS FAIS LE BIEN Tres beau poème écrit par [size=16]Dasysoleil que je remercie[/size] Rose du soir Des roses sur la [size=16]mer des roses dans le soir, Et toi qui viens de loin les mains lourdes de roses J’aspire ta beauté. [/size] Le couchant fait pleuvoir Ses fines cendres d’or et ses poussières roses Des roses sur la mer des roses dans le soir. Un songe évocateur tient mes paupières closes. J’attends ne sachant trop ce que j’attends en vain, Devant la mer pareille aux boucliers d’airain, Et te voici venue en m’apportant des roses Ô roses dans le ciel et le soir ! Ô mes roses ! Renée Vivien Les chevaux. Dans un chemin montant sablonneux, malaisé, Et de tous les côtés au Soleil exposé, Six forts chevaux tiraient un Coche. Femmes, Moine Vieillards, tout était descendu. L’attelage suait soufflait était rendu. Une Mouche survient et des chevaux s’approche ; Prétend les animer par son bourdonnement ; Pique l’un pique l’autre et pense à tout moment Qu’elle fait aller la machine, S’assied sur le timon sur le nez du Cocher ; Aussitôt que le char chemine, Et qu’elle voit les gens marcher, Elle s’en attribue uniquement la gloire ; Va, vient fait l’empressée il semble que ce soit Un Sergent de bataille allant en chaque endroit Faire avancer ses gens, et hâter la victoire. La Mouche en ce commun besoin Se plaint qu’elle agit seule, et qu’elle a tout le soin ; Qu’aucun n’aide aux chevaux à se tirer d’affaire. Le Moine disait son Bréviaire ; Il prenait bien son temps !
Une [size=16]femme chantait ; C’était bien de chansons qu’alors il s’agissait ! Dame Mouche s’en va chanter à leurs oreilles, Et fait cent sottises pareilles. Après bien du travail le Coche arrive au haut. Respirons maintenant dit la Mouche aussitôt : J’ai tant fait que nos gens sont enfin dans la plaine. Çà, Messieurs les Chevaux payez-moi de ma peine.[/size] Ainsi certaines gens faisant les empressés, S’introduisent dans les affaires : Ils font partout les nécessaires, Et partout importuns devraient être chassés. Jean de La Fontaine [size=16][/size] La musiqueLa [size=16]musique souvent me prend comme une mer Vers ma pâle étoile, Sous un plafond de brume ou dans un vaste éther, Je mets à la voile ;
La poitrine en avant et les poumons gonflés Comme de la toile, J'escalade le dos des flots amoncelés Que la nuit me voile ;
Je sens vibrer en moi toutes les passions D'un vaisseau qui souffre ; Le bon vent la tempête et ses convulsions
Sur l'immense gouffre Me bercent.[/size] D'autres fois calme plat grand miroir De mon désespoir !Charles Baudelaire.[size=16][/size] Déluge blancÔ neige ! que tu mets dans le jour de candeurSous le doux poudroiement l'arbre à peine remueDe peur de laisser choir la fourrure menueDont ses bras arrondis retiennent la pâleur .Salut silencieux déluge de splendeurDerrière le carreau qui lentement s'embue,Le toit gonflé revêt une gloire imprévueTombe tombe du ciel somptueuse blancheur. Tu fais de mon pays un si clair paysageTu répands tant de pureté sur son visageQue le regard s'y pose ainsi qu'un long baiserEt que l'âme s'envole en la floraison blanche,Comme un léger flocon par le vent balancé,Qui tourbillonne au loin perdu dans l'avalanche .Albert Lozeau.Echos forestiers
Dans ma vieille forêt, au canton des fougères, Sur un chêne tombé je m'arrête souvent ; Le regard se complaît à ces frondes légères Dont la pâle verdure oscille au moindre vent.
Sous le grand éventail dentelé de leurs palmes, S'abritent des soleils le cerf et le chevreuil, Dans le creux des ravins, si profondément calmes Qu'on entend crisser l'arbre où grimpe un écureuil.
Ces beaux arbres touffus plantés par nos ancêtres, Aux deux pentes du val jusqu'en haut s'étageant, Ont trois siècles au moins, groupes de larges hêtres Aux longs fûts d'un seul jet gris de perle ou d'argent.
Un ruisselet jaseur sous les buissons de mûres Étonne un loriot caché dans les taillis, Qui, bercé dans son nid, aux fourches des ramures, Répond en voix de flûte à son clair gazouillis.
Et mon cœur se ravive à de fraîches pensées Lorsque, de loin, je vois discrètement venir Un couple de vingt ans, les mains entrelacées, Rêvant d'un [size=16]amour pur qui ne doit pas finir.[/size]
André Lemoyne. En écoutant les oiseaux
Oh ! Quand donc aurez-vous fini, petits [size=16]oiseaux,De jaser au milieu des branches et des eaux,Que nous nous expliquions et que je vous querelle ?Rouge-gorge, verdier, fauvette, tourterelle,Oiseaux, je vous entends, je vous connais. SachezQue je ne suis pas dupe, ô doux ténors cachés,De votre mélodie et de votre langage.Celle que j'aime est loin et pense à moi ; je gage,O rossignol dont l'hymne, exquis et gracieux,Donne un frémissement à l'astre dans les cieux,Que ce que tu dis là, c'est le chant de son âme.Vous guettez les soupirs de l'homme et de la femme,Oiseaux ; Quand nous aimons et quand nous triomphons,Quand notre être, tout bas, s'exhale en chants profonds,Vous, attentifs, parmi les bois inaccessibles,Vous saisissez au vol ces strophes invisibles,Et vous les répétez tout haut, comme de vous ;Et vous mêlez, pour rendre encor l'hymne plus doux,A la chanson des coeurs, le battement des ailes ;Si bien qu'on vous admire, écouteurs infidèles,Et que le noir sapin murmure aux vieux tilleuls :« Sont-ils charmants d'avoir trouvé cela tout seuls ! »Et que l'eau, palpitant sous le chant qui l'effleure,Baise avec un sanglot le beau saule qui pleure ;Et que le dur tronc d'arbre a des airs attendris ;Et que l'épervier rêve, oubliant la perdrix ;Et que les loups s'en vont songer auprès des louves !Divin ! dit le hibou ; le moineau dit :Tu trouves ?Amour, lorsqu'en nos coeurs tu te réfugias,L'oiseau vint y puiser ce sont ces plagiats,Ces chants qu'un rossignol, belles,[/size] Prend sur vos bouches, Qui font que les grands bois courbentLeurs fronts farouches, Et que les lourds rochers, stupides et ravis, Se penchent, les laissant piller le chènevis, Et ne distinguent plus, dans leurs rêves étranges, La langue des [size=16]oiseaux de la langue des anges.[/size]
Victor Hugo.[size=16][/size] Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs Ven 14 Oct - 11:54 | |
| C’est demain dimanche ********
Il faut apprendre à sourire même quand le temps est gris Pourquoi pleurer aujourd'hui Quand le soleil brille C'est demain la fête des amis Des grenouilles et des oiseaux des champignons des escargots n'oublions pas les insectes Les mouches et les coccinelles Et surtout à l'heure à midi j'attendrai l'arc-en-ciel violet indigo [size=16]bleu vert jaune orange et rouge et nous jouerons à la marelle[/size] Philippe Soupault.
Les colombes
Sur le coteau, là-bas où sont les tombes, Un beau palmier, comme un panache vert, Dresse sa tête, où le soir les colombes Viennent nicher et se mettre à couvert.
Mais le matin elles quittent les branches; Comme un collier qui s'égrène, on les voit S'éparpiller dans l'air [size=16]bleu, toutes blanches, Et se poser plus loin sur quelque toit.
Mon âme est l'arbre où tous les soirs, comme elles, De blancs essaims de folles visions Tombent des cieux en palpitant des ailes, Pour s'envoler dès les premiers rayons.[/size] Théophile Gautier.
Les cygnes
Sous des massifs touffus, au fond désert du parc, La colonnade antique arrondissant son arc, Dans une eau sombre encore à moitié se profile ; Et la [size=16]fleur que le pampre ou que le lierre exile Parfois brille furtive aux creux des chapiteaux. L'eau sommeille ; une mousse y fait de sourds cristaux. A peine un coin du ciel en éclaircit la moire, De sa lueur mourante où survit la mémoire Des regards clairs tournés vers des cieux éclatants. L'eau profonde ressemble à nos yeux, ces étangs Où haque siècle ajoute, avec d'obscurs mirages, Au poids de sa lourdeur l'ombre de ses ombrages. Elle dort, enfermant près du pur souvenir Le pan du bleu manteau qu'elle veut retenir ; Mais sur le ténébreux miroir qui les encadre Des cygnes familiers, éblouissante escadre, Suivent le long des bords un gracieux circuit, Et glissent lentement, en bel ordre et sans bruit, Nobles vaisseaux croisant devant un propylée, Comme un reste orgueilleux de gloire immaculée.[/size] Léon Dierx. Le loup vexé Un loup sous la pluie, Sous la pluie qui mouille. loup sans parapluie, pauvre loup gribouille. Est-ce qu'un loup nage Entre [size=16]chien et loup,[/size] sous l'averse en rage, un hurluberloup Le loup est vexé parce qu'on prétend que par mauvais temps un loup sous la pluie sent le [size=16]chien mouillé.[/size] Claude Roy [size=16][/size] [size=16]L'oiseau de brume,
L'oiseau vole. L'enfant le regarde. Il agite ses bras, jouant avec le vent Mais son corps ne bouge pas. Pourtant, l'enfant s'élève quand même. Ses pieds touchent encore le sol mais son coeur est déjà dans les nuages. Il rejoint l'oiseau et tous deux volent de concert, traversant le temps et les paysages, chevauchant des chevaux de lumière, sculptant des déesses de brume, navigant sur l'aurore, Jouant avec les rires de Morphée. A table dit la mère. L'enfant atterrit. Mais l'oiseau continue de voler.
Florant Mercadier. [/size] L'écureuil Dans le tronc d'un platane Se cache une cabane. Un petit écureuil Est assis sur le seuil. Il mange des cerises, Tricote une chemise; Recrache les noyaux, Se tricote un maillot; Attaque les noisettes, Fait des gants, des chaussettes. Qu'importe s'il fait froid ! Tant pis si vient l'hiver ! Une maille à l'endroit, Une maille à l'envers : L'écureuil, fort adroit, Se fait des pull-overs. Jean-Luc Moreau Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs Ven 14 Oct - 12:47 | |
| L'enfance Qu’ils étaient doux ces jours de mon enfance Où toujours gai, sans soucis, sans chagrin, je coulai ma douce existence, Sans songer au lendemain. Que me servait que tant de connaissances A mon esprit vinssent donner l’essor, On n’a pas besoin des sciences, Lorsque l’on vit dans l’âge d’or ! Mon [size=16]coeur encore tendre et novice, Ne connaissait pas la noirceur, De la vie en cueillant les fleurs, Je n’en sentais pas les épines, Et mes caresses enfantines Étaient pures et sans aigreurs. Croyais-je, exempt de toute peine Que, dans notre vaste univers, Tous les maux sortis des enfers, Avaient établi leur domaine [/size] Nous sommes loin de l’heureux temps Règne de Saturne et de Rhée, Où les vertus, les fléaux des méchants, Sur la terre étaient adorées, Car dans ces heureuses contrées Les hommes étaient des [size=16]enfants.[/size] Gérard de Nerval. Paysage de neige Au dedans, le silence et la paix sont profonds; De froides pesanteurs descendent des plafonds, Et, miroirs blanchissants, des parois colossales Cernent de marbre nu l'isolement des salles. De loin en loin, et dans les dalles enchâssé, Un bassin de porphyre au rebord verglacé Courbe sa profondeur polie, où l'onde gèle; Le froid durcissement a poussé la margelle, Et le porphyre en plus d'un endroit est fendu; Un jet d'eau qui montait n'est point redescendu, Roseau de diamant dont la cime évasée Suspend une immobile ombelle de rosée. Dans la vasque, pourtant, des fleurs, givre à demi, Semblent les rêves frais du cristal endormi Et sèment d'orbes blancs sa lucide surface, Lotus de neige éclos sur un étang de glace, Lys étranges, dans l'âme éveillant l'idéal D'on ne sait quel printemps farouche et boréal.
Catulle Mendès.
L'oiseau et moi Oui, c’est avec Le bout de ses ailes trempées De rosée Qu’un oiseau envoie les baisers Qui tremblent dans son bec.
Et moi, c’est en nouant Mes bras rieurs Au cou de ma maman, Que je lui donne les baisers De l’oiseau léger Qui chante dans mon cœur.
Maurice Carême.
Il a neigé Il a neigé dans l'aube rose Si doucement neigé Que le chaton noir croit rêver. C'est à peine s'il ose Marcher. Il a neigé dans l'aube rose , Si doucement neigé Que les choses Semblent avoir changé. Et le chaton noir n'ose S'aventurer dans le verger , Se sentant soudain étranger A cette blancheur où se posent , Comme pour le narguer, Des moineaux effrontés. Maurice Carême. Les clochettes
Le carillon multicolore Des clochettes au timbre clair Tinte, étincelle, tinte encore Et tintinnabule dans l'air.
C'est plaisir, quand la neige crie, D'ouïr, mêlée au bruit banal Du vent, l'allègre sonnerie Du joyeux solstice hivernal.
Aux heures de la promenade, Sur les places, de trois à cinq, De l'esplanade à l'esplanade, Du skating rink au skating rink.
Dans la brume aux teintes de cuivre Où par un radieux ciel bleu, Volent avec les fleurs du givre Les vibrantes notes de feu.
Rapides traîneaux de Norvège, Tout capitonnés et fleuris ; Karrioles à triple siège, Aux ondoyantes peaux d'ours gris ;
Sleighs bleus, sleighs verts, dont l'acier lisse, Traçant un zigzaguant sillon, Par les chemins irisés, glisse Dans un vaporeux tourbillon.
En double file, sur la neige, Secouant pompons et clinquants, Se croisent – triomphal cortège – Aux éclats des grands fouets claquants.
Au col du poney qui trottine, Au poitrail des grands [size=16]chevaux lourds, Clochettes à voix argentine, Gros grelots de bronze aux sons sourds.
Tintent et vannent à merveille. Par les soirs et par les matins, Vibre une gamme sans pareille De dings dings dings et de tins-tins.
Il fait un froid de Sibérie. Nargue du froid ! Vive l'hiver ! Vive l'électrique féerie De ses kremlins de cristal vert !
Oh ! vive la belle gelée ! Oh ! le bel Hiver, c'est pour nous Qu'il pique à sa tempe étoilée Les fleurs toutes rouges du houx !
Ô gais cortèges, faites place ! Du haut des neigeux Labrador, Hiver descent ; son char de glace File au trot du renne aux fers d'or.
Salut, roi de l'Ourse, qui passes Parmi les étincellements Qu'à travers le bleu des espaces Éparpillent tes diamants.
Drapons-nous de pourpre et d'hermine ! Sonnons l'olifant et le cor ! Que toute la ville illumine ! Que la fusée éclate encor !
Que tout chante ! – Adossée à l'angle D'un mur, une enfant aux yeux creux, D'une voix que la bise étrangle, Demande l'aumône aux heureux.
Devant ce haillon que flagelle Le fouet des aquilons stridents, Sans voir le pauvre être qui gèle Et sanglote et claque des dents,
On passe. Le rire sonore Des clochettes de nickel clair Tinte, ironique, tinte encore Et tintinnabule dans l'air.
Mais l'enfant que ce bruit harcèle Aimerait mieux, mille fois mieux, Ouïr tinter dans l'escarcelle Le carillon des sous joyeux.
Hiver, que tes grelots de fête N'attristent pas les indigents ; Et vous, riches, faites la quête Pour la Noël des pauvres gens.
Dans son étable qu'enténèbre Le froid noir de la pauvreté, Que le pauvre à son tour célèbre La joyeuse Nativité.[/size]
Nérée Beauchemin.
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| | | marileine moderateur
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| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs Ven 28 Oct - 11:31 | |
| Chanson sur Dame Nature[size=16]Le Chant de L'eau
L'entendez-vous, l'entendez-vous Le menu flot sur les cailloux ? Il passe et court et glisse Et doucement dédie aux branches, Qui sur son cours se penchent, Sa chanson lisse.
Là-bas, Le petit bois de cornouillers Où l'on disait que Mélusine Jadis, sur un tapis de perles fines, Au clair de lune, en blancs souliers, Dansa ; Le petit bois de cornouillers Et tous ses hôtes familiers Et les putois et les fouines Et les souris et les mulots Ecoutent Loin des sentes et loin des routes Le bruit de l'eau.
Aubes voilées, Vous étendez en vain, Dans les vallées, Vos tissus blêmes, La rivière, Sous vos duvets épais, dès le prime matin, Coule de pierre en pierre Et murmure quand même. Si quelquefois, pendant l'été, Elle tarit sa volupté D'être sonore et frémissante et fraîche, C'est que le dur juillet La hait Et l'accable et l'assèche. Mais néanmoins, oui, même alors En ses anses, sous les broussailles Elle tressaille Et se ranime encor, Quand la belle gardeuse d'oies Lui livre ingénument la joie Brusque et rouge de tout son corps.
Oh! les belles épousailles De l'eau lucide et de la chair, Dans le vent et dans l'air, Sur un lit transparent de mousse et de rocailles ; Et les baisers multipliés du flot Sur la nuque et le dos, Et les courbes et les anneaux De l'onduleuse chevelure Ornant les deux seins triomphaux D'une ample et flexible parure ; Et les vagues violettes ou roses Qui se brisent ou tout à coup se juxtaposent Autour des flancs, autour des reins ; Et tout là-haut le ciel divin Qui rit à la santé lumineuse des choses !
La belle fille aux cheveux roux Pose un pied clair sur les cailloux. Elle allonge le bras et la hanche et s'inclina Pour recueillir au bord, Parmi les lotiers d'or, La menthe fine ; Ou bien encor S'amuse à soulever les pierres Et provoque la fuite Droite et subite Des truites Au fil luisant de la rivière.
Avec des fleurs de pourpre aux deux coins de sa bouche, Elle s'étend ensuite et rit et se recouche, Les pieds dans l'eau, mais le torse au soleil ; Et les oiseaux vifs et vermeils Volent et volent, Et l'ombre de leurs ailes Passe sur elle.
Ainsi fait-elle encor A l'entour de son corps Même aux mois chauds Chanter les flots. Et ce n'est qu'en septembre Que sous les branches d'or et d'ambre, Sa nudité Ne mire plus dans l'eau sa mobile clarté, Mais c'est qu'alors sont revenues Vers notre ciel les lourdes nues Avec l'averse entre leurs plis Et que déjà la brume Du fond des prés et des taillis S'exhume.
Pluie aux gouttes rondes et claires, Bulles de joie et de lumière, Le sinueux ruisseau gaiement vous fait accueil, Car tout l'automne en deuil Le jonche en vain de mousse et de feuilles tombées. Son flot rechante au long des berges recourbées, Parmi les prés, parmi les bois ; Chaque caillou que le courant remue Fait entendre sa voix menue Comme autrefois ; Et peut-être que Mélusine, Quand la lune, à minuit, répand comme à foison Sur les gazons Ses perles fines, S'éveille et lentement décroise ses pieds d'or, Et, suivant que le flot anime sa cadence, Danse encor Et danse.[/size]
[size=16]Emile Verhaeren.[/size]
[size=16] Ninnenne blog de partage
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| | | marileine moderateur
Messages : 27475 Date d'inscription : 08/03/2012 Localisation : belgique
| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs Ven 28 Oct - 11:41 | |
| La fillette et le poème Le poème, qu'est-ce que c'est ? M'a demandé une fillette Des pluies lissant leurs longues tresses, Le ciel frappant à mes volets, Un pommier tout seul dans un champ Comme une cage de plein vent, Le visage triste et lassé D'une lune blanche et glacée, Un vol d'oiseaux en liberté, Une odeur, un cri, une clé ? Et je ne savais que répondre Jeu de soleil ou ruse d'ombre ? Comment aurais-je su mieux qu'elle Si la poésie a des ailes Ou court à pied les champs du monde ? Maurice Carême. Ninnenne blog de partage | |
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| Sujet: Re: Poèmes de différents auteurs | |
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| | | | Poèmes de différents auteurs | |
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