Béarn : les Pyrénées débordent de neige8
Par Laurent VissuzainePublié à 06h00
Mise à jour : 07h26
Le personnel de La Pierre Saint-Martin à l'oeuvre. Mais les chutes perpétuelles de neige viennent souvent anéantir leurs efforts. (Jean-Philippe Gionnet)
Difficile de retrouver sa voiture sous une telle couche de neige ! (Jean-Philippe Gionnet)
La hauteur de neige est impressionnante devant les fenêtres sur piste. (JPG)
Le personnel de La Pierre Saint-Martin à l'oeuvre. Mais les chutes perpétuelles de neige viennent souvent anéantir leurs efforts. (Jean-Philippe Gionnet)
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1 / 3Le personnel de La Pierre Saint-Martin à l'oeuvre. Mais les chutes perpétuelles de neige viennent souvent anéantir leurs efforts. (Jean-Philippe Gionnet)
2 / 3Difficile de retrouver sa voiture sous une telle couche de neige ! (Jean-Philippe Gionnet)
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Il est tombé plus d'un mètre de neige en 24 heures sur la montagne béarnaise. Une abondance dure à gérer dans les stations.
Et on en attend encore 60 cm d'ici demain soir". de la fenêtre de son bureau Dominique Rousseu, directeur de la station de La Pierre, voit juste les pieds des skieurs passer au-dessus de sa tête. Le paysage est somptueux, la montagne transfigurée par des couches énormes d'une chantilly de rêve. Au pied des pistes, il y a plus de trois mètres de neige sous les spatules.
"On nous prête des pelles pour déneiger les 60 mètres qui mènent au chalet" sourit un groupe de Charentais, épaté par le paysage et ravi d'être là malgré le temps capricieux. Mais la station tourne au ralenti et les skieurs ne glissent que sur le bas de la station. "On a des problèmes de damage. On passe, un coup de vent arrive et tout est à refaire. Alors on donne la priorité au bas de la station et on remonte peu à peu" explique Dominique Rousseu.
Une année très compliquéeDe plus, le risque d'avalanche est de 4 sur 5, obligeant une sécurisation accrue du domaine. "On a deux charges, soit 5 kg de dynamite pour déclencher les avalanches. On a eu les plaques à vent mais aujourd'hui c'est l'accumulation qui pose problème" explique l'un des artificiers avant de rejoindre ses collègues pour une nouvelle opération. En basse saison et en travaillent pour le bonheur des skieurs. "Cette année est compliquée. On a de grosses accumulations, puis des redoux avec la pluie. La gestion est difficile" reconnaît le patron de La Pierre.
Vent contraire à ArtousteÀ Artouste, c'est le téléphérique qui pose problème. "Il y a des rafales à 70 km/h, pas question de faire monter qui que ce soit" affirme Jean-François Blachon, directeur d'Artouste. Dans son bureau de Fabrèges, il reste 30 cm de jour en haut de la fenêtre. "C'est dantesque. Si j'ouvre la porte, j'ai trois m3 de neige dans le bureau !". Outre le problème du vent, les techniciens ne doivent pas se laisser déborder par la neige. "Le personnel y va à la pelle et aux engins surtout qu'on annonce encore un mètre d'ici mardi prochain". Mais si le vent est tombé, la station sera aussitôt rouverte, soit dès aujourd'hui espère-t-on.
"Au moins huit mètres"Gourette vit les mêmes problèmes. "En cumulé, on doit être au moins à 8 mètres" estime Laure Angla-Gré, directrice de l'office de tourisme. Hier la station était ouverte à environ 50 %, comme La Pierre, essentiellement sur la partie basse de la station et le secteur de Cotch. "On a un gros travail de sécurisation et de damage. Le travail de la veille est annihilé par la vague neigeuse suivante" constate-t-elle.
Au Somport, Bruno Guitton se désespère. "On a plus d'1,50 mètre de neige damée mais la préfecture vient à nouveau de fermer la route du col du Somport à partir de Peyranère" se désole-t-il. "Les contraintes sont de plus en plus dures et il y a un manque à gagner", déplore-t-il.
Heureusement, il a les Espagnols qui, hier, ne pouvaient pas compter sur Formigal, fermée à cause du vent, ni Astun, privée d'électricité depuis dimanche en raison de la chute d'un pylône électrique. Et Candanchu n'était ouverte que dans sa partie basse.
Malgré ces conditions d'exploitation difficiles, le bilan reste encore positif. Globalement le chiffre de fréquentation reste au-dessus de celui de 2012, de 2 à 4 %. Les prix des forfaits sont adaptés à la quantité de pistes ouvertes, soit hier moitié prix à Gourette et La Pierre. "On sent que les gens veulent venir skier, ils sont dans les starting-blocks. Mais il faudrait que le temps se calme" note Dominique Rousseu. "Dès que le soleil apparaît, les skieurs ont des fourmis dans les spatules" confirme Laure Angla-Gré. Compliquée mais remarquable, cette saison !
==> De l'espoir pour ce week-endLa nuit dernière et jusqu'à ce soir, une nouvelle dépression balaie les Pyrénées d'ouest en est. On prévoit 30 à 60cm de neige au cours de cet épisode. Le temps devrait se calmer dans la nuit et samedi pourrait être le jour de l'accalmie. Sous des températures négatives, on pourra skier en espérant de belles éclaircies. Et on peut compter sur les techniciens des stations pour faire en sorte qu'un maximum de pistes soient ouvertes. Compte tenu des accumulations de neige et des risques d'avalanches, les ouvertures devraient se faire progressivement. Dimanche, retour de la douceur mais aussi de la pluie puis de la neige dans la nuit…
==> La route du col du Somport encore ferméeAu moins jusqu'à ce soir, le risque d'avalanche est de 4 sur 5 sur le Pays Basque, le Béarn et la Bigorre, voire 5/5 sur certains secteurs bigourdans. Conséquence, les routes déjà fermées le restent et hier après-midi, la route du col du Somport a été de nouveau interdite à partir de Peyranère. L'accumulation des chutes de neige explique ce risque fort.