Les diables de Loudun
La ville de Loudun se situe dans le département de la Vienne, en région Poitou-Charentes.
Au début des années 1630, tout parait calme dans cette petite cité, qui se trouvait en terre protestante. La ville possède son couvent des Ursulines, fondé en 1535, qui à pour vocation l'éducation des jeunes filles. Jean Mignon en est le directeur et la supérieure se nomme Soeur Jeanne des Anges. le prêtre de la ville est le père Urbain Grandier. Les religieuses proviennent le plus souvent de la noblesse locale.
Mais depuis quelque temps, des phénomènes de rencontre entre le diable et les servantes de Dieu viennent perturber la vie du couvent.
Les habitants, alertés par des cris et autres bruits mystérieux venant des lieux, en viennent à éviter de s'approcher trop près du batiment.
La rumeur se propage dans la région. Il faut la faire taire et rapidement.
J. Mignon va faire porter la responsabilité des possessions sur U. Grandier, qu'il n'apprécie pas du tout. Il confond U. G. en public "grace" à Jeanne des Anges. Mais l'affaire est étouffée par l'Archevèque de Bordeaux, Henri d'Escoubleau de Sourdis, ami de Grandier.
Urbain Grandier est né en 1590 en Mayenne. En 1617, il obtient la cure de la paroisse de Saint-Pierre-du-Marché avant de devenir chanoine de Sainte-Croix. C'est un esprit cultivé mais libertin. Il devient quant même un personnage incontournable dans la région.
En 1618, lors d'une procession à Loudun, il commet l'inadmissible. Il demande à prendre la place de L'évèque de Luçon, Jean du Plessis, futur cardinal de Richelieu.... U. Grandier n'aime pas cet homme et ne l'aimera jamais. On lui attribuera un pamphlet contre ce dernier : "La cordonnière de Loudun". Richelieu ne l'oubliera jamais.
L'affaire va donc se politiser, Richelieu prenant très au "sérieux" cette histoire de possession. Et elle n'est pas la seule en France à cette époque.
L'occasion fait le larron. Le Cardinal trouve là moyen à régler ses comptes avec U.G. Il envoie à Loudun, l'un de ses hommes, le conseiller d'état, Martin de Laubardemont, qui va s'acharner à la perte de Grandier.
Deux camps s'opposent : les partisans de Grandier (l'archevèque de Bordeaux, les médecins Claude Quillet et Daniel Rogierqui ne constateront aucune trace de sortilèges diaboliques mais plutôt matière à simulations ou hallucinations collectives). Et face à eux se trouvent l'appareil d'état et le clergé. La combat est donc inégal.
Vers le milieu des années 1633, M. de Laubardemont est chargé par Richelieu de présider une commission spéciale pour juger U. Grandier. Il devient Grand-Inquisiteur. C'est le diable contre le roi Louis XIII. On fait appelle à des exorcistes pour nuire à G. A la fin de cette même année, Grandier est arrété. Un des exorcistes prouvera l'existence d'un pacte entre le diable et Grandier par la détention d'un cédule (écrit). Cette soit-disant "preuve" ébranle les soutiens de Grandier. Ce dernier est donc soumis à la question et jusqu'au bout il niera tout pacte avec le diable.
Le procès débute le 8 juillet 1634 et est présidé par Laubardemont.... Le 8 août 1634, il est reconnu coupable d'avoir fait usage de sorcellerie et de crime de magie. Il est condamné à être brulé vif et ses cendres jetées au vent. Le père Gabriel Lactance qui préside les exorcismes, recevra les derniers mots d'Urbain Grandier le 18 juillet : "Il y a un Dieu au ciel qui sera mon juge et le tien".
Comme par hazard, les possesssions vont cesser au couvent et le mère Jeanne des Anges sera révérée. Sur sa main gauche se sont inscrits les noms de Marie, Joseph, Saint-François de Sales et Jésus. La voila "stigmatisée" et Sainte.... Elle rencontrera même Richelieu.
Mais les diables de Loudun ont-ils vraiment existé ?
Ou n'était-ce que le prétexte à une basse vengeance ? Une chasse aux sorcières de Richelieu contre le prêtre catholique Grandier.
Dans ces "Mémoires" , le Cardinal de Richelieu sera sans appel face à ce sujet :" Mais comme en cette matière il y a beaucoup de tromperie et que souvent la simplicité, qui d'ordinaire accompagne la piété, fait croire en ce genre qui ne se trouvent pas véritables (....). Mais enfin cette affaire devint si publique, et tant de religieuses se trouvèrent possédées, que le Cardinal (.....) conseilla au d'y vouloir imposer son autorité."
Le cardinal décida donc de faire un exemple et peu importe que les religieuses aient vu ou non le diable.... Les guerres de Religion étaient encore toutes "fraiches".
Le tableau représente Urbain de Grandier.
Le Cardinal de Richelieu.
Loudin
La mère Jeanne des Anges du couvent des Ursulines.
Crises de possession des Ursulines.
Le cédule, soi-disant pacte entre le diable et Urbain Grandier.
Execution de Urbain Grandier.
L'ancien couvent des Ursulines aujourd'hui.
"Les diables de Loudin" par Michel Carmona.
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Dim 15 Sep - 8:39 par Josiane
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