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 contes , fables et légendes(un peu de tout)

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marileine
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MessageSujet: contes , fables et légendes(un peu de tout)   contes , fables et légendes(un peu de tout) Icon_minitimeSam 5 Mar - 11:41

contes , fables et légendes : l'oiseau de feu

contes , fables et légendes(un peu de tout) C94579a8

L'oiseau de feu

contes , fables et légendes(un peu de tout) Oiseau-de-feu4

Dans un certain pays, dans un certain royaume vivait le tsar Démian avec ses trois fils : Piotr, Vassili et Ivan. Ce tsar possédait un jardin comme on n'en trouverait pas de pareil au monde, plein de fleurs rares et d'arbres précieux. Le plus précieux de tous était un pommier qui donnait des pommes d'or. Le tsar prenait grand soin de ce pommier, en comptait les pommes chaque soir, les recomptait chaque matin. Et il s'aperçut que la nuit quelqu'un saccageait son jardin : le soir une belle pomme sur la branche mûrit, et au matin, ni vu ni connu, elle a disparu ! Les gardiens n'y pouvaient rien et le tsar en perdait le boire et le manger, la paix et le sommeil.
Un jour, il appela ses fils :- Ça ne peut plus durer ! A celui de vous qui découvrira et prendra notre voleur je laisserai la moitié du royaume de mon vivant et, à ma mort, il l'aura tout entier. Les fils ont juré d'attraper le voleur et c'est Piotr-tsarévitch qui le premier monta-lagarde. Il fit le tour du jardin, se coucha sur le gazon, tomba dans un sommeil profond.
Quand il se réveilla, plusieurs pommes d'or manquaient.
Dès son réveil, le tsar appela Piotr:
- M'apportes-tu une bonne nouvelle, fils ? As-tu vu le voleur ?
- Non, père ! Et pourtant, j'ai veillé toute la nuit, fouillé les taillis. Je me demande où ces pommes sont passées !
La nuit suivante, ce fut le tour de Vassili. Il regarda sous les buissons, s'assit sur le gazon, tomba dans un sommeil profond. Au matin, d'autres pommes d'or manquaient.
- Alors, fils, as-tu vu le voleur ? - lui demanda le tsar.
- Non, père ! J'ai guetté de mon mieux, n'ai pas fermé les yeux, n'ai vu personne. Je n'y comprends rien !
La nuit d'après, Ivan-tsarévitch prit la garde. De peur de s'endormir, il marchait sans arrêt; si le sommeil venait, si la fatigue le prenait, il se débarbouillait avec la rosée, reprenait sa veillée. Sur les minuit, il aperçut une grande lueur qui s'approchait du jardin et, bientôt, on y vit clair comme en plein jour : l'oiseau de Feu, perché sur le pommier, picorait les pommes d'or. Ivan-tsarévitch se glissa en catimini, saisit l'oiseau par la queue. Mais l'oiseau de Feu se débattit si bien qu'il s'échappa, ne laissant qu'une plume dans la main du tsarévitch.
Au matin; Ivan-tsarévitch raconta à son père quel voleur saccageait leur jardin et lui montra la plume de l'oiseau de Feu. Le tsar se réjouit, retrouva sommeil et appétit, d'autant plus que l'oiseau ne revint plus voler ses pommes d'or. Mais à regarder la plume, l'oiseau de Feu tout entier lui faisait envie, le tsar y pensait jour et nuit. Et il finit par appeler ses fils :
- Pourquoi n'iriez-vous pas courir le monde, chercher cet oiseau de Feu ? Autrement, un de ces jours, il reviendra voler nos pommes !
Les deux aînés ont obéi. Ils ont sellé leurs coursiers rapides, revêtu leurs armures solides et sont partis à l'aventure. Mais, vu son jeune âge, le tsar garda près de lui Ivan-tsarévitch. Celui-ci en fut tellement marri, il supplia tant son père que le tsar finit par le laisser partir à son tour.
Un conte est vite dit, les choses se font plus lentement. Ivan-tsarévitch chevaucha longtemps et arriva à une croisée de chemins. Là, sur une borne de pierre, il était écrit : «Celui qui ira tout droit, aura froid et faim; celui qui prendra à droite, restera sain et sauf, mais perdra son cheval; et celui qui ira à gauche sera tué, mais son cheval vivra.» Réflexion faite, Ivan-tsarévitch prit le chemin de droite pour ne point perdre la vie. Il chemina ainsi trois jours durant et parvint à une grande et sombre forêt. Soudain, un loup gris bondit à sa rencontre. Le tsarévitch n'eut même pas le temps de dégainer son glaive, que le loup égorgeait son cheval et disparaissait dans les fourrés. Que faire sans cheval? Ivan-tsarévitch poursuivit sa route à pied, mais au bout de trois jours il n'en pouvait plus de faim et de fatigue. Accablé, il s'était laissé tomber sur une souche quand un grand loup gris sortit des bois :
- Te voilà bien triste, Ivan-tsarévitch, - dit le loup.
- Pourquoi as-tu les mains lasses, la tête basse, l'échiné courbée ?
- Comment ne pas me désoler ? Que ferai-je sans mon cheval ?
- C'est toi qui as choisi ce chemin, de quoi te plains-tu? Mais j'ai pitié de toi. Dis-moi où tu vas, ce que tu cherches ?
- Le tsar Démian, mon père, m'a envoyé chercher l'oiseau de Feu qui volait les pommes d'or de son jardin.
- Mais sur ton cheval tu n'y serais jamais arrivé ! Moi seul je sais où niche l'oiseau de Feu, moi seul peux t'aider à le dénicher. Et en échange de ta monture, je vais te servir fidèlement, en toute droiture ! Monte sur mon dos et agrippe-toi bien.
Ivan-tsarévitch obéit et le loup gris fila comme le vent. Le loup court, d'un bond passe les monts, d'une foulée franchit les vallées, des pattes devorent l'espace, de la queue efface la trace. Le tsarévitch n'a qu'à se cramponner !
Devant un grand mur blanc le loup s'arrêta et dit :
- Escalade ce mur. Derrière il y a un jardin, dans ce jardin une cage d'or, dans la cage l'oiseau de Feu. La garde dort. Prends l'oiseau mais ne touche pas à la cage, sinon un malheur t'arrivera !Ivan-tsarévitch se glissa dans le jardin et vat l'oiseau de Feu dans sa cage. Il print l'oiseau et allait partir quand il se dit : «Comment emporter l'oiseau sans cage ? Je ne peux pas le mettre dans ma poche, quand même ! Et puis la cage est belle, toute ornée de pierreries...» II oublia ce que le loup avait dit et saisit la cage. Aussitôt ce ne fut que carillons et sonneries: de la cage d'or des fils secrets partaient, avec grelots et clochettes, crécelles et claquettes. Les gardiens se sont réveillés, d'Ivan-tsarévitch se sont emparés, devant leur tsar Afrone l'ont amené.
- Qui es-tu ? cria le tsar très en colère. De quelle terre native, de quel père le fils ?
- Je m'appelle Ivan-tsarévitch et le tsar Démian est mon père. Ton oiseau de Feu s'est fait coutume de venir grappiller nos pommes d'or. Alors mon père m'a envoyé le chercher, l'attraper.Le tsar Afrone hocha la tête avec reproche :
- Ah, Ivan-tsarévitch ! Tu serais venu me trouver honnêtement que je te l'aurais donné, mon oiseau de Feu, ou bien je l'aurais échangé contre autre chose. Alors que maintenant le monde entier va savoir qu'Ivan-tsarévitch n'est qu'un voleur!... Enfin, passe pour cette fois. Écoute, si tu me rends service, je te pardonnerai et te donnerai même l'oiseau de Feu. Mais avant, tu vas aller par-delà vingt-neuf terres, dans le trentième royaume, chez le tsar Koussman et me ramener son cheval à la crinière d'or. Ivan-tsarévitch, tout penaud, alla retrouver le loup gris et lui dit ses malheurs.
Le loup n'était pas content !
- Pourquoi ne m'as-tu pas écouté, tsarévitch ? Pourquoi as-tu pris la cage ? Je t'avais pourtant dit de ne pas y toucher.
- Pardonne-moi, s'il te plaît ! Je suis en faute, c'est vrai.
- Bon, bon, n'en parlons plus ! Monte sur mon dos et cramponne-toi bien. On va aller chez le tsar Koussman.Ivan-tsarévitch monta sur le dos du loup qui partit comme le vent. Le loup gris court, d'un bond passe les monts, d'une foulée franchit les vallées, des pattes devorent l'espace, de la queue efface la trace.
En peu de temps ils arrivèrent chez le tsar Koussman, devant ses écuries de pierre blanche. Le loup dit au tsarévitch :
- Les gardiens sont endormis. Va chercher le cheval à la crinière d'or mais ne touche pas à sa bride, sinon un autre malheur t'arrivera !
Ivan-tsarévitch se glissa dans l'écurie, prit le cheval par sa crinière d'or et allait partir quand il vit une bride d'or pendue au mur et se dit : «Comment mener un cheval sans bride ? Et celle-là est si belle !...» Mais dès qu'il la toucha, ce ne fut que carillons et sonnailles. La garde se réveilla, d'Ivan-tsarévitch s'empara, devant le tsar Koussman l'amena. Le tsar cria, très en colère :
- Qui es-tu? De quelle terre native, de quel père le fils ? Et comment oses-tu toucher à mon cheval ?Le tsar Démian est mon père, Ivan-tsarévitch est mon nom.
- Ah, Ivan-tsarévitch ! Il fallait venir me trouver honnêtement, par respect pour ton père je t'aurais donné mon cheval. Et maintenant toute la terre saura que le tsarévitch n'est qu'un voleur de chevaux, ce sera du joli... ! Enfin, je veux bien te pardonner et, même te faire cadeau du cheval à la crinière d'or. Mais va d'abord à vingt-neuf terres d'ici, dans le trentième royaume et ramène-moi la fille du tsar Dalmat, la princesse Hélène-la Belle !
Ivan-tsarévitch, pleurant de honte, alla raconter au loup ses malheurs. Le loup lui fit d'amers reproches :
- Pourquoi ne m'as-tu pas écouté ? Pourquoi as-tu touché à la bride ? Je me donne du mal pour te servir et tu ne fais que tout gâcher !
- Pardonne-moi, je t'en prie ! J'ai encore fauté, c'est vrai.
- Bon, bon ! Quand le vin est tiré il faut le boire. Monte sur mon dos, on s'en va chercher la princesse Hélène-la Belle.
Et le loup gris partit comme le vent. D'un bond il passe les monts, d'une foulée franchit les vallées, des pattes devorent l'espace, de la queue efface la trace.
En peu de temps ils arrivèrent chez le tsar Dalmat, devant un grand jardin aux grilles d'or. Le loup dit :- Cette fois, tsarévitch, je vais moi-même chercher la princesse ! Toi, tu vas m'attendre dans ce bois, sous le chêne vert.
Le loup gris sauta par-dessus les grilles d'or et se tapit dans les buissons. Vers le soir, Hélène-la Belle sortit se promener avec ses nourrices-suivantes, ses fidèles servantes. Comme elle se penchait pour cueillir une fleur, le loup bondit, la jeta sur son dos et s'enfuit. Sous le chêne vert il retrouva le tsarévitch :
- Monte vite, cria le loup, on va nous poursuivre !
Ivan-tsarévitch monta sur le dos du loup, prit la princesse dans ses bras et le loup gris fila comme le vent. Chez le tsar Dalmat, pendant ce temps, les nourrices-suivantes, fidèles servantes, criaient et piaillaient si bien que personne ne comprenait rien. Quand on démêla l'affaire, quand on organisa la poursuite, le loup gris était déjà loin !
De peur, Hélène-la-Belle s'était évanouie. En reprenant connaissance, elle vit qu'un jeune et beau prince la tenait dans ses bras. Et à ce premier regard, à ce premier coup d'oeil ils s'aimèrent. Si bien qu'en approchant du royaume du tsar Koussman Ivan-tsarévitch pleurait à chaudes larmes. Le loup lui demanda :
- Pourquoi pleures-tu, tsarévitch? Quel chagrin est le tien?
- Ah, loup gris ! J'aime Hélène-la Belle de tout mon cœur. Comment la donnerais-je au tsar Koussman ?
Le loup gris les regarda, en eut pitié. Et il dit :
- Puisque j'ai promis de te servir fidèlement, je tiendrai parole. Je vais me transformer en Hélène-la Belle et tu me remettras au tsar Koussman. La princesse t'attendra dans ce bois et dès que tu auras le cheval à la crinière d'or tu viendras la prendre. Partez tous deux, je vous rattraperai un peu plus tard.
Le loup gris frappa le sol, se changea en Hélène-la Belle et Ivan-tsarévitch le mena chez le tsar Koussman. Celui-ci, tout heureux, remit au tsarévitch le cheval avec sa bride par-dessus le marché et remercia encore pour le service rendu ! Ivan-tsarévitch s'en alla en hâte rejoindre la vraie princesse et ils se mirent en route.
Pendant ce temps, le tsar Koussman célébrait ses noces. Sur les tables de chêne, sur des nappes blanches on servait des mets fins, de vieux hydromels et vins. Les invités criaient : «Vive la mariée !» Le tsar voulut embrasser sa jeune épouse, mais au lieu de ses douces lèvres rencontra le rude poil d'un loup ! Le tsar hurla, l'assistance s'affola. Profitant du tumulte, le loup gris sauta par la fenêtre - et autant chercher le vent dans les champs !
Le loup rattrapa vite Ivan-tsarévitch et lui dit :
- Monte sur mon dos, laisse le cheval à la princesse !
En arrivant au royaume du tsar Afrone, le loup demanda :
- Tu as l'air bien triste, Ivan-tsarévitch ? Qu'as-tu donc ?
- Je songe au cheval à la crinière d'or et j'ai gros cœur de l'échanger contre l'oiseau de Feu. Mais si je ne lui donne pas le cheval, le tsar va me déshonorer à la ronde !
- Allons, ne te chagrine pas ! Je vais encore t'aider. Je me changerai en cheval à la crinière d'or, c'est moi que tu remettras au tsar Afrone. Et la princesse avec le vrai cheval t'attendra dans ce bois.
Le loup frappa le sol, se changea en cheval à la crinière d'or et Ivan-tsarévitch le mena chez le tsar Afrone. En les voyant, le tsar se réjouit, au-devant du tsarévitch sortit, dans son palais le conduisit. Il lui donna l'oiseau de Feu et sa cage par-dessus le marché, l'invita même à rester quelque temps, mais Ivan-tsarévitch avait hâte de rejoindre Hélène-la Belle. Il la retrouva dans le bois et, montés tous deux sur le cheval à la crinière d'or, tenant la cage avec l'oiseau de Feu, ils se mirent en chemin.
Pendant ce temps, le tsar Afrone voulut essayer son cheval et s'en fut à la chasse avec ses chasseurs, ses piqueurs, ses rabatteurs. Par les bois ils passèrent, un renard dans son gîte forcèrent, sur ses traces s'élancèrent. Le cheval à la crinière d'or galopa vite, distança toute la suite. Alors le cheval buta, le tsar chuta, plongea dans la boue, la tête la première. Et au lieu du cheval à la crinière d'or, c'est un loup gris qui se sauva à toutes jambes ! Le temps de relever le tsar, de le nettoyer, le loup avait disparu.
Il rejoignit Ivan-tsarévitch et le prit sur son dos. En arrivant au lieu de leur première rencontre, le loup gris dit :
- C'est ici que j'ai égorgé ton cheval, Ivan-tsarévitch, c'est ici que je vais te quitter. Je ne suis plus ton serviteur !
Ivan-tsarévitch par trois fois salua le loup gris jusqu'à terre, par trois fois le remercia et lui dit adieu. Mais le loup répondit :
- Ne me dis pas adieu, tsarévitch, dis-moi à bientôt ! Dans peu de temps d'ici tu , auras encore besoin de moi.
A part soi, Ivan-tsarévitch pensait : «Quel besoin aurai-je du loup gris ? J'ai tout ce que je désire !...» II monta avec la princesse sur le cheval à la crinière d'or et tenant la cage de l'oiseau de Feu se mit en route vers le royaume de son père.
Un conte se dit vite, le chemin se fait lentement. Peu avant d'arriver chez le tsar Démian, il fallut s'arrêter pour prendre du repos. Ivan-tsarévitch et Hélène-la Belle à l'orée du bois s'installaient, sur l'herbe s'allongeaient, bien vite s'endormaient. C'est alors que les deux frères aînés du tsarévitch vinrent à passer par là. Piotr-tsarévitch et Vassili-tsarévitch s'en retournaient chez leur père les mains vides, le cœur déçu. En voyant Ivan-tsarévitch entre une belle princesse, un cheval à crinière d'or et la cage d'or avec l'oiseau de Feu dedans, la rage-jalousie les prit :
- Notre frère nous avait déjà humiliés en rapportant une plume de l'oiseau de Feu, et voilà qu'il ramène l'oiseau tout entier, vivant ! Et il a encore d'autres merveilles avec lui... De quoi aurons-nous l'air, nous, ses aînés ? Il faut lui apprendre ce qu'il en coûte de toujours se mettre en avant !Et les voilà qui tirent leurs glaives, qui coupent la tête d'Ivan-tsarévitch endormi. Hélène-la Belle se réveille, voit son bien-aimé décapité, se met à crier, à sangloter. Mais Piotr-tsarévitch appuya la pointe du glaive sur son cœur : Tu es entre nos mains, lui dit-il. Nous allons te ramener chez le tsar notre père et tu diras que c'est nous qui t'avons conquise. Toi, et le cheval à la crinière d'or, et l'oiseau de Feu. Fais serment de parler ainsi, sinon je te tue ! Hélène-la Belle avait peur de mourir, elle jura tout ce que les autres voulaient. Alors les deux frères tirèrent au sort pour savoir qui l'aurait. C'est à Piotr-tsarévitch qu'elle échut et Vassili-tsarévitch eut le cheval à la crinière d'or pour sa part. Et emportant l'oiseau de Feu, tous trois prirent le chemin du palais du tsar Démian.
Ivan-tsarévitch gisait mort dans la plaine et, déjà, les corbeaux tournaient autour de lui. C'est alors que le loup gris sortit des bois et, tapi dans l'herbe, guetta les corbeaux. Quand un corbeau avec ses petits corbillats se posa sur le corps du tsarévitch, le loup bondit et saisit un corbillat. Le père corbeau le supplia de lâcher son petit. Le loup répondit :
- Ton corbillat, je le laisserai partir. Mais, avant, il faut que tu voles par delà vingt-neuf pays, dans le trentième royaume et que tu m'en rapportes une fiole d'eau vive et une fiole d'eau morte. Jusqu'à ton retour, ton petit restera avec moi.
Le corbeau partit à tire-d'aile. On ne sait au bout de combien de jours, on ignore au bout de combien de temps il revint avec les deux fioles pleines. Le loup prit alors le corbillat et le déchira en deux. Puis il rassembla les deux moitiés et les aspergea d'eau morte - le corps de l'oiseau se ressouda. Le loup l'aspergea d'eau vive - le corbillat s'ébroua et s'envola. Le loup gris remit la tête d'Ivan-tsarévitch sur ses épaules et l'aspergea d'eau morte. Le corps se ressouda aussitôt. Il l'aspergea d'eau vive et Ivan-tsarévitch bâilla, s'étira et dit:
- Oh, que j'ai dormi longtemps !
- Tu dis vrai, Ivan-tsarévitch ! Et sans moi tu dormirais encore. Sache que tes frères t'ont tué pour s'emparer d'Hélène-la Belle, du cheval à la crinière d'or, de l'oiseau de Feu. Monte vite sur mon dos, je vais te mener chez ton père. Parce que, aujourd'hui même, ton frère Piotr-tsarévitch doit se marier avec Hélène-la Belle !
Ivan-tsarévitch monta sur son dos et le loup gris l'emporta comme le vent jusqu'aux portes de la capitale du tsar Démian. Arrivés là, le loup gris dit :
- A présent, Ivan-tsarévitch, disons-nous adieu à tout jamais. Va vite, dépêche-toi de rentrer à la maison !
Et le loup gris disparut. Ivan-tsarévitch rentra dans la ville. Il vit les maisons de feuillages ornées, les rues où les oriflammes flottaient, les gens en habits de fête, toute la cité en liesse. Comme il demandait le pourquoi de ces réjouissances, on lui répondit :
- Aujourd'hui le fils aîné du tsar épouse la princesse Hélène-la Belle ! Ivan-tsarévitch pressa le pas. Aux abords du palais, un garde le reconnut et courut en hâte annoncer l'heureuse nouvelle au tsar son père. Mais le tsarévitch fut plus rapide que le garde. Le premier dans la salle il entra, à ses frères félons se montra. En le voyant, Piotr-tsarévitch fut pétrifié de stupeur, Vassili-tsarévitch manqua mourir de peur. Et pendant ce temps, Hélène-la Belle de table se levait, vers Ivan-tsarévitch venait, par la le prenait, devant le tsar Démian l'amenait :
- Voici celui qui m'a conquise, voici mon seul véritable promis-fiancé !En apprenant la vérité, le tsar Démian entra dans une grande colère et chassa ses deux fils aînés hors de sa vue. On célébra en grande pompe le mariage d'Ivan-tsarévitch et d'Hélène-la Belle et ils vécurent tous sans tracas ni peines, gardant cœur en joie et maison pleine.


[size=24]contes , fables et légendes : Félicia, la fée sans pouvoir

contes , fables et légendes(un peu de tout) 94ff7cab

Félicia, la fée sans pouvoir

Par un bel après midi d’été un petit lutin malin se baladait tout près d’une forêt enchantée. Il souriait à la vie en écoutant les oiseaux chantés, lorsqu’il entendit un gémissement.
C’était Félicia, une petite fée, qui pleurait à chaudes larmes. Il s’approcha :
- « Mais pourquoi pleures-tu petite fée ? », demanda-t-il.
- « Je suis désespérée, j’ai perdue tous mes pouvoirs magiques », dit la Félicia en sanglotant.
- « Comment est-ce arrivé ? »
- « Je n’en sais rien, en fait, ce matin un Troll m’a demandé d’exhausser l’un de ses vœux et je n’ai pas pu le réaliser ».
- « Et quel était ce vœu ? », dit le lutin.
- Il voulait devenir le Troll le plus puissant et le plus riche de la montagne noire, et au moment d’exhausser son vœu rien ne s’est passé », dit la petite se mettant à pleurer de plus belle.
- « Ne t’inquiète pas petite Fée. Tu as de la chance, nous sommes à l’orée de la Forêt enchantée. On dit qu’une balade dans ces bois éclaire les esprits. Nous allons y entrer et essayer de trouver pourquoi tu as perdu tes pouvoirs. »
Félicia et le lutin malin entrèrent dans la forêt. Après quelques minutes de marches, ils furent interpellés par des craquements et une voix très grave.
- « Bonjour les amis », dit un grand chêne.
- « Bonjour Monsieur le chêne », répondirent-ils.
- « Que faites vous ici ? »
- « Je suis à la recherche de mes pouvoirs », dit timidement Félicia.
- « Pour trouver tes pouvoirs tu dois savoir d’où tu viens? » dit le grand chêne avant de redevenir un simple bout de bois.
Les deux amis restèrent un moment sans parler et puis le lutin malin demanda :
- « Eh bien Félicia ! Répond à la question. D’où viens-tu ? »
Félicia commença doucement :
- « Je viens des plaines dorées situées de l’autre côté de la montagne noire. Là d’où je viens les gens s’entraident, nous partageons nos biens, nous vivons en communauté. Mes parents sont des êtres formidables qui m’ont donné tout l’amour dont j’avais besoin. »
Ils marchaient en direction d’un lac où ils s’arrêtèrent pour continuer la conversation.
- « Tu as énormément de chance, Félicia d’avoir eu une vie si remplie d’amour », dit le lutin.
- « Oui tu as bien raison », dit une voix venue du fond du lac.
- « Mais qui est-ce? », s’étonna Félicia.
- « C’est moi la dame du Lac. »
Les deux amis se penchèrent au dessus de l’eau et virent un visage qui leur souriait.
- « Bonjour les amis, que faites-vous ici ? »
- « Je suis à la recherche de mes pouvoirs », répéta Félicia.- « Pour trouver tes pouvoirs tu dois savoir qui tu es? » dit la voix du lac.
Félicia qui regardait toujours le fond du lac vit peu à peu le visage de la dame disparaître pour laisser place à sa propre image. Le lutin malin qui prenait plaisir à connaître sa jeune amie, lui demanda :
- « C’est vrai qui es-tu ? »
- « Je suis une fée qui en temps normal a des pouvoirs magiques. »
- « Oui mais encore, Félicia, qu’est ce qui te caractérise, quelles sont tes qualités et tes défauts », demanda le lutin.
- « Je suis prévenante, j’aime bien rendre service, aider les gens les rendre heureux. Je manque parfois de confiance en moi »
Ils arrivaient à la sortie du bois, Félicia découragée dit :
« Nous voilà à la sortie du bois et je n’ai toujours pas retrouvés mes pouvoirs.
A ce moment le vent souffla :
- « Que cherches-tu ? Pour trouver la réponse écoute ton cœur. »
Le lutin malin, lui dit :
- « Répond à la question que te souffle le vent. »
- « Je chercher à retrouver mes pouvoirs. »
- « Mais pourquoi les cherches-tu ? », insista le lutin malin.
- « Pour pouvoir aider les gens … »
- « Eh bien voilà, jolie Félicia, je crois moi que tu n’as pas perdu tes pouvoirs qu’ils ont toujours été en toi ! »
- « Ah bon mais comment se fait-il, que je n’ai pas pu aider le troll alors ? »
- « N’as-tu pas compris chère fée, Ton don dois servir à aider les autres à leur apporter bonheur et amour. Le Troll n’avait tout simplement pas besoin de toute cette puissance et de tout cet argent. »
- « Je te remercie, mon cher lutin malin, sans toi, je n’aurais pas compris. Tu sais petit lutin, toi aussi tu as un don, tu m’as aidé à retrouver mes pouvoirs magiques.
Les nouveaux amis sortirent de la forêt main dans la main, ils savaient maintenant que l’essentiel était de croire en soi pour que tout deviennent possible.


contes, fables et légendes : SAINT NICOLAS

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C’était en 1230 environ, pendant la sixième croisade ; un seigneur lorrain, le comte Cunon de Réchicourt, était prisonnier des infidèles.
Enfermé  comme une bête fauve dans un cachot,  avec au cou un carcan de fer de cinq doigts de large et épais d’un pouce, la taille prisonnière d’une ceinture de fer, immobilisé par trois chaînes de fer scellées dans la muraille, les bras et les jambes entravés par quatre autres chaînes, il était quasiment emmuré vivant, ignoré, oublié de tous, sans le moindre espoir d’évasion.
S’il n’attendait plus rien des hommes, il n’en continuait pas moins à prier [size=16]Dieu et comme tout bon Lorrain, à invoquer Saint Nicolas.[/size]
Le soir du 5 décembre 1240, son geôlier, un chrétien renégat, le trouvant en prières alors qu’il venait vérifier ses chaînes, l’accabla de sarcasmes : -« Prie-le bien, ton Saint Nicolas ! Puisque demain c’est sa fête, il fera certainement quelque chose pour toi ! »
Le pauvre prisonnier à bout de misère, ne trouva rien à répondre, mais continua ses prières : -«  Grand Saint Nicolas, vous qui avez pu rendre la vie à des petits [size=16]enfants salés et coupés en morceaux, ne m’abandonnez pas ! Vous seul pouvez me sortir de ce cachot plus sombre qu’un tombeau. ! »[/size]
Et Cunon s’endormit en priant.
Il s’éveilla sous un ciel plein d’étoiles pâlissantes ; le jour allait se lever ; les miasmes de son cachot avaient laissé la place à un air pur et glacé. Il croyait rêver de cet endroit où il était couché et qu’il connaissait si bien : le parvis de l’église Saint Nicolas de Port, chez lui, en Lorraine.
Pourtant ce n’était pas un rêve ; il se leva et, faible et vacillant sous le poids de ses chaînes qu’il traînait derrière lui à grand fracas, il alla cogner à la porte de la basilique. Un jeune clerc, affolé tout d’abord à l’aspect de cet homme hirsute, dont la barbe et la chevelure, sales, longues, emmêlées, cachaient presque entièrement la face, consentit finalement à l’écouter et alla avertir le prieur.
Qui fut un peu long à éveiller puisque Saint Nicolas eut le temps de faire ouvrir le grand portail.  Cunon chancelant toujours sous ses chaînes, alla se jeter au pied de l’autel et rendit grâces à [size=16]Dieu et au grand saint.[/size]
D’abord étonné, puis émerveillé, le prieur écouta le récit du prisonnier puis à grand branle-bas de cloches fit accourir les fidèles. Du haut de sa chaire, il leur conta le grand miracle. La foule entonnait le Te Deum, quand un autre miracle fit s’écrouler à grand fracas, les fers qui emprisonnaient encore le comte.
Enfin libre, il les fit accrocher  aux piliers de la basilique en guise d’ex-voto.
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  • La légende de Saint NICOLAS (270 - 310)

    Le personnage de Saint Nicolas provient de Nicolas de Myre appelé aussi Nicolas de Bari. Né à Patara au sud ouest de l'actuelle Turquie (à l'époque Asie mineure) entre 250 et 270 après JC, il fut le successeur de son oncle l'évêque de Myre.
    De son vivant, Nicolas de Myre fut le protecteur des enfants, des veuves et des gens faibles. Il fut bienveillant et généreux.

  • contes , fables et légendes(un peu de tout) 2215-Saint-Nicolas-avec-un-enfant_maxi
  • L'empereur Dioclétien règnant alors sur toute l'Asie mineure poursuivit cruellement les chrétiens, entraînant ainsi l'emprisonnement de St Nicolas qui fut contraint de vivre, par la suite, un certain temps en exil. En 313, l'empereur Constantin rétablit la liberté religieuse, et St Nicolas put alors reprendre sa place d'évêque.

    Saint Nicolas serait décédé un 6 décembre 343, victime de persécutions sous l'Empire Romain. Il fut enterré à Myre, mais ses ossements furent volés en 1087 par des marchants italiens qui les emportèrent à Bari en Italie. Les miracles attribués à St Nicolas sont si nombreux qu'il est aujourd'hui le Saint patron de nombreuses corporations ou groupes tels que les enfants, les navigateurs, les prisonniers, les avocats ou les célibataires.

  • St Nicolas fut vénéré en Allemagne dès le Xème Siècle et la journée du 6 décembre fut ainsi choisie comme le jour de la fête des commerçants, des boulangers et des marins.

    Aujourd'hui, St Nicolas est fêté par un grand nombres de pays d'Europe : en France, Allemagne, Suisse, Luxembourg, Belgique, Hollande, Russie, Pologne, Autriche et d'autres encore... Dans la nuit du 5 au 6 décembre, il passe dans les maisons pour apporter aux enfants sages différentes friandises (fruits secs, pommes, gâteaux, bonbons, chocolats et surtout, de grands pain d'épices représentant le St Evêque). St Nicolas est souvent accompagné du Père Fouettard qui, vêtu d'un grand manteau noir avec un grand capuchon et de grosses bottes, n'a pas le beau rôle puisqu'il distribue des coups de triques aux enfants pas sages et donne aussi parfois du charbon, des pommes de terre et des oignons. Le Père Fouettard porte souvent des cornes et une queue.
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une légende de Saint Nicolas
Ils étaient trois petits enfants
qui s'en allaient glaner aux champs.
Ils sont allés et tant venus
que sur le soir se sont perdus.
Ils sont allés chez le boucher :
- boucher, voudrais-tu nous loger ?

- Entrez, entrez, petits enfants,
Il y a de la place assurément.
Ils n'étaient pas sitôt entrés
que le boucher les a tués.
les a coupés en petits morceaux
et puis salés dans un tonneau.

Saint Nicolas au bout de sept ans
vint à passer dedans ce champ,
alla frapper chez le boucher :
- boucher, voudrais-tu me loger ?
- entrez, entrez Saint Nicolas.
Il y a de la place, il n'en manque pas.

- Du petit salés je veux avoir
qu'il y a sept ans est au saloir.
Quand le boucher entendit ça,
bien vivement il se sauva.
- Petits enfants qui dormez là,
je suis le grand Saint Nicolas.

Le grand Saint étendit trois doigts,
les trois enfants ressuscitèrent.
Le premier dit : " j'ai bien dormi. ""
Le second dit : " et moi aussi. "
« Je me croyais au paradis »
A ajouté le plus petit.



Les petites graines du bonheur.....

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Les petites graines du bonheur.....


 
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Il y a très très longtemps, dans un pays baigné par la mer et le soleil, vivait un riche seigneur très puissant. Son peuple lui était fidèle et le respectait ou plutôt il le craignait. Ce seigneur possédait tout ce qu’un seigneur peut posséder et pourtant, il n’était pas heureux. Son malheur venait de son mauvais caractère. Il se mettait en colère pour des riens, n’était jamais satisfait, n’aimait rien et ne désirait rien. Bien plus, il terrorisait ses domestiques et se montrait souvent sans cœur pour son bon peuple.
Mais en plus d’être colérique, il était belliqueux et il attaquait ses voisins sans raison. Un matin, il décida de partir en guerre contre son voisin du Sud. Ses troupes étaient nombreuses et bien armées et elles eurent tôt fait de gagner la bataille et d’agrandir la terre du seigneur qui n’en avait pourtant pas besoin. Malgré cette victoire, le seigneur n’était toujours pas heureux.
Les troupes revinrent au pays. Elles furent acclamées par la foule. Les rues avaient été décorées de guirlandes de fleurs et de papier pour l’occasion. Les fanfares jouaient au coin de chaque rue. Lesfemmes et les enfants dansaient sur les places. Et le soir, un immense feu d’artifice fut tiré depuis les hauteurs de la ville. C’était le plus beau feu d’artifice qu’on n’ait jamais vu de mémoire d’homme. Le peuple était heureux. Mais le seigneur, loin de se réjouir gardait la mine renfermée et n’était toujours pas heureux.
Le peuple se posait bien des questions sur son seigneur triste. A force de le voir, le visage fermé et d’entendre ses soupirs, chaque habitant se sentit lui aussi gagné par la tristesse. Le seigneur s’en redit compte et il ne comprenait pas pourquoi ses sujets affichaient des regards tristes. Il fit seller son plus beau cheval et parcouru toutes les rues de la ville. Chaque fois qu’il rencontrait quelqu’un, il lui demandait : "- Dis-moi : qu’est-ce qui ne va pas ? Parle, je te l’ordonne."
L’homme courbait le dos mais n’osait avouer la cause de sa tristesse. Ils craignait la colère du seigneur s’il lui disait la vérité. Tout les gens étaient fatigués de se battre sans raison, d’attaquer sans être provoqué, de vaincre des voisins qui quelques temps plus tôt étaient des amis et de trembler à chaque instant dans la peur de ne pas satisfaire le seigneur.
Irrité par le silence de son peuple, le seigneur cravacha son cheval et s’en fut dans la campagne. Il galopa longtemps, longtemps, quand soudain, il entendit un bruit étrange. Ce bruit ressemblait au clapotis de l’eau mais il n’y avait pas d’eau à cet endroit. Intrigué, il arrêta sa monture et tendit l’oreille pour mieux percevoir le frémissement sonore.
A quelques pas de lui, un petit garçon aux cheveux châtains foncés et à la peau matte était agenouillé sur le sol. Il était tellement occupé par son travail qu’il ne remarqua même pas la présence du seigneur. Une à une, le petit garçon plantait des petite graines qu’il sortait d’un petit sac en jute. Il chantonnait une chanson très douce qui ressemblait à l’eau qui caresse les pierres.
En le voyant ainsi affairé, le seigneur sentit monter en lui une grosse colère. C’était bien la première fois que quelqu’un ne faisait pas attention à lui. Il se contint cependant car il était intrigué par la chanson. Au bout de quelques minutes, le seigneur qui n’était pas patient, se mit à toussoter et le petit garçon le regarda un sourire sur les lèvres. Ses grands yeux croisèrent ceux du seigneur qui sous le poids du regard de l’enfant sentit fondre sa colère comme par enchantement. Le petit garçon s’inclina respectueusement et tendit au seigneur son petit sac de jute contenant les graines. Il s’en empara et sans même le remercier cravacha son cheval et s’en retourna vers son palais.
Quand le soir arriva, il posa le sachet de graines à côté de son oreiller et s’endormit. Au matin, il s’éveilla plein de force et d’énergie comme les matins où il décide de partir à la guerre. Mais aujourd’hui, pas de guerre ! Il avait une bien meilleure idée. Il descendit dans son jardin et se mit à labourer la terre.
Vous imaginez sans peine la surprise de ses sujets. Le seigneur travaillait dans les jardins du palais en suant sous le soleil. Jour après jour, mois après mois, par tous les temps, la pluie, la neige, le gel, il laboura, sema, nettoya les jardins en ne ménageant pas ses efforts.
Un matin, le printemps apparu. L’air embaumait d’une senteur nouvelle. Les oiseaux dans le ciel chantaient des mélodies aux accents inconnus. Dans les rues, sous les rayons du soleil, les gens se parlaient en riant. Mais le seigneur ? Où était le seigneur ? Pourquoi ne se réjouissait-il pas avec ses sujets ?
Il se tenait tout seul, à l’écart de tous. Dans sa main, il tenait un petit bouquet de fleurs et de grosses larmes coulaient le long de ses joues. Il était triste de ne pas savoir pourquoi il était triste. Partout autour de lui, ce n’était que joie et bonheur mais dans son cœur, la peine était encore plus grande qu’à l’habitude. Il avait tant travaillé pour donner un superbe jardin au palais. Il avait cru qu’en se dépensant sans compter, il trouverait enfin la clé qui mène à la joie. Hélas ! Mille fois hélas !
Il se désespérait lorsqu’il vit arriver à ses côtés le petit garçon. Il avait bien un peu grandi depuis le jour où il l’avait rencontré dans la campagne mais il le reconnut sans peine à ses grands yeux et ses cheveux foncés.
- "Bonjour, dit l’enfant. Je m’appelle Jeremy. Regarde autour de toi, Seigneur. Regarde avec ton cœur : l’herbe, les fleurs, les oiseaux, les papillons, les gens. Tu sais, c’est là le secret du bonheur".
Il ouvrit les yeux et pour la première fois de sa vie, le seigneur vit les choses et les êtres comme jamais il ne les avait vus auparavant. Il remarqua les couleurs, entendit les chants, sentit les odeurs et la joie emplit son cœur. Il éprouva à cet instant un amour sincère pour son peuple et il se dit qu’il était grand temps de songer à se marier et à fonder une famille. En regardant Jeremy, il pensa que ce serait merveilleux d’avoir un petit garçon comme lui. Il lui prit la main et l’emmena dans son palais.
Quelques temps plus tard, le seigneur se maria et on raconte qu’il a eu de nombreux enfants et a vécut très heureux car il avait compris que le bonheur vivait dans les choses les plus simples qu’on a bien souvent à portée de la main.
 
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MessageSujet: Re: contes , fables et légendes(un peu de tout)   contes , fables et légendes(un peu de tout) Icon_minitimeSam 5 Mar - 11:59

contes , fables et légendes

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[size=24]Les envoyés de l'hiver[/size]
C’était un matin de novembre.
Ce matin là, comme tous les matins, Ginette se rend au parc qui jouxte sa maison. Elle a dans sa main des morceaux de pain qu’elle destine aux oiseaux.
Lorsqu’elle arrive, ce jour là, tout est calme silencieux. Il n’y a pas d’oiseaux sur les branches nues des arbres. Seules quelques feuilles brunies crissent sous ses pas. Les oiseaux sont partis. La plupart vers les pays du soleil, vers le Sud et les autres, ceux qui restent, se cachent à l’abri du froid.
Ginette est bien seule.
Elle voit soudain apparaître au dessus du vieil orme, un oiseau magnifique. Ses ailes sont blanches, bordées de rouge. Son corps est bleu et son bec est doré. Jamais elle n’a vu plus bel oiseau. Délicatement, il se pose sur une branche, un peu comme une plume se pose sur le sol. Ginette surprise n'arrive plus à respirer. Elle est émerveillée.
- Bonjour ! entend-elle.
Mais d'où peut bien provenir cette voix ? Elle se retourne. Il n’y a personne. L’oiseau ouvre ses ailes et des flocons de neige tombent sur le sol.
- Je suis, l'envoyée de la neige. Je m'appelle Nixia. Je fais tomber les flocons.
En ouvrant ses ailes, l'oiseau fait naître une vraie chute de neige tout autour de l’arbre où il s'était posé.
- Alors, tu fais l’hiver !
- Oui et non. enfin, ce n’est pas moi toute seule. Si tu veux, je vais te raconter comment vient l’hiver.
Dans le Nord du pays, vit Monsieur Hiver. Chaque année, à cette même époque, il nous envoie dans toutes les régions pour y apporter son message. Nous sommes trois envoyés : moi, Nixia ; mon ami, Brrr, l'envoyé du froid et Blizz, l'envoyé du vent du Nord. C'est à trois que nous faisons l’hiver. J’arrive toujours la première. Tu sais bien que le froid et le vent, sans la neige, c’est triste. Lorsque j'arrive, les gens sont contents ; la neige est douce et réjouit leur cœur. Les enfants sortent dans les rues. C'est un peu comme une fête.
- Oh ! mais c'est super ! J'aime tant la neige. Jamais je n'aurais imaginé. Tu en as de la chance.
- C’est vrai, moi, j'ai le beau rôle mais Brrr, lui, il n’est pas aimé du tout ...
Au même moment, un souffle glacé fait frissonner Ginette et un oiseau vert vient se poser à côté de Nixia dans un bruit sec de glaçon qui craque.
- Toi, je parie que tu es Brrr, dit Ginette.
- Bien vu, je suis l'envoyé du froid.
- Alors, c’est toi qui fait les glaçons ? J’aimerais bien en avoir un gros sur le bord de ma fenêtre.
- Pas de problème, je vais t’en faire un mais avant, il faut que je gèle les cours d’eau, les patinoires et que je mette du givre aux carreaux. Tu sais ces étoiles qui t’empêchent de voir dehors et t’obligent à souffler sur la vitre pour apercevoir un bout de ciel. Allons, je parle, je parle, il est grand temps que je me mette au travail. Attention, je vais te frigorifier.
Ginette enfonce ses mains dans ses poches, mais ses petits doigts s’engourdissent. Son nez devient tout rouge. Il est l'heure de rentrer. Sa maman va s’inquiéter. Le coeur gros, elle quitte ses nouveaux amis très heureuse pourtant d’avoir fait une rencontre si extraordinaire. En chemin, elle se dit que peut-être demain, elle verra le troisième envoyé. Ce sera alors vraiment l’hiver. Il est donc grand temps qu'elle sorte ses gants, sa tuque, son écharpe multicolore et son anorak à capuchon fourré.
Le lendemain, lorsqu’elle se réveille, Ginette se rend vite compte que l'envoyé du vent du Nord est arrivé à son tour. On l’entend qui siffle à travers les fentes du toit et de la cheminée. Elle enfile ses vêtements et se dirige vers le parc. Dans l’orme, il n’y a qu’un seul oiseau ; très grand et tout gris. Ses plumes sont toutes ébouriffées.
Dès qu'il aperçoit Ginette il lui crie : " Veux-tu une tempête, un ouragan, un cyclone, une tornade... " je suis Blizz, l'envoyé du vent. Ne sais-tu pas où sont mes amis ?
Au moment où il pose sa question, Brrr arrive et se pose sur la même branche que celle d'hier. Il a l’air inquiet. Visiblement, il cherche quelque chose ... ou quelqu’un. Il se met à siffler.
- As-tu vu Nixia ?demande-t-il à Ginette. Où peut-elle donc être passée ?
Ginette sent dans cette voix, toute la tristesse du monde. A son tour, elle se met à être triste et inquiète. Oh non, s’il fallait que la neige ne revienne pas, ce serait épouvantable... Elle entend un bruit qui provient de sa maison.
- Toc toc toc toc.
Un éclair bleu traverse la fenêtre du grenier. Martine a compris aussitôt. Elle se précipite chez elle, grimpe quatre à quatre les escaliers et arrive au grenier. En ouvrant la porte, elle n'est pas surprise de trouver Nixia. Elle lui ouvre la fenêtre.
Merci de me secourir. La fenêtre était ouverte hier soir alors je suis entrée pour me reposer. Le vent l’a refermée et je ne pouvais plus sortir.
Et Nixia s’envole en direction du grand orme.
Lorsque Ginette revient dans le parc, les trois oiseaux sont réunis et font leur plan pour la journée.
- Je propose de faire une énorme tempête...
Ginette se permet d'intervenir :
- J’ai quelque chose à vous demander. Comme tous les enfants, j’aime la neige mais trop de froid, trop de vent nous empêche de jouer. Trop de neige aussi bloque les routes et nos parents sont alors de méchante humeur. Un peu des trois, ce serait parfait. Juste pour cet hiver, ne pourriez-vous vous entendre ?
Les trois oiseaux se regardent et opinent du chef.
- D'accord, on va te faire le plus beau des hivers : pas trop de froid, pas trop de vent, avec juste assez de neige.
Personne n’a jamais su pourquoi, cette année là, l’hiver a été si doux.
Personne ?
Si.
Il y a eu Ginette et puis, il y a vous.
 
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[size=24]La rose bleue

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La rose bleue
 
Une jeune princesse possédait toutes les qualités que l'on pût désirer. Ses yeux d'un bleu profond illuminaient un visage ravissant, et tout le monde admirait la façon qu'elle avait de raconter des histoires. Sa mère était morte à sa naissance, et son père l'adorait et ne lui refusait rien. La princesse cependant avait un défaut : se considérant comme une personne parfaite, elle exigeait que tout autour d'elle le fût également. Elle n'hésitait pas à jeter un gâteau si les fraises qui l'ornaient n'étaient pas toutes exactement de la même taille et de la même couleur ! Évidemment, aucun prétendant ne trouvait grâce à ses yeux. Son père insistait pour qu'elle se mariât, mais elle refusait tous les jeunes gens qu'il lui présentait. Un jour qu'il la suppliait de nouveau, elle lui promit qu'elle épouserait celui qui lui apporterait une rose bleue. Le père ne se réjouit pas de cette décision, car il savait bien que les roses bleues n'existent pas. Les roses sont blanches, rouges, roses ou jaunes, mais jamais bleues ! Cédant à l'exigence de sa fille, il fit annoncer dans tout le pays que le premier qui apporterait à la princesse une rose bleue, de la couleur de ses yeux, l'épouserait le jour même. Nombreux furent ceux qui partirent à la recherche de cette rose dans l'espoir de devenir le gendre de l'empereur ! Beaucoup abandonnèrent leur recherche. Seuls trois prétendants continuèrent leur quête. L'un d'eux était un riche marchand. Il alla voir un fleuriste et lui demanda de lui trouver une rose bleue, sinon il le tuerait. Le fleuriste désespéré utilisa un subterfuge pour sauver sa vie. Il trempa une rose blanche dans un liquide bleu, et la rose se teinta de la couleur désirée ! Quand le marchand revint voir le fleuriste, il le remercia et lui donna beaucoup d'argent. Il se précipita alors au palais pour montrer la rose bleue à la princesse et l'épouser. Le roi se réjouit à la vue de la fleur et dit à sa fille : « Tu dois tenir ta promesse ! Tu as la rose bleue que tu souhaitais, nous allons préparer le mariage. » Sa fille cependant avait deviné la ruse et répondit à son père : « Comment avez-vous pu vous laisser aussi facilement tromper ? « Cette rose n'est bleue que parce qu'elle a été teintée ! Ce n'est pas sa couleur d'origine. » Elle demanda qu'on apporte un [size=16]oiseau. Lorsque celui-ci se posa sur la rose, il mourut instantanément, tué par le poison qui avait servi à colorer la fleur. Le deuxième prétendant était un militaire qui se rendit dans la région des cinq fleuves, célèbre pour ses diamants. Il examina de nombreuses pierres précieuses et finit par trouver un très gros saphir bleu. Il l'acheta et le porta à un joaillier pour le faire tailler en forme de rose. Quand l'empereur vit le bijou, il le trouva magnifique et fut persuadé que sa fille accepterait de se marier avec ce militaire. Son père alla la chercher et lui dit : « Tu dois tenir ta promesse ! Tu as la rose bleue que tu souhaitais, nous allons préparer le mariage. » Quand elle vit la rose, la jeune femme s'écria : « Mais ce n'est pas une fleur ! Mon père, vous voyez bien que ce n'est qu'un saphir taillé en forme de fleur ! J'ai de bien plus beaux bijoux et j'attends toujours qu'on m'apporte une vraie rose bleue. » Le troisième prétendant était un jeune noble de bonne famille. Il convoqua le plus réputé des peintres du pays et lui demanda de lui peindre la plus belle rose bleue qu'on pût imaginer. Quand le tableau fut achevé, il le porta à l'empereur, qui fut persuadé que, cette fois-ci, sa fille serait satisfaite, et qu'elle aurait enfin trouvé un mari. Son père alla la chercher et lui dit : « Tu dois tenir ta promesse ! Tu as la rose bleue que tu souhaitais, nous allons préparer le mariage. » La princesse répondit qu'elle voulait une rose vivante et non une image, aussi belle soit-elle. Le dernier prétendant fut donc refusé comme tous les autres. Un soir d'été qu'elle admirait le coucher du soleil, elle entendit un poète chanter. C'était un beau jeune homme à la voix douce et harmonieuse. Elle descendit à sa rencontre. Elle s'éprit de lui, mais quand il lui dit qu'il souhaitait l'épouser, elle lui répondit : « Hélas, j'ai juré que je n'épouserais que celui qui serait capable de me rapporter une rose bleue. Jusqu'à présent, personne n'y est parvenu. — Moi j'y parviendrai. Ce n'est pas difficile, il y a partout des roses bleues. » Le lendemain, il arriva au palais avec une rose de couleur crème. Il la présenta à l'empereur, qui se moqua de lui. Il fit néanmoins appeler sa fille et lui dit : « Voilà ma fille un poète qui prétend avoir trouvé une rose bleue ! » À sa grande surprise, il entendit sa fille répondre : « Mais oui, mon père, elle est bleue, c'est la plus belle rose que j'ai jamais vue et elle est bien bleue. » Tout le monde à la cour partagea la stupéfaction de l'empereur. Tout le monde voyait une rose crème et non bleue ! Partout la princesse disait : « Je vous assure qu'elle est bleue. C'est vous qui ne voyez pas ! Elle est d'un bleu merveilleux, et je suis heureuse car je vais épouser celui qui me l'a rapportée. » Et ainsi fut fait. La princesse fut très heureuse et perdit l'habitude de rechercher en permanence la perfection.[/size]


Le Prince Chéri de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont

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Le Prince Chéri  de Jeanne-Marie Leprince de Beaumont
 
Il y avait une fois un roi, qui était si honnête homme, que ses sujets l'appelaient le Roi bon. Un jour qu'il était à la chasse, un petit lapin blanc, que les [size=16]chiens allaient tuer, se jeta dans ses bras. Le roi caressa ce petit lapin, et dit : « Puisqu'il s'est mis sous ma protection, je ne veux pas qu'on lui fasse du mal. » Il porta ce petit lapin dans son palais, et il lui fit donner une jolie petite maison, et de bonnes herbes à manger. La nuit, quand il fut seul dans sa chambre, il vit paraître une belle dame : elle n'avait point d'habits d'or, et d'argent ; mais sa robe était blanche comme la neige ; et au lieu de coiffure, elle avait une couronne de roses blanches sur sa tête. Le bon roi fut bien étonné de voir cette dame ; car sa porte était fermée, et il ne savait pas comment elle était entrée. Elle lui dit : « Je suis la fée Candide ; je passais dans le bois pendant que vous chassiez ; et j'ai voulu savoir si vous étiez bon, comme tout le monde le dit. Pour cela, j'ai pris la figure d'un petit lapin, et je me suis sauvée dans vos bras ; car je sais que ceux qui ont de la pitié pour les bêtes, en ont encore plus pour les hommes ; et si vous m'aviez refusé votre secours, j'aurais cru que vous étiez méchant. Je viens vous remercier du bien que vous m'avez fait ; et vous assurer que je serai toujours de vos amies. Vous n'avez qu'à me demander tout ce que vous voudrez, je vous promets de vous l'accorder. - Madame, dit le bon roi, puisque vous êtes une fée, vous devez savoir tout ce que je souhaite. Je n'ai qu'un fils, que j'aime beaucoup, et pour cela, on l'a nommé le prince Chéri : si vous avez quelque bonté pour moi, devenez la bonne amie de mon fils. - De bon coeur, lui dit la fée ; je puis rendre votre fils le plus beau prince du monde, ou le plus riche, ou le plus puissant ; choisissez ce que vous voudrez pour lui. - Je ne désire rien de tout cela pour mon fils, répondit le bon roi ; mais je vous serai bien obligé, si vous voulez le rendre le meilleur de tous les princes. Que lui servirait-il d'être beau, riche, d'avoir tous les royaumes du monde, s'il était méchant ? Vous savez bien qu'il serait malheureux, et qu'il n'y a que la vertu qui puisse le rendre content. - Vous avez raison, lui dit Candide ; mais il n'est pas en mon pouvoir de rendre le prince Chéri honnête homme malgré lui : il faut qu'il travaille lui-même à devenir vertueux. Tout ce que je puis vous promettre, c'est de lui donner de bons conseils, de le reprendre de ses fautes, et de le punir, s'il ne veut pas se corriger et se punir lui-même. » Le bon roi fut fort content de cette promesse, et il mourut peu de temps après. Le prince Chéri pleura beaucoup son père, car il l'aimait de tout son coeur, et il aurait donné tous ses royaumes, son or, et son argent pour le sauver : mais cela n'était pas possible. Deux jours après la mort du bon roi, Chéri étant couché, Candide lui apparut. « J'ai promis à votre père, lui dit-elle, d'être de vos amies, et pour tenir ma parole, je viens vous faire un présent». En même temps elle mit au doigt de Chéri une petite bague d'or, et lui dit : « Gardez bien cette bague, elle est plus précieuse que les diamants ; toutes les fois que vous ferez une mauvaise action, elle vous piquera le doigt mais si, malgré sa piqûre, vous continuez cette mauvaise action, vous perdrez mon amitié, et je deviendrai votre ennemie. » En finissant ces paroles, Candide disparut, et laissa Chéri fort étonné. Il fut quelque temps si sage, que la bague ne le piquait point du tout ; et cela le rendait si content, qu'on ajouta au nom de Chéri qu'il portait, celui d'Heureux. Quelque temps après, il fut à la chasse, et il ne prit rien, ce qui le mit de mauvaise humeur : il lui sembla alors que sa bague lui pressait un peu le doigt ; mais comme elle ne le piquait pas, il n'y fit pas beaucoup attention. En rentrant dans sa chambre, sa petite chienne Bibi vint à lui en sautant pour le caresser, il lui dit : « Retire-toi ; je ne suis plus d'humeur de recevoir tes caresses. » La pauvre petite chienne, qui ne l'entendait pas, le tirait par son habit pour l'obliger à la regarder au moins. Cela impatienta Chéri, qui lui donna un grand coup de pied. Dans le moment la bague le piqua, comme si c'eût été une épingle : il fut bien étonné, et s'assit tout honteux dans un coin de sa chambre. Il disait en lui-même, je crois que la fée se moque de moi ; quel grand mal ai-je fait pour donner un coup de pied à un animal qui m'importune ? A quoi me sert d'être maître d'un grand empire, puisque je n'ai pas la liberté de battre mon chien ? « Je ne me moque pas de vous, dit une voix, qui répondait à la pensée de Chéri, vous avez fait trois fautes, au lieu d'une. Vous avez été de mauvaise humeur, parce que vous n'aimez pas à être contredit, et que vous croyez que les bêtes et les hommes sont faits pour obéir. Vous vous êtes mis en colère, ce qui est fort mal : et puis, vous avez été cruel à un pauvre animal qui ne méritait pas d'être maltraité. Je sais que vous êtes beaucoup au-dessus d'un chien ; mais si c'était une chose raisonnable et permise, que les grands pussent maltraiter tout ce qui est au-dessous d'eux, je pourrais à ce moment vous battre, vous tuer, puisqu'une fée est plus qu'un homme. L'avantage d'être maître d'un grand empire, ne consiste pas à pouvoir faire le mal qu'on veut, mais tout le bien qu'on peut. » Chéri avoua sa faute, et promit de se corriger mais il ne tint pas sa parole. Il avait été élevé par une sotte nourrice qui l'avait gâté quand il était petit. S'il voulait avoir une chose, il n'avait qu'à pleurer, se dépiter, frapper du pied ; cette femme lui donnait tout ce qu'il demandait, et cela l'avait rendu opiniâtre. Elle lui disait aussi, depuis le matin jusqu'au soir, qu'il serait roi un jour, et que les rois étaient fort heureux, parce que tous les hommes devaient leur obéir, les respecter, et qu'on ne pouvait pas les empêcher de faire ce qu'ils voulaient. Quand Chéri avait été grand garçon, et raisonnable, il avait bien connu, qu'il n'y avait rien de si vilain que d'être fier, orgueilleux, opiniâtre. Il avait fait quelques efforts pour se corriger ; mais il avait pris la mauvaise habitude de tous ces défauts ; et une mauvaise habitude est bien difficile à détruire. Ce n'est pas qu'il eût naturellement le coeur méchant. Il pleurait de dépit quand il avait fait une faute, et il disait, " je suis bien malheureux d'avoir à combattre tous les jours contre ma colère et mon orgueil : si on m'avait corrigé quand j'étais jeune, je n'aurais pas tant de peine aujourd'hui ". Sa bague le piquait bien souvent, quelquefois il s'arrêtait tout court ; d'autres fois, il continuait, et ce qu'il y avait de singulier, c'est qu'elle ne le piquait qu'un peu pour une légère faute ; mais quand il était méchant, le sang sortait de son doigt. A la fin cela l'impatienta, et voulant être mauvais tout à son aise, il jeta sa bague. Il se crut le plus heureux de tous les hommes, quand il se fut débarrassé de ses piqûres. Il s'abandonna à toutes les sottises qui lui venaient à l'esprit, en sorte qu'il devint très méchant, et que personne ne pouvait plus le souffrir. Un jour que Chéri était à la promenade, il vit une fille qui était si belle, qu'il résolut de l'épouser. Elle se nommait Zélie, et elle était aussi sage que belle. Chéri crut que Zélie se croirait fort heureuse de devenir une grande reine; mais, cette fille lui dit avec beaucoup de liberté: « Sire, je ne suis qu'une bergère, je n'ai point de fortune ; mais, malgré cela, je ne vous épouserai jamais. - Est-ce que je vous déplais ? lui demanda Chéri, un peu ému. - Non, mon prince, lui répondit Zélie. Je vous trouve tel que vous êtes, c'est-à-dire, fort beau, mais que me serviraient votre beauté, vos richesses, les beaux habits, les carrosses magnifiques que vous me donneriez, si les mauvaises actions, que je vous verrais chaque jour, me forçaient à vous mépriser et à vous haïr. » Chéri se mit fort en colère contre Zélie, et commanda à ses officiers de la conduire de force dans son palais. Il fut occupé toute la journée du mépris que cette fille lui avait montré ; mais comme il l'aimait, il ne pouvait se résoudre à la maltraiter. Parmi les favoris de Chéri, il y avait son frère de lait, auquel il avait donné toute sa confiance : cet homme, qui avait les inclinations aussi basses que sa naissance, flattait les passions de son maître, et lui donnait de fort mauvais conseils. Comme il vit Chéri fort triste, il lui demanda le sujet de son chagrin : le prince lui ayant répondu qu'il ne pouvait souffrir le mépris de Zélie, et qu'il était résolu de se corriger de ses défauts, puisqu'il fallait être vertueux pour lui plaire, ce méchant homme lui dit : « Vous êtes bien bon, de vouloir vous gêner pour une petite fille, si j'étais à votre place, ajouta-t-il, je la forcerais bien à m'obéir. Souvenez-vous que vous êtes roi, et qu'il serait honteux de vous soumettre aux volontés d'une bergère, qui serait trop heureuse d'être reçue parmi vos esclaves. Faites-la jeûner au pain et à l'eau ; mettez-la dans une prison, et si elle continue à ne vouloir pas vous épouser, faites-la mourir dans les tourments, pour apprendre aux autres à céder à vos volontés. Vous serez déshonoré si l'on sait qu'une simple fille vous résiste ; et tous vos sujets oublieront qu'ils ne sont au monde que pour vous servir. - Mais, dit Chéri, ne serai-je pas déshonoré, si je fais mourir une innocente ? Car, enfin, Zélie n'est coupable d'aucun crime. - On n'est point innocent, quand on refuse d'exécuter vos volontés, reprit le confident : mais je suppose que vous commettiez une injustice, il vaut bien mieux qu'on vous en accuse, que d'apprendre qu'il est quelquefois permis de vous manquer de respect, et de vous contredire. » Le courtisan prenait Chéri par son faible ; et la crainte de voir diminuer son autorité, fit tant d'impression sur le roi, qu'il étouffa le bon mouvement qui lui avait donné envie de se corriger. Il résolut d'aller le soir même dans la chambre de la bergère, et de la maltraiter, si elle continuait à refuser de l'épouser. Le frère de lait de Chéri, qui craignait encore quelque bon mouvement, rassembla trois jeunes seigneurs, aussi méchants que lui, pour faire la débauche avec le roi, ils soupèrent ensemble, et ils eurent soin d'achever de troubler la raison de ce pauvre prince, en le faisant boire beaucoup. Pendant le souper ils excitèrent sa colère contre Zélie, et lui firent tant de honte de la faiblesse qu'il avait eue pour elle, qu'il se leva comme un furieux, en jurant qu'il allait la faire obéir, ou qu'il la ferait vendre le lendemain comme une esclave. Chéri étant entré dans la chambre où était cette fille, fut bien surpris de ne la pas trouver ; car il avait la clef dans sa poche. Il était dans une colère épouvantable, et jurait de se venger sur tous ceux qu'il soupçonnerait d'avoir aidé Zélie à s'échapper. Ses confidents, l'entendant parler ainsi, résolurent de profiter de sa colère, pour perdre un seigneur, qui avait été gouverneur de Chéri. Cet honnête homme avait pris quelquefois la liberté d'avertir le roi de ses défauts, car il l'aimait, comme si c'eût été son fils. D'abord Chéri le remerciait ; ensuite il s'impatienta d'être contredit, et puis il pensa que c'était par esprit de contradiction que son gouverneur lui trouvait des défauts, pendant que tout le monde lui donnait des louanges. Il lui commanda donc de se retirer de la cour ; mais, malgré cet ordre, il disait de temps en temps que c'était un honnête homme, qu'il ne l'aimait plus, mais qu'il l'estimait, malgré lui-même. Les confidents craignaient toujours, qu'il ne prit fantaisie au roi de rappeler son gouverneur, et ils crurent avoir trouvé une occasion favorable pour se débarrasser de lui. Ils firent entendre au roi, que Suliman (c'était le nom de ce digne homme) s'était vanté de rentre la liberté à Zélie : trois hommes corrompus par des présents dirent qu'ils avaient ouï tenir ce discours à Suliman ; et le prince, transporté de colère, commanda à son frère de lait, d'envoyer des soldats pour lui amener son gouverneur, enchaîné comme un criminel. Après avoir donné ces ordres, Chéri se retira dans sa chambre : mais, à peine fut-il entré, que la terre trembla ; il fit un grand coup de tonnerre, et Candide parut à ses yeux. « J'avais promis à votre père, lui dit-elle, d'un ton sévère, de vous donner des conseils, et de vous punir, si vous refusiez de les suivre ; vous les avez méprisés, ces conseils : vous n'avez conservé que la figure d'homme, et vos crimes vous ont changé en un monstre, l'horreur du ciel, et de la Terre. Il est temps que j'achève de satisfaire ma promesse, en vous punissant. Je vous condamne à devenir semblable aux bêtes, dont vous avez pris les inclinations. Vous vous êtes rendu semblable au lion, par la colère ; au loup, par la gourmandise ; au serpent, en déchirant celui qui avait été votre second père ; au taureau, par votre brutalité. Portez dans votre nouvelle figure, le caractère de tous ces animaux. » A peine la fée avait-elle achevé ces paroles, que Chéri se vit avec horreur tel qu'elle l'avait souhaité. Il avait la tête d'un lion, les cornes d'un taureau, les pieds d'un loup, et la queue d'une vipère. En même temps, il se trouva dans une grande forêt, sur le bord d'une fontaine, où il vit son horrible figure, et il entendit une voix qui lui dit : « Regarde attentivement l'état où tu t'es réduit par tes crimes. Ton âme est devenue mille fois plus affreuse que ton corps. » Chéri reconnut la voix de Candide, et dans sa fureur, il se retourna, pour s'élancer sur elle, et la dévorer, s'il eût été possible ; mais il ne vit personne, et la même voix lui dit : « Je me moque de ta faiblesse et de ta rage. Je vais confondre ton orgueil, en te mettant sous la puissance de tes propres sujets. » Chéri crut qu'en s'éloignant de cette fontaine, il trouverait du remède à ses maux, puisqu'il n'aurait point devant ses yeux sa laideur et sa difformité ; il s'avançait donc dans le bois ; mais à peine y eut-il fait quelques pas, qu'il tomba dans un trou, qu'on avait fait pour prendre les ours : en même temps, des chasseurs qui étaient cachés sur des arbres, descendirent, et l'ayant enchaîné, le conduisirent dans la ville capitale de son royaume. Pendant le chemin, au lieu de reconnaître qu'il s'était attiré ce châtiment par sa faute, il maudissait la fée, il mordait ses chaînes, et s'abandonnait à la rage. Lorsqu'il approcha de la ville, où on le conduisait, il vit de grandes réjouissances ; et les chasseurs ayant demandé ce qui était arrivé de nouveau, on leur dit que le prince Chéri, qui ne se plaisait qu'à tourmenter son peuple, avait été écrasé dans sa chambre par un coup de tonnerre ; car on le croyait ainsi. « Les dieux, ajouta-t-on, n'ont pu supporter l'excès de ses méchancetés, ils en ont délivré la terre. Quatre seigneurs, complices de ses crimes, croyaient en profiter et partager son empire entre eux : mais, le peuple, qui savait que c'étaient leurs mauvais conseils qui avaient gâté le roi, les a mis en pièces, et a été offrir la couronne à Suliman, que le méchant Chéri voulait faire mourir. Ce digne Seigneur vient d'être couronné, et nous célébrons ce jour comme celui de la délivrance du royaume ; car il est vertueux, et va ramener parmi nous la paix et l'abondance. » Chéri soupirait de rage en écoutant ce discours ; mais ce fut bien pis, lorsqu'il arriva dans la grande place, qui était devant son palais. Il vit Suliman sur un trône superbe, et tout le peuple qui lui souhaitait une longue vie, pour réparer tous les maux qu'avait faits son prédécesseur. Suliman fit signe de la main pour demander silence, et il dit au peuple : « J'ai accepté la couronne que vous m'avez offerte, mais c'est pour la conserver au prince Chéri : il n'est point mort, comme vous le croyez, une fée me l'a révélé, et peut-être qu'un jour vous le reverrez vertueux, comme il était dans ses premières années. Hélas ! continua-t-il, en versant des larmes, les flatteurs l'avaient séduit. Je connaissais son coeur, il était fait pour la vertu ; et sans les discours empoisonnés de ceux qui l'approchaient, il eût été votre père à tous. Détestez ses vices ; mais plaignez-le, et prions tous ensemble les dieux qu'ils nous le rendent : pour moi, je m'estimerais trop heureux d'arroser ce trône de mon sang, si je pouvais l'y voir remonter avec des dispositions propres à le lui faire remplir dignement. » Les paroles de Suliman allèrent jusqu'au coeur de Chéri. Il connut alors, combien l'attachement et la fidélité de cet homme avaient été sincères, et se reprocha ses crimes pour la première fois. A peine eut-il écouté ce bon mouvement, qu'il sentit calmer la rage dont il était animé : il réfléchit sur tous les crimes de sa vie, et trouva qu'il n'était pas puni aussi rigoureusement qu'il l'avait mérité. Il cessa donc de se débattre dans la cage de fer, où il était enchaîné, et devint doux comme un mouton. On le conduisit dans une grande maison, où l'on gardait tous les monstres et les bêtes féroces, et on l'attacha avec les autres. Chéri, alors, prit la résolution de commencer à réparer ses fautes, en se montrant bien obéissant à l'homme qui le gardait. Cet homme était un brutal, et quoique le monstre fût fort doux, quand il était de mauvaise humeur, il le battait sans rime, ni raison. Un jour que cet homme s'était endormi, un tigre, qui avait rompu sa chaîne, se jeta sur lui pour le dévorer : d'abord Chéri sentit un mouvement de joie, de voir qu'il allait être délivré de son persécuteur ; mais aussitôt il condamna ce mouvement, et souhaita d'être libre. " Je rendrais, dit-il, le bien pour le mal, en sauvant la vie de ce malheureux. " A peine eut-il formé ce souhait, qu'il vit sa cage de fer ouverte : il s'élança aux côtés de cet homme, qui s'était réveillé, et qui se défendait contre le tigre. Le gardien se crut perdu, lorsqu'il vit le monstre, mais sa crainte fut bientôt changée en joie : ce monstre bienfaisant se jeta sur le tigre, l'étrangla, et se coucha ensuite aux pieds de celui qu'il venait de sauver. Cet homme, pénétré de reconnaissance, voulut se baisser pour caresser le monstre, qui lui avait rendu un si grand service mais il entendit une voix qui disait, une bonne action ne demeure point sans récompense, et en même temps il ne vit plus qu'un joli chien à ses pieds. Chéri, charmé de sa métamorphose, fit mille caresses à son gardien, qui le prit entre ses bras, et le porta au roi, auquel il raconta cette merveille. La reine voulut avoir le chien, et Chéri se fût trouvé heureux dans sa nouvelle condition, s'il eût pu oublier qu'il était homme et roi. La reine l'accablait de caresses ; mais dans la peur qu'elle avait, qu'il ne devînt plus grand qu'il n'était, elle consulta ses médecins, qui lui dirent qu'il ne fallait le nourrir que de pain, et ne lui en donner qu'une certaine quantité. Le pauvre Chéri mourait de faim la moitié de la journée ; mais il fallait prendre patience. Un jour, qu'on venait de lui donner son petit pain pour déjeuner, il lui prit fantaisie d'aller le manger dans le jardin du palais ; il le prit dans sa gueule et marcha vers un canal qu'il connaissait, et qui était un peu éloigné ; mais il ne trouva plus ce canal, et vit à la place une grande maison, dont les dehors brillaient d'or et de pierreries. Il y voyait entrer une grande quantité d'hommes et de femmes, magnifiquement habillés ; on chantait, on dansait dans cette maison, on y faisait bonne chère, mais tous ceux qui en sortaient, étaient pâles, maigres, couverts de plaies, et presque tous nus ; car leurs habits étaient déchirés par lambeaux. Quelques-uns tombaient morts en sortant, sans avoir la force de se traîner plus loin ; d'autres s'éloignaient avec beaucoup de peine ; d'autres restaient couchés contre terre, mourant de faim ; ils demandaient un morceau de pain à ceux qui entraient dans cette maison ; mais ils ne les regardaient pas seulement. Chéri s'approcha d'une jeune fille, qui tâchait d'arracher des herbes pour les manger : touché de compassion, le prince dit en lui-même, j'ai bon appétit, mais je ne mourrai pas de faim jusqu'au temps de mon dîner ; si je sacrifiais mon déjeuner à cette pauvre créature, peut-être lui sauverais-je la vie. Il résolut de suivre ce bon mouvement, et mit son pain dans la main de cette fille, qui le porta à sa bouche avec avidité. Elle parut bientôt entièrement remise, et Chéri, ravi de joie de l'avoir secourue si à propos, pensait à retourner au palais, lorsqu'il entendit de grands cris ; c'était Zélie entre les mains de quatre hommes, qui l'entraînaient vers cette belle maison, où ils la forcèrent d'entrer. Chéri regretta alors sa figure de monstre, qui lui aurait donné les moyens de secourir Zélie ; mais, faible chien, il ne put qu'aboyer contre ses ravisseurs, et s'efforça de les suivre. On le chassa à coups de pied, et il résolut de ne point quitter ce lieu, pour savoir ce que deviendrait Zélie. Il se reprochait les malheurs de cette belle fille. Hélas ! disait-il en lui-même, je suis irrité contre ceux qui l'enlèvent ; n'ai-je pas commis le même crime ? Et si la justice des dieux n'avait prévenu mon attentat, ne l'aurais-je pas traitée avec autant d'indignité ? Les réflexions de Chéri furent interrompues par un bruit qui se faisait au-dessus de sa tête. Il vit qu'on ouvrait une fenêtre, et sa joie fut extrême, lorsqu'il aperçut Zélie, qui jetait par cette fenêtre un plat plein de viandes si bien apprêtées, qu'elles donnaient appétit à voir. On referma la fenêtre aussitôt, et Chéri, qui n'avait pas mangé de toute la journée, crut qu'il devait profiter de l'occasion. Il allait donc manger de ces viandes, lorsque la jeune fille, à laquelle il avait donné son pain, jeta un cri, et l'ayant pris dans ses bras : « Pauvre petit animal, lui dit-elle, ne touche point à ces viandes, cette maison est le palais de la volupté, tout ce qui en sort est empoisonné. » En même temps, Chéri entendit une voix qui disait, « tu vois qu'une bonne action ne demeure point sans récompense » ; et aussitôt il fut changé en un beau petit pigeon blanc. Il se souvint que cette couleur était celle de Candide, et commença à espérer qu'elle pourrait enfin lui rendre ses bonnes grâces. Il voulut d'abord s'approcher de Zélie, et s'étant élevé en l'air, il vola tout autour de la maison, et vit avec joie qu'il y avait une fenêtre ouverte : mais il eut beau parcourir toute la maison, il n'y trouva point Zélie, et désespéré de sa perte, il résolut de ne point s'arrêter, qu'il ne l'eût rencontrée. Il vola pendant plusieurs jours, et étant entré dans un désert, il vit une caverne, de laquelle il s'approcha, quelle fut sa joie ! Zélie y était assise à côté d'un vénérable ermite, et prenait avec lui un frugal repas. Chéri, transporté, vola sur l'épaule de cette charmante bergère, et exprimait, par ses caresses, le plaisir qu'il avait de la voir. Zélie, charmée de la douceur de ce petit animal, le flattait doucement avec la main : et quoiqu'elle crût qu'il ne pouvait l'entendre, elle lui dit qu'elle acceptait le don qu'il lui faisait de lui-même, et qu'elle l'aimerait toujours. « Qu'avez-vous fait, Zélie ? lui dit l'ermite, vous venez d'engager votre foi. - Oui, charmante bergère, lui dit Chéri, qui reprit à ce moment sa forme naturelle, la fin de ma métamorphose était attachée au consentement que vous donneriez à notre union. Vous m'avez promis de m'aimer toujours, confirmez mon bonheur, ou je vais conjurer la fée Candide, ma protectrice, de me rendre la figure, sous laquelle j'ai eu le bonheur de vous plaire. - Vous n'avez point à craindre son inconstance, lui dit Candide, qui, quittant la forme de l'ermite, sous laquelle elle s'était cachée, parut à leurs veux telle qu'elle était en effet. Zélie vous aima aussitôt qu'elle vous vit ; mais vos vices la contraignirent à vous cacher le penchant que vous lui aviez inspiré. Le changement de votre coeur lui donne la liberté de se livrer à toute sa tendresse. Vous allez vivre heureux, puisque votre union sera fondée sur la vertu. » Chéri et Zélie s'étaient jetés aux pieds de Candide. Le prince ne pouvait se lasser de la remercier de ses bontés, et Zélie, enchantée d'apprendre que le prince détestait les égarements, lui confirmait l'aveu de sa tendresse. " Levez-vous, mes enfants, leur dit la fée, je vais vous transporter dans votre palais, pour rendre à Chéri une couronne, de laquelle ses vices l'avaient rendu indigne. " A peine eut-elle cessé de parler, qu'ils se trouvèrent dans la chambre de Suliman, qui charmé de revoir son cher maître, devenu vertueux, lui abandonna le trône et resta le plus fidèle de ses sujets. Chéri régna longtemps avec Zélie, et on dit qu'il s'appliqua tellement à ses devoirs, que la bague qu 'il avait reprise, ne le piqua pas une seule fois jusqu'au sang.[/size]




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MessageSujet: Re: contes , fables et légendes(un peu de tout)   contes , fables et légendes(un peu de tout) Icon_minitimeDim 6 Mar - 14:03

La Belle aux Cheveux d'Or de Mme d'Aulnoy

contes , fables et légendes(un peu de tout) 666b019a
La Belle aux Cheveux d'Or  de Mme d'Aulnoy
 
Il y avait une fois la fille d'un roi qui était si belle, qu'il n'y avait rien de si beau au monde. On la nommait la Belle aux Cheveux d'Or car ses cheveux étaient plus fins que de l'or, et blonds par merveille, tout frisés, qui lui tombaient jusque sur les pieds. Elle allait toujours couverte de ses cheveux bouclés, avec une couronne de fleurs sur la tête et des habits brochés de diamants et de perles, si bien qu'on ne pouvait la voir sans l'aimer. Il y avait un jeune roi de ses voisins qui n'était point marié, et qui était bien fait et bien riche. Quand il eut appris tout ce qu'on disait de la Belle aux Cheveux d'Or, bien qu'il ne l'eût point encore vue, il se prit à l'aimer si fort, qu'il en perdait le boire et le manger, et il se résolut de lui envoyer un ambassadeur pour la demander en mariage. Il fit faire un carrosse magnifique à son ambassadeur ; il lui donna plus de cent[size=16]chevaux et cent laquais, et lui recommanda bien de lui amener la princesse. Quand il eut pris congé du roi et qu'il fut parti, toute la cour ne parlait d'autre chose ; et le roi, qui ne doutait pas que la Belle aux Cheveux d'Or ne consentît à ce qu'il souhaitait, lui faisait déjà faire de belles robes et des meubles admirables. Pendant que les ouvriers étaient occupés à travailler, l'ambassadeur, arrivé chez la Belle aux Cheveux d'Or, lui fit son petit message. Mais, soit qu'elle ne fût pas ce jour-là de bonne humeur, ou que le compliment ne lui semblât pas à son gré, elle répondit à l'ambassadeur qu'elle remerciait le roi, mais qu'elle n'avait point envie de se marier. L'ambassadeur partit de la cour de cette princesse, bien triste de ne la pas amener avec lui ; il rapporta tous les présents qu'il lui avait portés de la part du roi : car elle était fort sage, et savait bien qu'il ne faut pas que les filles reçoivent rien des garçons. Aussi elle ne voulut jamais accepter les beaux diamants et le reste ; et, pour ne pas mécontenter le roi, elle prit seulement un quarteron d'épingles d'Angleterre. Quand l'ambassadeur arriva à la grande ville du roi, où il était attendu si impatiemment, chacun s'affligea de ce qu'il n'amenait point la Belle aux Cheveux d'Or. Le roi se mit à pleurer comme un enfant : on le consolait sans en pouvoir venir à bout. Il y avait un jeune garçon à la cour qui était beau comme le soleil, et le mieux fait de tout le royaume : à cause de sa bonne grâce et de son esprit, on le nommait Avenant. Tout le monde l'aimait, hors les envieux, qui étaient fâchés que le roi lui fît du bien et qu'il lui confiât tous les jours ses affaires. Avenant se trouva avec des personnes qui parlaient du retour de l'ambassadeur, et qui disaient qu'il n'avait rien fait qui vaille. Il leur dit, sans y prendre garde : " Si le roi m'avait envoyé vers la Belle aux Cheveux d'Or, je suis certain qu'elle serait venue avec moi. " Tout aussitôt ces méchantes gens vont dire au roi : " Sire, vous ne savez pas ce que dit Avenant ? Que, si vous l'aviez envoyé chez la Belle aux Cheveux d'Or, il l'aurait ramenée. Considérez bien sa malice, il prétend être plus beau que vous, et qu'elle l'aurait tant aimé, qu'elle l'aurait suivi partout. " Voilà le roi qui se met en colère, en colère tant et tant, qu'il était hors de lui. " Ha ! ha ! dit-il, ce joli mignon se moque de mon malheur, et il se prise plus que moi. Allons, qu'on le mette dans ma grosse tour, et qu'il y meure de faim ! " Les gardes du roi furent chez Avenant, qui ne pensait plus à ce qu'il avait dit. Ils le traînèrent en prison et lui firent mille maux. Ce pauvre garçon n'avait qu'un peu de paille pour se coucher et il serait mort sans une petite fontaine qui coulait dans le pied de la tour, dont il buvait un peu pour se rafraîchir : car la faim lui avait bien séché la bouche. Un jour qu'il n'en pouvait plus, il disait en soupirant : " De quoi se plaint le roi ? Il n'a point de sujet qui lui soit plus fidèle que moi, je ne l'ai jamais offensé. " Le roi, par hasard, passait près de la tour : quand il entendit la voix de celui qu'il avait tant aimé, il s'arrêta pour l'écouter, malgré ceux qui étaient avec lui, qui haïssaient Avenant et qui disaient au roi : " A quoi vous amusez-vous, sire ! ne savez-vous pas que c'est un fripon ? " Le roi répondit : " Laissez-moi là, je veux l'écouter. " Ayant ouï ses plaintes, les larmes lui vinrent aux yeux. Il ouvrit la porte de la tour et l'appela. Avenant vint tout triste se mettre a genoux devant lui, et baisa ses pieds : " Que vous ai-je fait, sire, lui dit-il, pour me traiter si durement ? - Tu t'es moqué de moi et de mon ambassadeur, dit le roi. Tu as dit que, si je t'avais envoyé chez la Belle aux Cheveux d'Or, tu l'aurais bien amenée. - Il est vrai, sire, répondit Avenant, que je lui aurais si bien fait connaître vos grandes qualités, que je suis persuadé qu'elle n'aurait pu s'en défendre ; et en cela je n'ai rien dit qui ne vous dût être agréable. " Le roi trouva qu'effectivement il n'avait point de tort ; il regarda de travers ceux qui lui avaient dit du mal de son favori, et il l'emmena avec lui, se repentant bien de la peine qu'il lui avait faite. Après l'avoir fait souper à merveille, il l'appela dans son cabinet, et lui dit : " Avenant, j'aime toujours la Belle aux Cheveux d'Or, ses refus ne m'ont point rebuté ; mais je ne sais comment m'y prendre pour quelles veuille m'épouser : j'ai envie de t'y envoyer pour voir si tu pourras réussir. " Avenant répliqua qu'il était disposé à lui obéir en toutes choses, et qu'il partirait dès le lendemain. " Oh ! dit le roi, je veux te donner un grand équipage. - Cela n'est point nécessaire, répondit-il ; il ne me faut qu'un bon cheval, avec des lettres de votre part. " Le roi l'embrassa, car il était ravi de le voir sitôt prêt. Ce fut le lundi matin qu'il prit congé du roi et de ses amis, pour aller à son ambassade tout seul, sans pompe et sans bruit. Il ne faisait que rêver aux moyens d'engager la Belle aux Cheveux d'Or à épouser le roi. Il avait une écritoire dans sa poche, et, quand il lui venait quelque belle pensée à mettre dans sa harangue, il descendait de cheval et s'asseyait sous des arbres pour écrire, afin de ne rien oublier. Un matin qu'il était parti à la petite pointe du jour, en passant dans une grande prairie, il lui vint une pensée fort jolie ; il mit pied à terre, et se plaça contre des saules et des peupliers qui étaient plantés le long d'une petite rivière qui coulait au bord du pré. Après qu'il eut écrit, il regarda de tous côtés, charmé de se trouver en un si bel endroit. Il aperçut sur l'herbe une grosse carpe dorée qui bâillait et qui n'en pouvait plus, car, ayant voulu attraper de petits moucherons, elle avait sauté si hors de l'eau, qu'elle s'était élancée sur l'herbe, où elle était près de mourir. Avenant en eut pitié ; et, quoiqu'il fût jour maigre et qu'il eût pu l'emporter pour son dîner, il fut la prendre et la remit doucement dans la rivière. Dès que ma commère la carpe sent la fraîcheur de l'eau, elle commence à se réjouir, et se laisse couler jusqu'au fond ; puis revenant toute gaillarde au bord de la rivière : " Avenant, dit-elle, je vous remercie du plaisir que vous venez de me faire ; sans vous je serais morte, et vous m'avez sauvée ; je vous le revaudrai. " Après ce petit compliment, elle s'enfonça dans l'eau ; et Avenant demeura bien surpris de l'esprit et de la grande civilité de la carpe. Un autre jour qu'il continuait son voyage, il vit un corbeau bien embarrassé : ce pauvre oiseau était poursuivi par un gros aigle (grand mangeur de corbeaux) : il était près de l'attraper, et il l'aurait avalé comme une lentille, si Avenant n'eût éprouvé de la compassion pour cet oiseau. " Voilà, dit-il, comme les plus forts oppriment les plus faibles : quelle raison a l'aigle de manger le corbeau ? " Il prend son arc qu'il portait toujours, et une flèche, puis, visant bien l'aigle, croc ! il lui décoche la flèche dans le corps et le perce de part en part. L'aigle tombe mort, et le corbeau, ravi, vient se percher sur un arbre. " Avenant, lui dit-il, vous êtes bien généreux de m'avoir secouru, moi qui ne suis qu'un misérable corbeau ; mais je ne demeurerai point ingrat, je vous le revaudrai. " Avenant admira le bon esprit du corbeau et continua son chemin. En entrant dans un grand bois, si matin qu'il ne voyait qu'à peine son chemin, il entendit un hibou qui criait en hibou désespéré. " Ouais ! dit-il, voilà un hibou bien affligé ; il pourrait s'être laissé prendre dans quelque filet. " Il chercha de tous côtés, et enfin il trouva de grands filets que des oiseleurs avaient tendus la nuit pour attraper des oisillons. " Quelle pitié dit-il ; les hommes ne sont faits que pour s'entre-tourmenter, ou pour persécuter de pauvres animaux qui ne leur font ni tort ni dommage. " Il tira son couteau et coupa les cordelettes. Le hibou prit l'essor ; mais, revenant à tire-d'aile : " Avenant, dit-il, il n'est pas nécessaire que je vous fasse une longue harangue pour vous faire comprendre l'obligation que je vous ai ; elle parle assez d'elle-même : les chasseurs allaient venir, j'étais pris, j'étais mort sans votre secours. J'ai le cœur reconnaissant, je vous le revaudrai. " Voilà les trois plus considérables aventures qui arrivèrent à Avenant dans son voyage. Il était si pressé d'arriver, qu'il ne tarda pas à se rendre au palais de la Belle aux Cheveux d'Or. Tout y était admirable ; l'on y voyait les diamants entassés comme des pierres ; les beaux habits, le bonbon, l'argent ; c'étaient des choses merveilleuses: et il pensait en lui-même que, si elle quittait tout cela pour venir chez le roi son maître, il faudrait qu'il ait bien de la chance. Il prit un habit de brocart, des plumes incarnates et blanches ; il se peigna, se poudra, se lava le visage, mit une riche écharpe toute brodée à son cou, avec un petit panier, et dedans un beau petit chien, qu'il avait acheté en passant à Bologne. Avenant était si bien fait, si aimable, il faisait toute chose avec tant de grâce, que, lorsqu'il se présenta à la porte du palais, tous les gardes lui firent une grande révérence ; et l'on courut dire à la Belle aux Cheveux d'Or qu'Avenant, ambassadeur du roi son plus proche voisin, demandait à la voir. Sur ce nom d'Avenant, la princesse dit : " Je gagerais qu'il est joli et qu'il plaît à tout le monde. - Vraiment oui, madame, lui dirent toutes ses filles d'honneur : nous l'avons vu du grenier où nous accommodions votre filasse, et tant qu'il est demeuré sous les fenêtres nous n'avons pu rien faire. - Voilà qui est beau, répliqua la Belle aux Cheveux d'Or, de vous amuser à regarder les garçons ! Çà, que l'on me donne ma grande robe de satin bleu brodée, et que l'on éparpille bien mes blonds cheveux ; que l'on me fasse des guirlandes de fleurs nouvelles ; que l'on me donne mes souliers hauts et mon éventail ; que l'on balaie ma chambre et mon trône : car je veux qu'il dise partout que je suis vraiment la Belle aux Cheveux d'Or. " Voilà toutes ses femmes qui s'empressaient de la parer comme une reine. Elles montraient tant de hâte qu'elles s'entrecognaient et n'avançaient guère. Enfin la princesse passa dans sa galerie aux grands miroirs, pour voir si rien ne lui manquait. Puis elle monta sur son trône d'Or, d'ivoire, et d'ébène, qui sentait comme un baume, et elle commanda à ses filles de prendre des instruments et de chanter tout doucement pour n'étourdir personne. On conduisit Avenant dans la salle d'audience. Il demeura si transporté d'admiration, qu'il a dit depuis bien des fois qu'il ne pouvait presque parler. Néanmoins il reprit courage et fit sa harangue à merveille : il pria la princesse qu'il n'eût pas le déplaisir de s'en retourner sans elle. " Gentil Avenant, lui dit-elle, toutes les raisons que vous venez de me conter sont fort bonnes, et je vous assure que je serais bien aise de vous favoriser plus qu'un autre. Mais il faut que vous sachiez qu'il y a un mois je fus me promener sur la rivière avec toutes mes dames ; et comme l'on me servit ma collation, en ôtant mon gant je tirai de mon doigt une bague qui tomba par malheur dans la rivière. Je la chérissais plus que mon royaume. Je vous laisse à juger de quelle affliction cette perte fut suivie. J'ai fait serment de n'écouter jamais aucune proposition de mariage, que l'ambassadeur qui me proposera un époux ne me rapporte ma bague. Voyez à présent ce que vous avez à faire là-dessus car quand vous me parleriez quinze jours et quinze nuits, vous ne me persuaderiez pas de changer de sentiment. " Avenant demeura bien étonné de cette réponse. Il lui fit une profonde révérence et la pria de recevoir le petit chien, le panier et l'écharpe ; mais elle lui répliqua qu'elle ne voulait point de présents, et qu'il songeât à ce qu'elle venait de lui dire. Quand il fut retourné chez lui, il se coucha sans souper. Son petit chien, qui s'appelait Cabriole, ne voulut pas souper non plus : il vint se mettre auprès de lui. De toute la nuit, Avenant ne cessa point de soupirer. " Où puis-je prendre une bague tombée depuis un mois dans une grande rivière ? disait-il : c'est folie d'essayer. La princesse ne m'a dit cela que pour me mettre dans l'impossibilité de lui obéir. " Il soupirait et s'affligeait très fort. Cabriole, qui l'écoutait, lui dit : " Mon cher maître, je vous prie, ne désespérez point de votre bonne fortune : vous êtes trop aimable pour n'être pas heureux. Allons, dès qu'il fera jour, au bord de la rivière. " Avenant lui donna deux petits coups de la main et ne répondit rien ; mais, tout accablé de tristesse, il s'endormit. Cabriole, voyant le jour, cabriola tant qu'il l'éveilla, et lui dit : " Mon maître, habillez- vous, et sortons. " Avenant le voulut bien. Il se lève, s'habille et descend dans le jardin, et du jardin il va insensiblement au bord de la rivière, où il se promenait son chapeau sur ses yeux et ses bras croisés l'un sur l'autre, ne pensant qu'à son départ, quand tout d'un coup il entendit qu'on l'appelait : " Avenant ! Avenant ! " Il regarde de tous côtés et ne voit personne ; il crut rêver. Il continue sa promenade ; on le rappelle : " Avenant ! Avenant ! - Qui m'appelle ? " dit-il. Cabriole, qui était fort petit, et qui regardait de près l'eau, lui répliqua : " Ne me croyez jamais, si ce n'est une carpe dorée que j'aperçois. " Aussitôt la grosse carpe paraît, et lui dit : "Vous m'avez sauvé la vie dans le pré des Aliziers, où je serais restée sans vous ; je vous promis de vous le revaloir. Tenez, cher Avenant, voici la bague de la Belle aux Cheveux d'Or." Il se baissa et la prit dans la gueule de ma commère la carpe, qu'il remercia mille fois. Au lieu de retourner chez lui, il fut droit au palais avec le petit Cabriole, qui était bien aise d'avoir fait venir son maître au bord de l'eau. On alla dire à la princesse qu'il demandait à la voir. " Hélas ! dit-elle, le pauvre garçon, il vient prendre congé de moi. Il a considéré que ce que je veux est impossible, et il va le dire à son maître. " On fit entrer Avenant, qui lui présenta sa bague et lui dit : " Madame la princesse, voilà votre commandement fait ; vous plaît-il recevoir le roi mon maître Pour époux ? " Quand elle vit sa bague où il ne manquait rien, elle resta si étonnée, qu'elle croyait rêver. " Vraiment, dit-elle, gracieux Avenant, il faut que vous soyez favorisé de quelque fée ; car naturellement cela n'est pas possible. - Madame, dit-il, je n'en connais aucune, mais j'avais bien envie de vous obéir. - Puisque vous avez si bonne volonté, continua-t-elle, il faut que vous me rendiez un autre service, sans lequel je ne me marierai jamais. Il y a un prince, qui n'est pas éloigné d'ici, appelé Galifron, lequel s'était mis dans l'esprit de m'épouser. Il me fit déclarer son dessein avec des menaces épouvantables, que si je le refusais il désolerait mon royaume. Mais jugez si je pouvais l'accepter : c'est un géant qui est plus haut qu'une haute tour ; il mange un homme comme un singe mange un marron. Quand il va à la campagne, il porte dans ses poches de petits canons, dont il se sert de pistolets ; et, lorsqu'il parle bien haut, ceux qui sont près de lui deviennent sourds. Je lui fis répondre que je ne voulais point me marier, et qu'il m'excusât. Depuis, il n'a cessé de me persécuter; il tue tous mes sujets et, avant toutes choses, il faut vous battre contre lui et m'apporter sa tête. " Avenant demeura un peu étourdi de cette proposition. Il rêva quelque temps, puis il dit : " Eh bien, madame, je combattrai Galifron. Je crois que je serai vaincu ; mais je mourrai en homme brave. " La princesse resta bien étonnée : elle lui dit mille choses pour l'empêcher de faire cette entreprise. Cela ne servit à rien : il se retira pour aller chercher des armes et tout ce qu'il lui fallait. Quand il eut ce qu'il voulait, il remit le petit Cabriole dans son panier, monta sur son beau cheval, et fut dans le pays de Galifron. Il demandait de ses nouvelles à ceux qu'il rencontrait, et chacun lui disait que c'était un vrai démon dont on n'osait approcher : Plus il entendait dire cela, plus il avait Peur. Cabriole le rassurait, en lui disant : " Mon cher maître, pendant que vous vous battrez, j'irai lui mordre les jambes ; il baissera la tête pour me chasser, et vous le tuerez. " Avenant admirait l'esprit du petit chien, mais il savait assez que son secours ne suffirait pas. Enfin, il arriva près du château de Galifron. Tous les chemins étaient couverts d'os et de carcasses d'hommes qu'il avait mangés ou mis en pièces. Il ne l'attendit pas longtemps, qu'il le vit venir à travers un bois. Sa tête dépassait les plus grands arbres, et il chantait d'une voix épouvantable : Où sont les petits enfants Que je les croque à belles dents ? Il m'en faut tant, tant et tant, Que le monde n'est suffisant. Aussitôt Avenant se mit à chanter sur le même air : Approche : voici Avenant, Qui t'arrachera les dents. Bien qu'il ne soit pas des plus grands, Pour te battre il est suffisant. Les rimes n'étaient pas bien régulières mais il fit la chanson fort vite, et c'est même un miracle qu'il ne la fît pas plus mal, car il avait horriblement peur. Quand Galifron entendit ces paroles, il regarda de tous côtés, et aperçut Avenant l'épée à la main, qui lui dit deux ou trois injures pour l'irriter. Il n'en fallut pas tant : il se mit dans une colère effroyable, et prenant une massue toute de fer, il aurait assommé du premier coup le gentil Avenant, sans un corbeau qui vint se mettre sur le haut de sa tête, et avec son bec lui donna si juste dans les yeux, qu'il les creva. Son sang coulait sur son visage. Il était comme un désespéré, frappant de tous côtés. Avenant l'évitait et lui portait de grands coups d'épée qu'il enfonçait jusqu'à la garde, et qui lui faisaient mille blessures, par où il perdit tant de sang qu'il tomba. Aussitôt Avenant lui coupa la tête, bien ravi d'avoir été si heureux ; et le corbeau, qui s'était perché sur un arbre, lui dit : " Je n'ai pas oublié le service que vous me rendîtes en tuant l'aigle qui me poursuivait. Je vous promis de m'en acquitter : je crois l'avoir fait aujourd'hui. - C'est moi qui vous dois tout, monsieur du Corbeau, répliqua Avenant ; je demeure votre serviteur. " Il monta aussitôt à cheval, chargé de l'épouvantable tête de Galifron. Quand il arriva dans la ville, tout le monde le suivait et criait : " Voici le brave Avenant qui vient de tuer le monstre " ; de sorte que la princesse, qui entendit bien du bruit et qui tremblait qu'on ne lui vînt apprendre la mort d'Avenant, n'osait demander ce qui lui était arrivé ; mais elle vit entrer Avenant avec la tête du géant, qui ne laissa pas de lui faire encore peur, bien qu'il n'y eût plus rien à craindre. " Madame, lui dit-il, votre ennemi est mort ; j'espère que vous ne refuserez plus le roi mon maître ? - Ah ! si fait, dit la Belle aux Cheveux d'Or, je le refuserai si vous ne trouvez moyen, avant mon départ, de m'apporter de l'eau de la grotte ténébreuse. Il y a proche d'ici une grotte profonde qui a bien six lieues de tour. On trouve à l'entrée deux dragons qui empêchent qu'on y entre. Ils ont du feu dans la gueule et dans les yeux. Puis, lorsqu'on est dans la grotte, on trouve un grand trou dans lequel il faut descendre : il est plein de crapauds, de couleuvres et de serpents. Au fond de ce trou, il y a une petite cave où coule la fontaine de beauté et de santé: c'est de cette eau que je veux absolument. Tout ce qu'on en lave devient merveilleux : si l'on est belle, on demeure toujours belle ; si l'on est laide, on devient belle ; si l'on est jeune, on reste jeune ; si l'on est vieille, on devient jeune. Vous jugez bien, Avenant, que je ne quitterai pas mon royaume sans en emporter. - Madame, lui dit-il, vous êtes si belle que cette eau vous est bien inutile ; mais je suis un malheureux ambassadeur dont vous voulez la mort : je vais aller chercher ce que vous désirez, avec la certitude de n'en pouvoir revenir. " La Belle aux Cheveux d'Or ne changea point de dessein, et Avenant partit avec le petit chien Cabriole, pour aller à la grotte ténébreuse chercher de l'eau de beauté. Tous ceux qu'il rencontrait sur le chemin disaient : " C'est une pitié de voir un garçon si aimable aller se perdre de gaieté de cœur ; il va seul à la grotte, et quand irait-il accompagné de cent braves, il n'en pourrait venir à bout. Pourquoi la princesse ne veut-elle que des choses impossibles ? " Il continuait de marcher, et ne disait pas un mot ; mais il était bien triste. Il arriva vers le haut d'une montagne où il s'assit pour se reposer un peu, et il laissa paître son cheval et courir Cabriole après des mouches. Il savait que la grotte ténébreuse n'était pas loin de là, il regardait s'il ne la verrait point. Enfin il aperçut un vilain rocher noir comme de l'encre, d'où sortait une grosse fumée, et au bout d'un moment un des dragons, qui jetait du feu par les yeux et par la gueule : il avait le corps jaune et vert, des griffes et une longue queue qui faisait plus de cent tours. Cabriole vit tout cela ; il ne savait où se cacher, tant il avait peur. Avenant, tout résolu de mourir, tira son épée, descendit avec une fiole que la Belle aux Cheveux d'Or lui avait donnée pour la remplir de l'eau de beauté. Il dit à son chien Cabriole : " C'en est fait de moi ! je ne pourrai jamais avoir de cette eau qui est gardée par des dragons. Quand je serai mort, remplis la fiole de mon sang et porte-la à la princesse, pour qu'elle voie ce qu'elle me coûte ; et puis va trouver le roi mon maître et conte-lui mon malheur." Comme il parlait ainsi, il entendit qu'on appelait : " Avenant ! Avenant ! " Il dit : " Qui m'appelle ? " et il vit un hibou dans le trou d'un vieil arbre, qui lui dit : " Vous m'avez retiré du filet des chasseurs où j'étais pris, et vous me sauvâtes la vie, je vous promis que je vous le revaudrais : en voici le temps. Donnez-moi votre fiole : je sais tous les chemins de la grotte ténébreuse ; je vais vous chercher de l'eau de beauté. " Dame ! qui fut bien aise ? je vous le laisse à penser. Avenant lui donna vite la fiole, et le hibou entra sans nul empêchement dans la grotte. En moins d'un quart d'heure, il revint rapporter la bouteille bien bouchée. Avenant fut ravi. Il le remercia de tout son cœur, et, remontant la montagne, il prit le chemin de la ville bien joyeux. Il alla droit au palais ; il présenta la fiole à la Belle aux Cheveux d'Or, qui n'eut plus rien à dire : elle remercia Avenant, et donna ordre à tout ce qu'il fallait pour partir ; puis elle se mit en voyage avec lui. Elle le trouvait bien aimable et lui disait quelquefois : " Si vous aviez voulu, je vous aurais fait roi, nous ne serions point partis de mon royaume. " Mais il répondit : " Je ne voudrais pas faire un si grand déplaisir à mon maître pour tous les royaumes de la terre, quoique je vous trouve plus belle que le soleil. " Enfin ils arrivèrent à la grande ville du roi, qui, sachant que la Belle aux Cheveux d'Or venait, alla au-devant d'elle et lui fit les plus beaux présents du monde. Il l'épousa avec tant de réjouissances que l'on ne parlait d'autre chose. Mais la Belle aux Cheveux d'Or, qu'aimait Avenant dans le fond de son cœur, n'était heureuse que quand elle le voyait, et le louait toujours. " Je ne serais point venue sans Avenant, dit-elle au roi. Il a fallu qu'il ait fait des choses impossibles pour mon service : vous lui devez être obligé. Il m'a donné de l'eau de beauté : je ne vieillirai jamais, je serai toujours belle. " Les envieux qui écoutaient la reine dirent au roi : " Vous n'êtes point jaloux, et vous avez sujet de l'être. La reine aime si fort Avenant qu'elle en perd le boire et le manger. Elle ne fait que parler de lui et des obligations que vous lui avez, comme si tel autre que vous auriez envoyé n'en eût pas fait autant. " Le roi dit : " Vraiment, je m'en aperçois ; qu'on aille le mettre dans la tour avec les fers aux pieds et aux mains." On prit Avenant, et, pour sa récompense d'avoir si bien servi le roi, on l'enferma dans la tour avec les fers aux pieds et aux mains. Il ne voyait personne que le geôlier, qui lui jetait un morceau de pain noir par un trou, et de l'eau dans une écuelle de terre. Pourtant son petit chien Cabriole ne le quittait point ; il le consolait et venait lui dire toutes les nouvelles. Quand la Belle aux Cheveux d'Or sut sa disgrâce, elle se jeta aux pieds du roi, et, tout en pleurs, elle le pria de faire sortir Avenant de prison. Mais plus elle le priait, plus il se fâchait, songeant : " C'est qu'elle l'aime "; et il n'en voulut rien faire. Elle n'en parla plus ; elle était bien triste. Le roi s'avisa qu'elle ne le trouvait peut-être pas assez beau ; il eut envie de se frotter le visage avec de l'eau de beauté, afin que la reine l'aimât plus qu'elle ne faisait. Cette eau était dans une fiole sur le bord de la cheminée de la chambre de la reine, elle l'avait mise là pour la regarder plus souvent ; mais une de ses femmes de chambre, voulant tuer une araignée avec un balai, jeta par malheur la fiole par terre, qui se cassa, et toute l'eau fut perdue. Elle balaya vitement, et, ne sachant que faire, elle se souvint qu'elle avait vu dans le cabinet du roi une fiole toute semblable pleine d'eau claire comme était l'eau de beauté ; elle la prit adroitement sans rien dire, et la porta sur la cheminée de la reine. L'eau qui était dans le cabinet du roi servait à faire mourir les princes et les grands seigneurs quand ils étaient criminels ; au lieu de leur couper la tête ou de les pendre, on leur frottait le visage de cette eau : ils s'endormaient, et ne se réveillaient plus. Un soir donc, le roi prit la fiole et se frotta bien le visage, puis il s'endormit et mourut. Le petit chien Cabriole l'apprit parmi les premiers et ne manqua pas de l'aller dire à Avenant, qui lui dit d'aller trouver la Belle aux Cheveux d'Or et de la faire souvenir du pauvre prisonnier. Cabriole se glissa doucement dans la presse ; car il y avait grand bruit à la cour pour la mort du roi. Il dit à la reine : " Madame, n'oubliez pas le pauvre Avenant. " Elle se souvint aussitôt des peines qu'il avait souffertes à cause d'elle et de sa grande fidélité. Elle sortit sans parler à personne, et fut droit à la tour, où elle ôta elle-même les fers des pieds et des mains d'Avenant. Et, lui mettant une couronne d'or sur la tête et le manteau royal sur les épaules, elle lui dit : "Venez, aimable Avenant, je vous fais roi et vous prends pour mon époux. " Il se jeta à ses pieds et la remercia. Chacun fut ravi de l'avoir pour maître. Il se fit la plus belle noce du monde, et la Belle aux Cheveux d'Or vécut longtemps avec le bel Avenant, tous deux heureux et satisfaits.[/size]
 
Si par hasard un malheureux Te demande ton assistance, Ne lui refuse point un secours généreux. Un bienfait tôt ou tard reçoit sa récompense. Quand Avenant, avec tant de bonté, Servati carpe et corbeau ; quand jusqu'au hibou même, Sans être rebuté de sa laideur extrême, Il conservait la liberté ! Aurait-on jamais pu le croire, Que ces [size=16]animaux quelque jour Le conduiraient au comble de la gloire, Lorsqu'il voudrait du roi servir le tendre amour ? Malgré tous les attraits d'une beauté charmante, Qui commençait pour lui de sentir des désirs, Il conserve à son maître, étouffant ses soupirs, Une fidélité constante. Toutefois, sans raison, il se voit accusé : Mais, quand à son bonheur il paraît plus d'obstacle, Le Ciel lui devait un miracle, Qu'à la vertu jamais le Ciel n'a refusé.[/size]

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