Roi de Navarre[modifier]
Roi de Navarre[modifier]
À la cour de France[modifier]
Henri de Navarre et Marguerite de Valois, roi et reine de Navarre (vers 1572). Miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.
En 1572, succédant à sa mère Jeanne d'Albret, Henri de Navarre devient roi de Navarre sous le nom de Henri III
[11]. Le 18 août 1572, il est marié à Paris à la sœur du roi Charles IX, Marguerite de Valois (davantage connue à partir du XIX
e siècle sous le sobriquet romancé de « reine Margot »). Ce mariage auquel s'était opposée Jeanne d'Albret dans un premier temps
[12], a été arrangé pour favoriser la réconciliation entre catholiques et protestants. Comme Marguerite de Valois, étant catholique, ne peut se marier que devant un prêtre, et que Henri, ne peut entrer dans une église, leur mariage fut célébré sur le parvis de Notre-Dame. C'était d'ailleurs coutume au Moyen Âge que le mariage soit célébré devant le porche de l'église. S'ensuivent plusieurs jours de fête.
Cependant, dans un climat très tendu à Paris, et à la suite d'un attentat contre Gaspard de Coligny, le mariage est suivi quelques jours plus tard du massacre de la Saint-Barthélemy. Épargné par les tueries du fait de son statut de prince du sang, Henri est contraint quelques semaines plus tard de se convertir au catholicisme
[13]. Assigné à résidence à la cour de France, il se lie politiquement avec le frère du roi François d'Alençon et participe au siège de La Rochelle (1573).
Après sa participation aux complots des Malcontents, il est retenu prisonnier avec le duc d'Alençon au château de Vincennes (avril 1574). La clémence du roi lui fait éviter la peine de mort mais il reste retenu à la cour. À l'avènement de Henri III, il reçoit à Lyon un nouveau pardon du roi et participe à la cérémonie de son sacre à Reims.
La cour de Nérac[modifier]Henri III de Navarre (vers 1575).
Huile sur toile, Musée national du château de Pau.
Après avoir passé plus de trois ans comme otage à la cour, il profite des troubles de la cinquième guerre de religion pour s'enfuir, le 5 février 1576. Ayant rejoint ses partisans, il renoue sans éclat avec le protestantisme, en abjurant le catholicisme le 13 juin
[14]. Il soutient naturellement la cause des Malcontents (association de catholiques et de protestants modérés contre le gouvernement), mais animé d’un esprit modéré, il ne s’entend pas avec son cousin le prince de Condé, qui d’un tempérament opposé, se bat avec zèle pour le triomphe de la foi protestante
[15]. Henri de Navarre entend ménager la cour de France et s'assurer en Guyenne la fonction de gouverneur (représentant administratif et militaire du roi). En 1577, il participe timidement à la sixième guerre de religion menée par son cousin
[16].
Henri est désormais confronté à la méfiance des protestants qui lui reprochent son manque de sincérité religieuse. Il se tient à l’écart du Béarn qui est fermement tenu par les calvinistes
[17]. Henri est plus encore confronté à l’hostilité des catholiques. En décembre 1576, il manque de mourir dans un piège organisé dans la cité d’Eauze et Bordeaux, capitale de son gouvernement refuse de lui ouvrir ses portes
[18]. Henri s’installe alors le long de la Garonne à Lectoure et à Agen qui a l’avantage d’être situé non loin de son château de Nérac. Sa cour est composée de gentilshommes appartenant aux deux religions. Ses conseillers sont essentiellement protestants, tels Duplessis-Mornay et Jean de Lacvivier.
D’octobre 1578 à mai 1579, la reine mère Catherine de Médicis lui rend visite pour achever la pacification du royaume. Espérant le maintenir plus facilement en obéissance, elle lui ramène son épouse Marguerite.
Pendant plusieurs mois, le couple Navarre mène grand train au château de Nérac. La cour s’amuse notamment en partie de chasse, de jeu et de danse, ce dont se plaignent amèrement les pasteurs
[19]. Sous l’influence de l’idéal platonique imposé par la reine, une atmosphère de galanterie règne sur la cour qui attire également un grand nombre de lettrés (comme Montaigne et Du Bartas). Henri se laisse aller lui-même aux plaisirs de la séduction (il s'éprend tour à tour de deux filles de la reine : M
lle Rebours et Françoise de Montmorency-Fosseux)
[20].
Henri participe ensuite à la septième guerre de religion relancée par ses coreligionnaires. La prise de Cahors, en mai 1580, où il réussit à éviter pillage et massacre malgré cinq jours de combats de rue
[21], lui vaut un grand prestige à la fois pour son courage et son humanité
[22].
Les aventures féminines du roi créent la discorde au sein du couple qui n'a toujours pas d'enfants et provoquent le départ de Marguerite pour Paris. Le coup d'éclat de Marguerite à Agen (1585) consommera leur rupture définitive.[modifier]
Henri de Navarre et Marguerite de Valois, roi et reine de Navarre (vers 1572). Miniature du livre d'heures de Catherine de Médicis.
En 1572, succédant à sa mère Jeanne d'Albret, Henri de Navarre devient roi de Navarre sous le nom de Henri III
[11]. Le 18 août 1572, il est marié à Paris à la sœur du roi Charles IX, Marguerite de Valois (davantage connue à partir du XIX
e siècle sous le sobriquet romancé de « reine Margot »). Ce mariage auquel s'était opposée Jeanne d'Albret dans un premier temps
[12], a été arrangé pour favoriser la réconciliation entre catholiques et protestants. Comme Marguerite de Valois, étant catholique, ne peut se marier que devant un prêtre, et que Henri, ne peut entrer dans une église, leur mariage fut célébré sur le parvis de Notre-Dame. C'était d'ailleurs coutume au Moyen Âge que le mariage soit célébré devant le porche de l'église. S'ensuivent plusieurs jours de fête.
Cependant, dans un climat très tendu à Paris, et à la suite d'un attentat contre Gaspard de Coligny, le mariage est suivi quelques jours plus tard du massacre de la Saint-Barthélemy. Épargné par les tueries du fait de son statut de prince du sang, Henri est contraint quelques semaines plus tard de se convertir au catholicisme
[13]. Assigné à résidence à la cour de France, il se lie politiquement avec le frère du roi François d'Alençon et participe au siège de La Rochelle (1573).
Après sa participation aux complots des Malcontents, il est retenu prisonnier avec le duc d'Alençon au château de Vincennes (avril 1574). La clémence du roi lui fait éviter la peine de mort mais il reste retenu à la cour. À l'avènement de Henri III, il reçoit à Lyon un nouveau pardon du roi et participe à la cérémonie de son sacre à Reims.
La cour de Nérac[modifier]Henri III de Navarre (vers 1575).
Huile sur toile, Musée national du château de Pau.
Après avoir passé plus de trois ans comme otage à la cour, il profite des troubles de la cinquième guerre de religion pour s'enfuir, le 5 février 1576. Ayant rejoint ses partisans, il renoue sans éclat avec le protestantisme, en abjurant le catholicisme le 13 juin
[14]. Il soutient naturellement la cause des Malcontents (association de catholiques et de protestants modérés contre le gouvernement), mais animé d’un esprit modéré, il ne s’entend pas avec son cousin le prince de Condé, qui d’un tempérament opposé, se bat avec zèle pour le triomphe de la foi protestante
[15]. Henri de Navarre entend ménager la cour de France et s'assurer en Guyenne la fonction de gouverneur (représentant administratif et militaire du roi). En 1577, il participe timidement à la sixième guerre de religion menée par son cousin
[16].
Henri est désormais confronté à la méfiance des protestants qui lui reprochent son manque de sincérité religieuse. Il se tient à l’écart du Béarn qui est fermement tenu par les calvinistes
[17]. Henri est plus encore confronté à l’hostilité des catholiques. En décembre 1576, il manque de mourir dans un piège organisé dans la cité d’Eauze et Bordeaux, capitale de son gouvernement refuse de lui ouvrir ses portes
[18]. Henri s’installe alors le long de la Garonne à Lectoure et à Agen qui a l’avantage d’être situé non loin de son château de Nérac. Sa cour est composée de gentilshommes appartenant aux deux religions. Ses conseillers sont essentiellement protestants, tels Duplessis-Mornay et Jean de Lacvivier.
D’octobre 1578 à mai 1579, la reine mère Catherine de Médicis lui rend visite pour achever la pacification du royaume. Espérant le maintenir plus facilement en obéissance, elle lui ramène son épouse Marguerite.
Pendant plusieurs mois, le couple Navarre mène grand train au château de Nérac. La cour s’amuse notamment en partie de chasse, de jeu et de danse, ce dont se plaignent amèrement les pasteurs
[19]. Sous l’influence de l’idéal platonique imposé par la reine, une atmosphère de galanterie règne sur la cour qui attire également un grand nombre de lettrés (comme Montaigne et Du Bartas). Henri se laisse aller lui-même aux plaisirs de la séduction (il s'éprend tour à tour de deux filles de la reine : M
lle Rebours et Françoise de Montmorency-Fosseux)
[20].
Henri participe ensuite à la septième guerre de religion relancée par ses coreligionnaires. La prise de Cahors, en mai 1580, où il réussit à éviter pillage et massacre malgré cinq jours de combats de rue
[21], lui vaut un grand prestige à la fois pour son courage et son humanité
[22].
Les aventures féminines du roi créent la discorde au sein du couple qui n'a toujours pas d'enfants et provoquent le départ de Marguerite pour Paris. Le coup d'éclat de Marguerite à Agen (1585) consommera leur rupture définitive.